Serval (Leptailurus serval)

Le serval (Leptailurus serval) est un mammifèreLes mammifères (Mammalia) carnivoreLes carnivores (Carnivora) originaire d'Afrique appartenant à la famille des félinsLes félins (Felidae). Il est l'unique membre du genre LeptailurusGenre Leptailurus. Des analyses ADN ont démontré que le serval serait proche du chat doré africainChat doré africain (Caracal aurata) et du caracalCaracal (Caracal caracal).

DESCRIPTION

Le serval est un mammifère de taille moyenne doté de longues pattes, plus longues par rapport à la taille du corps de toute autre espèce de chat. Il mesure en moyenne entre 85 et 112 cm de long avec une queue de 30 à 50 cm. La hauteur au garrot est de 54 à 66 cm. Le poids moyen d'un mâle est de l'ordre de 12 à 26 kg et de 9 à 16 kg pour la femelle.

Le serval a un long cou et un visage étroit dominé par d'énormes oreilles ovales lui servant à entendre les sons de ses proies dans la végétation de la savane. Le pelage est de couleur assez variable. La plupart des spécimens arborent un pelage fauve avec de multiples taches comme chez le léopard. Dans certains cas, ces taches fusionnent pour former des rayures sur le dos et le cou.

À l'état sauvage, il n'est pas rare de rencontrer des servals totalement noirs. Ces spécimens, atteints de mélanisme, ont pu être observé en captivité et en liberté. Il existe également des servals blancs atteints de leucistisme, comme chez le tigre blanc, bien qu'aucun spécimen n'ait encore été observé dans la nature. Il n'y a eu que quatre individus blancs répertoriés nés en captivité.

Le serval fait partie des félins capables de ronronner. Il est également capable de feuler (cracher), grogner et miauler.

HABITAT

Le serval est largement répandu en Afrique subsaharienne, à l'exception de la forêt tropicale humide et du désert saharien. Au nord du Sahara, il existe peu de signalements au Maroc, des signalements possibles en Algérie, et après leur extinction en Tunisie, les servals ont été réintroduits en utilisant des animaux de souche d'Afrique de l'Est dans parc national de la Feijda. Les servals sont rares au sud du Sahara dans la région du Sahel comme au Sénégal. Gadsby (1991) a prouvé la présence du serval au Nigeria en se basant sur les fourrures de cette espèce couramment commercialisées sur les marchés locaux. Des données commerciales datant de 2001 prouve sa présence au Cameroun et au Bénin. Le serval est localement éteint dans le sud de l'Afrique du Sud.

Au cours des dernières années, de nouveaux signalements de servals ont été signalés, impliquant une expansion et une recolonisation de certaines zones, telles que le centre de l'Afrique du Sud, le Gabon, la province du Nord-Ouest de l'Afrique du Sud, l'est de la République centrafricaine, le sud-ouest de l'Ouganda et le centre de la Namibie.

Le Serval a des besoins assez spécifiques en matière d'habitat, de sorte qu'il peut être limité localement à des zones plus petites au sein de sa vaste aire de répartition. En Afrique subsaharienne, le serval se trouve dans les environnements de savane à herbes longues bien arrosés et est particulièrement associé aux roselières et à d'autres types de végétation riveraine comme les marécages, les broussailles et les forêts ouvertes et la lisière des forêts. Cet animal utilise des habitats fluviaux beaucoup plus régulièrement qu'on ne le pensait. Des individus ont même été signalé dans des landes de haute altitude et des fourrés de bambous. L'habitat du serval s'étend également jusqu'aux prairies alpines, jusqu'à 3 800 m d'altitude sur le mont Kilimandjaro. Il peut aussi pénétrer dans les forêts denses le long des cours d'eau et à travers les zones herbeuses, mais est absents des forêts tropicales humides d'Afrique centrale et des environnements désertiques. En Afrique du Nord, on le trouve depuis les forêts semi-désertiques jusqu'aux forêts de chênes-lièges sur la côte méditerranéenne. Le serval est capable de tolérer les zones agricoles à condition qu'un couvert soit disponible, et peut également bénéficier du déboisement et de l'empiétement de la savane qui en résulte aux lisières de la ceinture forestière équatoriale.

