Panthère des neiges (Panthera uncia)
La panthère des neiges (Panthera uncia) est un mammifèreLes mammifères (Mammalia) carnivoreLes carnivores (Carnivora) appartenant à la famille des félinsLes félins (Felidae). Il y a peu, la panthère des neiges était classée dans le genre Uncia, dont elle était la seule représentante. Elle fait à présent partie du genre PantheraGenre Panthera, tout comme le lionLion (Panthera leo) ou le tigreTigre (Panthera tigris). La reine des panthèresLeopard (Panthera pardus) est malheureusement chassée à outrance et est aujourd'hui en grand danger d'extinctionExtinction animale. La panthère des neiges est également appelée également Léopard des neiges, Irbis ou Once
La panthère des neiges est un grand félin mesurant entre 1 m et 1,30 m de long (tête-corps) avec une queue de 0,8 à 1 m de long. Cette queue extrêmement longue, qui représente environ 75% de sa longueur, est utilisée spécifiquement pour l'équilibre sur les terrains escarpés et rocheux qu'elles habitent, mais peut également être utilisée pour couvrir leurs extrémités lors des rigueurs de l'hiver. En général, le poids moyen d'un adulte est de 35 à 45 kg avec une fourchette totale de 25 à 75 kg selon l'espèce. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel prononcé chez l'espèce, cependant les mâles peuvent être légèrement plus grands que les femelles en général. Une caractéristique des panthères des neiges est la taille extrêmement grande de leurs pattes par rapport aux autres félidés, qui sont une adaptation pour marcher sur la neige. Les pattes avant sont légèrement plus grandes que les pattes postérieures, avec une taille moyenne du coussinet plantaire de 9 à 10 cm de long et de 7 à 8 cm de large. Les panthères des neiges ont également des pattes postérieures relativement longues, adaptées pour une agilité et une capacité de saut accrues dans leur habitat accidenté.
La couleur de base de la fourrure peut aller du gris clair au gris fumé en passant par le jaune crème, avec une teinte blanche que l'on trouve généralement sur le dessous du corps. Le corps entier est couvert de taches et de rosettes noir grisâtre. Les rosettes sont des anneaux plus grands entourant des taches plus petites et ne se trouvent que sur le corps et la queue, tandis que les taches solides se trouvent sur la tête, le cou et les membres inférieurs. Les juvéniles ont des rayures noires longitudinales au milieu de leur dos, s'étendant de la base de leur tête à leur queue. À mesure qu’elles grandissent et mûrissent, ces rayures se divisent en grandes taches formant deux rangées latérales d’anneaux allongés le long du centre du dos. Les panthères des neiges ont un pelage long et épais qui mue deux fois par an, ce qui donne un pelage plus long et plus épais pendant l'hiver.
Ses griffes rétractiles ont une double fonction. Quand elles sont rentrées, elles favorisent une approche silencieuse. Quand elles sont sorties, elles l'aident à agripper ses proies. Ses pieds sont dotés de larges coussinets de poils qui en augmentent la surface et permettent une marche plus facile dans une neige molle.
Ce félin ne rugit pas et il mange accroupie. De ce fait, quelques zoologistes l'ont classée dans le genre Uncia. Son nom scientifique devient alors "Uncia uncia". Mais ce classement ne fait pas l'unanimité. Aujourd'hui, la panthère des neiges a été définitivement classée dans le genre Panthera.
L'aire de répartition de la panthère des neiges s'étend de l'Himalaya au sud, à travers le plateau Qinghai-Tibet et les montagnes d'Asie centrale jusqu'aux montagnes du sud de la Sibérie au nord. On le trouve dans l'Altaï, le Sayan, le Tien Shan, le Kunlun, le Pamir, l'Hindu Kush, le Karakoram et les chaînes extérieures de l'Himalaya, ainsi que dans les petites montagnes isolées de la région de Gobi. Elle est présente dans 12 pays : Afghanistan, Bhoutan, Chine, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Mongolie, Népal, Pakistan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan. Une petite zone d'aire de répartition potentielle se trouve dans le nord du Myanmar, mais la présence récente de la panthère des neiges n'a pas été confirmée. La superficie de l'aire de répartition occupée a été récemment estimée à environ 2,8 millions de km².
