Gnou
Les gnous sont des antilopes africaines du genre Connochaetes appartenant à la famille des bovidés. Ces animaux sont célèbres pour leurs grandes migrations et leur rôle écologique essentiel dans les savanes d'Afrique. Il existe deux espèces de gnous, le gnou bleu (Connochaetes taurinus) et le gnou noir (Connochaetes gnou).

Source: L'Univers fascinant des Animaux - Fiche N°75
Les gnous présentent une morphologie caractéristique qui les distingue des autres antilopes. Leur corps massif, associé à une tête lourde et allongée, leur confère une apparence robuste. Ils possèdent une robe variant du gris bleuté au brun foncé selon les espèces et les individus, ainsi qu’une crinière dressée et une queue touffue rappelant celle d’un cheval. La couleur cette queue est également une caractéristique permettant de différencier les deux espèces. Le gnou noir a une queue blanche (d'où son nom de gnou à queue blanche) et le gnou bleu a une queue noire (gnou à queue noire).
Les cornes des gnous, présentes chez les deux sexes, sont courbées vers l’extérieur puis vers l’intérieur, formant une structure protectrice efficace contre les prédateurs et les rivaux lors des combats territoriaux ou de domination. Leurs jambes relativement fines contrastent avec leur torse puissant, ce qui leur permet d'atteindre des vitesses élevées et de parcourir de longues distances. Leur museau large et aplati facilite l’ingestion de grandes quantités d’herbe.
Leur poids varie selon les espèces et le sexe : le gnou bleu peut peser entre 180 et 275 kg, tandis que le gnou noir est plus léger, atteignant généralement entre 110 et 180 kg. Leur hauteur au garrot oscille entre 1,15 et 1,45 m, ce qui les rend imposants, notamment lorsqu'ils se déplacent en grand nombre.

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Les gnous occupent principalement les plaines et savanes d'Afrique subsaharienne. Ils se retrouvent dans des écosystèmes variés, allant des prairies ouvertes aux savanes boisées, mais évitent généralement les forêts denses et les zones marécageuses prolongées. Ils privilégient les régions où l’herbe est abondante et où l’eau est disponible, des facteurs déterminants pour leur survie et leurs migrations saisonnières.
Le gnou bleu est plus largement répandu, notamment en Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie) et en Afrique australe (Botswana, Namibie, Afrique du Sud), tandis que le gnou noir est plus localisé, principalement en Afrique du Sud, au Lesotho et dans certaines régions du Swaziland. L’habitat du gnou est influencé par les saisons : durant la saison sèche, les troupeaux se déplacent sur de longues distances en quête de pâturages plus verts et de points d’eau permanents.
Les gnous jouent un rôle écologique clé en façonnant leur environnement. Leur présence favorise la régénération des prairies en contrôlant la croissance de l’herbe et en enrichissant le sol grâce à leurs excréments. Ils font également partie des espèces fondatrices des grandes migrations qui influencent la dynamique des écosystèmes africains.

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Les gnous sont des herbivores stricts, se nourrissant principalement d’herbe courte et tendre. Leur régime alimentaire dépend fortement de la disponibilité de la végétation, ce qui explique leur tendance à migrer vers des zones où les précipitations récentes ont favorisé la croissance de nouvelles pousses.
Ils sont adaptés au broutage intensif et ingèrent de grandes quantités d’herbe chaque jour. Leur système digestif, basé sur la fermentation dans leur rumen, leur permet d’extraire efficacement les nutriments des plantes. En période de sécheresse, ils peuvent compléter leur alimentation avec des feuilles et des buissons, bien qu’ils préfèrent largement les graminées fraîches.
Le gnou a besoin d’eau quotidienne et s’installe donc près des points d’eau lorsqu’il en a la possibilité. Cependant, lors des migrations, il est capable de parcourir plusieurs kilomètres sans boire, trouvant l’humidité nécessaire dans l’herbe consommée. Ce besoin en eau explique également leur présence fréquente aux abords des rivières et lacs.