ALIMENTATION

Le serval est un animal principalement carnivore. Il se nourrit de petits mammifères tels que des rongeurs, des lapins ou des damans des rochers. Les antilopes naines telles que l'ourébi, le dik-dik et le steenbok sont également des victimes potentielles pour le serval. Ce félin s'attaque peu aux grandes proies et plus de 90% d'entre elles ne pèsent pas plus de 200 g.

Le serval chasse principalement du crépuscule jusqu'à l'aube bien que l'on puisse parfois l'observer la journée lorsque le temps est frais ou couvert. Se déplaçant lentement à travers les hautes herbes, il utilise ses longues oreilles pour détecter ses proies dans la végétation. Lorsqu'il en repère une, il s'approche furtivement, puis bondit d'un coup sur sa victime en la plaquant au sol avec ses pattes de devant. Cette technique est typiquement utilisée pour attraper les rongeurs et autres petits animaux vivant sol.

Les longues pattes du serval sont également un gros avantage pour la chasse. Grâce à elles, il peut effectuer des bonds prodigieux pour attraper des oiseaux et des insectes en plein vol. Le serval utilise aussi ses pattes pour fouiller les trous et y dénicher des rats-taupes ou même parfois pour s'aventurer dans l'eau afin d'y attraper du poisson.

Le serval mange rapidement ce qu'il attrape. Les petits animaux sont dévorés entiers, quant aux proies plus grosses, il ne mange que la viande et les petits os laissant le reste de la carcasse aux charognards.

REPRODUCTION

Le serval est une espèce typiquement solitaire qui n'accepte la présence de ses congénères que pendant la période de reproduction. La période de gestation dure environ 74 jours, après laquelle la femelle donne naissance à une portée de 1 à 4 chatons. Ils sont élevés dans des lieux abrités comme les tanières abandonnées d'oryctéropes. Si elle ne trouve pas de tanière, la femelle peut se contenter d'un espace entre de petits arbrisseaux ou d'un nid d'herbes.

Pendant toute la période où la femelle devra élever ses petits, elle n'aura guère de temps pour se reposer. La chasse et l'éducation de ses petits lui prendront beaucoup de temps. Elle les élèvera jusqu'à l'âge de 1 an, puis elle les chassera du nid maternel. Néanmoins, la mère tolérera plus longtemps la présence des femelles que celle des mâles.

La longévité du serval est estimé à environ 10 ans à l’état sauvage. Le serval africain ayant vécu le plus longtemps dans la nature était âgé de 23 ans. Les servals en captivité vivent en moyenne 22 ans. Une femelle du zoo de Bâle en Suisse a eu sa dernière portée à 14 ans et a vécu 19,5 ans.

COMPORTEMENT

Le serval africain chasse tôt le matin et en fin d'après-midi et se repose à midi et parfois la nuit. Les déplacements de chasse s'étendent sur environ 2,4 km par jour et environ la moitié de cette distance par nuit. Durant la saison sèche, les mouvements de chasse diminuent. Mieux caché dans les herbes hautes, le serval se faufile dans les zones ouvertes jusqu'à ce qu'il retrouve un abri. Le territoire est marqué de plusieurs manières, qui augmentent toutes lorsqu'un autre serval est présent ou détecté. Les méthodes de marquage comprennent la pulvérisation d'urine, le frottement du côté du visage (qui contient des glandes odoriférantes) sur le sol ou sur une brosse, la défécation et le marquage/grattage du sol. Le serval n'est pas social, mais dans certains cas, lorsqu'un mâle et une femelle se rencontrent, ils peuvent voyager, chasser et se reposer ensemble pendant de courtes périodes. Les femelles ont tendance à être plus actives que les mâles.

