Les poissons
Les poissons sont des animauxLes Animaux (Animalia) vertébrés aquatiques à branchies, pourvus de nageoires et dont le corps est le plus souvent couvert d'écailles. On distingue notamment les poissons d'eau douce ainsi que les poissons de mer. Leur répartition est toutefois très inégale en mer, car 50 % des poissons vivraient dans 17 % de la surface des océans. Le milieu marin étant moins accessible aux humains, de nombreuses espèces restent encore probablement à découvrir. Le terme poisson est plus précisément employé pour désigner les Chordata non-tétrapodes, c'est-à-dire un animal avec une colonne vertébrale possédant des branchies toute sa vie et qui peut posséder des nageoires.
- a) Le squelette
- b) Les écailles
- c) Le système digestif
- d) La respiration
- e) Le système circulatoire sanguin
- Menaces
- Sources
À l'origine, les poissons auraient évolué à partir d'une créature du type ascidiacea (dont les larves ont des ressemblances avec les poissons primitifs). Les premiers ancêtres des poissons auraient alors conservé leur forme larvaire à l'état adulte par néoténie, mais l'inverse est aussi possible. Les fossiles candidats au statut de premier poisson connus sont Haikouichthys, Myllokunmingia et Pikaia.
Les premiers fossiles de poissons ne sont guère nombreux et ne sont pas de très bonne qualité. On ignore encore si ces poissons primitifs étaient rares ou s'ils n'étaient pas vraiment fossilisables dans leur environnement. Cependant, on sait que le poisson devint une des formes de vie dominante dans les milieux aquatiques. C'est aussi grâce à eux que l'évolution menant aux vertébrés terrestres tels qu'aux amphibiens, les reptiles et les mammifères fut possible.
Le squelette du poisson est assez léger puisque l'eau, par la poussée hydrostatique, assure le soutien du corps. En revanche, il soutient une musculature très développée. Cette dernière joue un rôle important dans le déplacement du poisson dans un milieu de densité élevée.
Les écailles des poissons sont de véritables petites tuiles sous l'épiderme ! Ce sont des productions du derme qui prennent leur origine sous l'épiderme (couche la plus superficielle de la peau). Cependant, certains poissons n'en possèdent pas comme les murènes, les congres et les poissons-chats. Les murènes ont une peau douce enduite de mucus protecteur. Les écailles jouent un rôle dans l'hydrodynamisme en évitant la formation de turbulence et le mucus favorise l'écoulement de l'eau le long du corps.
La nourriture ingérée par le poisson commence sa décomposition dès son arrivée dans l’œsophage. Le broyage des aliments se fait essentiellement dans l'estomac. Les organes, comme le foie et le pancréas, apportent de nouvelles enzymes permettant la digestion et l'absorption des nutriments à mesure de la progression dans le système digestif. Les poissons mangent principalement des plantes et d'autres organismes.
Les poissons comme tous les animaux respirent, c'est-à-dire qu'ils absorbent l'oxygène dissous dans l'eau et rejettent du dioxyde de carbone qui est également dissous dans l'eau. Ainsi, les poissons ne font pas de bulles en respirant. Cependant, l'oxygène dans l'eau est 35 fois moins disponible que dans l'air, et la teneur en oxygène de l'eau décroît quand la température augmente. Pour des besoins en oxygène équivalant à ceux d'un animal terrestre, un poisson devra brasser 35 fois plus d'eau à travers ses branchies que son homologue de l'air dans ses poumons. À cela, il faut ajouter que l'eau est mille fois plus dense que l'air. Au final, la respiration d'un poisson représente 30% de ses dépenses énergétiques. Certains poissons utilisent leurs déplacements pour créer le mouvement d'eau dont ils ont besoin.
Certaines espèces, tels les dipneustes, possèdent des poumons plus ou moins rudimentaires qui leur permettent de survivre en respirant hors de l'eau dans des mares appauvries en oxygène ou régulièrement asséchées. Les semionotiformes et le poisson-castor ont une vessie natatoire vascularisée utilisée de la même manière. La faculté de respirer de l'air est surtout utile aux poissons habitant des eaux peu profondes où la concentration en oxygène peut baisser à certains moments de l'année. Pendant ces périodes, les poissons qui dépendent uniquement de l'oxygène contenu dans l'eau (comme les perches) suffoquent rapidement tandis que les poissons pouvant respirer de l'air survivent mieux, même dans une eau qui ressemble davantage à de la boue humide. Dans des cas extrêmes, certains de ces poissons peuvent survivre plusieurs semaines dans des replis humides, à des endroits où l'eau s'est presque complètement retirée, dans un état d'estivation.