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La reproduction des gnous est étroitement liée aux saisons des pluies, période durant laquelle la nourriture est abondante et le taux de survie des nouveau-nés plus élevé. La saison des amours, également appelée rut, dure entre deux et trois semaines et se déroule généralement entre mai et juin.
Durant cette période, les mâles deviennent territoriaux et s’affrontent dans des combats violents pour s’accaparer les femelles en chaleur. Ces affrontements impliquent des charges, des coups de cornes et des démonstrations de force, bien que les blessures graves soient rares.
La gestation dure environ huit mois, et les mises bas ont lieu entre janvier et mars, juste avant la grande migration. La synchronisation des naissances est un avantage adaptatif, car elle noie les prédateurs sous un grand nombre de proies potentielles, augmentant ainsi les chances de survie des jeunes.
Dans les 15 minutes qui suivent leur naissance, les nouveau-nés commencent à se dresser sur leurs pattes et sont bientôt capables de trottiner. Jusqu'à leur sevrage, vers 9 mois, ils demeurent auprès de leur mère. Un petit sur six survit jusqu'à l'âge d'un an. La plupart sont victimes des prédateurs. L'espérance de vie des gnous se situe entre 15 et 20 ans dans la nature et jusqu'à 40 ans en captivité.

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Le comportement des gnous est principalement grégaire. Ils vivent en grands troupeaux pouvant rassembler des centaines de milliers d’individus lors des migrations. Ils cohabitent souvent avec d'autres espèces comme les zèbres et les gazelles, bénéficiant ainsi d’une vigilance collective accrue.
Les gnous sont particulièrement connus pour leur grande migration annuelle, un déplacement cyclique de plus de 1 500 km en Afrique de l’Est, notamment dans le Serengeti et le Masai Mara. Ce phénomène est motivé par la recherche constante de pâturages frais et d’eau. Durant ces déplacements, ils traversent des rivières dangereuses infestées de crocodiles, et de nombreux individus périssent lors de ces franchissements.
En dehors des périodes de migration, les gnous ont un comportement plus stable et territorial. Les mâles adultes peuvent former des petits groupes ou être solitaires, tandis que les femelles et les jeunes restent en troupeaux plus conséquents. Le gnou est aussi un animal socialement vocal. Il utilise une variété de sons pour communiquer avec ses congénères, notamment des grognements et des mugissements pour signaler un danger ou maintenir la cohésion du troupeau.

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Les gnous, en particulier pendant leurs migrations annuelles, sont confrontés à une série de prédateurs naturels qui jouent un rôle clé dans la régulation de leur population. Ceux-ci sont principalement des carnivores et des oiseaux de proie, chacun ayant ses propres stratégies de chasse adaptées aux conditions de la savane et des zones de migration. Voici un aperçu des principaux prédateurs naturels des gnous :
* Lions : Les lions (Panthera leo) sont sans doute les prédateurs les plus redoutables des gnous. En tant que grands carnivores sociaux, ces félins chassent souvent en groupes, ce qui leur permet de capturer des proies de grande taille, telles que les gnous. Les lions ciblent généralement les individus les plus vulnérables, comme les jeunes, les vieux ou les malades. Lors des migrations, ils profitent de la grande densité des troupeaux pour repérer et attaquer les gnous. Les lions attaquent souvent en embuscade, en utilisant le couvert végétal pour se rapprocher des proies sans être détectés.
* Léopards : Bien que les léopards (Panthera pardus) ne s'attaquent généralement pas aux adultes en bonne santé, ils peuvent cibler les jeunes gnous. En raison de leur grande discrétion et de leur capacité à grimper aux arbres, ils peuvent aussi saisir les petits gnous isolés ou blessés, les traînant ensuite dans un arbre pour les dévorer à l'abri des autres prédateurs. Les attaques de léopards sont cependant relativement rares par rapport à celles des lions ou des hyènes.
* Guépards : Les guépards (Acinonyx jubatus), avec leur vitesse exceptionnelle, sont des prédateurs efficaces contre les jeunes gnous et les individus plus lents. Contrairement aux lions et aux hyènes, les guépards ne chassent pas en groupe mais comptent sur leur capacité à courir à grande vitesse pour attraper une proie. Ils attaquent généralement les jeunes ou les individus isolés qui traînent derrière le troupeau. Leur technique de chasse consiste à courir à grande vitesse sur de courtes distances pour capturer leur proie avant qu'elle n'ait la chance de s'échapper.
* Hyènes tachetées : Les hyènes tachetées (Crocuta crocuta), réputées pour leur organisation sociale complexe, sont également des prédateurs de gnous. Elles sont particulièrement efficaces lorsqu'elles chassent en groupe, et leur endurance leur permet de poursuivre les gnous sur de longues distances. Bien que les hyènes soient parfois considérées comme des charognards, elles chassent activement de grandes proies, notamment les gnous, en profitant de leur nombre pour submerger les victimes. Les hyènes peuvent aussi voler les carcasses de lions ou d'autres animaux, exploitant ainsi les opportunités offertes par d'autres attaques.
* Crocodiles : Les crocodiles, en particulier les crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus), sont des prédateurs redoutables lors des traversées de rivières, un élément clé des migrations des gnous, notamment en Afrique de l'Est. Lors des grandes migrations à travers le Serengeti et le Masai Mara, les gnous sont souvent contraints de traverser des rivières infestées de crocodiles. Ces derniers utilisent une technique de chasse appelée "embuscade", où ils attendent que les gnous se rapprochent de l'eau pour les saisir et les entraîner sous l'eau. Ils peuvent tuer les gnous par noyade, et leurs attaques sont souvent fatales pendant ces traversées.
* Chacals : Les chacals, chacals à flancs rayés (Canis adustus) et chacals dorés (Canis aureus), sont des carnivores opportunistes qui peuvent également s'attaquer aux jeunes gnous, bien que leur principal rôle soit de se nourrir de charognes. Lors des grandes migrations, les chacals suivent les troupeaux et profitent des opportunités offertes par la faiblesse d'un individu ou les restes laissés par d'autres prédateurs. Ils sont particulièrement efficaces pour chasser les petits ou les malades.
* Rapaces : Les rapaces, tels que les aigles et les vautours, jouent un rôle de charognards dans l’écosystème des gnous. Bien qu'ils ne chassent pas directement les gnous adultes, ils se nourrissent de leurs carcasses après que les prédateurs aient fait le travail. Les vautours, en particulier, sont des nettoyeurs efficaces, consommant rapidement les restes des gnous morts, contribuant ainsi à l'équilibre écologique en éliminant les cadavres.
En conclusion, les gnous sont à la fois des proies privilégiées et des survivants résilients dans les écosystèmes africains. Leur grande mobilité, leur comportement grégaire et leur sens accru de la vigilance collective les aident à survivre face à leurs nombreux ennemis naturels. Toutefois, pendant les périodes de migration, lorsqu'ils sont concentrés et vulnérables, les gnous deviennent une source alimentaire vitale pour une grande variété de carnivores, chacun ayant des stratégies spécifiques pour tirer parti de cette opportunité.

