Nettement plus petit que la plupart des sous-espèces de ratons laveurs, le raton laveur de Guadeloupe pèse en moyenne de 2 à 5 kg. Le pelage est gris-brun sur le dos, le ventre et les membres étant gris clair. Le masque facial de couleur noire, caractéristique propre aux ratons laveurs, est bien marqué. La queue est relativement longue, touffue et ornée d'anneaux alternativement jaunâtres et gris-noir.
HABITAT
Le raton laveur de Guadeloupe se rencontre essentiellement dans les forêts et les zones humides du parc national de la Guadeloupe sur l'île de Basse-Terre. Sur l'île de Grande-Terre on le rencontre surtout dans la mangrove. Il est l'espèce "symbole" du parc national de la Guadeloupe mais reste néanmoins une espèce introduite dans l'île au même titre que le rat ou la mangouste.
ALIMENTATION
Le raton laveur de Guadeloupe est un animal omnivore au régime alimentaire varié. Son alimentation se compose essentiellement de fruits, de poissons, d'écrevisses, de crabes, d'escargots et de petits oisillons.
BIOLOGIE
Le raton laveur de Guadeloupe n'a, semble-t-il, pas de saison très marquée pour la reproduction, car on peut rencontrer des femelles accompagnées de leurs petits tout au long de l'année. La période de gestation dure entre 9 et 10 semaines. La femelle met au monde une portée composée de 2 à 6 petits qu'elle va élever seule. Elle les allaite jusqu'à l'âge de 4 mois. La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 1 an pour les femelles et à 2 ans pour les mâles.
De moeurs plutôt nocturnes, ce raton laveur peut également être actif pendant la journée dans les régions peur fréquentées par l'homme. Il est capable de grimper à un arbre pour en cueillir les fruits ou encore de pêcher dans un torrent.
Le raton laveur de Guadeloupe souffre de la destruction de son habitat, les forêts de mangrove et la forêt tropicale, en Guadeloupe. De plus, il est menacé par l'introduction signalée du raton crabier. Le raton laveur de Guadeloupe a été choisi comme espèce emblématique du Parc national de Guadeloupe, mais il risque l'extinction sans efforts de conservation supplémentaires.
D'autre part, Helgen et Wilson estiment que le raton laveur de Guadeloupe lui-même pourrait être considéré comme une espèce invasive qui constitue une menace pour l'écosystème insulaire.
TAXONOMIE
Considéré autrefois comme une espèce distincte, le raton laveur de Guadeloupe est aujourd'hui classée comme une sous-espèce de raton laveur commun, selon deux études réalisées en 1999 et 2003. L'étude de ses traits morphologiques et génétiques réalisée en 2003 par Kristofer M. Helgen et Don E. Wilson a indiqué que le raton laveur de Guadeloupe a été introduit par l'homme il y a seulement quelques siècles. Cette hypothèse est corroborée par le fait que le raton laveur de Guadeloupe semble être étroitement lié au raton laveur des Bahamas (Procyon lotor maynardi), qui est endémique sur l'île de New Providence aux Bahamas, un archipel situé à près de 2 000 km, et qu'il existe des preuves de l'existence d'anciennes populations de ratons laveurs à Cuba, à Hispaniola et en Jamaïque. Par conséquent, le raton laveur de Guadeloupe est répertorié comme conspécifique avec le raton laveur des Bahamas dans la troisième édition de Mammal Species of the World (MSW) et son ancien nom scientifique Procyon (lotor) minor est répertorié comme synonyme de Procyon lotor maynardi. Selon les comparaisons d'haplotypes de Pons effectuées dans le cadre de son étude, la distance génétique entre la sous-espèceProcyon lotor lotor et Procyon lotor minor était plus courte qu'entre Procyon lotor hirtus, Procyon lotor pallidus et Procyon lotor lotor. Les ratons laveurs d'Arizona sont les plus divergents, car ils proviennent de branches distinctes, tandis que les ratons laveurs de Guadeloupe sont les plus similaires aux ratons laveurs de Virginie et du Maryland.