* Le système circulatoire sanguin :
Le sang est envoyé par le cœur aux artères qui irriguent les différentes branchies. Ce sont les artères branchiales afférentes. Le sang repart des branchies par des artères branchiales efférentes qui vont distribuer le sang oxygéné aux organes. Chez la plupart des poissons, l'oxygénation du coeur par les coronaires est limitée à l'épicarde, la couche externe du cœur, et l'irrigation des tissus cardiaques se fait principalement par le sang contenu dans la cavité cardiaque. Le cœur est donc irrigué uniquement par du sang veineux, ce qui peut conduire à une hypoxie cardiaque lorsque les tissus de l'organisme présentent une trop forte demande en oxygène. On remarque que le coeur n'est pas double comme chez les mammifères, il est uniquement veineux. Le sang arrive par le sinus veineux, passe par une cavité appelée atrium (équivalent de l'oreillette), puis pénètre dans le ventricule. Ce dernier possède une paroi musculaire importante. Lorsque le ventricule se contracte, il envoie le sang dans le bulbe artériel puis dans l'aorte ventrale.
La plupart des poissons se déplacent en contractant alternativement les muscles insérés de chaque côté de la colonne vertébrale. Ces contractions font onduler le corps de la tête vers la queue. Lorsque chaque ondulation atteint la nageoire caudale, la force propulsive créée pousse le poisson vers l'avant. Les nageoires du poisson sont principalement utilisées comme des stabilisateurs. La nageoire caudale, quant à elle, sert à augmenter la surface de la queue, augmentant ainsi la poussée lors de la nage et donc la vitesse. Le corps fuselé des poissons permet de diminuer les frictions lorsqu'ils nagent, et donc d'éviter qu'ils ne soient ralentis par la résistance de l'eau. De plus, leurs écailles sont enrobées d'un mucus qui diminue les frottements.
Chez les poissons ovipares, après une fécondation généralement externe, la femelle pond ses œufs, et les embryons se développent et éclosent en dehors de son corps. Les embryons sont nourris grâce aux réserves contenues dans l’œuf. Plus de 97 % des espèces connues de poissons sont ovipares, dont, par exemple, les saumons, les poissons rouges, les thons et les anguilles.
La fécondation est le plus souvent externe, les gamètes se mélangeant près des deux poissons. Chez quelques poissons, la fécondation est interne, le mâle utilisant un organe interne pour déposer le sperme dans le cloaque de la femelle. Il s'agit surtout des requins ovipares comme le requin dormeur cornu et des raies ovipares. Dans ce cas, le mâle possède deux ptérygopodes, mutations de la nageoire pelvienne.
Chez les poissons ovovivipares, les œufs restent dans le corps de la mère après fécondation interne. Chaque embryon se développe dans son œuf, sans utiliser de réserves nutritives de la mère, puis sort du corps de sa mère lors de l'éclosion. Parmi les poissons ovovivipares, on peut noter les guppys, les squatiniformes et les coelacanthes.
Chez les poissons vivipares, la fécondation est aussi interne, mais chaque embryon reçoit ses nutriments du corps de sa mère, et non des réserves de l’œuf. Les petits sont mis au monde par accouchement. Les poissons vivipares ont une structure similaire au placenta des mammifères, reliant le sang de la mère et celle de l'embryon. Parmi les poissons vivipares, on peut noter les Embiotocidae, les Goodeidae et les requins-citrons. Les embryons de certains poissons vivipares ont un comportement appelé oophagie, lorsque l'embryon en développement mange les œufs produits par la mère. Ce comportement a été observé chez certains requins comme le requin mako ou la maraîche mais aussi chez d'autres poissons comme le demi-bec des Célèbes (Nomorhamphus ebrardtii). Le cannibalisme in utero est un comportement encore plus inhabituel, lorsque l'embryon le plus grand mange ses frères plus petits et plus faibles. Ce comportement a été observé chez des requins comme le requin-taureau (Carcharias taurus) mais aussi avec des espèces comme le demi-bec des Célèbes (Nomorhamphus ebrardtii).
De nombreuses espèces de poissons, comme les demoiselles, les poissons zèbres ou les néons, ont un instinct grégaire et préfèrent vivre en bancs. Les requins eux sont plutôt de nature solitaire. Il existe également d'autres espèces de poissons, dont le comportement est si agressif que la rencontre d'un congénère peut entraîner un conflit pouvant entraîner la mort de l'un d'entre eux. C'est le cas notamment du combattant du Siam.
