Le raton laveur (Procyon lotor) est un mammifèreLes mammifères (Mammalia)omnivoreLes omnivores appartenant à la famille des ProcyonidaeLes procyonidés (Porcyonidae). La caractéristique de cette espèce est la coloration sombre de sa peau autour des yeux et de la queue avec une alternance de couleurs claires et foncées comme des anneaux. Originaire d'Amérique, cet animal a été introduit en Europe dans les années 1930. Le raton laveur est également appelé Raton laveur commun ou encore raton laveur boréal.
Le raton laveur adulte mesure 80 cm de long en moyenne. Selon les individus, la taille varie de 60 à 105 cm, queue comprise. La queue représente environ 42 à 52 % de leur longueur totale. Le poids moyen de cet animal est compris entre 4 et 9 kg. Les individus les plus gros vivent dans les régions septentrionales. Au Canada, le poids moyen du raton laveur est de 8,5 kg avec un record de 28 kg. Le poids varie selon les saisons, atteignant son maximum à l’automne. Sa masse peut alors augmenter de 50 % dans les régions situées au nord. Les mâles sont 10 à 30 % plus grands que les femelles.
Les caractéristiques les plus reconnaissables du raton laveur sont le masque noir sur les yeux et la queue touffue qui compte entre quatre et dix anneaux noirs se terminant par une touffe noire. Les pattes de devant ressemblent à de fines mains rendant le raton laveur particulièrement habile. La coloration du pelage varie selon l'habitat où il réside, mais il a tendance à varier du gris au brun rougeâtre. Quelques individus sont blancs, mais l’albinisme est très rare
Le raton laveur est doté d'une tête large, d'un museau pointu, des yeux noirs et d'oreilles courtes mesurant 4 à 6 cm. Sa mâchoire comporte de longues canines comme c'est le cas chez tous les carnivores. Les pattes sont dotées de cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Les pieds mesurent entre 10 et 12,5 cm.
HABITAT
Le raton laveur commun est originaire d'Amérique. On le trouve dans le sud du Canada, aux États-Unis, en Amérique centrale et dans le nord de l'Amérique du Sud. Il est plus rare dans les Antilles. L'espèce a été introduite dans certaines régions d'Asie et d'Europe. Il est absent de certains secteurs des Montagnes Rocheuses à cause de l’altitude, des déserts et du Grand Nord canadien. En Europe, il est naturalisé en Suisse, en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, en Biélorussie ainsi que dans les pays du Caucase. Il n'a jamais vécu naturellement au Japon.
Le raton laveur est un animal très adaptable. On le rencontre dans de nombreux types d'habitats et peut facilement vivre près de l'homme. Il préfère vivre dans les zones boisées humides ou dans les endroits faciles d'accès à l'eau. Toutefois, il peut également se rencontrer près des terres agricoles, les zones suburbaines et urbaines.
Le raton laveur préfère construire des tanières dans les arbres, mais il peut également utiliser des terriers de marmotte, des grottes, d'anciennes mines, des bâtiments abandonnés, des granges, des garages, des égouts pluviaux, ou des maisons. Le raton laveur peut vivre dans une grande variété d'habitat dans les zones chaudes et tropicales ainsi que les prairies froides. Même dans les banlieues, les ratons laveurs peuvent se produire à des densités de près de 70 habitants par km².
ALIMENTATION
Le raton laveur est un animal omnivore et opportuniste. Dans certains habitats, les plantes fournissent un pourcentage élevé de nutriments dans l'alimentation du raton laveur. Les végétaux ingérés varient du fruit aux noix, comprenant également les raisins sauvages, les cerises, les pommes, les kakis, les baies et les glands. Dans certaines régions, le maïs est un élément important dans son alimentation. Dans certaines régions, le maïs est un élément important dans son alimentation. Ce procyonidé mange plus d'invertébrés que de vertébrés. Les écrevisses, insectes, rongeurs, grenouilles, poissons et œufs d'oiseaux complètent le bol alimentaire du raton laveur.
Le raton laveur est parfaitement adapté pour inclure les ordures et d'autres aliments disponibles dans les zones suburbaines et urbaines dans son alimentation. Certains spécimens se nourrissent également de charognes d'animaux. La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir.
REPRODUCTION
Le raton laveur atteint sa maturité sexuelle avant l'âge d'un an pour les femelles et vers 2 ans chez les mâles. Les accouplements ont lieu en janvier ou en février dans les régions du Nord, en mars dans les autres régions et ne se produisent qu'une fois par an. Après une période de gestation comprise entre 63 et 65 jours, la femelle met au monde une portée de 3 à 7 petits. De manière générale, une portée se compose de 4 petits en moyenne.
Les jeunes naissent aveugles et sans défense dans le creux d'un arbre. Leur poids varie entre 60 et 75 g. Ils ouvrent les yeux entre 18 et 24 jours, et sont sevrés au bout de 70 jours. Lorsqu'ils ont 20 semaines, les jeunes sortent avec leur mère pendant la nuit et continuent de vivre dans la tanière avec elle. Ils restent avec elle durant leur premier hiver, devenant indépendants au début du printemps suivant.
Le raton laveur peut vivre jusqu'à l'âge de 16 ans au maximum dans la nature, mais la plupart ne dépassent pas leur deuxième année. S'ils survivent à leur jeunesse, les ratons laveurs peuvent vivre en moyenne 5 ans à l'état sauvage. Les principales causes de décès sont les humains (chasse, piégeage, voitures) et de la malnutrition. En captivité, le spécimen ayant vécu le plus longtemps est mort à l'âge de 21 ans.
