La principale caractéristique des cervidés est qu'ils portent des bois sur la tête. Ces organes osseux sont principalement présents sur la tête des mâles bien qu'il existe quelques exceptions telles que chez le renne dont les deux sexes sont porteurs de bois ou chez certaines autres espèces où les bois sont soit absents soit à l'état de vestiges.
Les bois des cervidés forment une sorte de parure qui tombe généralement tous les ans. Leur taille augmente à chaque repousse, mais le nombre de pointes, ou andouillers, n’indique pas l’âge de l’animal.
Les cervidés que l'on trouve le plus fréquemment dans les forêts en Europe sont le cerf élaphe, le chevreuil et le daim. Ce dernier n'est malheureusement plus présent à l'état sauvage. Dans les régions scandinaves on trouve le renne et l'élan que l'on peut également observer en Europe centrale. D'autres espèces ont été acclimatées en Europe et peuvent s'y rencontrer occasionnellement, comme le cerf Sika. La taille des cervidés varie de celle d'un lièvre pour le pudu à celle d'un grand cheval pour l'élan.
RÉPARTITION
Les cervidés sont originaires d'une grande partie du globe, à l'exception de l'Australie où ils ne sont pas natifs mais ont été introduit par l'homme. Les cervidés se retrouvent dans une grande variété d'habitat, allant de la toundra arctique et du Groenland aux forêts tropicales. Les forêts équatoriales de l'Inde abritent le plus grand nombre d'espèces dans le monde.
Les cervidés habitent principalement dans les forêts de feuillus, les zones humides, les prairies, les garrigues arides, les forêts tropicales et sont particulièrement adaptés pour vivre dans les écosystèmes boréaux et alpins. Certaines espèces sont également connues pour résider dans une variété de milieux urbains.
ALIMENTATION
Tous les cervidés sont des herbivores, dont le régime alimentaire comprend l'herbe, les arbustes et les feuilles. Ils peuvent stocker de grandes quantités de fourrage dans leur estomac pour les digérer plus tard. Tous les cervidés sont des ruminants mais contrairement aux autres familles ils choisissent des végétations faciles à digérer plutôt que de consommer toute la nourriture disponible.
REPRODUCTION
Bien que la plupart des espèces de cervidés soient polygames quelques espèces telles que les chevreuils en Europe sont monogames. Chez certaines espèces les mâles établissent leur territoire de façon à ce qu'il englobe celui de plusieurs femelles. Chez d'autres cervidés les femelles peuvent constituer de petits groupes connus sous le nom de harems ou hardes gardées par des mâles.
Chez les cervidés, la période de reproduction se passe généralement pendant l'automne ou au début de l'hiver. La période de gestation s'étend de 180 jours pour l'hydropote à 240 jours pour l'élan. Le nombre de petits par naissance varie entre 1 et 3, bien que dans la plupart des cas, il n'y ait qu'un seul jeune par portée. L'âge du sevrage varie également selon les espèces, les plus petites allaitant leur progéniture pendant 2 à 3 mois et les plus grandes espèces pendant 5 mois.
Les jeunes cervidés pourront rester avec leur mère jusqu'à ce qu'elle soit sur le point de donner naissance à la prochaine génération. Chez beaucoup d'espèces, les femelles resteront dans le même groupe que leur mère, alors que les mâles seront chassés. À savoir que généralement chez les cervidés, les mâles ne fournissent aucun soin à leur progéniture laissant cette besogne aux femelles.
LONGÉVITÉ
La longévité de la plupart des espèces de cervidés est de l'ordre de 11 à 12 ans. Cependant, beaucoup sont tués avant leur cinquième anniversaire dû à de diverses causes telles que la chasse, la prédation animale ou encore la circulation routière. Chez la plupart des espèces, les mâles vivent moins longtemps que les femelles sûrement à cause des blessures occasionnées pendant les combats entre mâles lors de la période de reproduction.
Des études récentes prouvent que la différence d'âge de mortalité entre les deux sexes est étroitement lié aux conditions environnementales locales. Les cerfs captifs tendent à survivre à leurs homologues sauvages déjà parce qu'il n'y a pas de prédation mais aussi car ils ont accès à un approvisionnement abondant en nourriture. La longévité des cervidés diminue lorsque le nombre de cerfs dépasse la capacité que peut supporter un environnement. Dans ce cas-là, les jeunes et les plus vieux meurent plus facilement à cause de la famine.
RÔLE DANS LES ÉCOSYSTÈMES
Dans toute leur aire de répartition, les cervidés représentent une source importante de nourriture pour de nombreux prédateurs. Par exemple, dans le parc Algonquin au Canada, les loups consomment en majeure partie des cerfs de Virginie.
Les cervidés jouent un rôle essentiel dans la structure et la fonction des écosystèmes dans lesquels ils résident et il fut prouvé que certaines espèces peuvent modifier la densité et la composition des végétaux locaux. La recherche de nourriture par les cervidés peut avoir un impact significatif sur la succession des plantes et leur diversité est plus grande dans les zones moins riches. Lorsqu'ils n'ont pas à chercher leur nourriture les cervidés peuvent augmenter la qualité des habitats pour les autres habitants.