Source: L'Univers fascinant des Animaux - Fiche N°75
Les gnous, appartenant au genre Connochaetes, sont des antilopes africaines de la famille des Bovidae et de la sous-famille des Alcelaphinae. Ils se distinguent par leur apparence massive, leurs cornes recourbées et leur mode de vie grégaire. Leur classification scientifique et leur nom commun ont une histoire riche, liée à l’évolution des connaissances zoologiques et à l’exploration de l'Afrique.
Le terme "gnou" vient de la langue khoïkhoï, parlée par les Khoïkhoï (anciennement appelés Hottentots), un peuple d'Afrique australe. Dans cette langue, le mot serait "t'gnu" ou "gnoe", imitant le cri caractéristique de l’animal. Ce nom a été adopté par les colons et explorateurs européens, notamment les Hollandais et les Français, et s’est répandu dans plusieurs langues sous la forme "gnu" ou "gnou".
Lorsque les premiers explorateurs européens ont découvert les gnous en Afrique australe, ils les ont initialement confondus avec des bovins sauvages en raison de leur apparence robuste et de leurs cornes courbées. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que les scientifiques ont commencé à les étudier en détail et à les classer parmi les antilopes. Le premier à décrire formellement le gnou noir fut Eberhard August Wilhelm von Zimmermann en 1780, sous le nom Antilope gnou. Plus tard, Hinrich Lichtenstein (1812) a placé les gnous dans un genre distinct, Connochaetes, séparé des bubales et des antilopes plus élancées. La distinction entre les deux espèces de ce genre a été affinée au XIXe siècle, notamment grâce aux travaux des naturalistes britanniques et allemands explorant l’Afrique australe.
Les gnous sont représentés par deux espèces distinctes, toutes deux classées dans le genre Connochaetes :
* Gnou bleu (Connochaetes taurinus)
Cette espèce est la plus répandue, vivant en Afrique de l’Est et australe. Il est célèbre pour ses grandes migrations annuelles et sa population importante dans les écosystèmes du Serengeti et du Masai Mara. Il se décline en plusieurs sous-espèces :
- Connochaetes taurinus albojubatus – Gnou à joues blanches (Kenya)
- Connochaetes taurinus cooksoni – Gnou de Cookson (Zambie)
- Connochaetes taurinus johnstoni – Gnou de Johnston (Malawi/Tanzanie)
- Connochaetes taurinus mearnsi – Gnou de Mearns (Kenya/Tanzanie)
- Connochaetes taurinus taurinus – Gnou bleu du Sud
* Gnou noir (Connochaetes gnou)
Ce gnou est plus rare et vit principalement en Afrique australe. Contrairement au gnou bleu, il n’est pas migrateur et adopte un comportement plus territorial. Il possède une queue blanche distinctive et des cornes fortement recourbées vers l’avant. Aucune sous-espèce n'est actuellement reconnue.