De nombreux poissons migrent de manière régulière sur des distances allant de quelques mètres à plusieurs milliers de kilomètres. Le but de ces migrations est généralement l'alimentation ou encore la reproduction. Pour certains cas, le motif de ces déplacements n'est pas encore connu. Il existe plusieurs genres de poissons migrateurs. Citons notamment les poissons :
- Diadrome
Le poisson anadrome le plus connu est le saumon qui naît dans les petits cours d'eau douce, descend ensuite dans la mer où il vit pendant de nombreuses années avant de retourner dans le cours d'eau où il est né pour y pondre puis y mourir. Le saumon est capable de remonter un cours d'eau pendant des centaines de kilomètres et les hommes ont été amenés à construire des échelles à poisson pour leur permettre de passer les barrages.
Le poisson catadrome le plus connu est l'anguille dont les larves vivent quelquefois pendant des mois ou des années en mer avant de remonter les cours d'eau où elles vont atteindre leur plein développement, y vivre puis retourner en mer pour y pondre et y mourir.
Pour bon nombre de poissons comestibles, comme la morue et le thon, la principale menace est sans aucun doute la surpêche. Celle-ci est parfois persistante et finit par causer une diminution des populations, car ils ne peuvent pas se reproduire assez vite pour compenser les pertes dues à la pêche. On peut citer en exemple la surpêche qu'a subie la sardine du Pacifique (Sadinops sagax caerulues), qui était très pêchée près des côtes de Californie. En 1937, la quantité de sardines pêchée avait atteint son maximum avec 790 000 tonnes. Puis les quantités ont décru pour atteindre 24 000 tonnes, en 1968, date à laquelle cette industrie s'arrêta faute d'être rentable.
La deuxième grande menace qui plane sur l'écosystème marin et d'eau douce c'est la dégradation de l'habitat. Cette dégradation est surtout due à la pollution, la construction de barrages, la diminution du niveau des eaux par la consommation humaine et également par l'introduction d'espèces invasives exotiques. L'esturgeon (Scaphirhynchus albus), vivant dans les cours d'eau en Amérique du Nord, est un des exemples de poissons en danger à cause d'un habitat modifié.
L'introduction d'espèces exotiques dites "invasives" s'est produite à de nombreux endroits et pour de multiples raisons, dont, par exemple, le ballastage des navires de commerce. L'un des exemples les plus connus est l'introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria. Dans les années 1960, la perche du Nil a causé l'extinction des 500 espèces de Cichlidae que l'on ne trouvait nulle part ailleurs que dans ce lac. Certaines de ces espèces ne survivent plus que grâce à des programmes de reproduction en captivité. Parmi les espèces invasives ayant causé de gros problèmes écologiques, on peut notammment citer la carpe, la tête-de-serpent, le tilapia, la perche européenne, la truite fario, la truite arc-en-ciel ou encore la lamproie marine.
En 2006, la Liste rouge de l'IUCN ne comptait pas moins de 1 173 espèces de poissons menacées d'extinction. On trouvait notamment dans cette fameuse liste la morue de l'Atlantique, le Cyprinodon diabolis (40 spécimens répertoriés en 2007) ou encore le requin blanc. Comme les poissons vivent sous l'eau, il est plus difficile de les étudier contrairement aux animaux terrestres ou aux plantes. Les poissons d'eau douce semblent particulièrement menacés, car ils vivent souvent dans des zones restreintes.
* La paiche d'Amazonie, également appelée Arapaïma, est le plus gros poisson dulcicole. Il peut atteindre une taille allant jusqu'à 4,5 m pour un poids avoisinant les 200 kg.
* Le plus gros poisson connu à ce jour est le requin-baleine. Il ne mesure pas moins de 16 m de long et pèse près de 10 tonnes.
* Selon une équipe de l'université de Washington, Photocorynus spiniceps est le plus petit vertébré connu : le mâle de cette espèce de baudroie de la famille des Cérates, découverte dans les abysses du large des Philippines, long de seulement 6,2 mm, vit en parasite sur le dos d'une femelle mesurant 46 mm. Celle-ci pourvoit aux besoins en nourriture d'un mâle ne se limitant pratiquement qu'à un appareil reproducteur.
* Si le mâle Photocorynus spiniceps est plus petit, notons qu'en moyenne Paedocypris progenetica détient le record du plus petit vertébré connu.
* Dunkleosteus, un poisson marin à plaques cuirassées qui vivait il y a 400 millions d'années, mesurait jusqu'à 11 m de long et pouvait peser jusqu'à 4 tonnes. Après en avoir reconstitué la musculature, des scientifiques américains ont découvert, en 2006, que les mâchoires de ce poisson étaient capables d'exercer une pression de 5 500 kg/cm², soit à peu près 2 fois celle de l'actuel requin blanc et autant que la mâchoire d'un tyrannosaure.
École Saint Joseph de Courbeveille
INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel