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Rapace
Les rapaces sont des oiseaux carnivores se nourrissant d'autres animaux (mammifères, reptiles, ophidiens, oiseaux). La plupart sont des prédateurs, sauf les vautours qui sont nécrophages. Selon l’espèce, ils peuvent se nourrir de petits rongeurs ou d’animaux plus gros comme des lièvres, renards et bien d'autres encore. Les rapaces se regroupent en trois familles distinctes :
- Les falconiformes
- Les accipitriformes
- Les strigiformes.
Les rapaces, que l’on appelle également oiseaux de proie, exercent sur nous une sorte de fascination. La beauté, le regard profond, l’élégance de leur silhouette et, pour certains, la taille impressionnante font de ces oiseaux les rois du ciel. En les étudiants de plus près on peut en conclure que se sont de redoutables prédateurs, car la nature les a dotés d’atouts hors du commun.
Les rapaces ont des yeux très grands par rapport à leur crâne. Pour certaines espèces, ils sont aussi gros que l’oeil humain. Cela offre une grande surface de captation de la lumière aussi grande que possible au travers de la cornée, renforcée par sa forte courbure, et place le cristallin très loin de la rétine.
L’arcade sourcilière saillante chez les diurnes contribue à donner à leur regard une apparence fière et protéger l’oeil lors des affrontements. Une troisième paupière transparente, appelée membrane nictitante, s’est développée pour participer à cette protection ainsi qu’à l’humidification de l’oeil.
L’ouïe est un sens très développé chez les rapaces, notamment chez les rapaces nocturnes. La chouette, par exemple, est en effet capable de localiser ses proies, sans même les voir. Cela est dû à la position asymétrique de ses oreilles.
Si ce sens est très développé chez les rapaces nocturnes, il l’est moins chez les rapaces diurnes qui se fient plus particulièrement à leur vue. Les faucons des forêts et les busards constituent des exceptions. Ils portent un pavillon de plumes derrière les oreilles et leur conduit auditif est largement ouvert, pour améliorer la perception de l’intensité et de la direction des sons.
Le bec n’est, en général, pas utilisé pour attaquer mais, largement crochu et très tranchant. C’est un instrument idéal pour déchiqueter la proie en lambeaux, les vautours pouvant même couper des cartilages et des tendons. Chez les nocturnes le bec est souvent plus ou moins recouvert de plumes. Le bec du gypaète barbu est fendu très loin vers l’arrière ce qui lui permet d’avaler des crânes entiers.
Les pattes des rapaces sont plus fortes et plus grosses que n’importe quel autre oiseau. Elles se terminent par des griffes acérées que l’on appelle serres. Celles-ci ont une utilité spécifique selon leur régime alimentaire.
Les vautours ont des pattes longues et minces faiblement préhensible. Les charognards n’ont en effet pas besoin de plaquer leurs proies au sol ou de les tuer avec leurs serres.
Les pêcheurs, comme les pygargues et le balbuzard pêcheur, ont un doigt externe opposable et tous sont couverts de spicules à la face interne pour maintenir les proies glissantes. Les ongles sont longs et fortement recourbés. De plus, les plumes des culottes ne descendent pas jusqu’aux tarses et ceci pour éviter de les mouiller et ainsi alourdir l’oiseau.
Les aigles du genre Aquila et 2 espèces de buses ont les tarses emplumés. Les espèces recherchant de grosses proies ont des tarses courts et robustes. Celles qui capturent des proies aériennes ont de longs tarses fins.
Le serpentaire a de longues pattes de cigogne et des doigts courts, dont il se sert pour piétiner ses proies avec une grande efficacité.
Les doigts des chouettes et hiboux sont recouverts de plumes. Le doigt extérieur peut se tourner indifféremment vers l’avant ou vers l’arrière, ce qui permet aux oiseaux de bien s’accrocher aux branches et d’avoir une bonne assise.
La nourriture des rapaces varie selon les espèces. Elle peut être composée de poissons pour les rapaces pêcheurs, tels que le balbuzard pêcheur et le pygargue. Les amphibiens ne sont pas vraiment appréciés par ces chasseurs au détriment des serpents qui ont trouvé leur spécialiste tel que le circaète.
Les oiseaux peuvent également composer le repas de certaines espèces, telles que l’autour, le pygargue, le grand-duc ou encore le faucon pèlerin.
Parmi les mammifères, les grands animaux n’intéressent guère les rapaces à part bien sûr quand ils sont mort pour les charognards tels que les vautours. Seules les belettes et les hermines de petite taille figurent comme proie potentielle surtout chez le grand-duc. La taupe est peu touchée en raison de ses moeurs souterraines : elle est surtout victime de la buse. Les musaraignes n’ont d’importance que pour les rapaces nocturnes, notamment pour l’effraie.
