Tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti)
Le tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti) est une sous-espèce
Les sous-espèces de tigre
Tigre (Panthera tigris). Pendant longtemps, le tigre d'Indochine a été considéré comme la seule sous-espèceLes sous-espèces originaire de la péninsule indochinoise en Asie du Sud-Est. On a donc supposé que les populations de tigresTigre (Panthera tigris) de la péninsule malaise étaient également des tigre d'Indochine. Cependant, en 2004, il a été prouvé que le tigre de Malaisie
Tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni), originaire de la péninsule malaise, était une sous-espèceLes sous-espèces distincte, mais son statut n'est pas encore unanimement accepté. Le tigre d'Indochine tire son nom latin du nom d'un chasseur de renom, Jim Corbett, devenu un personnage célèbre auprès des villageois quand il les protégeait contre les attaques de tigresTigre (Panthera tigris). Prenant conscience que ces félins
Les félins (Felidae) allaient totalement disparaître, il devint par la suite l'un des plus fervents protecteurs de l'espèce.
© Ronny Graf - BioLib / Zootierliste.de
All rights reserved (Tous droits réservés)
DESCRIPTION
Le tigre d'Indochine est la sous-espèce la plus proche du tigre du Bengale. Cela est dû à la proximité géographique et à la contiguïté des habitats d'origine car ils sont tout deux représentés au Myanmar. Les mâles mesurent de 2,55 à 2,85 m de long (2,74 en moyenne) et pèsent de 150 à 195 kg (environ 181 kg en moyenne). Leur crâne mesure de 31,9 à 36,5 cm de long. Les individus les plus imposants peuvent peser jusqu’à 227 kg. Les femelles mesurent de 2,30 à 2,55 m de long et pèsent de 100 à 130 kg. Leur crâne mesure de 27,5 à 31,1 cm de long. Leur longueur moyenne est de 2,44 m et leur poids moyen est de 115 kg.
La couleur de base de la fourrure va du rougeâtre au brun ocre. Les zones de couleur blanche dans les parties inférieures du corps et autour des yeux correspondent à celles du tigre du Bengale. Les rayures sont généralement d'un noir pur. Ils sont nombreux, assez courts et étroits.
© R. Altenkamp - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés)HABITAT
Le tigre d'Indochine est distribué au Myanmar, en Thaïlande et au Laos. Son aire de répartition historique comprenait également le Cambodge, le sud de la Chine et le Vietnam. Les résultats d'une étude phylogéographique, utilisant 134 échantillons de tigres dans toute l'aire de répartition mondiale, suggèrent que la limite historique de répartition nord-ouest du tigre d'Indochine est la région des Chittagong Hill Tracts et du bassin du fleuve Brahmapoutre, bordant l'aire de répartition du tigre du Bengale.
Les tigres d’Indochine vivent dans les forêts retirées de terrains vallonnés ou montagneux, dont la plupart se situent le long des frontières nationales. L’accès à ces zones est fréquemment limité, et les biologistes ont obtenu ces derniers temps des permis limités pour y effectuer des études sur le terrain. C’est pour cette raison que l’on connaît relativement peu de choses sur la situation de ces grands félins dans leur milieu naturel.
Selon l'IUCN, il existe environ 250 spécimens sauvages. Selon le Safe the Tiger Fund, le tigre de Malaisie est réparti presque dans toute la Malaisie péninsulaire. 88 % de l'habitat se trouve dans les États de Kelantan, Pahang, Perak et Terengganu. Les effectifs de la population du tigre d'Indochine doivent être réduits par ceux du tigre de Malaisie, car on supposait auparavant que ces deux sous-espèces étaient identiques et les estimations ou les décomptes additionnaient donc les deux populations et les attribuaient uniquement au tigre d'Indochine.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)ÉCOLOGIE
Le tigre d’Indochine chasse principalement des ongulés sauvages de moyenne et grande taille. Le sambar, le sanglier, le saro carmin et de grands bovins tels que le banteng et le jeune gaur composent la grande partie de leur régime alimentaire. Cependant, dans la majeure partie de l’Asie du Sud-Est, la chasse illégale a sérieusement dépeuplé les grandes populations animales, conduisant ainsi audit "syndrome de la forêt vide" : une forêt apparemment intacte, mais où la majeure partie de la faune a été éliminée. Le kouprey est peut-être éteint, le cerf de Schomburgk est donné pour éteint, et le cerf d’Eld, le cerf cochon et le buffle d’Asie ne sont plus que des reliques. Dans de tels habitats, les tigres sont forcés de vivre de petites proies, telles que le muntjac, le porc-épic, le macaque et le grand balisaur et le blaireau asiatique. Mais les petites proies ne suffisent pas à sustenter un grand carnivore comme le tigre, et cela complique sa reproduction. Avec le braconnage des tigres pour la médecine traditionnelle chinoise, c'est le principal facteur qui explique le déclin du tigre d’Indochine dans toute son aire de répartition.
