L'oryx beïsa est un mammifère mesurant entre 1,60 et 1,90 m de long, de 1,10 à 1,20 m de hauteur d'épaule, pour un poids allant de 150 à 200 kg. La queue mesure de 70 à 80 cm. Les cornes, présentes chez les deux sexes, sont longues, étroites, pratiquement parallèles et striées sur la moitié inférieure. Leur taille varie de 75 à 120 cm de long.
Cet oryx est facilement reconnaissable par la couleur de sa robe. Le pelage est de couleur fauve sur le corps, blanc sur le ventre, avec une bande horizontale foncée à la limite des flancs et du ventre. Le haut des membres antérieurs sont cerclés d'une bande foncée qui remonte jusqu'au cou. Des bandes noires sont présentes le long du museau et sur les yeux et le bout du museau est blanc.
L'oryx beïsa est parfaitement adapté à la vie dans son environnement aride. Il est capable de faire varier la température de son corps, emmagasinant la chaleur le jour et la libérant la nuit, afin d'éviter la transpiration. Toujours dans le but d'économiser l'eau, ses urines sont peu abondantes et très concentrées.
HABITAT
Autrefois, l'oryx beïsa était largement répandu dans la brousse semi-aride et les plaines arides d'Afrique du Nord-est, notamment au Nord-est du Soudan, dans toutes les zones arides de l’Érythrée, en Éthiopie, au Nord-est de l'Ouganda, du Kenya jusqu'à Djibouti, en Somalie et au Nord-est de la Tanzanie. Sa distribution a nettement diminuée en nombre et en répartition, notamment en Ouganda et en Somalie, mais l'espèce continue de se produire assez largement dans les régions de l’Éthiopie, au nord et à l'est du Kenya ainsi qu'au nord-est de la Tanzanie, où les densités humaines et animales sont faibles. Il n'existe aucune information récente sur les effectifs réels en Érythrée, où son statut est incertain. De même, l'échec pour localiser des spécimens au cours d'une étude aérienne du Corridor de Bokora et les zones limitrophes de la région de Karamoja faite en 1995 suggère qu'il a soit complètement disparu en Ouganda ou au mieux survive en très petit nombre.
L'oryx beïsa se produit généralement dans les savanes, les steppes et les semi-déserts. L'état des pâturages et de l'état du sol influence ses mouvements saisonniers. L'espèce se rencontre à des altitudes de 1 700 m en Éthiopie. Contrairement à l'oryx gazelle, cet oryx ne rentre jamais dans le vrai désert.
ALIMENTATION
L'oryx beïsa est herbivore, se nourrissant essentiellement d’herbes, de feuilles d’arbustes épineux, de bourgeons, de fruits et de tubercules qu’il extrait avec ses sabots antérieurs. Il boit régulièrement lorsque l'eau est disponible, mais peut parfaitement s'en passer en tirant l'eau nécessaire à sa survie dans les aliments qu'il consomme pour lesquels il creuse assidûment.
REPRODUCTION
Chez l'oryx beïsa la reproduction a lieu toute l'année. Après une période de gestation de 280 jours, la femelle donne naissance à un seul petit pesant entre 9 et 15 kg. Au bout de quelques heures seulement, le nouveau-né est capable de suivre sa mère. Le sevrage intervient au bout de 3 mois et demi. Les juvéniles atteignent la maturité sexuelle vers 2 ans pour les femelles, et vers 5 ans pour les mâles. L'espérance de vie de l'espèce est de 18 ans au maximum.
COMPORTEMENT
L'oryx beïsa est doté d'un certain nombre d'adaptations physiologiques qui lui permettent de conserver l'eau dans son corps. Il est notamment capable de pratiquer la rétention d’eau en adaptant sa température corporelle. Dans ce même but, ses urines sont très concentrées et peu abondantes.
L'oryx beïsa vit en hardes mixtes pouvant atteindre une quarantaine d'individus. Les troupeaux ont une hiérarchie définie, avec une femelle conduisant le troupeau et un mâle dominant fermant la marche. Lorsqu'il est menacé, il fuit habituellement, mais lorsqu'il est acculé, il se défend farouchement et peut parfois infliger des blessures mortelles à son adversaire avec ses cornes.
PRÉDATEURS
Les principaux prédateurs de l'oryx beïsa adultes sont les lions. Les autres carnivores tels que les léopards, les hyènes et les lycaons se méfient des cornes impressionnantes de l'animal et préfèrent s'attaquer aux jeunes ainsi qu'aux individus malades. Comme ses cousins, l’oryx beïsa est à même de s’enfuir à une allure de 65 km/h et en poussant des pointes frisant les 90 km/h.
MENACES ET STATUT
Le braconnage pour la viande et la peau ainsi que l'empiètement des élevages dans son habitat naturel sont les principales menaces pesant sur l'oryx beïsa, d'autant plus que la majorité de la population réside en dehors des parcs nationaux.
L'oryx beïsa est actuellement considéré comme une espèce moyennement menacée. Il est inscrit dans la catégorie Quasi menacé (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN.
La plupart des populations restantes d'oryx beïsa se produisent en dehors des parcs nationaux. Les plus grandes se produisent dans le parc national d'Awash et de l'Omo-Mago-Muruie-Chew Bahir en Éthiopie, le parc national de Sibiloi et les pâturages du nord non protégés au Kenya. Oryx beisa callotis vit dans les zones protégées, en particulier au Tsavo, Kajiado et Kilifi (Kenya) ainsi que Tarangire et Mkomazi (Tanzanie).
Une meilleure protection et une gestion plus efficace des populations restantes amélioreraient grandement les chances de survie à long terme de cette espèce.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces distinctes d'oryx beïsa :