Le requin-baleine (Rhincodon typus) est un poisson cartilagineux. Ce requin est l'unique membre du genre Rhincodon ainsi que de la famille des Rhincodontidae. Le requin-baleine est le plus grand requin vivant actuellement dans les océans. Totalement inoffensif, il ne craint pas l’homme et se laisse paisiblement approcher.
Le requin-baleine est le plus grand poisson au monde. Par sa grande taille, il ressemble étrangement à une baleine d’où son nom. Il mesure entre 12 et 18 m et pèse environ 10 tonnes. Le requin baleine est nanti d’une tête aplatie et d’une bouche d’environ 2 m de large qui lui permet de filtrer 2 000 tonnes d’eau par heure. Son énorme gueule est dotée de près de 300 dents minuscules bien que la fonction de ces dernières reste encore inconnue.
L’aileron dorsal est particulièrement grand et la queue a une forme de demi-lune. La structuration du corps est très distinctive avec une couleur bleue grisâtre foncée sur le dos et sur les côtés avec une rangée de taches jaune pâle. Le ventre est lui complètement blanc.
Le requin-baleine est lent qui ne se déplace à une vitesse d’environ 5 km/h , mais il parcourt tout de même des milliers de kilomètres.
HABITAT
Le requin-baleine est un animal que l’on peut rencontrer dans tous les océans du globe. Il fréquente principalement les eaux tempérées et tropicales. Le requin-baleine se produit le plus généralement dans une bande globale autour de l’équateur entre 30° 40° à la latitude. Il habite les régions côtières peu profondes aussi bien que l’océan ouvert.
Le requin-baleine est une espèce préférant les eaux chaudes dont les températures de surface sont comprises entre 21 et 30° Celsius. Il peut néanmoins tolérer des températures beaucoup plus basses lorsqu’il plonge en eaux profondes (parfois plus de 1000 m) où les températures ne dépassent pas les 3°.
Il arrive parfois que l’on rencontre le requin-baleine dans des lagons. De nature plutôt solitaire il arrive que l’on puisse observer des petits groupes notamment lors de la période de reproduction.
ALIMENTATION
Le requin baleine est un animal se nourrissant principalement de plancton. Il est aussi parfois nectonique se nourrissant de petits poissons tels que le thon, l’anchois ou encore le maquereau. Il se nourrit en surface, souvent verticalement la bouche hors de l’eau.
Ce requin ne dépend pas d’un mouvement vers l’avant pour se nourrir comme c’est le cas notamment pour le requin-pèlerin (Cetorhinus maximus).
REPRODUCTION
En l’état actuel des connaissances, on ne sait toujours pas grand-chose sur le mode de reproduction du requin-baleine. On a bien découvert un œuf en 1953, mais on a également observé une cicatrice ombilicale sur un très jeune requin-baleine mesurant environ 55 cm de long.
On ne peut donc toujours pas affirmer catégoriquement que le requin-baleine soit vivipare, ovipare, ou même ovovivipare, bien que ce soit cette dernière éventualité qui soit aujourd’hui privilégiée. En 1995, une femelle requin-baleine a été capturé. Dans son ventre fut découvert pas moins de 300 embryons.
Si le mode de reproduction du requin-baleine reste encore un mystère, on sait cependant qu’il mesure entre 40 et 60 cm de long à la naissance, et qu’il atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de 20 ou 30 ans. La longévité maximale du requin-baleine est estimée entre 100 et 150 ans, même si le plus vieux spécimen observé n’était âgé que de 70 ans.
COMPORTEMENT
Habituellement solitaire, le requin-baleine peut parfois être observé en groupe d'environ 100 spécimens surtout lorsqu’il s’alimente. Ce requin semble être fortement migrateur car certains ont déjà été pistés sur plusieurs milliers de kilomètres.
Certains spécimens visitent chaque année le récif de Ningaloo en Australie entre mars et mai. Selon des observations faites, il semble que ce soit principalement des requins-baleines mâles n’ayant pas encore atteint l’âge mûr. On ne sait pas encore si ces mouvements migrateurs suivent les itinéraires de leurs proies ou s’ils sont entrepris pour d’autres raisons encore inconnues.
MENACES
Bien que le requin-baleine ne soit pas considéré comme une espèce en voie d’extinction, on pense que sa population décroît chaque année un peu plus. La disparité démographique et la mobilité de l’espèce font qu’il est très difficile d’en recenser leur nombre exact. On sait quand même que ce requin est menacé, car sa chair et ses ailerons sont très prisés sur les marchés asiatiques. Un aileron peut valoir près de 20 000 €.
Bien que l’on ne connaisse que peu de choses sur l’écologie de l’espèce on sait que son taux de reproduction est assez lent rendant les populations particulièrement vulnérables à long terme. De plus, ces créatures de nature timide viennent régulièrement près des rivages où elles sont devenues une attraction touristique importante. L’impact sur ces observations de requins n’est actuellement pas encore connu.
Certaines populations semblent avoir été épuisées par la pêche au harpon en Asie du Sud-est ainsi que par les captures accidentelles par les autres modes de pêches.
CONSERVATION
L’espèce est inscrite à l’Annexe II de la CITES depuis le 13 février 2003 et dans la catégorie Vulnérable (VU) de l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Après avoir massacré plus de 600 requins-baleines durant la saison 2000 pour alimenter le marché taïwanais, le gouvernement a décidé le protéger le requin-baleine en le rendant accessible aux plongeurs et autres touristes qui sont prêts à payer des fortunes pour nager quelques instants avec le plus grand poisson au monde.
La capture de requins-baleines est maintenant interdite aux Philippines et les plans internationaux de conservation et de gestion est encouragée par son intégration à l’annexe II de la CMS (convention sur les espèces migratrices). Ces créatures des mers ont aujourd’hui un impact important dans l’industrie du tourisme en Thaïlande, l’Afrique du Sud, les Seychelles, la Mozambique, le Honduras et les Maldives.
Le requin-baleine fait des visites annuelles à la côte du nord-ouest de l’Australie, où on peut l’observer dans le récif de Ningaloo fournissant ainsi une attraction touristique massive. Le département australien de la conservation et de la gestion de terre (CALM) a produit des directives strictes et des mesures de protection afin de réduire au minimum l’impact sur les observations de requins, et des projets de recherches dans l’espoir de mieux connaitre ce mystérieux géant des mers.
RASSEMBLEMENT AU RECIF DE NINGALOO
Des dizaines de requins-baleines se concentrent annuellement au récif de Ningaloo, au Nord-Ouest de l’Australie, au moment de la reproduction des coraux. Ce rite semble venir de la nuit des temps et offre un spectacle inoubliable. Très exactement 36 heures après la diffusion de centaines de milliards d’oeufs et de spermatozoïdes, des millions d’embryons apparaissent.
La reproduction de ces polypes coralliens est primordiale pour assurer la pérennité du récif corallien. Cette immense soupe constitue un repas de choix pour nos gigantesques filtreurs.