L'argali est l'un des plus gros mouflons. Il mesure de 1,40 à 1,60 m de long, de 95 à 112 cm de haut pour un poids allant de 60 à 120 kg. Bien que les deux sexes aient des cornes, celles des mâles sont spiralées et très imposantes pouvant atteindre 1,25 m de long et 50 cm de circonférence à la base. Les cornes des mâles adultes vivant sur l'Altaï (Ovis ammon ammon), peuvent peser jusqu'à 22 kg.
En général, l'argali a un pelage brun clair avec des pattes blanches et un croupion blanc. Les mâles ont une collerette de poils blancs autour du cou et une crête prononcée le long du dos, ce qui ajoute à leur apparence impressionnante. Généralement, l'argali mue deux fois par an, le manteau d'été étant plus sombre et celui d'hiver plus long.
HABITAT
Les argalis occupent différentes zones montagneuses d'Asie centrale, généralement isolées les unes des autres. La distance génétique moyenne entre argalis de l'Ouest et de l'est est de 10%, ce qui suggère que leur divergence remonte à environ 160 000 ans (sous réserve d'étalonnage de leur propre horloge moléculaire). Les sous-espèces sont confinées dans différents domaines, allant de Ovis ammon severtzovi en Ouzbékistan à l'Ouest et l'argali de l'Altaï (Ovis ammon ammon) en Mongolie à l'est. Les argalis chinois se trouvent principalement dans des vallées arides à la limite de déserts (Gobi, Taklamalaya, Altun et de Kūnlún Shān), entre 3 600 et 6 000 m d'altitude. Les argalis se trouvent dans les zones montagneuses entre 1 300 et 6 100 m au dessus du niveau de la mer, où il y a des habitats alpins secs.
ALIMENTATION
L'argali est un herbivoreruminant dont le régime alimentaire se nourrit surtout de graminées et d'herbes. Le paysage habité par ces moutons est libre d'arbres, mais abondant en aliments facilement et efficacement digérés. Les femelles et les jeunes béliers se nourrissent en haute altitude avec une qualité de nourriture plus pauvre. Les mâles adultes se nourrissent dans un relief plus bas avec une plus grande qualité des aliments. Les troupeaux peuvent migrer vers des altitudes plus élevées au cours des mois d'été à la recherche de pâturages frais.
REPRODUCTION
Pendant la saison des amours, ces troupeaux se rassemblent et les hommes seront en compétition pour l'accès aux femelles réceptives. Ces combats sont souvent violents et le cliquetis des cornes résonne dans les montagnes. Le rut a lieu en automne et début d'hiver, de façon que les agneaux naissent à la fin du printemps.
La période de gestation entre 150 et 180 jours, la femelle donne naissance à un ou deux agneaux. Les femelles se séparent du troupeau pour mettre bas et restent isolées pendant quelques jours. Les agneaux sont nidifuges à la naissance, mais restent cachés dans l'herbe tandis que leur mère broute pendant quelques jours, puis rejoignent tous deux le troupeau. Les mères s'occupent des jeunes pendant quatre mois avant le sevrage. Une femelle peut reproduire dans sa première année de vie, bien que la majorité attende leur deuxième année.
L'espérance de vie de l'argali est en moyenne de dix à treize ans. Les prédateurs et les conditions climatiques extrêmes tuent un bon nombre d'individus, si bien que la durée de vie maximale est rarement atteinte. Les mâles peuvent généralement vivre plus longtemps que les femelles.
COMPORTEMENT
L'argali est un animal grégaire qui vit en troupeau de deux à cent individus. Les troupeaux sont séparés par sexe, sauf en période de reproduction. Les jeunes agneaux sont très joueurs. Les rituels d'accouplement, comment échapper aux prédateurs, et la façon d'être agile sur le terrain escarpé trouvé dans leur habitat sont un bon apprentissage dans leur comportement de jeu nécessaire à leur survie.
Les cornes de l'argali sont une caractéristique visible chez les mâles. En période de rut, les mâles adultes se battent entre eux en entrechoquant leurs cornes, mais s'infligent rarement de graves blessures. Par contre, ils les utilisent rarement pour se défendre contre les prédateurs, préférant la fuite ou l'esquive. Lorsqu'il est effrayé, un argali solitaire peut rester immobile jusqu'à ce que la menace disparaisse. Ce comportement est très différent de celui des individus vivant en troupeau.
PRÉDATEURS
À part l'homme qui chasse l'animal pour ses cornes, les prédateurs naturels de l'argali sont le loup gris, le léopard et la panthère des neiges. Son habitude à vivre dans des zones inaccessibles lui permet de voir le danger de loin. En raison de sa grande taille, ce mouflon ne court pas très vite et saute peu par rapport aux autres bovidés de montagne. Il compte surtout sur ses longues jambes puissantes lui permettant de courir sur tous les types de terrain.
MENACES
L'argali est menacé sur toute son aire de répartition, mais certaines sous-espèces sont dans une situation bien pire que d'autres. La perte d'habitat causée par l'introduction d'espèces ovines domestiques est sans doute la menace la plus pertinente à sa survie. Ce mouflon est également chassé pour ses magnifiques cornes affectant également les différentes populations.
STATUT ET CONSERVATION
L'argali est une espèce considérée comme moyennement menacée. Il est inscrit dans la catégorie Quasi menacé (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe II de la CITES.
Il est possible qu'une gestion durable de la chasse puisse offrir un peu d'espoir sur la conservation de certaines populations d'argalis. Bien que controversée, cette pratique augmente la valeur de l'espèce pour les populations locales, protège l'habitat et une surveillance attentive des recettes obtenues peut être réinvestie dans sa conservation. Il faut également savoir que les menaces pesant sur l'argali dans certaines régions peuvent avoir des répercussions sur les populations de prédateurs, comme la panthère des neiges qui est très tributaire de la stabilité des populations de mouflons pour son alimentation.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît neuf sous-espèces différentes d'argali :