L'addax est une grande antilope mesurant de 1,30 à 1,70 m de long, de 95 à 115 cm de haut pour un poids allant de 60 à 120 kg. Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles. Les cornes, présentes chez les deux sexes, sont annelées possédant deux torsions et peuvent atteindre de 55 à 80 cm pour les femelles et de 70 à 110 cm pour les mâles.
Le manteau, court et brillant, est de couleur gris-brun en hiver, et devient presque blanc pendant les mois d'été. Les parties inférieures, le croupion, les membres, le menton, les lèvres et l'intérieur des oreilles sont blancs. La tête est légèrement plus foncée, avec une tache de poils bruns qui couvre le front et deux taches blanches sous les yeux. La queue courte se termine par un pinceau de poils. Cette antilope produit une urine très concentrée, sans doute une méthode d'adaptation pour conserver l'eau dans son corps.
HABITAT
Autrefois, l'addax était répandu dans les zones désertiques et semi-désertiques du Sahara occidental, en Mauritanie, en Égypte et au Soudan. Sa répartition actuelle se limite aux régions désertiques au nord du Niger, au Tchad, au nord-ouest du Mali, en Mauritanie orientale au sud de la Libye et au nord-ouest du Soudan.
L'addax se produit dans les zones aux températures extrêmes et arides. À l'exception des zones vraiment montagneuses, cette antilope peut être observée dans tous les principaux types d'habitat du Sahara tels que les plaines caillouteuses, les champs de dunes, les bassins et les dépressions de sable et les oueds.
ALIMENTATION
L'addax est un mammifèreherbivore dont l'alimentation se compose essentiellement d'herbes du désert. Il peut également se rabattre sur les feuilles d’arbustes épineux et les racines qu’il extrait avec ses sabots si l'herbe n'est pas disponible. La particularité de cette antilope est qu'elle peut obtenir toute l'eau dont elle a besoin dans son alimentation dans la mesure où elle ne reste pas nécessairement près des rares points d'eau du désert.
REPRODUCTION
Les troupeaux d'addax sont conduits par un mâle dominant et la reproduction peut se produire tout au long de l'année. Les mâles défendent des territoires et s'accouplent avec plusieurs femelles. Après une période de gestation comprise entre 257 et 264 jours, la femelle met au monde un seul petit. Le jeune est sevré au bout de 3 ou 4 mois et atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 18 mois pour la femelle et 3 ans pour le mâle. En captivité, l'addax peut vivre jusqu'à 25 ans.
COMPORTEMENT
L'addax est un animal principalement nocturne. La journée, il se creuse un "nid" dans le sable à l'ombre pour éviter la chaleur du soleil du désert. De petits troupeaux nomades passent le plus clair de leur temps à errer à la recherche de nourriture. Ces troupeaux sont généralement composés d'une vingtaine d'individus, bien que normalement ceux-ci ne dépassent guère de deux à quatre individus. Autrefois, lorsque la population était plus abondante, ces antilopes migraient de façon saisonnière entre le Sahara et le Sahel en troupeaux de plus de 1 000 individus.
Un troupeau est généralement dirigé par un mâle dominant. Les mâles tentent d'établir leurs propres territoires, en essayant de garder les femelles fertiles dans ces territoires. Un seul mâle s'accouple avec plusieurs femelles dans son territoire. Les femelles établissent une hiérarchie de dominance, les animaux les plus âgés étant au rang le plus élevé. L'addax n'est pas un coureur endurant. Les larges sabots permettent de marcher aisément sur le sable mais l'empêchent de courir vite.
Du fait que l'addax vit dans les zones les plus arides qui soient, il peut survivre pendant des années sans boire une seule goutte d’eau. Ce bovidé supporte des écarts de température extrêmes qui peuvent aller de 0 à 60°C en pleine journée. En fait, il se contente du liquide trouvé dans les plantes dont il se nourrit. En outre, il possède un odorat extrêmement développé lui permettant de sentir la pluie à plus d'une centaine de kilomètres.
PRÉDATEURS
Les principaux prédateurs de l'addax étaient le lion, le léopard et la hyène mais la plupart ont disparu du sud du Sahara. L'addax est néanmoins pourvu de moyens de défense. Comme l'oryx, il vit en groupe, court relativement vite et sait se servir de ses cornes pour se défendre face aux prédateurs. L'homme reste tout de même son pire ennemi, face auquel seul la fuite lui est salutaire.
MENACES
Autrefois présent sur l'ensemble du territoire sahélien, l'addax ne vit plus que sur une bande d'environ 600 km de long, comprise entre le Niger et le Tchad, si l’on excepte sa pseudo-présence au Mali et en Mauritanie. Les principaux facteurs de son déclin viennent de la chasse et l'extension de l'élevage du bétail. Ces animaux lents constituent des cibles faciles, en particulier avec des véhicules motorisés et des armes automatiques. Leur viande et le cuir sont très prisés par les populations locales. La désertification, la sécheresse et l’empiétement de son habitat par les éleveurs de bétail et pour l'agriculture sont autant de menaces dont l'addax fait les frais. Aujourd'hui, on estime que moins de 500 individus survivent dans la nature, la plupart vivant dans une zone comprise entre la région du Termit au Niger et dans la région de l'ouest du Tchad.
STATUT ET CONSERVATION
L'addax est une espèce en grand danger d'extinction. Il est inscrit dans la catégorie En danger critique (CR) sur la Liste rouge de l'IUCN depuis 2007, en Annexe I de la CITES ainsi qu'en Annexe I de la Convention sur les espèces migratrices (CMS).
Une protection efficace est accordée pour les dernières poches de populations, et il est possible que l'espèce puisse à nouveau augmenter. Dans cet esprit, le Sahara Conservation Fund a élaboré une stratégie régionale que lorsqu'elle sera mise en œuvre permettra de protéger les populations sauvages restantes et faciliter la recolonisation des habitats appropriés voisins. Une population protégée existe dans le Yotvata Hai-Bar, une réserve naturelle en Israël, au nord d'Eilat. La réserve a été créée en 1968, en vue de renforcer les populations d'espèces en voie de disparition dans le désert. Au Niger, une vaste zone protégée est en cours de création dans la région du Termit pour protéger la plus grande population restante d'addax sauvages.
Il existe environ 600 spécimens dans des zoos américains, australiens, européens, libyens et japonais chargés de programmes d’élevage et de réintroduction, et un petit millier dans des collections privées des États-Unis et du Moyen-Orient. En Europe, il fait également l'objet d'un élevage conservatoire au zoo de Hanovre (Allemagne), dans le but de le réintroduire dans son milieu naturel.