La réserve nationale du Masai Mara est une réserve nationale située au sud-ouest du Kenya. C’est le prolongement naturel du parc national du Serengeti en Tanzanie. C’est un des parcs où il est possible de voir le Big Five (lion, éléphant, rhinocéros, buffle, léopard). Plus de cinq cents espèces d’oiseaux ont été répertoriées dans ce parc national. La réserve nationale du Masai Mara tire son nom du fleuve Mara qui coule sur ses terres.
Le Masai Mara est le prolongement naturel des plaines du Serengeti et abrite la population d’animaux sauvages la plus variée et la plus importante d’Afrique. Le mot Mara signifie en langue Maasaï "tacheté" ou marbré. Cette appellation vient du fait que la plaine du Masai Mara est couverte de tâches éparses formées d’acacias et de fourrés d’épineux qui donnent à la plaine un aspect non uniforme et tacheté.
Certains pensent que le Masai Mara est appelé ainsi car avec l’apparition de millions de gnous bleus et de zèbres pendant la grande migration, la plaine semble mouchetée et tachetée par ces immenses troupeaux venus se reposer ici. Le Masai Mara et les plaines Loita contiguës font partie de l’écosystème du Serengeti-Masai Mara, d’une surface de 25 000 km². Dans la langue Maasaï, Serengeti signifie "Grandes plaines ou plaines sans fin".
La superficie officielle de la réserve nationale du Masai Mara est d’environ 1 530 km². Elle est délimitée par le parc national du Serengeti de la Tanzanie au sud, l’escarpement ou plateau Siria (aussi appelé escarpement Oloololo) à l’ouest et aux ranchs pastoraux Maasaï au nord, l’est et l’ouest. La rivière Sand, la rivière Talek et le fleuve Mara sont les trois fleuves et rivières de la réserve du Masai Mara.
CLIMAT
Le Masai Mara bénéficie d’un climat ensoleillé la majeure partie de l’année avec deux périodes de pluies en novembre (petite saison des pluies) et de mars à mai (grandes saisons des pluies). Cependant, quelle que soit la saison, les pluies ne durent généralement pas et le soleil brille immanquablement chaque jour.
Durant la saison chaude, qui s’étend de décembre à mars, les températures varient entre 28° et 32°. Pendant la saison d’hiver, de juillet à septembre, celles-ci ne descendent que rarement en dessous de 12°. Les nuits peuvent être néanmoins fraîches toute l’année à cause de l’altitude où se trouve le parc.
HISTOIRE
Sachant que la réserve nationale du Masai Mara est protégée en tant que réserve et non comme un parc national, elle n’est pas gérée par le Kenya Wildlife Service comme le sont les parcs nationaux, mais par les autorités locales. Les divisions administratives sont définies par le tracé du fleuve Mara. Le secteur oriental appartient au district de Narok, tandis que le côté occidental est géré par le district de Transmara. Kilima Camp est en bordure du Triangle Mara , la partie occidentale de la réserve nationale du Masaï Mara. Il y a deux entrées principales pour visiter le Triangle Mara : Oloololo Gate qui est l’entrée nord-ouest du parc et Mara pont qui est l’entrée sud-est. Oloololo Gate est juste à 15 minutes de Kilima Camp. Le triangle Mara est l’endroit le plus préservé et le moins visité par les touristes.
Au milieu du XIXe siècle, après l’éradication de la peste bovine, le nombre de bovins ainsi que la faune ont commencé à se développer. Les 520 km² du triangle Mara ont été officiellement enregistrés comme réserve de chasse en 1948. C’est en 1968, que le conseil du district de Narok a ajouté 1 010 km² à l’est de la rivière Mara ain de former la réserve nationale de Masai Mara. De 1968 à 1994, c’est ce même conseil qui gérait la totalité de la réserve.
En 1994, le district de Narok fut divisé et le district de Transmara fut ainsi créé. Si ce dernier fut formé pour gérer le triangle Mara, seulement un tiers de celui-ci fût sécurisé. Le reste fit l’objet de braconnage et de pâturage illégal. Des milliers d’animaux furent ainsi tués chaque année. En janvier 2001, une ONG fût spécialement créée afin d’assurer la gestion de la totalité du triangle Mara. De nombreux changements positifs eurent lieu et le braconnage commença à diminuer. Le professionnalisme des rangers chargés de protéger la réserve ainsi que la restructuration des routes fut également observés.
LA FLORE
Étant donné les facteurs de sécheresse, le feu et l’écrasement des sols par les grands herbivores, la réserve nationale du Masai Mara est dominée par des espèces de graminées résistantes. Les prairies riches sont également tachetées de forêts riveraines ainsi que d’affleurements rocheux de quartz sombre.
L’herbe la plus courante dans le Masai Mara est l’herbe d’avoine rouge (Themeda triandra). Dans ses premiers stades de croissance, cette espèce est très agréable au goût et nutritive et forme la base alimentaire des herbivores parcourant ces pâturages.
L’arrivée des pluies voit la croissance rapide de plusieurs espèces d’herbes différentes, ce dont bien sûr dépendent les immenses troupeaux issus de la migration des gnous et des zèbres.
LA FAUNE
La réserve nationale du Masai Mara est une des réserves les plus réputées du Kenya ainsi que de toute l’Afrique. Elle a inspiré de nombreux documentaires et de films tels qu'Out of Africa et continue à captiver et à fasciner tous les amoureux de la nature et de la faune africaine.
La réserve est considérée comme l’un des plus beaux sites du Kenya et même comme le fleuron des parcs animaliers d’Afrique. Presque tous les animaux vivant dans le continent africain y sont représentés. Plus de 80 espèces de mammifères et près de 500 espèces d’oiseaux vivent au sein de la réserve. On y trouve notamment les Big Five tels que l’éléphant, le rhinocéros, le buffle, le léopard et bien sûr le roi des animaux, le lion. Le Masai Mara est aussi connu pour sa grande migration.
