Mouflon de Dall (Ovis dalli)
Le mouflon de Dall (Ovis dalli) est un bovidé caractéristique des montagnes d'Amérique du Nord, notamment en Alaska et dans le nord-ouest du Canada. C'est une des deux espèces de mouflons originaire d'Amérique du Nord, la seconde étant le mouflon d'Amérique (Ovis canadensis). Le mouflon de Dall, connu pour son pelage blanc éclatant, est une figure emblématique des régions montagneuses isolées. Le mouflon de Dall est également appelé Mouflon à cornes fines.

Crédit photo: M&MAinAK - Wikimedia Commons

Le mouflon de Dall se distingue par son apparence robuste et son adaptation remarquable aux environnements montagneux. Son corps est spécialement conçu pour affronter les conditions extrêmes des hautes altitudes, avec des caractéristiques physiques favorisant son agilité et sa résistance aux températures froides. Les mâles adultes peuvent atteindre une hauteur au garrot de 90 à 110 cm et une longueur corporelle de 1,3 à 1,8 m. Leur poids varie entre 70 et 110 kg, bien que certains spécimens plus imposants puissent dépasser ces valeurs. Les femelles sont plus petites et plus légères, pesant entre 45 et 65 kg en moyenne.
Le pelage de ce bovidé est généralement d’un blanc pur, bien que le mouflon de Stone (Ovis dalli stonei) arbore parfois un pelage allant du gris-brun ardoise avec une tache blanche sur le croupion, une queue foncée et du blanc à l'intérieur des pattes postérieures, à une robe presque entièrement blanche/gris-blanche avec une face dorsale foncée ou noire sur la queue. En hiver, son pelage devient plus dense et épais, fournissant une isolation thermique efficace contre le froid mordant des montagnes.
Les mâles possèdent de grandes cornes recourbées en spirale, qui peuvent mesurer plus d'un mètre de long et peser jusqu'à 14 kg. Ces cornes sont un atout majeur pour les combats entre mâles lors de la saison des amours. Les femelle, en revanche, ont des cornes plus petites et plus minces, légèrement incurvées vers l’arrière. Les cornes continuent de croître tout au long de la vie de l’animal et présentent des anneaux de croissance permettant d’estimer l’âge d’un individu.
Les pattes du mouflon de Dall sont adaptées à la vie en terrain escarpé. Ses sabots sont constitués d’une partie externe dure et d’une partie interne souple, lui conférant une adhérence exceptionnelle sur les rochers. Son agilité lui permet d’évoluer sur des falaises abruptes avec une grande aisance, échappant ainsi à ses principaux prédateurs.

Crédit photo: Denali National Park - Wikimedia Commons

Le mouflon de Dall est présent aux États-Unis (Alaska), en passant par le Yukon et les territoires du Nord-Ouest, jusqu'au nord de la Colombie-Britannique (Canada).
L'espèce est représentés par deux sous-espèces au Canada. Le mouflon de Dall, Ovis dalli dalli, est présent à l'ouest du fleuve Mackenzie, dans les monts Richardson et Mackenzie, à la frontière entre le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, dans les régions montagneuses du Yukon et, vers le sud, dans la partie nord-ouest des monts St. Elias et Côtiers de la Colombie-Britannique. Le mouflon de Stone, Ovis dalli stonei, est présent uniquement au Canada, la Colombie-Britannique abritant la grande majorité de la population mondiale. Son aire de répartition globale s'étend d'une zone d'intégration avec le mouflon de Dall le long de la frontière sud dans le centre-sud du Yukon (monts Cassiar et Pelly), au sud et au sud-est à travers les monts Cassiar, Kaska, le nord des Rocheuses, ainsi que les monts Skeena et Omineca en Colombie-Britannique.
En Alaska, le mouflon de Dall occupe les zones plus sèches des monts Kenai, Chugach, Wrangell et Talkeeetna, ainsi que des chaînes de l'Alaska et de Brooks. Des populations dispersées sont également présentes dans les basses montagnes entre les fleuves Tanana et Yukon. Une analyse génétique récente a reconfirmé la présence des deux sous-espèces, le mouflon de Dall étant regroupé en cinq sous-populations génétiques distinctes et celui de Stone en trois. Ces travaux ont conduit à des révisions de la cartographie précédente de la répartition des sous-espèces.
Le mouflon de Dall peut occuper une variété d'habitats, mais est essentiellement un animal vivant dans les chaînes de montagnes. Il dépend des zones raides, des falaises abruptes et des affleurements d'accès difficiles, qui lui fournissent des zones de refuge contre les prédateurs. À proximité de ces zones d'accès difficile, il utilise des zones plus ouvertes de prairies et de pâturages, pour y trouver son alimentation. En hiver, il préfère les zones ensoleillées et exposées à des vents forts, lesquels enlèvent la neige et exposent le fourrage qui leur sert de nourriture.

