L'oryx gazelle est un ongulé mesurant entre 1,98 et 2,16 m de long, environ 1,2 m au garrot pour un poids allant de 210 à 240 kg. Le dimorphisme sexuel s'exprime surtout au niveau des cornes, celles des mâles étant plus sabrées et plus écartées, alors que celles des femelles qui sont proches et droites. Les cornes mesurent en moyenne 85 cm de long. Celles-ci sont recherchées comme charmes dans de nombreuses cultures et ont même été vendues comme des cornes de licorne dans l'Angleterre médiévale.
Le pelage de cet oryx est gris-fauve avec une bande noire sur le côté séparant les parties supérieures des inférieures blanches. Sur les cuisses, on peut voir de vastes zones noires. Les marques noires sur le visage s'étendent vers le bas à partir de la base des cornes jusqu'au-dessus du museau. Les bandes noires continuent dans le cou et dans le bas du poitrail, formant des bandes autour de ses quatre pattes. Une bande longe également la colonne vertébrale, à partir de l'extrémité de la queue et se terminant en une crinière courte et épaisse de couleur noire.
Malgré sa répartition dans les zones arides ou désertiques, les oryx sont parfaitement adaptés à leur environnement. La couleur pâle de leur robe renvoie la chaleur. Ils peuvent se passer d'eau en ingérant les éléments les plus juteux des végétaux, notamment la nuit où ceux-ci ont jusqu'à 40 % d'eau au lieu de 1 % le jour. Par grande chaleur, ces animaux peuvent élever leur température corporelle jusqu'à 45°, et baisser leur rythme respiratoire de 300 à 30 inspirations minute, ceci afin d'éviter de transpirer.
HABITAT
Autrefois, l'aire de répartition de l'oryx gazelle s'étendait largement dans la brousse et les prairies semi-arides et arides du Kalahari et du Karoo ainsi que les régions adjacentes d'Afrique australe, avec une intrusion marginale dans le Sud-ouest de l'Angola. La contraction étendue de sa distribution et la baisse de ses effectifs qui a accompagné l'expansion des activités humaines en Afrique australe au cours des XXe et XXe siècle ont été partiellement compensée dans les 10-20 dernières années par une réintroduction généralisée des oryx dans des terres privées et des parcs nationaux.
Aujourd'hui, l'oryx gazelle reste largement, quoique inégalement, distribué dans le Sud-ouest de l'Afrique du Sud, bien que les populations en Angola soient maintenant considérées comme disparues du pays, même de l'ancien bastion au parc national Iona. Il a également été introduit dans un petit nombre de zones en dehors de son aire de répartition naturelle, comme des ranchs de gibier privés au Zimbabwe.
Adapté aux friches sans eau, inhabitables pour la plupart des grands mammifères, l'oryx gazelle se produit généralement dans les zones semi-arides et arides des prairies et de brousse, les plaines sablonneuses et caillouteuses, les dunes et les marais alcalins. On peut également le voir à l'orée des bois.
ALIMENTATION
L'oryx gazelle est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose de graminées, de melons tsama, de tubercules et de racines. La dentition est très bien adaptée à la coupe des herbes secondaires courtes du désert, avec des molaires couronnées élevées et une ligne d'incisives larges. Les habitants du désert peuvent manger de l'herbe sèche, mais préfèrent les herbes vertes. L'eau venant à manquer dans son environnement désertique, les fruits lui fournissent toute l'eau nécessaire pour sa survie (environ 3 litres par 100 kg par jour).
REPRODUCTION
L'oryx gazelle est une espèce polygame. Il n'y a pas de saison de reproduction fixe, mais dans la mesure où les jeunes d'un troupeau ont tendance à être d'âges similaires, indiquant une synchronie dans la reproduction chez les femelles.
Après une période de gestation de 8 mois et demi, la femelle met au monde un seul petit pesant entre 9 et 15 kg. Les jeunes restent à l'écart du troupeau et se cachent dans les hautes herbes pendant les 2 premiers mois de leur vie. Pendant cette période, les femelles viennent régulièrement allaiter leur petit. À la naissance, les veaux sont entièrement bruns. Ils développent les marques caractéristiques à environ 3,5 mois. À ce stade, les jeunes sont sevrés. Les mâles se dispersent et femelles rejoignent le troupeau maternelle environ 1 mois après le sevrage. La maturité sexuelle est atteinte entre l'âge de 1,5 an et 2 ans. L'espérance de vie de l'espèce est de 15 ans dans la nature et de 24 ans maximum en captivité
COMPORTEMENT
Les femelles vivent en troupeaux avec leurs petits. Les jeunes mâles ou les mâles non territoriaux suivent les troupeaux de femelles se soumettant aux mâles dominants des différents territoires traversés. Les femelles se déplacent selon les saisons fuyant les zones arides en période de sécheresse. Les mâles territoriaux sont parfois obligés d'abandonner leur domaine pour suivre les femelles lorsque la sécheresse est trop importante, et se comporte alors comme tout mâle non territorial. Seuls les mâles ayant un domaine bien placé sont sédentaires (leur territoire couvre en général 50 km²). Les comportements agressifs sont utilisés par les mâles pour établir une hiérarchie de dominance, et le contact est généralement minime.
PRÉDATEURS
Le principal prédateur de l'oryx gazelle est le lion, seul carnivore assez robuste pour oser s'attaquer à un adulte. Les hyènes, lycaons, léopards et les guépards s'attaquent plutôt aux jeunes et aux individus malades. Pour se défendre, l'oryx gazelle abaisse ses cornes parallèlement au sol puis bondit en avant avec une grande précision. Il détient la réputation d'être la seule antilope capable de tuer un lion. Mais généralement, il préfère prendre la fuite, pouvant courir à des vitesses de pointes de 90 km/h.
MENACES
Actuellement, il n'y a pas de grandes menaces à la survie de l'espèce. Autrefois, les populations d'oryx gazelle ont souffert de l’empiétement humain et de leurs animaux ainsi que de la chasse. Aujourd'hui, cependant, cela ne semble pas menacer outre mesure cette espèce, les populations étant stables ou en augmentation dans certaines régions. Sa capacité à répondre à ses besoins de survie dans une zone relativement petite de savane semi-aride ou aride, même en période de sécheresse grave, lui permet d'occuper des gammes moyennes annuelles beaucoup plus petites que les espèces migratrices telles que le gnou bleu ou le bubale roux. Ce bovidé étant indépendant des points d'eau et non migrateur, il échappe en grande partie aux effets de clôturage qui sévit dans certaines régions de son aire.
CONSERVATION
L'oryx gazelle n'est actuellement pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Environ 45 % de la population d'oryx gazelle se produit dans des terres privées, notamment en Namibie et 35 % dans des parcs nationaux, tels que Etosha et Kalahari Gemsbok. Toutes ces populations sont stables ou en augmentation.
L'oryx est d'une importance économique majeure pour l'industrie de la faune en Afrique australe. La chasse aux trophées contribue fortement à apporter les fonds nécessaires à la conservation de l'espèce.