Les cervidés sont apparus sur notre planète, il y a plusieurs millions d’années en Asie. Pour comparaison, l’homme est apparu il a seulement deux millions d’années. Les cervidés se sont rapidement répartis sur toute la planète.
DESCRIPTION
Le cerf élaphe mesure entre 1,20 et 1,50 m au garrot et pèse entre 170 et 250 kg. La femelle, appelée communément la biche, a le corps plus fin que celui du mâle. Elle mesure jusqu’à 1,30 m de haut et pèse entre 90 et 130 kg.
Le cerf élaphe est de forme élancée avec un corps fin et souple. Ses grandes pattes sont fines et légères terminées par des sabots frêles très pointus adaptés à la course et aux bonds. S’il se sent menacé, le cerf élaphe peut faire des bonds de plus de 3 m de haut et de 10 m en longueur.
La couleur du pelage varie selon les saisons, l’âge de l’animal ainsi que son sexe. La coloration du pelage varie d’une teinte brun-roux en été au gris-brun en hiver. Le mâle a généralement un pelage plus sombre que la femelle. Une tache jaune clair, que l'on appelle cimier, est présente sur la croupe des deux sexes. Il existe exceptionnellement des cerfs au pelage blanc. Quelques spécimens peuvent être observés en captivité au parc de Dyrehaven, au Danemark, et au Moulin de Poyaller, dans les Landes. Le faon nait couvert d’un pelage brun clair tacheté de blanc qu’il perd vers l’âge de 3 mois.
Le cri du cerf est le brame ou le raire. On dit qu'il brame pendant la saison des amours et qu'il rait le reste de l'année.
La femelle du cerf est appelée biche et son petit est appelé faon jusqu’à l’âge de 6 mois. Ensuite, de 6 mois à 1 an, on l’appelle bichette si c’est une femelle et hère s’il s’agit d’un mâle. De 1 an à 2 ans, le jeune mâle est appelé daguet. Il atteint sa taille adulte entre 5 et 7 ans.
Seul le mâle porte des bois ramifiés qui tombent chaque année en fin d’hiver et repoussent aussitôt, recouvert d’une couche de velours en 3 ou 4 mois. Les premiers bois apparaissent vers l’âge d’un an. Leur taille augmente à chaque repousse, mais le nombre de pointes, ou andouillers, n’indique pas l’âge de l’animal. Sa ramure est à son apogée lorsqu'il atteint l'âge de 8 ou 10 ans pour régresser vers l’âge de 12-15 ans.
HABITAT
Actuellement, le cerf est présent dans toute l’Europe, sauf dans les pays les plus nordiques tels que la Finlande et l’Islande. En France, l’espèce sauvage est le cerf élaphe bien qu’il existe d’autres espèces introduites comme le cerf sika, originaire d’Asie plus petit et à la robe ponctuée de blanc.
Actuellement, l’espèce élaphe n’est plus en danger d’extinction, car elle est présente sur la plupart des grands massifs, mais il nous faut cependant rester vigilant.
Dans le passé, on a assisté à des régressions marquées. Ainsi, moins d’un siècle après l’octroi du droit de chasser à tout citoyen dans ses propriétés, l’espèce a frôlé l’extinction à certains endroits.
ALIMENTATION
Le cerf élaphe est herbivore. Parmi les espèces formant la classe des herbivores, le cerf est dit intermediate feeder, ce qui veut dire qu’il est très sélectif dans son alimentation et s’adapte toujours à la végétation qu’il a à sa disposition.
Retenons que dans les massifs résineux des montagnes, le cerf préfère le sapin (abies alba) à l’épicéa (picea abies). Dans les massifs feuillus des plaines, son comportement varie avec les saisons :
- De la fin de l’hiver jusqu’à l’automne, il se nourrit de bois en mangeant les bourgeons et les jeunes pousses, sauf les épineux qu’il évite. Les graminées, les lierres, les ronces ainsi que les plantes herbacées dont il consomme les jeunes fleurs font également partie de son régime alimentaire.
- En hiver, par contre, il se nourrit de bois surtout l’écorce des arbres, de feuilles mortes et de petits restes de végétation encore à sa disposition. Son régime alimentaire varie selon la présence ou non de neige et selon la glandée ou la fainée qui se produit dans la forêt.
REPRODUCTION
Le brame du cerf débute vers le 15 septembre et dure environ 1 mois. Suivant les régions, il peut avoir lieu un peu plus tôt.
À cette époque, le cerf, d’ordinaire très discret, émet de puissants sons appelés raire. Ces derniers sont utilisés pour appeler les biches et pour dissuader les concurrents. Le cerf rassemble ainsi tout un harem de biches avec lesquelles il s’accouplera.
La reproduction concerne les cerfs adultes dominants, à partir de 9 ans, et les biches à partir de la deuxième année. Ces dernières donnent naissance à un faon après 8 mois de gestation. En captivité, l’espérance de vie du cerf élaphe se situe entre 12 et 18 ans en moyenne. À l’état sauvage, l’espérance de vie est divisée par deux, car une bonne partie meurt sous les balles des chasseurs avant l’âge de 10 ans.
