Le porte-musc alpin est un mammifère dont la taille varie entre 86 et 100 cm de long, de 51 à 53 cm de hauteur d'épaule pour un poids allant de 11 à 18 kg. La queue mesure entre 4 et 6 cm de long.
La couleur générale du pelage, composé de poils cassants, est d'un brun sable légèrement grisonnant. Sur la poitrine, une large bande jaune blanchâtre verticale s'étend de la gorge jusqu'au menton. Des poils jaunes ou orange sont visibles sur le bout des oreilles. Sur la nuque, on peut également voir plusieurs taches horizontales de poils jaunâtres.
Le porte-musc alpin ressemble à un petit cerf, mais il ne porte pas de bois sur la tête. De longues canines supérieures, d'une longueur de 7 à 10 cm chez le mâle, sont visibles même lorsque la bouche est fermée. Celles-ci grandissent constamment, mais, en raison de leur mobilité et de leur fragilité, elles se cassent facilement. Le corps s'incline vers l'avant, dans la mesure où les pattes postérieures sont près d'un tiers plus longues que les pattes avant. Les oreilles sont grandes et arrondies. Un sac de musc visible de l'extérieur se trouve entre ses organes de reproduction et l'ombilic. L'ouverture de la poche se trouve à l'avant de l'urètre.
HABITAT
L'aire de répartition du porte-musc alpin se situe le long de la chaîne de montagnes de l'Himalaya. On le trouve notamment au Népal, au nord de l'Inde, au sud de la Chine, en Afghanistan, au Bhoutan et au Pakistan. Cette espèce vit à des altitudes comprises entre 2 000 et 5 000 m.
Le porte-musc alpin réside sur les plateaux arides à des altitudes élevées, où il occupe les prairies, les zones arbustives ou les forêts de sapins. Dans l'ouest du Sichuan, où son aire de répartition chevauche celle du porte-musc nain (Moschus berezovskii), le porte-musc alpin occupe des altitudes plus élevées (au-dessus de 2 000 m et généralement au-dessus de 3 000 m), par rapport à la distribution du porte-musc nain qui se situe entre 1 000 et 2 500 m d'altitude.
ÉCOLOGIE
Le porte-musc alpin est un mammifèreruminant dont le régime alimentaire se compose essentiellement d'herbes, d'arbustes, de feuilles de mousses et de rameaux.
La saison de reproduction se déroule généralement entre novembre et décembre. Après une période de gestation comprise entre 150 et 195 jours, la femelle met au monde un seul petit. Après la naissance, les jeunes sont cachés dans des endroits isolés, restant indépendant de leur mère, sauf pendant l'allaitement. Cette période de clandestinité peut durer jusqu'à 2 mois. Le sevrage survient vers l'âge de 3 ou 4 mois et la maturité sexuelle entre 16 et 24 mois.
Le porte-musc alpin est sédentaire, ce qui tend à penser qu'il vit dans des domaines vitaux bien définis. Le territoire d'une femelle s'étend environ sur 125 acres, tandis qu'un mâle contrôle un territoire qui englobe celui de plusieurs femelles.
Estimer la taille des populations du porte-musc alpin où leur tendance est très difficile, et a rarement été faite de manière satisfaisante. Les estimations dans des zones à grande échelle sont sujettes à des incertitudes considérables (et ceci est exacerbé par l'incertitude sur la taxinomie). Une estimation largement reprise, mais mal documentée, estime qu'il y avait 180 000 individus dans les années 1960 et 1970, mais Sheng (1998) rapportait plus de 100 000 spécimens en Chine dans les années 1990.
MENACES
Le musc produit par le porte-musc alpin est très apprécié pour ses propriétés cosmétiques et pharmaceutiques présumées, et se vend à près de 45 000 $ par kilogramme sur le marché international. Bien que ce musc, présent chez les mâles, peut être extrait d'animaux vivants, l'espèce est très menacée par une chasse excessive. Ce braconnage est relativement facile à réaliser et difficile à arrêter en utilisant uniquement des moyens légaux.
L'animal semble également exiger une végétation dense, soit sous la forme de forêts ou zones arbustives intactes. Ainsi, la présence excessive de clairières ou de prairies peut empêcher l'utilisation de ces terres.
CONSERVATION
Le porte-musc alpin est considéré comme une espèce en danger d'extinction. Il est inscrit dans la catégorie En danger (EN) sur la Liste rouge de l'IUCN. L'espèce est inscrite en Annexe II de la CITES en Chine, et en l'Annexe I dans les autres pays au sein de son aire de répartition.
Une méthode de conservation du porte-musc alpin mise en place consiste à extraire le musc sans tuer l'animal. Cependant, cette méthode prend plus de temps, et est plus traumatisant pour les individus captifs. Les fermes créées à cet effet ont malheureusement un taux de mortalité élevé. Les principales causes de décès dans ces fermes sont les traumatismes, la pneumonie et la diarrhée. À ce jour, il existe peu de preuves que la disponibilité de musc provenant d'animaux élevés en captivité a eu un impact positif sur la conservation du porte-musc alpin.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces de porte-musc alpin :