COMPORTEMENT
Les ratons laveurs sont des animauxnocturnes et rarement actifs la journée. Pendant les temps froids et neigeux, ils ont été observés dormant pendant de longues périodes, mais ils n'hibernent pas. Leur taux métabolique et la température du corps reste constante pendant ces périodes vivant de leurs réserves de graisse. Pendant ces périodes, ils peuvent perdre jusqu'à 50 % de leur poids corporel.
Principalement solitaire, les seules formes sociales de l'espèce sont des groupes composés de la mère et de sa progéniture. De temps en temps, le mâle peut rester avec une femelle pendant un mois avant la reproduction et après la naissance de leurs petits. Les ratons laveurs grimpent avec une grande agilité. En plus d'être d'excellents grimpeurs, les ratons laveurs sont de bons nageurs, bien qu'ils puissent être réticents à le faire. Sans fourrure imperméable à l'eau, la natation les oblige à prendre du poids. Les ratons laveurs ne voyagent pas plus loin que nécessaire. Ils voyagent juste assez pour répondre aux exigences de leur appétit.
Les ratons laveurs possèdent une dextérité manuelle incroyable et ils peuvent ouvrir les couvercles des boîtes à ordures ainsi que les grilles d'aération et arracher des soffites ou des bardeaux du toit. Les ratons laveurs qui habitent dans un environnement urbain peuvent parfaitement s'habituer aux humains. Ordinairement, ils évitent la confrontation et ne deviennent agressifs que lorsqu'ils se sentent coincés ou lorsqu'ils doivent protéger leurs petits.
PRÉDATEURS
Pour échapper aux prédateurs, le raton laveur reste inactif dans son terrier pendant la journée. Lorsqu'il est actif, il reste vigilant et peut être agressif s'il se sent menacé. Autrefois recherché par l’homme pour sa fourrure, le raton laveur est aujourd'hui la proie de la martre d’Amérique, du lynx roux, du puma, du coyote, du loup gris, du renard roux, des grands serpents mais aussi du chien domestique. Le grand-duc d’Amérique capture parfois des petits. Il peut également être attaqué par les alligators dans le sud des États-Unis.
MENACES
Les populations de ratons laveurs communs se portent très bien de nos jours. Les densités de population des ratons laveurs sont très variables selon le type d'habitat. Dans les basses terres humides, comme les marais, les zones intertidales et des plaines inondables, les densités moyennes de 50/km². Dans les zones agricoles et les forêts de feuillus, les densités sont de 20/km² et, dans les zones suburbaines, jusqu'à 69/km². La plus forte densité enregistrée est de 400/km² dans un marais du Missouri.
Peu de menaces majeures pèsent sur l'espèce dans son ensemble. Des menaces régionales potentielles existent cependant, notamment la chasse, le piégeage et l'empoisonnement. Le raton laveur est souvent chassé pour le sport et piégée pour sa fourrure (transformée en manteaux, colliers, manchons et garnitures). C'est également l'une des victimes les plus courantes des accidents de la route, en particulier dans les zones suburbaines et les plans d'eau.
CONSERVATION
Depuis le début du siècle, les populations de ratons laveurs ont grandi et leur distribution pourrait avoir augmenté. Les petites populations isolées des îles peuvent être menacées. La Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie préoccupation mineure (LC). La CITES ne lui attribue aucun statut spécial dans la mesure où l'espèce n'est pas menacée d'extinction. Le raton crabier est également présent dans de nombreuses zones protégées dans toute son aire de répartition.
SOUS-ESPÈCES
En 2005, Mammal Species of the World (MSW) reconnaît 22 sous-espèces de ratons laveurs. Quatre d'entre elles vivant uniquement sur de petites îles d'Amérique centrale et des Caraïbes ont souvent été considérées comme des espèces distinctes après leur découverte. Il s'agit du raton laveur des Bahamas, du raton laveur de Guadeloupe, du raton laveur de Tres Marias et du raton laveur de la Barbade. Des études de leurs caractéristiques morphologiques et génétiques en 1999, 2003 et 2005 ont conduit tous ces ratons laveurs insulaires à être répertoriés comme sous-espèces du raton laveur commun dans la troisième édition de Mammal Species of the World. Une cinquième population de ratons laveurs insulaires, le raton laveur de Cozumel, est toujours considéré comme une espèce distincte.
La plupart des sous-espèces ne diffèrent que légèrement les unes des autres par la couleur du pelage, la taille et d'autres caractéristiques physiques. Les deux sous-espèces les plus répandues sont le raton laveur de l'Est (Procyon lotor lotor) et le raton laveur de la haute vallée du Mississippi (Procyon lotor hirtus). Tous deux partagent un pelage relativement foncé avec de longs poils, mais le raton laveur de la haute vallée du Mississippi est plus grand que le raton laveur de l'Est. Le raton laveur de l'Est est présent dans tous les États américains et les provinces canadiennes au nord de la Caroline du Sud et du Tennessee . L'aire de répartition adjacente du raton laveur de la haute vallée du Mississippi couvre tous les États américains et les provinces canadiennes au nord de la Louisiane, du Texas et du Nouveau-Mexique.
L'identité taxonomique des ratons laveurs sauvages habitant l'Europe centrale, le Caucase et le Japon est inconnue, car les populations fondatrices étaient constituées de spécimens non catégorisés provenant de zoos et de fermes à fourrure.