© Manimalworld

Le mouflon de Dall est un herbivore strict dont le régime alimentaire varie en fonction des saisons et des ressources disponibles dans son habitat montagneux. Pendant l’été, il se nourrit principalement d’herbes, de graminées, de carex et de plantes herbacées variées. Ces végétaux sont riches en nutriments et constituent une source essentielle d’énergie pour la croissance et la reproduction. En hiver, lorsque la végétation est recouverte de neige, il adapte son régime en consommant des lichens, des mousses et des arbustes, ainsi que des brindilles et des bourgeons d’arbres comme le saule et le bouleau.
Les mouflons de Dall adoptent un comportement opportuniste pour maximiser leur apport nutritionnel. Ils privilégient les zones ensoleillées où la neige fond plus rapidement, facilitant l’accès aux plantes. Ils exploitent également les pentes escarpées pour éviter la concurrence avec d’autres herbivores tels que les caribous et les wapitis.
Pour survivre aux rigueurs de l’hiver, le mouflon de Dall accumule des réserves de graisse durant l’été et l’automne. Son métabolisme s’adapte aux conditions climatiques difficiles, lui permettant de réduire sa consommation énergétique en période de disette.

Crédit photo: Bernard Spragg - Flickr

La saison de reproduction du mouflon de Dall se déroule principalement entre novembre et décembre. Durant cette période, les mâles s’affrontent dans des combats spectaculaires en entrechoquant leurs cornes. Ces affrontements peuvent durer plusieurs heures et détermineront les béliers dominants qui auront accès aux femelles en oestrus.
Après une gestation d’environ 175 jours, les femelles donnent naissance à un seul agneau, généralement entre mai et juin. Les mises bas ont lieu dans des zones escarpées, difficiles d’accès pour les prédateurs. Les agneaux sont précoces et capables de se tenir debout quelques heures après leur naissance. Leur croissance est rapide, et ils commencent à brouter dès l’âge de deux semaines, tout en continuant à téter leur mère jusqu’à l’automne. La maturité sexuelle est généralement atteinte vers l'âge de 18 mois. La mortalité des jeunes lors du premier hiver peut atteindre 40 à 50 %. Le froid, la faim, les maladies et la prédation sont les principales causes de décès, surtout chez les jeunes.
Le mouflon de Dall a une espérance de vie moyenne de 9 à 12 ans à l’état sauvage. Toutefois, certains individus peuvent atteindre 16 à 18 ans dans des conditions favorables, notamment en l'absence de prédateurs et avec un accès suffisant à la nourriture. En captivité, où ces contraintes sont réduites, le mouflon de Dall peut parfois dépasser 20 ans.

Crédit photo: Mike Boylan - Wikimedia Commons

Les mouflons de Dall présentent un comportement social complexe et des adaptations remarquables à leur environnement montagneux. Ce sont des animaux grégaires, vivant en bandes qui varient en taille selon la saison et la disponibilité des ressources. Les femelles et leurs jeunes forment généralement des groupes distincts des mâles, qui eux, établissent une hiérarchie sociale basée sur la taille de leurs cornes. Cette hiérarchie influence les interactions au sein du groupe, notamment lors des déplacements et de la recherche de nourriture.
Leur comportement est également fortement influencé par la nécessité de se protéger des prédateurs. Les mouflons de Dall utilisent leur vue perçante et leur agilité pour détecter les dangers, et ils ont tendance à se regrouper pour assurer une meilleure défense collective. Les falaises escarpées et les pentes rocheuses constituent des refuges naturels où ils peuvent échapper aux prédateurs. Les mouflons de Dall sont des animaux très actifs, capables de se déplacer avec aisance sur des terrains difficiles grâce à leurs sabots adaptés. Ils ont également développé une grande endurance, ce qui leur permet de parcourir de longues distances à la recherche de nourriture et d'eau. Leur pelage blanc leur offre un camouflage efficace dans la neige et la glace, les aidant à se fondre dans leur environnement montagneux.