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L'hybridation est un phénomène qui se produit lorsqu'individus de différentes espèces ou sous-espèces s'accouplent et produisent une descendance. Chez les gnous, l’hybridation est un sujet d’intérêt en biologie évolutive et en conservation, car elle peut influencer la diversité génétique et la survie des populations.
Les deux espèces de gnous, le gnou bleu et le gnou noir, sont génétiquement proches, ce qui rend théoriquement possible leur hybridation. Cependant, dans la nature, leur répartition géographique et leurs différences comportementales réduisent considérablement la probabilité d’un tel croisement. Le gnou bleu est largement répandu en Afrique de l’Est et australe, tandis que le gnou noir est principalement confiné à l’Afrique du Sud, au Lesotho et en Namibie. Les différences de mode de vie limitent également les interactions entre les deux espèces. En effet, une des espèces est migratrice alors que l'autre est plus territoriale et sédentaire. Bien que la période de reproduction des deux espèces puisse se chevaucher, les femelles préfèrent généralement s'accoupler avec des mâles de leur propre espèce, réduisant ainsi les risques d'hybridation naturelle.
Bien que rare dans la nature, l’hybridation entre les deux espèces de gnous a été observée dans certaines zones où les deux espèces ont été introduites artificiellement. Une étude de ces animaux hybrides dans la réserve naturelle de Spioenkop Dam en Afrique du Sud a révélé que beaucoup d'entre eux présentaient des anomalies désavantageuses liées à leurs dents, à leurs cornes et aux os wormiens du crâne. Une autre étude a signalé une augmentation de la taille de l'hybride par rapport à l'un ou l'autre de ses parents. Chez certains animaux, la partie tympanique de l'os temporal est fortement déformée, et chez d'autres, le radius et l'ulna sont fusionnés.
Dans la nature, l’hybridation entre les gnous et d’autres espèces de bovidés est pratiquement inexistante en raison des barrières génétiques et comportementales. Cependant, des expériences ont été menées en captivité pour tester la compatibilité entre les gnous et d'autres antilopes de la sous-famille des Alcelaphinae (comme les bubales).
Les tentatives d’hybridation entre les gnous et des espèces plus éloignées, comme les boeufs domestiques (Bos taurus), n’ont pas abouti à une descendance viable en raison de la divergence génétique trop importante.
En conclusion, l’hybridation chez les gnous reste un phénomène rare dans la nature en raison de barrières écologiques et comportementales. Cependant, dans des conditions artificielles, comme les réserves privées où les deux espèces coexistent, l’hybridation peut se produire. Celle-ci soulève des questions importantes en matière de conservation, car elle peut altérer la diversité génétique et les adaptations naturelles des deux espèces. Ainsi, la gestion des populations de gnous dans les parcs et réserves doit prendre en compte ce phénomène pour éviter une hybridation non contrôlée susceptible de modifier les caractéristiques uniques des deux espèces de gnous.

© Muhammad Mahdi Karim - Wikimedia Commons
GFDL 1.2
Nom commun | Gnou |
English name | Wildebeest |
Español nombre | ñu |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Sous-ordre | Ruminantia |
Famille | Bovidae |
Sous-famille | Alcelaphinae |
Genre | Connochaetes |

African Wildlife Foundation (AWF)
Liste rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
Collectif-Québec Amérique. L'Univers fascinant des Animaux - Fiche N°75
Estes, R. D. (1991). The Behavior Guide to African Mammals. University of California Press.
Sinclair, A. R. E., & Arcese, P. (1995). Serengeti II: Dynamics, Management, and Conservation of an Ecosystem. University of Chicago Press.
Kingdon, J. (2015). The Kingdon Field Guide to African Mammals. Bloomsbury Publishing.
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