Mâles et femelles établissent des domaines vitaux et ne sont plus actifs que dans certaines régions à l'intérieur de ceux-ci. La superficie de ces chaînes peut varier de 10 à 32 km². La densité des proies, la disponibilité d'un couvert et l'interférence humaine pourraient être des facteurs importants pour déterminer leur taille. Les domaines vitaux peuvent se chevaucher largement, mais les occupants montrent une interaction minimale. Les rencontres agressives sont rares, car les servals semblent s'éviter mutuellement plutôt que de se battre et de défendre leurs territoires. À l'occasion où deux servals adultes se rencontrent en conflit pour le territoire, une démonstration rituelle peut s'ensuivre, dans laquelle l'un placera une patte sur la poitrine de l'autre tout en observant son rival de près. Cette interaction se transforme rarement en combat.

Le comportement agonistique implique un mouvement vertical de la tête (contrairement au mouvement horizontal observé chez d'autres chats), le soulèvement des poils et de la queue, l'affichage des dents et de la bande blanche sur les oreilles et des miaulements. Le serval a tendance à être sédentaire et ne se déplacent que de quelques kilomètres même s'il quitte son aire de répartition.

PRÉDATEURS

Le serval n'a pas vraiment de prédateurs naturels à part les humains. Il reste néanmoins vulnérable face aux hyènes, aux lycaons ou aux léopards, car se sont les concurrents les plus probables pour la nourriture et le territoire. Il cherchera à s'abriter pour échapper à leur vue et, si le prédateur est très proche, s'enfuira immédiatement en faisant de grands bonds, en changeant fréquemment de direction et avec la queue relevée. Le serval est un grimpeur efficace, quoique il monte très peu sur les arbres. Un individu aurait été observé grimpant à un arbre à une hauteur de plus de 9 mètres pour échapper aux lycaons.

MENACES

La principale menace qui pèse sur le serval est la perte et la dégradation des habitats humides. Les zones humides abritent des densités de rongeurs relativement élevées par rapport à d'autres types d'habitats et constituent les zones principales du domaine vital du serval. La dégradation des prairies par le brûlage annuel, suivie du surpâturage par le bétail domestique, entraînant une diminution de l'abondance des petits mammifères, revêt une importance secondaire.

Le commerce international légal est généralement en déclin, même si les peaux sont encore commercialisées en grandes quantités dans certains pays, comme le Sénégal, la Gambie et le Bénin, et exportées vers l'Afrique du Nord. Les peaux de serval observées dans le commerce au Maroc pourraient provenir d'ailleurs ou pourraient indiquer que l'espèce existe toujours dans ce pays. En Zambie, les peaux sont rarement utilisées pour les vêtements traditionnels, elles sont souvent utilisées comme substitut aux peaux de léopard. En Afrique de l'Ouest, le commerce semble être principalement destiné à des fins cérémonielles ou médicinales. Par exemple, ils sont très appréciés pour la médecine traditionnelle au Nigeria, où, parmi les marchés étudiés dans cinq villes du sud-ouest du Nigeria en 1994, les Servals étaient la deuxième espèce de mammifère la plus couramment proposée.

Bien que le serval s'attaque très rarement au bétail (et peut même être bénéfiques aux agriculteurs en raison de sa prédilection pour les rongeurs), dans les zones rurales d'Afrique, il est parfois persécuté pour avoir capturé des volailles et les méthodes aveugles de contrôle des prédateurs pratiquées par les éleveurs les tuent fréquemment.

Parfois, d’autres prédateurs, comme les léopards, les hyènes ou les lions, tuent les jeunes et même les adultes.

CONSERVATION

Sachant que l'impact de ces menaces ne compromettent pas la stabilité de l'espèce, le serval est inscrit en Annexe II de la CITES et dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge des espèces menacées d'extinction de l'IUCN. Cependant, en Afrique du Nord la population de servals ne serait représentée que par 250 individus qui sont elles-mêmes isolées en sous-populations de moins de 50 spécimens. Donc, la population vivant au nord du Sahara est reconnu comme étant en danger critique d'extinction (CR).

La chasse est interdite en Algérie, au Botswana, au Congo, au Kenya, au Libéria, au Maroc, au Mozambique, au Nigeria, au Rwanda, en Afrique du Sud (province du Cap uniquement) et en Tunisie, et des réglementations sur la chasse s'appliquent en Angola, au Burkina Faso, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo, du Ghana, du Malawi, du Sénégal, de la Sierra Leone, de la Somalie, de la Tanzanie, du Togo et de la Zambie.