Par leurs tailles, leur abondance et aussi pour leur valeur nutritive, les rongeurs se placent en première place parmi les proies préférées des rapaces. Le lièvre et le lapin de garenne figuraient largement sur le bol alimentaire de ces oiseaux avant l’apparition de la myxomatose. Parmi les rongeurs proprement dit, toutes les espèces sont mises à contribution en proportions variables selon leur distribution et leurs moeurs. La marmotte, par exemple, nourrit l’aigle royal. Les sousliks sont des proies courantes pour les oiseaux des steppes de l’Est. Mais, c’est avec les campagnols, les souris et les rats que nos oiseaux de proie s’alimentent le plus souvent. Ces derniers ont l’avantage d’être actifs pendant les saisons d’hiver. Le régime alimentaire du busard cendré (Circus pygargus) en Europe de l’Ouest est constitué à 90 % de petits rongeurs.
Le lemming (Lemmus lemmus) des montagnes scandinaves est célèbre par ces pullulations qui se produisent tous les 3 ou 4 ans. Quand ces périodes d’abondances sont présentes, tous les rapaces s’en nourrissent. Le harfang des neiges est l’espèce la mieux adaptée, puisqu’elle ne niche que dans les régions où les lemmings abondent.
Le début du cycle de reproduction est déterminé selon le temps que prend l’élevage ainsi que de l’époque la plus favorable de l’année permettant le nourrissage des jeunes. Le gypaète barbu et le vautour fauve, par exemple commencent à nicher en hiver afin que le petit soit apte au vol dès l’été. La bondrée ajuste sa ponte selon le développement des guêpes. Le faucon d’Éléonore est un cas extrême parmi les rapaces, car il attend le mois de juillet pour nicher dans la mesure où il nourrit ses petits avec les oiseaux migrateurs d’automne. Dans tous les cas, la durée de ce cycle ne permet qu’une seule ponte par année.
Les rapaces sont des oiseaux monogames. Des parades nuptiales précèdent souvent l’accouplement. Mise à part le faucon, ce sont des bâtisseurs hors pair d’aires plus ou moins grandes faites de branchages aplatis. Les oeufs sont peu nombreux et leur nombre dépend toujours de la quantité de nourriture présente sur le territoire. L’incubation dure environ un mois chez les espèces moyennes. La femelle s’occupe principalement du nid ainsi que de l’incubation et des soins de l’élevage. Le mâle, quand à lui, passe son temps à chasser et ramène la nourriture au nid afin de subvenir aux besoins de sa famille.
Les petits sont généralement nidicoles. Ils restent prisonniers du nid tant que leur développement n’est pas achevé. Ils naissent avec les yeux ouverts et son recouvert de duvet. Même après leur premier envol, ils restent dépendants de leurs parents.
Les femelles de l’épervier peuvent se reproduire à l’âge d’un an mais les grands rapaces sont immatures jusqu’à 4 à 6 ans et comme ils n’ont qu’un seul petit par année leurs effectifs n’augmentent que très lentement mais une longévité remarquable (25 ans) compense ce défaut.
Depuis le XVIIIe siècle, les populations de rapaces n’ont cessé de diminuer. Les causes de leur déclin sont multiples :
- La chasse aux rapaces fut pratiqué sans restriction jusqu’en 1960, date à laquelle les lois sur la protection des rapaces furent mise en place. Même si la chasse de certaines espèces est aujourd’hui interdite, le braconnage sévit toujours.
- L'empoisonnement est également une raison du déclin des rapaces. La pose d’appâts empoisonnés par des personnes malveillantes pour tuer les ours et les loups font également beaucoup de victimes parmi les rapaces.
- Les prélèvements d’oeufs dédié à la fauconnerie est l’une des autres raisons.
- La circulation automobile fait chaque année de nombreuses victimes chez les rapaces, surtout chez les rapaces nocturnes.
- Enfin l’une des autres raisons de ce déclin est l’utilisation des pesticides et autres produits phytosanitaires que nous utilisons sans réfléchir aux conséquences sur les effets néfastes que causent se type de produit.
La philosophie simpliste de l’homme responsable de gérer la nature et de l’utiliser à son profit nous a valu entre autre la classification des êtres vivants en "nuisibles, indifférents et utiles" établie sans connaître les réalités biologiques. Même chez nous en France nous avons nos listes d’animaux nuisibles. Une telle conception ne correspond plus du tout à ce que nous savons de l’équilibre naturel et du rôle des prédateurs.
Le paysan craint pour ses volailles, le berger pour ses moutons, le chasseur pour son gibier. Pourtant les cas de déprédations sur les animaux domestiques par les rapaces sont trop peu nombreux pour être une excuse valable sur les massacres perpétués. Des gestes simples suffiraient amplement pour protéger les cheptels. Rentrer soigneusement les moutons et les poules le soir, clôturer les poulaillers semblent être une logique évidente. Les poulaillers, qui, s’ils étaient bien construits empêcheraient aussi la prédation du renard roux : ce dernier ne peut pas rentrer dans un local bien fermé !