Les terrains escarpés, rocheux et accidentés sont les zones de couchage préférées de la panthère des neiges, en particulier sur ou à proximité d'un relief proche de la végétation naturelle. Les falaises et les principales lignes de crête sont privilégiées pour se reposer pendant la journée. Son biotope préférentiel se situe entre 3 000 et 4 500 m d'altitude. En hiver, elle peut migrer vers des altitudes inférieures à 900 m pour suivre ses proies préférées. Elle évite généralement la couverture forestière dense et les champs cultivés, mais est associé aux forêts ouvertes de conifères, ainsi qu'aux arbustes arides et semi-arides, aux prairies, aux prairies alpines et aux habitats arides.
La panthère des neiges est un animal carnivore qui chasse activement ses proies. C'est également un prédateur opportuniste qui consomme n’importe quel type de viande et de proie pour s’assurer de répondre à ses besoins énergétiques globaux. Elle est capable de tuer des animaux pesant plus de trois à quatre fois son propre poids, mais se contente également de proies beaucoup plus petites en cas de besoin.
La proie principale de la panthère des neiges est le grand bharal (Pseudois nayaur), mais elle s'en prend aussi au yanghir (Capra sibrica), markhor (Capra falconeri), argali (Ovis ammon), urial (Ovis aries vignei), jharal (Hemitragus jemlahicus), saro de l'Himalaya (Capricornis thar), goral de l'Himalaya (Naemorhaedus goral), porte-musc alpin (Moschus chrysogaster), sanglier (Sus scrofa), antilope du Tibet (Pantholops hodgsonii) et la gazelle du Tibet (Procapra picticaudata). Les petites proies comprennent les marmottes (Marmotta), les lièvres (Lepus), les pikas (Ochotona), les campagnols (Microtus), les souris et les oiseaux.
La panthère des neiges est un animal solitaire, sauf pendant la saison de reproduction. En raison du temps passé à élever ses petits, les femelles s'accouplent tous les deux ans. Elle est polygame à l’état sauvage, mais on sait que en captivité certains spécimens sont devenus monogames.
La reproduction de la panthère des neiges sauvage est fortement saisonnière et se produit à la fin de l'hiver, de janvier à mars. Lorsque les femelles sont en oestrus, elles émettent un hurlement continu qui est nécessaire pour attirer les mâles. La période de gestation dure environ 90 à 105 jours et les petits naissent entre avril et juin. Généralement, la portée se compose de 2 à 3 petits, mais dans de rares cas, elle peut aller de 1 à 5. Ils naissent dans un abri rocheux, où la mère fait un nid chaud de fourrure à partir de son ventre. À la naissance, les nouveau-nés pèsent entre 300 et 600 g. La lactation dure 5 mois, mais les jeunes peuvent commencer à manger des aliments solides à l'âge de 2 mois et sont sevrés vers 5 mois. Pendant environ la première année de leur vie, les jeunes dépendent de leur mère. Les femelles atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de 2 à 3 ans, tandis que les mâles peuvent mettre jusqu'à 4 ans.
Le succès de reproduction est plus élevé dans les zones où les femelles peuvent trouver des tanières isolées ainsi qu'une grande abondance et disponibilité de proies à proximité. Il est impératif pour la sécurité de leurs petits que ces sites de mise bas soient inaccessibles et sécurisés afin qu'ils puissent cacher leurs petits aux autres carnivores pendant que la mère cherche de la nourriture. Vers l’âge de trois mois, les petits commencent à suivre leur mère afin d’acquérir des compétences de base en matière de survie, comme la chasse. La mère est seule responsable de fournir aux petits nourriture, protection, ressources et apprentissage pendant leur première année de vie.
Les panthères des neiges sont extrêmement solitaires, ce qui rend très difficile la détermination précise de la durée de vie moyenne de l'espèce à l'état sauvage. En captivité, elles peuvent vivre jusqu'à 21 ans.
Les panthères des neiges sont principalement crépusculaires, ce qui signifie qu’ils sont plus actifs à l’aube et au crépuscule. Ils sont également très mobiles et se déplacent quotidiennement d’un endroit à un autre et changent de lieu de couchage plusieurs fois au cours de la journée. Généralement, les panthères des neiges restent dans une zone spécifique de leur domaine vital pendant plusieurs semaines avant de se déplacer vers une autre partie de leur domaine vital.
Les panthères des neiges sont solitaires, mais ils s'accouplent pendant la saison de reproduction et partagent leur domaine vital. Celles qui partagent un domaine vital maintiennent une distance d’environ 2 km avec l’autre individu le plus proche. Elles s'évitent activement en marquant les voies de circulation avec des éraflures, des excréments et des sprays aux parfums âcres, qui révèlent des détails sur le sexe et l'état reproductif des individus. Les mâles ne tolèrent pas les mâles de leur espèce, ce qui suggère qu'ils sont territoriaux.