Dans la réserve faunique de Huai Kha Khaeng en Thaïlande, sept tigres femelles et quatre tigres mâles ont été équipés de colliers radio GPS entre juin 2005 et août 2011. Les femelles avaient un domaine vital moyen de 70,2 km² et les mâles de 92,4 km².
Comme tous les tigres, les tigres d'Indochine sont des animaux solitaires. Ils n'interagissent les uns avec les autres que lorsqu'ils s'accouplent ou élèvent leurs petits. Néanmoins, ils communiquent encore souvent, émettant des sons en rugissant, en grognant, en sifflant et en soufflant. Ils communiquent également de manière non verbale, marquant leur territoire en pulvérisant de l'urine et en griffant les arbres.
© A.Savin - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés)MENACES
La principale menace qui pèse sur le tigre d'Indochine est le braconnage destiné au commerce illégal d'espèces sauvages. L'os de tigre est un ingrédient de la médecine traditionnelle chinoise depuis plus de 1 500 ans et est soit ajouté au vin médicinal, utilisé sous forme de poudre, soit bouilli jusqu'à obtenir une consistance semblable à de la colle. La colle d'os de tigre est un médicament populaire parmi les consommateurs urbains vietnamiens.
Entre 2001 et 2010, les marchés d'animaux sauvages ont été étudiés au Myanmar, en Thaïlande, et le Laos. Au cours de 13 enquêtes, 157 parties du corps de tigres ont été trouvées, représentant au moins 91 individus. Les peaux entières étaient les parties les plus couramment commercialisées. Les os, les pattes et les pénis étaient proposés comme aphrodisiaques dans les endroits où l'industrie du sexe était importante. Le vin d'os de tigre était principalement proposé dans les magasins destinés à la clientèle chinoise. La médecine traditionnelle représentait une grande partie des produits vendus et exportés vers la Chine, le Laos et le Vietnam. Entre 2000 et 2011, 641 tigres, vivants ou morts, ont été saisis lors de 196 incidents en Thaïlande, au Laos, au Vietnam, au Cambodge et en Chine. On soupçonne que 275 tigres ont été introduits dans le commerce depuis des installations captives. La Chine était la destination la plus courante des tigres saisis.
Dans la vallée de Hukaung, au Myanmar, la Yuzana Corporation, aux côtés des autorités locales, a exproprié plus de 81 000 ha de terres appartenant à plus de 600 ménages depuis 2006. La plupart des arbres ont été abattus et les terres ont été transformées en plantations. Certaines des terres conquises par la société Yazana étaient considérées comme des couloirs de transit pour les tigres. Il s'agit de zones qui étaient censées être laissées intactes par le développement afin de permettre aux tigres d'Indochine de la région de se déplacer entre des poches protégées de terres de réserve.
© Joachim S. Müller - Flickr
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)CONSERVATION
Le tigre d'Indochine est inscrit à l'Annexe I de la CITES depuis 1993. La Chine, la Corée du Sud, le Vietnam, Singapour et Taiwan ont interdit le commerce des tigres et la vente de dérivés médicinaux. La fabrication de médicaments à base de tigre a été interdite en Chine et la vente libre de médicaments à base de tigre a été considérablement réduite depuis 1995. En Thaïlande et au Laos , le tigre d'Indochine est considéré comme En danger (EN), alors qu'il est considéré comme En danger critique (CR) au Vietnam et au Myanmar.
En 2010, les gouvernements de 13 pays différents, dont les six qui abritaient historiquement des habitats de tigres d'Indochine, ont adopté le Programme mondial de rétablissement du tigre, qui fixe l'objectif d'augmenter le nombre de tigres sauvages. Les méthodes pour y parvenir incluent l'engagement des communautés locales à réduire les activités humaines et les conflits avec les tigres, en préservant les habitats en protégeant les aires de reproduction et en créant des couloirs entre des populations fragmentées, et en réduisant le braconnage grâce à une politique nationale et une application de la loi renforcées.
La Thaïlande est considérée comme le dernier bastion de la sous-espèce, avec deux populations principales dans les zones protégées du complexe forestier occidental et du complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai. En 2016, un rapport estimait sa population nationale entre environ 100 et 128 individus. Compte tenu de la superficie et des proies du complexe forestier de l'Ouest, l'habitat a le potentiel d'héberger jusqu'à 2 000 tigres. Les patrouilles dans le parc national de Huai Kha Khaeng en Thaïlande se sont intensifiées depuis 2006, de sorte que le braconnage semble avoir été réduit, ce qui a entraîné une légère amélioration de la survie et du recrutement des tigres. À l'automne 2016, au moins deux individus s'étaient dispersés dans le parc national de Mae Wong où six tigreaux ont été observés ainsi que dans le parc national contigu de Khlong Lan, indiquant que la population se reproduisait et se rétablissait.