Le gibier ne souffre pas vraiment de la prédation des rapaces. Beaucoup de chasseurs et de pêcheurs aussi accusent encore les rapaces de rogner leur profit. Pourtant ils ont encore moins d’excuses que les paysans, leur activité n’étant sensé être qu’un divertissement. Plus personne ne chasse par nécessité que ce soit en France ou dans les autres pays dit civilisés. Les causes réelles de la diminution du gibier sont d'avantages liées aux chasseurs eux-mêmes. Nombre exagéré dans les quotas de chasse, armes perfectionnées, l’incapacité de certains à se modérer, l’avidité, le mépris des lois ou encore l’importation de gibiers mal adaptés sont autant de raisons suffisantes pour expliquer ces diminutions. Aujourd’hui encore les chasseurs sont les ennemis les plus acharnés des nuisibles. Sans distinguer les espèces et reconnaître leur rôle, ils tuent par tous les moyens ce qui portent serres et bec crochu.
La faune européenne compte quatorze espèces d’oiseaux de nuit, les chouettes et les hiboux ont été victimes de superstitions jusqu’à une époque récente. Leur hululement devait porter malheur et on les clouait sur les portes de granges pour conjurer le mauvais sort. C’était vraiment faire fi de la biologie de certaines espèces qui en font des alliés de l’agriculture. Malgré les améliorations des politiques forestière et agricole, la situation de ces rapaces nocturnes est loin de s’améliorer et plusieurs espèces sont menacées de disparition.
Si pour certains chasseurs le respect des lois de protection ainsi que le respect de la nature est de vigueur, il n’en reste pas moins que ce n’est pas forcément le cas de tous. Si la chasse reste aujourd’hui un moyen de régulation pour certaines espèces animales, d’autres manières de régulation pourraient être envisagées par l’introduction de prédateurs naturels. La chasse apportant son lot de profit, il serait utopique de croire que cette pratique cessera un jour. Les rapaces, tout comme la plupart des prédateurs de nos forêts, resteront des rivaux qu’il faut éliminer pour que le "sport" puisse poursuivre sa route.
Le statut légal des rapaces est en progrès constant : de la destruction encouragée officiellement, on est passé à la protection de quelques espèces, et même de toutes dans certains pays avancés. Pour bien faire il faudrait que les espèces soient toutes protégées mais on en est encore loin. Il faut donc informer sans relâche le public afin de le sensibiliser et de réformer les idées reçues. Il importe de réagir contre les articles à sensation de la presse qui déforment et inventent des histoires incroyables, propres à renforcer l’opinion hostile des crédules.
N’oublions pas que la réintroduction des espèces dans leur milieu naturel est possible avec plus ou moins de succès, mais c’est long et difficile et ça coûte beaucoup plus cher que la préservation de ce qui existe déjà. La disparition des prédateurs (rapaces ou autres) dans nos contrées pourrait provoquer des conséquences désastreuses sur bien des points. La prolifération des rongeurs, qui sont tout de même la base du régime alimentaire de nos rapaces, pourrait également avoir pour conséquence l’apparition de maladies, la destruction des récoltes et sûrement bien d’autres encore.
L’observation des rapaces par le public est un bon moyen d’apprendre à connaître et aimer ces animaux donc à les protéger. Pour ceux qui possède un jardin et souhaite profiter des destructions des rongeurs opérés par le faucon crécerelle, vous pouvez encourager sa nidification en lui offrant des nichoirs artificiels, des caissettes à demi ouvertes sur un côté qui seront suspendues le plus haut possible à l’extérieur des bâtiments isolés ou dans de grands arbres. Dans certaines régions de plaine, on favorise l’affût des buses en disposant dans les champs des perchoirs. Pendant les hivers rigoureux, à enneigement prolongé, on peut aider les rapaces en déposant des déchets de boucherie et des animaux mort en un lieu écarté et découvert. Mais le plus important reste l’interdiction totale de la chasse et la diminution drastique des pesticides.
Il existe bon nombre d’associations sur la protection des rapaces à travers le monde. Ne pouvant les citer tous, voici les deux principales en France :
* LPO.
"Nous avons pu comprendre à quel point l’existence des rapaces était menacée dans notre monde et combien de menaces pèsent sur ces espèces d’apparence robuste, mais dont la survie est en vérité bien fragile. De par leur position au sommet des chaînes alimentaires, toute atteinte à cet équilibre, toute modification apportée au milieu vivant, végétal ou animal aura des conséquences. Réjouissons-nous de les voir, car ils sont une des parures du milieu vivant, et laissons-leur le droit à la vie." Jean-François et Michel Terrasse Fondateurs du Fonds d’intervention pour les rapaces. La Mission Fonds d’intervention pour les Rapaces de la LPO est basée au 136, rue Falguière 75015 Paris et joignable par téléphone au 01 53 58 38.
* Fond Régional d’intervention pour les Rapaces (F.R.I.R.) Ecole du Château 9, rue des Roses - 25460 ETUPES. Tél. : 03 81 32 17 18.
Retrouvez ci-dessous quelques fiches sur différents rapaces :
Nom commun | Rapace |
Autre nom | Oiseau de proie |
English name | Bird of prey |
Español nombre | Ave de presa Rapaz |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ligue pour la protection des oiseaux (LPO)
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