Le goral de l'Himalaya est une espèce de chèvre sauvage mesurant entre 95 et 130 cm de long, de 75 à 80 cm de haut, pour un poids allant de 35 à 42 kg. La queue mesure environ 18 cm de long. Mâles et femelles portent des cornes. Celles-ci courbent vers l'arrière et mesurent entre 13 et 18 cm
Le pelage est de couleur grise ou gris-brun. Les jambes sont plus sombres que le corps. Une bande dorsale plus sombre est visible le long de la colonne vertébrale. Sur la gorge, on peut voir une tache claire et les mâles ont une courte crinière sur le cou.
Ce bovidé est un animal robuste au corps solide et trapu qui lui permet de manœuvrer aisément sur les terrains escarpés de l'Himalaya. Il n'a pas de glandes pré orbitales, particularité qui le distingue des saros avec lesquels il est physiquement proche.
HABITAT
Comme son nom l'indique, l'aire de répartition du goral de l'Himalaya se situe à travers les montagnes de l'Himalaya au Bhoutan, en Chine (sud du Tibet), en Inde du nord, au Népal, au nord du Pakistan et peut-être à l'ouest du Myanmar (le statut taxonomique de cette population n'est pas encore clairement établie). L'espèce vit dans les zones montagneuses escarpées et occupe parfois les forêts de conifères proches des falaises, mais séjourne principalement sur les terrains rocheux à des altitudes comprises entre 1 000 et 4 000 m.
ALIMENTATION
Le goral de l'Himalaya est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose d'une grande variété de végétaux dont les herbes, les racines, les brindilles, les lichens, les champignons, les feuilles, les noix et les fruits.
REPRODUCTION
Le goral de l'Himalaya est une espèce polygame. Les mâles dominants s'accouplent avec toutes les femelles présentes sur le territoire pendant la saison de reproduction. Cette domination s’établit grâce aux combats avec d'autres mâles. La période de rut se déroule entre novembre et décembre afin que les petits puissent naître au printemps et en début d'été lorsque la végétation est abondante.
Après une période de gestation de 170 à 218 jours, la femelle met au monde un seul petit. Après plusieurs jours passés dans la clandestinité, le nouveau-né commence à suivre sa mère. Il est sevré vers l'âge de 4 ou 5 mois et atteint sa maturité sexuelle vers 2 ou 3 ans. À l'état sauvage, le goral de l'Himalaya a une espérance de vie de 15 ans au maximum.
COMPORTEMENT
Le goral de l'Himalaya est un animal diurne, mais il est plus actif en début de matinée et en soirée. Après s'être nourrit le matin, il passe sa journée à se détendre dans des grottes ou des falaises. Ce bovidé est très agile et peut facilement évoluer sur les terrains escarpés de l'Himalaya. Il effectue de petites migrations altitudinales saisonnières. Pendant les mois les plus froids, il descend à des altitudes inférieures pour pouvoir paître et lorsque le temps se réchauffe, il retourne dans les hauteurs. Lorsque la neige recouvre toutes les sources de nourriture disponibles, le goral de l'Himalaya pousse la neige loin avec son museau au lieu de creuser ou de la balayer avec ses sabots.
Ce goral forme de petits groupes composés de quatre à douze individus, même s'il est connu pour être principalement solitaire. Grâce à la coloration de son pelage, il est très bien camouflé, de sorte qu'il est extrêmement difficile de le voir dans son habitat naturel, d'autant plus qu'il passe une bonne partie de ses journées à se reposer.
PRÉDATEURS
Le goral de l'Himalaya est une proie potentielle pour bon nombre de prédateurs tels que, la panthère des neiges, le lynx commun, le loup gris, le chien domestique et, bien sûr, l'homme. Son pelage gris foncé et son comportement relativement sédentaire pendant la journée lui permettre de se fondre dans la montagne environnante. Son agilité en terrain accidenté l'aide également à éviter les prédateurs moins habiles que lui sur les pentes escarpées.
MENACES
Le goral de l'Himalaya est principalement menacé par la destruction de son habitat naturel, la chasse et peut-être également par la concurrence avec le bétail domestique pour la nourriture.
En Chine, la chasse est probablement la principale menace pour cette espèce. Toutefois, l'impact réel n'est pas vraiment connu. La chasse est limitée en raison des croyances religieuses prédominantes du peuple tibétain. Au Bhoutan, bien que certaines régions de son aire soient relativement intactes, d'autres sont détruites par le surpâturage du bétail domestique et par les feux pendant la saison sèche.
En Inde, les populations vivant dans les parcs nationaux sont relativement stables. Néanmoins, les animaux sont souvent victimes de la chasse pour sa viande même même dans ces aires protégées. Les menaces les plus importantes pour l'espèce sont les graves perturbations et l'altération de son habitat.
Au Népal, les menaces sont le braconnage et la destruction de son habitat due à l'exploitation forestière, l'agriculture et le pâturage du bétail.
CONSERVATION
Le goral de l'Himalaya est considéré comme une espèce moyennement menacée dans la mesure où la population est en déclin progressif. Il est inscrit dans la catégorie Quasi-menacé (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN. La CITES juge l'état actuel de l'espèce comme préoccupant et la classe en Annexe I.
La sous-espèceNaemorhedus goral goral est répertoriée comme espèce protégée de catégorie II et bénéficie d'une certaine protection dans la réserve naturelle de Qomolangma sur la frontière avec le Népal. Les mesures de conservation proposées pour la Chine sont :
1) Déterminer l'état actuel des populations ainsi que sa distribution
2) Élaborer une stratégie de conservation détaillée
Au Bhoutan, le goral de l'Himalaya se produit dans un certain nombre de parcs nationaux où il semble bien protégé. Bien que le parc national de Doga ait été créé principalement pour protéger le goral, l'habitat est tellement dégradé par l'exploitation que le parc n'a presque aucune valeur de conservation pour les espèces qui y vivent et a depuis été retiré des aires protégées du pays. Les mesures de conservation proposées pour le Bhoutan sont :
1) Déterminer l'état actuel des populations ainsi que sa distribution
En Inde, les deux sous-espèces qui y vivent sont répertoriées comme étant à faible risque, autorisant ainsi la chasse des mâles adultes sous licence spéciale. Ce statut a été essentiellement appliqué à toutes les espèces de gorals et accepté par tous les états sauf le Nagaland et l'Himachal Pradesh, où ils sont intégralement protégés. Les mesures de conservation proposées pour l'Inde sont :
1) Mettre en place le projet de parc national Srikhand (Himachal Pradesh), qui accueille la sous-espèceNaemorhedus goral bedjordi
2) Mettre en place un programme de gestion des individus vivant en dehors des zones protégées
3) Mettre en place un plan de gestion pour éviter la chasse excessive dans les zones non protégées, et accroître la protection effective dans les parcs et réserves, si les populations viables doivent y être maintenues.
Au Népal, le goral de l'Himalaya se produit dans 8 parcs nationaux. Les mesures de conservation proposées pour le Népal sont :
1) Dans certaines régions, envisager un programme de gestion pour le développement durable, la chasse de subsistance par les villageois et la chasse au trophée, après que des recensements des populations de l'espèce et des études de productivité aient été réalisés.
2) DNPWC pourrait mener une étude dans l'une des zones tampons du parc afin de réunir des données indispensables pour la conservation de l'espèce et pour détourner une partie de l'intérêt local sur les dommages causés aux cultures par cette espèce
La validité taxonomique du goral de l'Himalaya, et sa relation aux les autres espèces du genre Naemorhedus doit être évaluée.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces distinctes de goral de l'Himalaya :