En raison de leurs grandes pattes et de leurs pattes postérieures allongées, leur capacité de sauter est très développée, ainsi que leur capacité à grimper. Elles préfèrent se reposer sur des structures élevées, surtout lorsqu'elles sont gardés en captivité. La rareté des observations de panthères des neiges dans la nature suggère qu’elles réduisent leur activité autour des zones où les humains sont présents. Dans l’ouest du Népal, dans une zone à forte densité de proies, la taille moyenne du domaine vital d’une panthère des neiges est de 12 à 39 km². Cependant, étant donné le grand relief topographique, la taille réelle du domaine vital est probablement 20 à 30 % plus grande.
Contrairement aux autres grands félins, la panthère des neiges ne rugit pas. Au lieu de cela, elle émet un hurlement aigu, surtout lorsque les femelles sont en chaleur. Cet appel permet aux femelles d'alerter les mâles de leur localisation et se produit généralement en fin de soirée. Une autre vocalisation est un "souffle" non agressif émis par les narines. L’arrivée d’un individu à proximité immédiate d’un autre provoque ce bruit de souffle et pourrait être décrit comme son moyen de saluer. Elle communique également via les expressions faciales. Par exemple, lorsqu'elle est sur la défensive, elle ouvre assez grand sa mandibule et lèvent leurs lèvres pour découvrir les canines. Cependant, lorsqu'elle est excités, la bouche s'ouvre également mais les canines ne se montrent pas et les lèvres et le nez se plissent en fonction de l'intensité.
La panthère des neiges communique également en utilisant des odeurs et d'autres produits chimiques. Le comportement de marquage est assez étendu et comprend tout, du grattage à la pulvérisation d'urine, en passant par le frottement de la tête et même le ratissage des griffes le long des troncs d'arbres. Le marquage est plus fréquent pendant la saison de reproduction. Elle marque des arbres ou des surfaces spécifiques dans les voies de circulation pour s'assurer qu'une autre panthère ne s'aventure pas dans sa zone d'origine.
L'annexe 2 de la stratégie de survie des léopards des neiges (Snow Leopard Network 2014) fournit une évaluation des menaces mondiales et pays par pays basée sur l'exercice soutenu par le GSLEP, s'inspirant vaguement du protocole d'évaluation de la réduction des menaces (TRA) de Salafsky et Margoluis (1999). et impliquant des experts sélectionnés de chaque pays de l'aire de répartition de la panthère des neiges. McCarthy et Mallon (2016) incluent plusieurs chapitres explorant les menaces bien connues et émergentes, notamment la déprédation du bétail, le déclin des proies, les maladies, le commerce illégal, le changement climatique et l'extraction des ressources. Il existe des variations considérables dans le type et l'étendue de la menace selon les pays, en particulier en ce qui concerne les grands pays comme la Chine ou la Mongolie où l'habitat approprié est étendu et réparti entre différentes régions administratives. Les principales menaces actuelles se répartissent en trois grands domaines :
* la concurrence avec le bétail, la dégradation de l'habitat et le déclin des proies
* la déprédation du bétail par les léopards des neiges et les massacres en représailles
* commerce illégal de fourrures, d'os et d'autres parties du corps
De nouvelles menaces ont été identifiées depuis 2003, notamment le changement climatique, l'exploitation minière, les infrastructures à grande échelle et les obstacles tels que les routes ou les lignes ferroviaires clôturées. Cependant, l'impact potentiel de ces menaces émergentes sur les panthères des neiges ou sur leur habitat est encore difficile à quantifier. Un autre ensemble de menaces considérées comme moins graves au niveau de l'ensemble de l'aire de répartition, ou du moins plus localisées, comprend le manque de sensibilisation de la population locale et des décideurs politiques, l'insuffisance des capacités institutionnelles et de l'application de la loi, ainsi que la collaboration transfrontalière limitée.
Récemment, Nowell et al. (2016) ont constaté que plus de 90 % du braconnage annuel de la panthère des neiges se produit dans cinq pays de l'aire de répartition : Chine (103 à 236 animaux braconnés par an), Mongolie (34 à 53), Pakistan (23 à 53), Inde (21 à 53) et le Tadjikistan (20-25). Alors que les niveaux de braconnage et de commerce illégal les plus élevés se trouvent en Chine, qui détient la plus grande part de l'aire de répartition de panthères des neiges, les pays ayant une plus petite part de l'aire de répartition mondiale ont été signalés pour avoir des niveaux disproportionnellement élevés de braconnage estimé (Népal et Pakistan) et de commerce illégal (Afghanistan et Russie). L'Afghanistan, le Bhoutan et le Kazakhstan ont enregistré des niveaux de saisies nettement faibles par rapport aux observations de braconnage et de commerce illégal, ce qui suggère la nécessité de renforcer l'application des lois dans ces pays.
