La gazelle de Thomson est un ongulé facilement reconnaissable par sa petite taille, sa finesse, son élégance et ses couleurs vives. Elle mesure entre 80 et 120 cm de long, de 55 à 82 cm de haut, pour un poids allant de 15 à 35 kg. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les mâles étant plus grands et plus lourds que les femelles.
Le pelage est court et lisse. La partie supérieure est brun clair. Une bande plus claire marque les flancs, soulignés d'une bande brune ou noire très visible. La partie ventrale ainsi que les fesses sont blanches. Le visage est marqué de blanc, de fauve, de brun foncé et de noir. Ces couleurs varient selon les individus. La gazelle de Thomson est parfois confondue avec la gazelle de Grant, bien que cette dernière ait une bande noire qui traverse tout le côté des flancs et le blanc de la croupe s'étend toujours au-dessus de la queue.
Les cornes sont présentes chez les deux sexes. Celles du mâle sont épaisses, fortement annelées et peuvent mesurer jusqu'à 30 cm de long. Celles de la femelle sont plus minces, droites, non annelées et ne mesurent pas plus de 10 cm.
De forme élancée, la gazelle de Thomson a un organisme idéal pour la course. Elle peut courir à 70 km/h en moyenne et à plus de 90 km/h en pointe. Elle court très rapidement, en ligne droite ou en zigzaguant, surtout lorsqu'elle est poursuivie par un prédateur. Elle peut faire des sauts jusqu'à 2 m de haut et jusqu'à 7 m en longueur.
HABITAT
L'aire de répartition de la gazelle de Thomson se situe en Afrique de l'Ouest. On la trouve notamment du nord de la Tanzanie au sud du Kenya. Les troupeaux résidents ou erratiques se déplacent au gré des pluies et des pâtures, mais migrent moins rapidement que leurs voisins les gnous et les zèbres.
L'espèce se produit dans les savanes et les prairies, préférant les prairies pâturées, fortement piétinées ou brûlées. Elle est relativement tolérante à la sécheresse et peut rester sur les pâturages secs plus longtemps après que d'autres grands herbivores ne se soient déplacés vers des habitats plus humides.
ALIMENTATION
Alors que la plupart des gazelles broutent tout ce qu'elles trouvent, la gazelle de Thomson se nourrit essentiellement de graminées. Pendant la saison des pluies, on la trouve surtout sur la savane découverte, et les graminées constituent 90 % de son régime alimentaire. Lorsque celles-ci meurent à la saison sèche, la gazelle quitte les plaines jaunies, pénètre dans la brousse et doit alors s'adapter à un régime de pousses tendres et de feuilles nouvelles sur divers buissons et arbustes.
La gazelle de Thomson coupe les plantes avec ses incisives tranchantes, puis mâche longuement chaque bouchée. Pour extraire toutes les matières nutritives des plantes, elle possède le même système digestif que tous les autres ruminants. Ce qui signifie que la nourriture est mâchée, puis partiellement digérée dans le premier estomac (la panse) avant d'être régurgitée et mâchée une nouvelle fois. La nourriture est alors avalée et traverse trois estomacs où sont extraits tous les éléments nutritifs.
REPRODUCTION
La gazelle de Thomson peut se reproduire à tout moment de l'année. Toutefois, sur une partie de son aire de répartition, les naissances semblent coïncider avec l'époque où la nourriture est la plus abondante. Pendant la saison de reproduction, les mâles adultes établissent des territoires qu'ils marquent d'urine, d'excrément et d'une forte odeur provenant de glandes situées autour des yeux. Ces territoires sont étonnamment petits et les mâles, qui rivalisent pour les femelles, peuvent n'être séparés parfois que de 300 m. Lorsqu'un mâle a marqué son territoire, il s'accouple avec toutes les femelles matures qui y pénètrent. Il peut même essayer de rassembler un harem, mais il ne suivra pas les femelles sur le territoire d'un rival.
Après une période de gestation d'environ 5 mois, la femelle s'éloigne un peu du troupeau pour donner naissance à un seul petit dont le poids se situe entre 2 et 3 kg. Le nouveau-né est déjà doté d'un pelage brun foncé. La mère cache son petit dans l'herbe pendant une semaine environ pour le dissimuler aux yeux des prédateurs. La mère reste dans le voisinage revient le nourrir plusieurs fois par jour. À l'âge de 2 mois, le nouveau-né passe plus de temps avec sa mère se cachant moins de temps dans la végétation.
L'espérance de vie de la gazelle de Thomson est d'environ 10 ans à l'état sauvage. Près de la moitié des jeunes meurent dans leur première année de vie. En captivité, l'espèce peut vivre jusqu'à l'âge de 18 ans.
COMPORTEMENT
Les gazelles de Thomson forment de petits troupeaux et sont très sociables. Des troupeaux de femelles se chevauchent avec d'autres troupeaux, et le mouvement entre les troupeaux est commun. Dans leur domaine commun les femelles se reposent, se déplacent entre les pâturages et vont s'abreuver. Les mâles sont moins sociaux. Les adultes se battent pour obtenir et défendre les territoires dans les pâturages préférés des femelles. Ils en marquent les limites avec leurs excréments et leur urine ainsi qu'avec une sécrétion provenant de glandes odoriférantes situées sous leurs yeux.
Si ce bovidé apparaît comme un animal gracieux, c'est en réalité une antilope assez querelleuse. Lorsqu'un mâle pénètre sur le territoire d'un rival, le combat est souvent violent. Les deux adversaires baissent le front, emmêlent leurs cornes pointues et engagent la lutte. Le combat peut durer plusieurs minutes jusqu'à ce que l'un des deux quitte le territoire. Les jeunes mâles se préparent à ces combats en se livrant souvent à des joutes amicales, mais les véritables combats entre adultes peuvent être sanglants.
PRÉDATEURS
Les principaux prédateurs de la gazelle de Thomson rassemblent la plupart des grands carnivores d'Afrique. Parmi eux, seul le guépard est assez rapide pour pouvoir rivaliser avec la gazelle. La gazelle de Thomson peut se défendre et aussi protéger son petit contre les attaques de petits carnivores. Elle est relativement agressive ne craignant que les grands prédateurs face auxquels elle est obligée de prendre la fuite. Dotée d'une très bonne vue, d'une bonne ouïe et d'un bon odorat elle peut repérer un prédateur à 300 mètres de distance. Très nerveuse, elle est souvent en alerte. À la moindre alarme d'une d'entre elles, c'est la fuite précipitée de toutes les gazelles.
La gazelle a toujours été chassée pour sa viande et, plus récemment pour le "sport". Ses effectifs ont donc diminué, mais elle reste néanmoins commune. Les paysans semblent représenter un danger plus important que les chasseurs. La gazelle de Thomson a un régime alimentaire semblable au mouton, à la chèvre ou encore à la vache domestique. Pour augmenter l'étendue des pâturages et réserver l'usage des points d'eau à leur bétail, les éleveurs essayent de réduire la concurrence directe avec les gazelles. En outre, les migrations saisonnières de l'espèce sont grandement réduites par la construction de clôture qui compartimente ce qui était jadis une grande prairie.
CONSERVATION
La gazelle de Thomson n'est pas considérée comme une espèce menacée. Elle est inscrite dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Alors que les populations ont diminué de 60 % dans de nombreuses régions entre 1978 et 2005, l'espèce reste commune, en particulier dans les parcs nationaux tels que le Serengeti, le Masai Mara et le Ngorongoro. La protection et la gestion continue de ces zones sont susceptibles d'être vital pour la conservation de ce bovidé.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces distinctes de gazelles de Thomson :