Bien que les cervidés puissent être l'hôte de nombreuses espèces de bactéries pathogènes et de protozoaires en plus des champignons anaérobies, certaines classes similaires de micro-organismes sont l'une des raisons principales que les cervidés sont aussi abondants et diversifiés qu'ils le sont aujourd'hui. Les bactéries représentent entre 60 et 90 % des microbes présents dans le système gastro-intestinal du ruminant et l'aident ainsi à décomposer la cellulose. Les protozoaires ciliés représentant 10 à 40 % de la communauté microbienne présente dans la panse et l'aide à décomposer la cellulose tout en nourrissant d'amidon les protéines et les bactéries. La présence de champignons anaérobies dans la panse n'a été observée que depuis le début des années 1970. Ces champignons représentent entre 5 et 10 % des microbes présents dans la panse et on pense qu'ils sont présents afin d'aider à briser la paroi cellulaire des matières végétales ingérées. Les bactéries et les protozoaires qui passent de la partie supérieure jusque dans les régions inférieures du tube digestif représentent une partie importante de l'azote alimentaire exigée par leur hôte.
PRÉDATION
Dans les régions où les populations de grands carnivores n'ont pas été significativement réduites par l'homme, la prédation représente une cause importante de mortalité chez les cervidés. Pour de nombreuses espèces, elle reste un moyen de contrôler la densité des populations. Pour de nombreux cervidés, la prédation sur les juvéniles est particulièrement importante et une grande partie de celle-ci est accompli par les petits carnivores tels que le lynx, le caracal, le coyote ou le renard.
Pour certaines autres espèces résidants par exemple en Europe, le nombre de prédateurs ont été fortement réduit par l'homme. Ce dernier, se substituant aux prédateurs naturels, régule les populations selon ses propres règles. Les prédateurs tels que le loup ou encore le lynx ont longtemps été persécuté au point qu'ils ont fini par disparaître dans plusieurs régions d'Europe. Malgré les efforts de certains, le nombre de prédateurs actuels ne permet pas une régulation naturelle des cervidés, les efforts étant trop légers et sans doute voulus pour la plus grande joie des chasseurs.
Face à l'homme, les cervidés n'ont que peu de chances d'échapper à la mort. Néanmoins, pour éviter les prédations (homme ou animale), les cervidés ont adopté un comportement grégaire et ne se nourrissant si possible qu'en habitats ouverts. Ainsi plusieurs yeux scrutent les alentours guettant le moindre danger. La vue, l'ouïe et l'odorat sont des sens bien développés chez les cervidés ce qui leur permet d'éviter de nombreux prédateurs.
Les espèces adoptant un comportement plutôt solitaire évitent les prédateurs en se nourrissant en orée de bois ou même directement dans les forêts. Les jeunes de la plupart des espèces de cervidés ont des taches ou des rayures sur leur pelage leur apportant un bon camouflage dans la végétation dense.
L'IUCN dresse la liste de 55 espèces de cervidés sur sa Liste rouge des espèces menacées, dont 2 sont considérées comme éteintes (EX) et une en danger critique (CR). Sur les 52 espèces restantes, 8 sont classées en danger (EN), 16 comme vulnérable (VU) et 17 sont répertoriées comme préoccupation mineure (LC). Les 10 autres espèces sont classées dans la catégorie données insuffisantes (DD). La CITES, quant à elle, répertorie 25 espèces en Annexe I.
Bon nombre de populations de cervidés sont sur le point de disparaître à cause plusieurs menaces. Selon l'IUCN, les principales causes d'extinction sont la perte de leur habitat, la chasse et la compétition engendrée par l'agriculture et l'élevage avec les animaux domestiques et les espèces dites invasives. En outre le réchauffement climatique a forcé certaines espèces à se déplacer vers les pôles comme c'est le cas pour l'élan qui est un composant important de l'écosystème boréal. Depuis le milieu des années 1980, des études démographiques de cette espèce ont révélé des déclins importants de population au sud de son aire de répartition à cause de l'augmentation des températures.
De plus, le changement climatique a permis aux espèces plus méridionales de se déplacer vers les pôles augmentant ainsi la concurrence et les risques de maladies entre les espèces (par exemple le cerf de Virginie et l'élan).
Enfin, il faut savoir que les cervidés sont une source importante de nourriture pour un bon nombre de carnivores. Si les populations de cervidés devaient continuer à décliner, il en sera de même pour les animaux qui en dépendent.
ESPÈCES
La famille des cervidés est divisée en trois sous-familles réparties en cinquante espèces distinctes. Celles-ci sont elles-mêmes divisées en dix-neuf genres différents. Retrouvez ci-dessous toutes les espèces apparentées à la famille des cervidés :