Les émissions de gaz à effet de serre entraîneront probablement un déplacement de la limite forestière dans l'Himalaya et un rétrécissement de la zone alpine, ce qui pourrait réduire l'habitat de la panthère des neiges d'environ 30 %.
Lorsque les panthères des neiges s'attaquent au bétail domestique, elles sont sujettes à des conflits entre l'homme et la faune. La perte de proies naturelles due au surpâturage du bétail, au braconnage et à la défense du bétail sont les principaux facteurs responsables de la diminution constante de la population de ce félin. Le bétail provoque également une dégradation de l'habitat qui, parallèlement à l'utilisation croissante des forêts comme combustible, réduit l'habitat de la panthère des neiges.
La panthère des neiges est est une espèce menacée d'extinction. Elle est inscrite dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe I de la CITES. Elle est également répertoriée à l'Annexe I de la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) appartenant à la faune sauvage depuis 1985.
La chasse à la panthère des neiges est interdite au Kirghizistan depuis les années 1950. En Inde, la panthère des neiges bénéficie du plus haut niveau de protection en vertu de la Wildlife Protection Act, 1972, et la chasse est condamnée à une peine d'emprisonnement de 3 à 7 ans. Au Népal, elles sont légalement protégées depuis 1973, avec des peines de 5 à 15 ans de prison et une amende pour leur braconnage et leur commerce. Depuis 1978, elles sont inscrites dans le Livre rouge de l’Union soviétique et sont encore inscrites aujourd’hui dans le Livre rouge de la Fédération de Russie comme menacées d’extinction. La chasse n'est autorisée qu'à des fins de conservation et de surveillance, ainsi que pour éliminer une menace pour la vie des humains et du bétail. La contrebande de parties du corps de panthères des neiges est punie d'une peine d'emprisonnement et d'une amende . La chasse est interdite en Afghanistan depuis 1986. En Chine, elles sont protégées par la loi depuis 1989 La chasse et le commerce des panthères des neiges ou de leurs parties du corps constituent une infraction pénale passible de la confiscation des biens, d'une amende et d'une peine d'au moins 10 ans de prison. Elles sont protégées au Bhoutan depuis 1995.
Fin 2020, 35 caméras ont été installées dans la banlieue d'Almaty, au Kazakhstan, dans l'espoir de capturer des images de panthères des neiges. En novembre 2021, le Fonds mondial pour la nature (WWF) russe a annoncé que des panthères des neiges avaient été repérées 65 fois par ces caméras dans les montagnes Trans-Ili Alatau depuis l'installation des caméras.
En 2013, les dirigeants gouvernementaux et les responsables des 12 pays englobant l'aire de répartition de la panthère des neiges (Afghanistan, Bhoutan, Chine, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Mongolie, Népal, Pakistan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan) se sont réunis au Forum mondial sur la panthère des neiges (GSLF) initié par Almazbek Atambayev , alors président du Kirghizistan. La réunion s'est tenue à Bichkek et tous les pays ont convenu que la panthère des neiges et son habitat de haute montagne ont besoin d'un soutien transfrontalier pour assurer un avenir viable aux populations du félin et pour sauvegarder leur environnement fragile. Lors de la réunion du GSLF, les 12 pays de l'aire de répartition ont signé la Déclaration de Bichkek.
À ce jour, seules deux sous-espèces de panthère des neiges sont reconnues :
- Panthera uncia uncia : décrit par Johann Christian Von Schreber, on la trouve en Mongolie et en Russie.
- Panthera uncia uncioides : décrit par Thomas Horsfield elle vit en Chine et dans l'Himalaya.
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Nom commun | Panthère des neiges |
Autres noms | Léopard des neiges Irbis Once |
English name | Snow leopard |
Español nombre | Leopardo Nival Pantera De La Nieves |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Carnivora |
Sous-ordre | Feliformia |
Famille | Felidae |
Sous-famille | Pantherinae |
Genre | Panthera |
Nom binominal | Panthera uncia |
Ancien nom binominal | Uncia uncia |
Décrit par | Johann Christian Schreber |
Date | 1775 |
Satut IUCN |
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)