L'oryx algazelle est un mammifère mesurant entre 1,60 et 1,75 m de long, de 1,10 à 1,25 de hauteur d'épaule, pour un poids allant de 180 à 200 kg. La queue mesure environ 60 cm de long. Cet animal est également appelé oryx cimeterre en référence à ses magnifiques cornes. Celles-ci, présentes chez les deux sexes, sont longues, fines, parallèles et incurvées vers l'arrière. Elles mesurent entre 1 et 1,25 m.
Son corps trapu est de couleur blanc pâle avec une poitrine et le bout de queue de couleur fauve, et des marques noirs sur le front ainsi que sur le dessus du museau. Les grands sabots aplatis à leur base permettent à cette antilope de marcher aisément dans leur environnement sablonneux.
HABITAT
Autrefois, l'aire de répartition de l'oryx algazelle s'étendait dans toute l'Afrique du Nord dans les zones arides et sahariennes. Depuis les années 1970-1980, cette espèce est officiellement éteinte dans la nature. Des troupeaux captifs sont maintenus dans des zones protégées et clôturées en Tunisie, au Sénégal et au Maroc dans le cadre de programmes de réintroductions à long terme.
Dans la nature, cet oryx occupait les zones semi-désertiques où la pluviométrie annuelle est inférieure à 350 mm et vivait dans les dunes ainsi que les dépressions boisées entre les dunes et les steppes herbeuses. Toutefois, il ne pénétrait jamais dans le vrai désert, contrairement à l'addax et à l'oryx gazelle.
ALIMENTATION
L'oryx algazelle est herbivore, se nourrissant de graminées, d'herbes, de racines juteuses, de feuilles, et lorsque l'eau est rare, de fruits. Comme la plupart des habitants des milieux arides, il est soumis à des quantités imprévisibles et variables de précipitations. Grâce à sa grande capacité nomade, l'oryx algazelle peut parcourir plusieurs kilomètres à la recherche de nouvelles herbes vertes qui germent rapidement après les averses.
REPRODUCTION
Chez l'oryx algazelle, les naissances ont lieu principalement en mars et octobre. Après une période de gestation de 270 jours, la femelle met au monde un seul petit pesant entre 9 et 14 kg. Dans les heures qui suivent la naissance, les mères et les veaux rejoignent le troupeau. Le sevrage survient vers l'âge de 3 mois et demi et la maturité sexuelle est atteinte entre 1,5 et 2 ans. L'espérance de vie de l'espèce est de 20 ans au maximum.
COMPORTEMENT
L'oryx algazelle vit en hardes mixtes pouvant atteindre 70 têtes. Autrefois, les troupeaux pouvaient regrouper plusieurs milliers d'individus pour les migrations. Historiquement, en période de sécheresse, l'oryx algazelle migrait très loin à la recherche de pâturages verts et d'eau, bien qu'elle puisse survivre sans eau pendant plusieurs semaines, ses reins prévenant la perte d'eau en urine. Elle peut aussi élever la température de son corps pour éviter de transpirer.
En cas de danger, l'oryx peut courir très rapidement, 65 km/h en moyenne et jusqu'à 90 km/h en pointe. Il peut aussi courir à 30 km/h pendant une demi-heure sans problème. Leurs cornes sont également un bon moyen de défense contre les prédateurs.
Cette espèce est sensible à une humidité trop importante et aux grands froids en climats tempérés, ce qui pose des problèmes dans les zoos du nord de l'Europe et d'Amérique. Par exemple, en période hivernale au zoo de Londres certains oryx sont sujets à plusieurs maladies.
MENACES
La chasse excessive et la perte d'habitat due à la concurrence avec le bétail domestique sont les principales raisons de l'extinction de la population sauvage d'oryx algazelle. A l'origine les populations ont commencé à décliner en raison de changements climatiques majeurs qui ont causé la sécheresse au Sahara. Dans la mesure où le désert du Sahara s'est élargi progressivement, deux populations de cet oryx sont devenues de plus en plus isolées. La population du Nord a disparu avant le XXe siècle. Le déclin de la population du Sud s'est accéléré lorsque les Européens ont commencé à s'établir dans la région augmentant ainsi le taux de chasse. On pense que la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile au Tchad dans les années 1980 ont largement contribué à la disparition de l'espèce. Il est étonnant de savoir que cette espèce est au bord de l'extinction actuellement, alors qu'elle avait été domestiquée chez les anciens Égyptiens.
