Le saro de l'Himalaya, comme toutes les espèces de saros, est un animal parfaitement adapté à la vie en montagne. Sa longue et épaisse fourrure est gris-blanc sur la face dorsale, tandis que le ventre et l'intérieur des pattes sont gris clair. La tête est noire, et souvent sur la région de l'épaule, une tache de couleur rougeâtre est présente. Les deux sexes sont équipés de cornes relativement courtes et légèrement recourbées vers l'arrière.
HABITAT
L'aire de répartition du saro de l'Himalaya se situe à l'Est et au Sud-est du Bangladesh, dans les montagnes de l'Himalaya (Bhoutan, nord de l'Inde, y compris le Sikkim et le Népal), en Chine (Tibet uniquement), au nord-est de l'Inde (provinces à l'est du Bangladesh), et probablement à l'ouest du Myanmar.
Selon les rapports sur l'espèce, le saro de l'Himalaya vit sur les montagnes escarpées et les zones rocheuses, en particulier les régions calcaires à des altitudes allant jusqu'à 3 000 m. Il occupe également les collines et les zones forestières de montagnes à pentes douces.
ÉCOLOGIE
Le régime alimentaire du saro de l'Himalaya se compose essentiellement de graminées, de feuilles, de mousses et de jeunes pousses.
C'est un animal assez vif, mais il est assez lent à l'escalade. Ce bovidé est principalement actif en début de matinée et en fin d'après-midi. Les mâles sont habituellement solitaires, mais les femelles se rassemblent souvent en petits groupes.
MENACES
Bien que la chasse pour la viande et les trophées soit relativement courante, la principale menace pour le saro de l'Himalaya reste la destruction de son habitat. La perte des sous-bois au profit de l'agriculture et la collecte de bois de chauffage est la principale menace en Inde. Dans certaines zones protégées, les populations de saros peuvent approcher des densités maximales de 2 animaux par km². Cependant, son habitat préféré composé de pentes abruptes et de végétation dense est si inégalement réparti que les densités globales sont faibles et ce bovidé est relativement rare dans toute son aire de répartition. Au Bangladesh, les perturbations humaines et le braconnage sont des menaces majeures et sont tous deux liés à la culture sur brûlis.
En Chine, la principale menace est probablement la chasse. Même si officiellement 64 % du Bhoutan reste boisé, ce chiffre est probablement plus proche de 50%, ce qui fait de la déforestation l'une des principales menaces pour le saro de l'Himalaya. En effet, le saro a besoin d'un habitat plus dense que le goral et il est donc susceptible d'être plus sensible à la déforestation. En hiver, avec les fortes chutes de neige, les avalanches peuvent causer une mortalité considérable chez certaines populations. Le braconnage est également un problème au Népal.
CONSERVATION
Le saro de l'Himalaya est actuellement considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Quasi menacée (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN ainsi qu'en Annexe I de la CITES. En Inde, il est inscrit à l'annexe I (révisé Mars 1987) de la Loi sur la protection de la faune (1972) et est donc totalement protégé. Ce statut a été accepté par tous les États, sauf le Nagaland. En Chine, il est inscrit en classe II des espèces protégées au niveau national.
En Inde, le saro de l'Himalaya se produit dans un certain nombre de zones parcs nationaux dans l'Himachal Pradesh, Uttaranchal, et Sikkim, ainsi que quelques zones protégées au Manipur, Meghalaya et Mizoram. Cependant, beaucoup de ces domaines comprennent des habitats importants impropres aux saros. Les mesures de conservations proposées en Inde sont :
1) Créer le parc national Srikhand qui avait été au préalable proposé à l'Himachal Pradesh/
2) Mettre en place un programme de gestion du maintien de l'habitat du saro et le maintien de la chasse en dehors des zones protégées/
3) Améliorer la gestion pour contrôler les modifications de l'habitat et la chasse excessive en dehors des zones protégées ainsi qu'une protection efficace dans les parcs et les réserves
En Chine, deux réserves ont été établies dans les provinces de Xiaca et Muotuo, et il devrait également se produire dans la zone protégée internationale, la réserve naturelle de Qomolangma, à la frontière sino-népalaise. Dans ce pays il est nécessaire d'effectuer des recensements pour déterminer l'état de la population et sa distribution.
Au Bhoutan, le saro de l'Himalaya est protégé par la loi depuis 1995. Il est présent dans certains parcs nationaux comme le parc national de Manas sur la frontière sud avec l'Assam ou encore dans le vaste parc national Jigme Dorji qui s'étend à travers tout le nord du Bhoutan.
Au Népal, il se produit dans plusieurs parcs nationaux comme la zone de conservation de l'Annapurna et la réserve de chasse Dhorpatan. Les mesures de conservation proposées pour le Népal sont :
1) Mener des recensements
2) Effectuer des études sur la démographie
3) Élaborer des plans de conservation spécifiques
Enfin, une dernière recommandation de l'IUCN demandant à ce que la validité taxonomique de cette espèce, ainsi que sa relation avec les autres espèces du genre Capricornis soit clairement établie.
REMARQUES TAXONOMIQUE
La taxinomie des différentes espèces de saros n'est pas complètement résolue. Les descriptions, cartes de répartition et évaluations de l'état de conservation dans la littérature varient parce que les sources diffèrent sur la nomenclature et le statut des différents taxons. Selon l'IUCN, source principale de Manimalworld, six espèces forment le genre Capricornis :
Le genre Naemorhedus est reconnu comme faisant référence aux gorals. Notez que cette taxinomie diffère de celle de Wilson et Reeder, 2e édition (1993). En outre, la plupart des sources chinoises considèrent que le saro de Chine appartient à la même espèce que le saro de Sumatra (par exemple, Wang 1998, Wang 2002).