Au Myanmar, des études ont montré des populations faibles et en déclin dans des habitats clés. En 2019, le gouvernement a annoncé que sa population nationale comptait au moins 22 individus, avec des preuves de reproduction dans la nature. Bien que le Cambodge, le Laos et le Vietnam ne comptent pas de populations significatives de tigres d'Indochine, ces pays disposent néanmoins de vastes zones d'habitat pouvant soutenir leur réintroduction. Des recherches ont montré que les populations de tigres peuvent croître rapidement et se rétablir à partir d'un petit nombre, à condition que leur habitat et leurs proies soient protégés et que les lois anti-braconnage soient appliquées. Par conséquent, des efforts concentrés sur la préservation des habitats, la protection des tigres sauvages contre le braconnage et la réintroduction des tigres dans des régions historiquement viables peuvent contribuer à sauver le tigre d’Indochine de l’extinction.
POH KAO, des Tigres et des Hommes est une association de solidarité internationale née en 2006 suite à un travail de terrain qui s'est étendu sur dix ans au Cambodge et qui a révélé une haute interaction entre les populations locales et la faune démontrant que la survie des deux est profondément liée. Leur objectif est bien simple : préserver le tigre et la biodiversité exceptionnelle du Cambodge, enrayer la chasse et l'utilisation des animaux sauvages à travers un développement durable des communautés, et la diffusion des connaissances sur l'environnement et la faune.
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
TAXONOMIE
Vratislav Mazák a proposé Panthera tigris corbetti comme nom scientifique pour cette population spécifique en 1968, sur la base de la coloration de la peau, du motif de marquage et des dimensions du crâne. Le nom zoologique de cette sous-espèce est dédié au chasseur britannique et plus tard militant des droits des animaux Jim Corbett. Corbett, colonel de l' armée indienne britannique, s'est fait un nom au début du XXe siècle en tant que chasseur de tigre et de léopards, devenus une menace pour la population locale. Corbett a ensuite déployé de grands efforts pour protéger, entre autres, les espèces de grands félins du sous-continent indien à travers la participation et la demande de zones protégées pour les animaux.
En 2017, une équipe de chercheurs de l'IUCN a publié une nouvelle classification taxonomique de la famille des Felidae basée sur une revue approfondie des publications récentes sur le tigre sur la morphologie et la phylogéographie. Dans cette étude, ils ne reconnaissaient que deux sous-espèces de tigres, à savoir :
* Le tigre d'Asie continentale (Panthera tigris tigris), qui comprend le tigre du Bengale, le tigre de Sibérie, le tigre d'Indochine, le tigre de Chine méridionale ainsi que le tigre de la Caspienne.
* Le tigre de la Sonde (Panthera tigris sondaica) qui regroupe le tigre de Sumatra, le tigre de Java ainsi que le tigre de Bali.
Cependant, les résultats d'une étude génétique publiée en 2018 ont soutenu six clades monophylétiques sur la base de l'analyse du séquençage du génome entier de 32 spécimens de tigre. Les conclusions ont démontré que le tigre de Malaisie et le tigre d’Indochine semblaient être distincts des autres populations d’Asie continentale, confortant ainsi le concept de six sous-espèces vivantes. Pour les tigres de la Sonde, il semble que les trois sous-espèces répertoriées sur les trois îles (Bali, Java, Sumatra) n'en formeraient qu'une seule. Ces deux nouvelles ne font pas encore l'unanimité dans les différents organismes qui ne reconnaissent pas encore le tigre de Malaisie, ni le rapprochement des tigre des îles de la Sonde. Affaire à suivre...
© C. Burnett - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés) FICHE POUR ENFANTS
Retrouvez ci-dessous une petite fiche simplifiée en image pour les enfants. Une autre façon de voir les animaux tout en s'amusant.
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés) CLASSIFICATION
| Nom commun | Tigre d'Indochine |
| English name | Indochinese Tiger |
| Español nombre | Tigre de Corbett Tigre de Indochina |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Carnivora |
| Sous-ordre | Feliformia |
| Famille | Felidae |
| Sous-famille | Pantherinae |
| Genre | Panthera |
| Espèce | Panthera tigris |
| Nom binominal | Panthera tigris corbetti |
| Décrit par | Vratislav Mazak |
| Date | 1968 |
Satut IUCN |  |
SOURCES
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)