Le serval est présentsdans un certain nombre d'aires protégées à travers sonr aire de répartition, notamment : le parc national d'El Kala (Algérie), le parc national de Feidja (Tunisie), le parc national d'Ifrane (Maroc), le parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire), le complexe W-Arly-Pendjari (Burkina Faso, Bénin, Niger, Togo), le parc national de Zakouma (Tchad), parcs nationaux du Simien et des Monts Bale (Éthiopie), parc national d'Odzala (République du Congo), le parc national des Virunga (RD Congo), le parc national de la Reine Elizabeth et le parc national de Bwindi (Ouganda), le parc national des monts Aberdare (Kenya), les parcs nationaux du Serengeti et de Selous (Tanzanie), le parc national de Moremi et le parc national de Chobe (Botswana), ainsi que le parc national Kruger et le parc national du Drakensberg (Afrique du Sud). Le parc national d'Odzala en République du Congo pourrait être un site clé pour la protection du serval, car il s'agit de la seule population protégée actuellement connue dans la région de savane gabo-congolaise, isolée des forêts de Miombo au sud du fleuve Congo.

La clé de la conservation du serval est la conservation des zones humides. Pour ces raisons, il est crucial d'étudier les besoins en habitat et de créer un plan d'action actualisé pour l'espèce. Le serval peut être utilisé comme espèce parapluie pour les biotopes de savane et comme indicateur du biotope de la savane humide, fortement menacé.

SOUS-ESPÈCES

Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît 18 sous-espèces différentes de serval :

- Leptailurus serval beirae (Wroughton, 1910)

- Leptailurus serval brachyurus (Wagner, 1841)

- Leptailurus serval constantinus (Forster, 1780)

- Leptailurus serval faradjius (J. A. Allen, 1924)

- Leptailurus serval ferrarii (de Beaux, 1924)

- Leptailurus serval hamiltoni (Roberts, 1931)

- Leptailurus serval hindei (Wroughton, 1910)

HYBRIDATION

Le serval est, comme c'est le cas pour le guépard, un animal sociable et facile à domestiquer. Au temps des pharaons, les égyptiens l'adoraient comme un dieu au même titre que les chats. Certains spécimens sont capturés très jeunes pour les domestiquer.

Dans les années 1980, l'éleveuse Judee Frank créa une race de chats issue d'un croisement entre un serval et un chat domestique. Cette race fut baptisé Savannah, du nom de la savane africaine d'où provient le serval.

Il existe également d'autres hybridations effectuées par l'homme. Le caraval ainsi que le servical sont deux hybrides issus du croisement entre un serval et un caracal.

Le croisement forcé et sélectionné de chats domestiques avec des animaux sauvages, parfois protégés comme le serval ou le caracal est controversé et décrié par les scientifiques, les associations et les refuges. En cause, des problèmes de comportement, des problèmes génétiques et éthiques.

GALERIE PHOTOS

Retrouvez ci-dessous quelques photographies du serval. Cliquez sur les images pour les agrandir. Les photographies présentées ci-dessous sont soumises à des droits d'auteur. Pour toute utilisation, merci de respecter la licence de ces photographies et d'effectuer un lien retour vers notre site:  © Manimalworld - CC-BY-NC-SA.

      

      

CLASSIFICATION

Fiche d'identité

Nom commun	Serval
English name	Serval
Español nombre	Serval
Règne	Animalia
Embranchement	Chordata
Sous-embranchement	Vertebrata
Classe	Mammalia
Sous-classe	Theria
Infra-classe	Eutheria
Ordre	Carnivora
Sous-ordre	Feliformia
Famille	Felidae
Sous-famille	Felinae
Genre	Leptailurus
Nom binominal	Leptailurus serval
Décrit par	Johann Christian Schreber
Date	1776
Satut IUCN

SOURCES

ArKive

Animal Diversity Web

CITES

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

BioLib

iNaturalist

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