Le mouton est un ruminant de taille relativement petite. Il mesure de 1 à 1,50 m de long, queue comprise, pour un poids allant de 45 à 160 kg. Le dimorphisme sexuel est présent, les mâles étant plus lourds et plus grands que les femelles.
Le mouton porte le plus souvent des cornes situées sur le côté de la tête, bien que fonction de la race, l'espèce ovine domestique peut ne pas avoir de cornes du tout, des cornes chez les deux sexes (comme chez les moutons sauvages), ou chez les mâles seulement. Un autre trait unique aux ovins est la grande variation de couleur de leur laine. Les moutons sauvages ont pour la plupart des teintes brunes. Les moutons domestiques vont du blanc au chocolat noir et peuvent même être tachetés ou pie.
Le mouton est doté d'une fente verticale et d'un museau étroit complètement couvert avec des poils courts, sauf sur les marges des narines et des lèvres. Le genre Ovis est caractérisé par la présence de glandes situées dans un creux peu profond dans l'os lacrymal, la région de l'aine et entre les deux principaux orteils du pied. Ces glandes sécrètent une substance semi-liquide claire qui donne au mouton domestique son odeur caractéristique.
Le crâne du mouton domestique diffère de celui du mouton sauvage par la cavité de l’œil et du cerveau qui sont réduits. La mâchoire du mouton contient trente deux dents. Comme pour les autres ruminants, les huit incisives sont portées par la mâchoire inférieure et viennent s'appuyer sur un bourrelet édenté porté par la mâchoire supérieure ce qui permet à l'animal d'arracher la végétation. Il n'y a pas de canines, mais un écart important entre les incisives et les prémolaires.
Le mouton a une bonne audition et un excellent odorat. Ses yeux comportent des pupilles horizontales leur permettant une excellente vision périphérique. Avec un champ visuel de 270° à 320° environ, les moutons peuvent voir derrière eux sans avoir à tourner la tête.
HABITAT
Le mouton domestique est un animal très répandu, car il vit en parfaite association avec les hommes. Les premiers moutons domestiqués résidaient principalement dans le Moyen-Orient et en Asie centrale, mais depuis, se sont développés un peu partout. Le mouton domestique est extrêmement versatile et existe dans une grande variété d'habitat à travers le monde, allant des forêts tempérées de montagne aux conditions désertiques.
ALIMENTATION
Le mouton domestique est un animal robuste pouvant survivre avec un régime alimentaire composé uniquement de cellulose, d'amidon ou de sucres. En général, le mouton se nourrit principalement de graminées dans les pâturages tandis qu'en élevage il peut être amené à manger une grande variété de foins et de d'avoine. Dans les pâturages, le mouton ingère une grande quantité de nourriture en peu de temps, puis se retire pour se reposer et rumine les matières ingérées. Le mouton a un estomac vaste et complexe qui est capable de digérer les aliments très fibreux qui ne peuvent pas être digérées par de nombreux autres animaux. Ses besoins nutritionnels modestes contribuent à son importance économique.
REPRODUCTION
La stratégie de reproduction des moutons est semblable à celle des autres espèces de bétail. Un troupeau de brebis est généralement fécondé par un seul bélier, choisi par l'agriculteur ou le bélier dominant après lutte avec d'autres béliers dans les populations en liberté.
Après une période de gestation d'environ 148 jours, la brebis met au monde 1 ou 2 agneaux bien que certaines races puissent avoir régulièrement des portées plus importantes. Les jeunes sont capables de se tenir debout et téter quelques minutes après la naissance. La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 1 an.
COMPORTEMENT
Les moutons sont des animaux qui, lorsqu'ils peuvent se sentir menacés, ont un fort instinct grégaire et ce trait peut être considéré comme le trait comportemental fondamental de l'espèce. Dans les régions où ils n'ont pas de prédateurs naturels, les moutons ne montrent pas le même comportement grégaire. Ils communiquent entre eux en lançant des bêlements. On dit que la brebis bêle, mais le bélier blatère.
PRÉDATEURS
Bien que le mouton soit en grande partie domestiqué, la prédation par les animaux sauvages reste encore de mise de nos jours. L'impact de la prédation varie considérablement selon les pays. En Afrique, en Australie, en Amérique et dans certaines régions d'Europe et d'Asie, les prédateurs posent un problème grave. Aux États-Unis, par exemple, plus du tiers des moutons décédés en 2004 sont morts par suite des prédateurs. Les canidés, y compris le chien domestique, sont les principaux prédateurs responsables de la mort de moutons. Les félins, rapaces et sangliers peuvent également se nourrir de moutons. Généralement, les animaux tués par des prédateurs ne sont consommés qu'en partie. Si les éleveurs préfèrent parfois tirer sur les prédateurs afin d'endiguer les attaques contre leurs cheptels, il faut savoir que de nouvelles méthodes modernes de protection des moutons peuvent se montrer très dissuasives et ne sont pas mortelles pour les prédateurs tels que les gyrophares et les alarmes sonores.
En France notamment, le loup est considéré comme un prédateur pour les troupeaux de moutons. Si de nouvelles techniques comme l'utilisation de chiens patous permettraient de réduire les attaques, le loup fait souvent l'objet de tirs d'effarouchements s'il n'est pas tout simplement abattu.
HISTOIRE
Les moutons font partie des premiers animaux à être domestiqués par l'homme. En Mésopotamie, des sources datent l’événement entre 9 000 et 11 000 ans. Tout dans leur caractère et leur taux de reproduction élevés font de d'eux une espèce facile à apprivoiser. De nos jours, il existe encore quelques populations sauvages mais seulement dans les régions dépourvues de prédateurs. Les populations de moutons sauvages n'ont jamais atteint l'ampleur de celles des chevaux sauvages, des chèvres, des porcs ou de chiens.
Actuellement, il y a peu d'informations sur la descendance des moutons depuis leurs ancêtres sauvages. L'hypothèse la plus probable est que les moutons domestiques descendent des espèces de mouflons d'Europe et d'Asie.
À la base, les moutons ont été domestiqués pour leur viande, leur lait et leur peau. Les stèles trouvées sur les sites archéologiques iraniens donnent à penser que les premières sélections de moutons pour leur laine peuvent avoir commencé environ au VIe millénaire avant J.‑C. À l'âge de bronze, les moutons étaient déjà semblables aux races modernes et étaient largement répandus dans toute l'Asie occidentale.
CROYANCES
Le mouton représentait déjà un symbole religieux dès l'arrivée des premières religions. Dans la religion égyptienne antique, le bélier était le symbole de plusieurs dieux : Khnoum, Harsaphes et Amon (dans son incarnation comme dieu de la fécondité). D'autres divinités sont parfois montrées avec des attributs de mouton comme la déesse Ishtar, le dieu phénicien Baal et le dieu babylonien Ea-Oannes. Dans la civilisation grecque, le mouton Chrysomallos fait partie de la légende de la Toison d'or qui continue d'être racontée encore aujourd'hui. Les Grecs et les Romains sacrifiaient régulièrement des moutons dans leur pratique religieuse. Le judaïsme traditionnel offrait des moutons dans le cadre du Korban. Les traces de moutons, comme avec l'agneau de Pâques et l'emploi du shophar sont encore présentes dans les traditions juives modernes.
En astrologie, le bélier est le premier signe du zodiaque occidental. Le mouton est aussi la huitième des douze animaux, avec les 12 ans de cycle de l'astrologie chinoise. Les moutons n'étaient pas consommés à Madagascar car on croyait qu'ils étaient l'incarnation des âmes des ancêtres.