Les reptiles du Masai Mara sont souvent négligés. Il en existe pourtant une multitude d’espèces. Si le plus visible de tous est sans aucun doute le crocodile du Nil, on peut également observer une grande variété de serpents tels que le python de Seba, le cobra à cou noir ou la vipère heurtante. Avec un peu de chance, on peut même avoir l’occasion de rencontrer la tortue léopard, le caméléon ou encore l’énigmatique margouillat.
On a souvent tendance à oublier l’abondance d’espèces d’oiseaux vivant dans la réserve. Avec ses 500 espèces, le Masai Mara n’a rien à envier aux autres parcs nationaux. Ainsi, les fans d’ornithologie pourront voir errer dans l’herbe l’autruche ainsi que le messager sagittaire, tandis que le circaète à poitrine noire et le pygargue vocifer chassent tranquillement dans les airs. Pendant les grandes migrations des troupeaux d’herbivores, on peut également observer le vautour de Rüppell et le percnoptère se nourrissant des carcasses laissées dans le Masai Mara.
LA GRANDE MIGRATION
Ce qui fait la grande notoriété de la réserve nationale du Masai Mara est sans aucun doute la grande migration. Ce phénomène naturel est l’un des plus spectaculaires que puisse nous offrir la nature dans le monde. Même si la grande migration est une des attractions les plus prisées de la réserve, le Masai Mara est sans aucun doute une des meilleures destinations d’Afrique pour observer la faune et ce quelle que soit la saison.
Ainsi, en juillet d’immenses troupeaux de gnous se forment pour migrer vers le nord venant des vastes plaines du Serengeti à la recherche des pâturages vert du Masai Mara puis retournent dans le sud vers le mois d’octobre ou novembre. Ces immenses troupeaux d’herbivores sont composés d’environ 1 300 000 gnous bleus, 60 000 gazelles de Thompson et près de 200 000 zèbres. Ces troupeaux migrateurs sont suivis tout au long de leur trajet par des prédateurs affamés notamment les lions, les guépards et les hyènes.
Tout au long de leur vie, les gnous et les zèbres franchissent à plusieurs reprises le fleuve Mara au péril de leur vie. Si une grande partie arrive à survivre, nombreux sont ceux qui meurent sous les crocs des crocodiles du Nil, de noyade ou encore piétinés par leurs semblables lors de la remontée sur l’autre rive.
La traversée du fleuve Mara par ces immenses troupeaux de gnous et de zèbres est un des moments les plus fabuleux et les plus forts de la grande migration. Il n’est pas rare de voir des photographes professionnels, des producteurs de films et des amoureux de la faune sauvage guetter leur traversée aux points de passage du fleuve.
MENACES
Selon une étude effectuée en avril 2009, le nombre d’animaux de la réserve nationale du Masai Mara a diminué de manière alarmante en un quart de siècle. La raison est notamment due à la pression démographique humaine s’étant installé à proximité de la réserve. Entre 1989 et 2003, la population de girafes a décliné de 95 %, celle des phacochères et des impalas respectivement de 80 % et 65 % selon l’Institut international de recherche sur le cheptel (International Livestock Research Institute, ILRI).
Ces pertes seraient étroitement liées à l’augmentation d’implantation humaine aux abords du parc. La région sud-ouest du Kenya où se trouve le Masai Mara est notamment peuplée par les Maasaïs. À l’origine, ce peuple était semi-nomade, mais ce sont largement sédentarisés ces dernières décennies perturbant l’harmonie préexistante entre les hommes et la faune à l’intérieur et aux abords de la réserve. L’augmentation des cultures, l’accroissement des villages et du bétail ont réduit les superficies de pâturages disponibles pour la faune sauvage entraînant ainsi son déclin.
Les Massaïs ont pourtant tout intérêt à préserver cet écosystème, dans la mesure où ils perçoivent une part des revenus générés par le tourisme.
PRÉSERVATION
Dans chaque partie du monde, le changement climatique a des impacts dévastateurs à long terme. Ces changements menacent l’avenir de la faune et des écosystèmes. Le Masai Mara ne fait pas exception à cette règle. Les grandes périodes de sécheresse au cours des années passées ont balayé la région. Certaines ONG naissent afin de préserver cet écosystème unique en travaillant avec des partenaires locaux afin d’aider les peuples qui vivent aux alentours du parc à vivre en harmonie avec l’environnement. Ces ONG travaillent avec le peuple Massaï à reboiser les terres qui ont été dégradés, à restaurer l’habitat naturel et à développer des options énergétiques qui réduisent l’utilisation des ressources forestières.
Mosaic Conservation est une ONG créée afin de promouvoir à une bonne utilisation des ressources naturelles ainsi qu’une bonne gestion de la nature. Les principaux acteurs travaillent en partenariat avec les peuples résidants afin de préserver les paysages, les personnes, la faune, la biodiversité ainsi que sur la recherche de solutions techniques aux problèmes du monde réel.
Friends of Conservation a été fondée en 1982 pour aider à la conservation de la faune et à la préservation de l’habitat dans le Masai Mara. En 25 ans, FOC est devenu une organisation solide avec une réputation de leader dans la conservation en Afrique orientale et travaille étroitement avec certains esprits les plus progressistes dans ce domaine. Au début des années 1990, la FOC a élargi ses activités pour couvrir des projets à travers le monde entier et a également inclus ses efforts non seulement sur la protection de la faune, mais aussi pour aider les collectivités locales dont la vie est inextricablement liée à la faune ainsi qu’à leur habitat.