CONSERVATION
L'oryx algazelle est actuellement considéré comme une espèce menacée et est inscrit dans la catégorie En danger (EN) sur la Liste rouge de l'IUCN, en Annexe I de la CITES ainsi qu'en Annexe I de la CMS (Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices).
Le programme de réintroduction de l'oryx algazelle est une initiative conjointe du gouvernement du Tchad et de l'Agence pour l'environnement d'Abu Dhabi (EAD), mise en oeuvre sur le terrain par SaharaConservation (anciennement Sahara Conservation Fund) en partenariat avec le ministère de l'Environnement, de la Pêche et Développement durable, avec le soutien technique du Fossil Rim Wildlife Centre, du National Zoo Smithsonian Conservation Biology Institute, de la Zoological Society of London et d'autres.
En mars 2016, le premier groupe d'oryx élevés en captivité a été transféré d'Abu Dhabi au Tchad et placé dans un grand enclos d'acclimatation (46 ha) construit dans la réserve de faune d'Ouadi Rimé-Ouadi Achim. La première libération a eu lieu en août 2016, lorsque 21 oryx algazelle ont été relâchés dans la nature. La première naissance sauvage a été enregistrée en septembre 2016. Chaque individu relâché était équipé d'un collier satellite GPS. Entre août 2016 et mars 2022, 263 animaux fondateurs et 22 jeunes nés dans l'enceinte d'acclimatation ont été relâchés, répartis en neuf groupes. Depuis le premier lâcher dans la nature, quelque 331 oryx sauvages ont été enregistrés jusqu’à fin 2021.
La population relâchée dans la réserve de faune d'Ouadi-Rimé-Ouadi Achim est protégée par des gardes forestiers du gouvernement et est surveillée par le biais de suivis de colliers satellites, de comptages aériens et de missions d'enquête au sol. Les oryx destinés au lâcher sont régulièrement déparasités et vaccinés entre 2 et 6 mois avant leur transfert vers le Tchad contre diverses maladies infectieuses, à la fois pour leur propre protection et pour prévenir la transmission de la maladie au bétail domestique et à d'autres animaux sauvages au Tchad.
Le nombre d'oryx algazelle dans chaque zone protégée en Tunisie est de 40 à 100 et ces populations sont considérées comme trop petites pour être individuellement durables à long terme. L'approche actuelle de la gestion du SHO en Tunisie suit une stratégie de métapopulation qui est considérée comme l'option la plus pragmatique et une étape intermédiaire avant que les troupeaux entièrement en liberté puissent être rétablis. La stratégie de gestion des métapopulations proposée nécessite des translocations supplémentaires de SHO entre les zones protégées.
La population semi-gérée d'oryx algazelle dans l'enceinte d'Arrouais du parc national de Souss-Massa, au Maroc, a été créée pour fournir un stock pour les réintroductions dans la nature, conformément à la stratégie nationale. Certains oryx ont été transférés vers d'autres centres d'élevage et d'acclimatation du pays en vue de futurs lâchers. Au Sénégal, l'oryx algazelle est détenu dans l'enclos clôturé de Katane (12 km²) à l'intérieur de la réserve de faune du Ferlo Nord, et dans la réserve de faune de Guembeul, dans le but d'être relâché dans la nature à un moment donné dans le futur. Une étude de faisabilité a été menée sur la réintroduction de l'oryx algazelle dans la réserve de biosphère de Gadabédji, au Niger et sa mise en œuvre est actuellement en discussion.
Au 31 décembre 2021, le nombre d'oryx algazelle enregistré au Stud-book international était de 3 465 animaux (1 505 mâles, 1 892 femelles, 68 jeunes) répartis dans 176 institutions à travers le monde.