Le mouton domestique et son ancêtre sauvage l'urial sont traités ici comme des espèces distinctes appelées respectivement Ovis aries et Ovis orientalis. Ces taxons sont parfois considérés comme appartenant à la même espèce, dans ce cas, le nom orientalis a généralement été utilisé pour désigner les espèces sauvages et sa forme domestiquée, bien que certains auteurs utilisent le nom Ovis aries tant pour les espèces sauvages que pour ses descendants domestiques.
Moutons sauvages et chèvres sauvages que l'on trouve dans les îles méditerranéennes sont généralement reconnus comme ayant été introduits par l'homme, et les études génétiques et archéo-zoologiques prouvent que se sont bien des populations domestiques retournées à l'état sauvage (effet de marronnage). Par conséquent, ces taxons devraient être inclus dans les espèces domestiques respectives (Capra hircus, Ovis aries) et non pas comme des sous-espèces de taxons sauvages comme proposé par Gentry et al., en 1996, Gentry et al. en 2004, et Gippoliti et Amori, en 2004.
À savoir également que le nom scientifique Ovis vignei est aujourd'hui considéré comme invalide par l'ITIS et l'IUCN et acceptent tout deux sa classification comme sous-espèce du mouton domestique (Ovis aries).
DESCRIPTION
L'urial est un ongulé mesurant entre 1,10 et 1,45 m de long, de 80 à 90 cm de haut, pour un poids d'environ 90 kg. Les mâles ont de grandes cornes en forme de faucille, très prisée par les chasseurs de trophée, mesurant jusqu'à 1 m de long. Chez la plupart des sous-espèces, les femelles portent également des cornes, mais elles sont plus courtes que celles des mâles. Dans certaines populations, la plupart ou toutes les femelles ne se développent pas de cornes.
Les différentes populations varient également en apparence générale et la couleur du pelage varie selon les saisons entre les mâles et les femelles. Le visage est généralement grisâtre avec un museau, les narines et l'intérieur des oreilles qui sont de couleur blanche. Les pattes sont longues et minces avec une ligne noire verticale au-dessous des genoux. Le ventre est également blanc. La majeure partie du pelage varie du gris avec une teinte rougeâtre à brun et café. Le mâle de la sous-espèceOvis orientalis Musimon est châtain foncé et la femelle est de couleur beige. Les mâles ont tendance à développer une frange de longs poils sur la poitrine qui tend à être blanche dans la région de la gorge et virant au noir lorsqu'elle s'étend jusqu'aux pattes. Chez la plupart des spécimens, les mâles ont aussi une tache de couleur plus claire sur le croupion, qui se développe et augmente en taille à mesure qu'ils vieillissent. Une bande noire est visible qui débute à mi-chemin de la nuque et des épaules avant de se prolonger sur le corps et se terminant derrière les pattes arrière.
HABITAT
L'aire de répartition de l'urial se situe en Afghanistan, au nord-ouest de l'Inde (Cachemire), au nord-est et au sud-est de l'Iran, au sud-ouest du Kazakhstan, à Oman (sans doute introduit), au Pakistan, au Tadjikistan, au Turkménistan et en Ouzbékistan. Les populations se trouvent également dans un certain nombre de pays méditerranéens que l'on pense être le résultat d'introductions faites par l'homme au cours des derniers siècles, provenant de Corse ou de Sardaigne.
L'urial occupe habituellement les zones montagneuses herbeuses ou désertiques, même si en Europe ce mouflon a été introduit dans des zones boisées. Il se produit à des altitudes pouvant aller jusqu'à 3 000 m et préférant les pentes douces des montagnes élevées avec une quantité raisonnable de la couverture, et utilise également les régions escarpées à pic pour éviter les prédateurs.
ÉCOLOGIE
L'urial est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose de graminées, d'arbustes et de céréales. Il se nourrit tôt le matin et le soir, se reposant pendant la journée sous un buisson ou un rocher en surplomb, où il est bien caché.
Ce bovidé est un animal grégaire et forme des troupeaux non territoriaux sauf lorsque la nourriture se faire rare et qu'il doit se tourner vers les feuilles et les fruits. Ses sens sont bien développés dans la mesure où il en est tributaire pour détecter d'éventuelles menaces.
L'urial a une espérance de vie comprise entre 8 et 10 ans pour les mâles et de 10 à 12 ans pour les femelles. La maturité sexuelle est atteinte à environ 2 ou 3 ans, bien que chez les populations ne subissant qu'une pression de chasse assez faible, les mâles ne sont susceptibles de se reproduire avant l'âge de 4 ans. Les femelles donnent généralement naissance à un seul petit (rarement deux) après une période de gestation de 5 à 6 mois
Dans l'ensemble, l'urial est principalement menacé par le braconnage, l'expansion agricole et l'élevage, ce qui entraîne une réduction des populations et leur dispersion en petits groupes fragmentés. L'expansion de l'élevage sur son aire de répartition naturelle a entraîné le sur-pâturage, l'érosion et la réduction de la quantité d'habitat convenable pour l'espèce. Les maladies contagieuses ainsi que les parasites transmis par le bétail domestique, notamment les moutons, sont une menace majeure dans de nombreuses régions. En outre, la chasse est une menace majeure pour ce mouflon. En effet, les mâles adultes sont braconnés pour leurs cornes et les petits sont parfois enlevés pour être gardés comme animaux domestiques.
CONSERVATION
L'urial est actuellement considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe II de la CITES.
Tous les efforts consentis pour préserver cette espèce risquent néanmoins d'être vains dans la mesure où son statut taxonomique n'est pas unanimement accepté. Certains organismes reconnaissent son statut d'espèce distincte, d'autres la considère comme sous-espèce du mouton domestique. Ceci est sans compter les différentes sous-espèces reconnues qui sont loin de faire l'unanimité. Il est donc grand temps de se pencher sur ce taxon afin que lumière soit faite sur la position de l'urial dans la lignée du règne animal.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS ne reconnaît aucune sous-espèce valide d'urial. Si son statut d'espèce distincte est néanmoins reconnu par certains auteurs, MSW et l'ITIS ne reconnaissent pas son statut d'espèce à part entière. La liste proposée ci-dessous se réfère à celle proposée par l'IUCN qui accepte six sous-espèces :