COMPORTEMENT
Le cerf élaphe est une espèce grégaire et sociable qui s’organise en hardes de 3 à 8 individus en forêt, ou bien de plusieurs dizaines d’individus en milieu ouvert. Il existe des hardes de biches et de juvéniles sous la conduite d’une femelle expérimentée, des hardes de mâles et des hardes mixtes que l’on peut observer surtout en hiver. De décembre à août, les adultes des 2 sexes vivent séparés.
La cellule de base d’un groupe est le trio familial composé d’une biche et de 2 jeunes, celui de l’année en cours et celui de l’année précédente. Vers 2 ans, le jeune mâle rejoint les groupes de mâles, quant à la jeune biche, elle s’installe à proximité de sa mère.
PRÉDATEURS
Depuis la disparition du loup, il n’y a plus de prédateurs naturels assurant une régulation efficace. Seuls, le renard et le sanglier peuvent parfois prélever un faon. Les chasseurs se présentent comme pouvant se substituer aux prédateurs. Mais la chasse devient facilement une menace, car elle est le plus souvent une chasse de loisir et ses pratiquants recherchent avant tout leur plaisir. La régulation et les menaces pouvant peser sur les espèces ne sont pas nécessairement leur véritable priorité.
CONSERVATION
Le cerf élaphe est classé comme gibier et peut donc être chassé. Cette chasse est sévèrement contrôlée pour éviter la régression des populations ainsi que la surpopulation.
Son statut de conservation selon l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) est classé comme préoccupation mineure (LC), car ce n’est pas une espèce en danger. Certaines sous-espèces de cerfs élaphes restent néanmoins protégées comme c’est le cas du cerf élaphe de Corse (Cervus elaphus corsicanus) inscrit depuis 2000 sur la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN. En Italie, l’espèce est également enregistrée sur le registre des espèces particulièrement protégées, au niveau national (Art. 2 L. 157/92) et régional (Art 5 L.R. 23/98).
En Suisse, le cerf élaphe est interdit à la chasse du 1er février au 31 juillet. Les périodes de protection correspondent aux exigences minimales de la loi fédérale du 20 juin 1986 sur la chasse et la protection des mammifères et des oiseaux sauvages (Loi sur la chasse, LChP). Les cantons peuvent prolonger les périodes de protection.
SURPOPULATION
Certaines sources estiment que le cerf peut causer de graves dégâts aux forêts quand il est en surpopulation. Dans le parc national des Cévennes, la forêt telle qu’elle existe en serait menacée. Environ 15 000 hectares sont classés en zones interdites à la chasse, ce qui, en l’absence de prédateurscarnivores, aurait entraîné une multiplication anormale des cervidés.
De tels dommages pourraient être évités en réintroduisant ou acceptant le loup dans le parc national des Cévennes. Un problème identique avait été identifié dans le parc national de Yellowstone en Amérique : une surpopulation d’orignaux mangeant les pousses d’arbres avait entraîné une déforestation inquiétante du parc. La réintroduction du loup, prédateur naturel de l’orignal, a permis d’en contrôler la population et ainsi d’enrayer la menace sur la forêt.
La réintroduction du loup a également permis de restaurer l’équilibre naturel de l’écosystème du parc, perturbé depuis l’extermination du loup par l’homme dans cette zone, dans les années 1950. Mais peut-on comparer un gigantesque parc naturel, grand comme plusieurs départements, avec les forêts françaises, parsemées de routes, sentiers et autres chemins forestiers ?
EN FRANCE
Depuis 1985, la progression du cerf élaphe en France a été spectaculaire, tant du point de vue de la superficie occupée que des effectifs présents ou des prélèvements réalisés par les chasseurs. La dernière enquête nationale réalisée en 2005 confirme cette évolution générale, tout en pointant sur les disparités entre les zones. En fait, c'est dans le sud de la France, et surtout en altitude, que le développement de l'espèce a été le plus manifeste ces dernières années...
Pour en savoir plus sur le cerf élaphe et sa conservation en France :
* Humanité et Biodiversité
Humanité et Biodiversité est une association nationale loi 1901, reconnue d’utilité publique et agréée au titre de la protection de la nature par le Ministère de l’Environnement. Depuis mars 2015, elle est présidée par Bernard Chevassus-au-Louis, Hubert Reeves devenant président d'honneur. Héritière de la Ligue Roc, elle s’est attachée depuis 1976, à défendre la nature. Depuis 2012, avec ce nouveau nom et leurs nouveaux statuts, ils affirment avec force leur engagement pour une prise en compte plus large et plus complète des liens qui unissent l’humanité à l’ensemble du vivant.
* ONCFS
L'Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) est un réseau créé en 1985 tout d'abord connu sous le nom de cervidés-sanglier. Le réseau a changé de dénomination et de logo, en 2005, afin que la problématique ongulés de montagne soit intégrée. En effet toutes les espèces d'ongulés sauvages de plaine et de montagne présentes en France sont concernées, c’est-à-dire le cerf, le chevreuil, le sanglier, le daim, le cerf sika, le chamois, l'isard, le mouflon et le bouquetin.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît dix-huit sous-espèces de cerf élaphe :