Giraffa est un genre appartenant à la famille des GiraffidaeLes giraffidés (Giraffidae). Longtemps considéré comme monotypiqueEspèce monotypique, ce statut ne fait plus l'unanimité, car selon des études menées en 2021, ce genre pourrait compter jusqu'à quatre espèces distinctes. Le genre Giraffa fut décrit par le zoologisteLes zoologistes français Mathurin Jacques Brisson, en 1762.
TAXONOMIE
Les girafes forment un genre au sein de la famille des Giraffidae et de l'ordre des artiodactyles. Seul l'okapi fait partie de cette même famille. Aujourd’hui, la famille est limitée au continent africain, mais dans son passé phylogénétique, elle était également répandue dans de grandes parties de l’Eurasie. En raison de la formation de leur crâne en forme de corne, les girafes sont classées dans le groupe des porteurs d'armes frontales (Pecora). Au sein de celui-ci, ils forment le taxon frère d'un groupe composé des Cervidae, des Moschidae et des Bovidae. La séparation de ce groupe a eu lieu lors de la transition de l'Oligocène au Miocène il y a environ 25 millions d'années.
Pendant longtemps, le genre a été considéré comme monotypique et ne contenait qu'un seul représentant, l'espèce Giraffa camelopardalis. De nombreuses sous-espèces lui ont été attribuées et, outre leur aire de répartition, elles sont souvent différenciées en fonction de la forme des cornes ou du motif de la fourrure. Cependant, il n’y a pas eu d’accord sur le nombre exact de sous-espèces. En 1904, Richard Lydekker a divisé dix sous-espèces en deux grands groupes de formes : les formes ayant des cornes antérieures développées et des pattes inférieures non tachetées, et les formes dont l'avant est manquant. La systématique plus moderne différencie généralement entre six et neuf sous-espèces.
Des études de génétique moléculaire menées par un groupe de recherche de dix membres dirigé par David M. Brown en 2007 sur six sous-espèces connues ont confirmé leur distinction génétique. De plus, les résultats ont montré que chacune d'entre elles formait un groupe monophylétique, dont aucune n’était en échange (mesurable) de gènes avec un groupe voisin. Le groupe de recherche a conclu que les sous-espèces respectives pourraient être élevées au rang de leur propre statut d'espèce.
Une étude ADN présentée en 2016 par une équipe de recherche dirigée par Julian Fennessy et Axel Janke basée sur 190 individus provenant d'un total de neuf sous-espèces reconnues, dont pour la première fois celles de la girafe de Nubie, représentait l'analyse génétique la plus complète à ce jour. Cette étude a permis d'identifier quatre groupes monophylétiques qui devraient être reconnus comme des espèces indépendantes. Ces quatre groupes monophylétiques étaient répartis parmi sept populations distinctes. Semblable à la girafe de Rhodésie, la girafe de Rothschild s'est avérée être une population de la girafe de Nubie au cours de cette étude. Une autre étude génétique approfondie réalisée en 2020 par un groupe de travail dirigé par Alice Petzold a cependant reconnu à nouveau la girafe de Rothschild et la girafe de Rhodésie comme indépendantes et a confirmé leur statut respectif en tant que sous-espèce. Cela était justifié par le regroupement indépendant des spécimens examinés et la présence d'haplotypes divergents. De plus, la girafe réticulée, en tant qu'une des espèces indépendantes précédemment reconnues, était désormais considérée comme une sous-espèce, car elle était étroitement liée aux formes de girafes du nord et était évidemment sujette à diverses introgressions dans le passé. Pour l’Afrique de l’Ouest, les scientifiques ont identifié une sous-espèce jusqu’alors méconnue, caractérisée par des haplotypes indépendants et qu’ils ont baptisée girafe du Sénégal (Giraffa camelopardalis senegalensis). Elle est plus étroitement apparentée à la girafe du Nord, mais elle était déjà éteinte au début des années 1970. Selon ce point de vue, le genre Giraffa peut être divisé en trois espèces avec un total de dix sous-espèces.
En revanche, une analyse génétique de 50 individus de l’ensemble de la population présentée au printemps 2021 par Raphaël TF Coimbra et ses collègues privilégie un modèle à quatre espèces, comme l’avaient déjà montré Fenessy et ses collègues chercheurs en 2016. Contrairement à ce groupe de travail et conformément à l'étude de l'équipe de Petzold, la girafe de Rhodésie est clairement une sous-espèce de la girafe Masaï. Contrairement à l’étude de 2020, la girafe de Rothschild est identique à la girafe de Nubie, tandis que pour la girafe du sud, les sous-espèces postulées par Fenessy et ses collègues en 2016 demeurent. La sous-espèceGiraffa camelopardalis senegalensis, supposée par Petzold et son groupe de travail, n'a pas été incluse. Selon ces résultats, les girafes pourraient être divisées en quatre espèces et sept sous-espèces :