© David McMaster - Wikimedia Commons

Le mouflon de Dall évolue dans un environnement montagneux isolé, ce qui lui confère une certaine protection contre les prédateurs. Toutefois, plusieurs espèces carnivores sont capables de s'attaquer à lui, en particulier aux individus jeunes, malades ou âgés. Les prédateurs varient selon la région et la saison, exploitant les faiblesses du mouflon lorsque les conditions deviennent plus difficiles.
* Loup gris : Les loups (Canis lupus) sont les principaux prédateurs du mouflon de Dall et représentent une menace constante, en particulier en hiver lorsque la neige réduit la mobilité des proies et que la végétation se fait rare. Ces canidés chassent en meute et utilisent des tactiques de groupe pour acculer les mouflons dans des zones où ils ne peuvent pas facilement fuir. Ils cherchent à isoler les individus vulnérables, tels que les jeunes ou les vieux, qui ne peuvent pas suivre le rythme du troupeau.
* Ours : L'ours noir américain (Ursus americanus) et l'ours brun (Ursus arctos) sont également des prédateurs opportunistes du mouflon de Dall, bien qu’ils s’attaquent principalement aux jeunes et aux individus affaiblis. Les ours sont particulièrement dangereux au printemps, lorsque les jeunes agneaux viennent de naître et que les femelles sont plus vulnérables. Contrairement aux loups, qui chassent activement en meute, les ours comptent sur leur force et leur discrétion pour surprendre un mouflon, généralement en l'attaquant par surprise à proximité des falaises ou dans des vallées encaissées.
* Lynx du Canada : L'lynx du Canada (Lynx canadensis), bien que moins puissant que les loups ou les ours, représente un danger pour les jeunes mouflons et, plus rarement, pour les adultes affaiblis. Les lynx sont des chasseurs furtifs qui comptent sur leur agilité et leur capacité à bondir pour surprendre leur proie. Comparés aux loups et aux ours, les lynx ont un effet moindre sur la population de mouflons de Dall, car leur régime alimentaire est diversifié et repose principalement sur les lièvres, les rongeurs et d’autres petits mammifères.
* Aigle royal : L'aigle royal (Aquila chrysaetos) figure parmi les rares prédateurs aériens capables de capturer des mouflons de Dall, en particulier les jeunes agneaux. Les aigles utilisent leur puissance et leur vitesse pour fondre sur les jeunes mouflons et les saisir avec leurs serres. Ils peuvent également provoquer la chute d’un agneau en le déséquilibrant près d’une falaise.
* Carcajou : Le carcajou (Gulo gulo), un mustélidé robuste et agressif, représente un prédateur occasionnel du mouflon de Dall, bien qu’il s’attaque surtout aux jeunes et aux individus affaiblis. Le carcajou utilise sa force et sa ténacité pour attaquer ses proies, parfois en les poursuivant jusqu’à l’épuisement. Il peut également se nourrir de carcasses de mouflons morts, contribuant ainsi au cycle écologique. En raison de leur faible densité de population et de leur régime alimentaire varié, les carcajous ont un effet limité sur la dynamique des populations de mouflons.

© Wolfgang Dreier - BioLib

Le mouflon de Dall est principalement affectée par la chasse, tant sportive que de subsistance. La récolte autorisée (c'est-à-dire excluant la récolte indigène) est strictement encadrée, et la chasse ne constitue pas une menace globale pour l'espèce.
Le mouflon de Dall, bien qu'il ne soit pas actuellement considéré comme une espèce menacée à l'échelle mondiale, fait face à plusieurs défis qui peuvent affecter ses populations locales. L'espèce vit dans des environnements montagneux rigoureux, où les conditions climatiques peuvent être extrêmes. Les hivers rigoureux, les avalanches et les chutes peuvent entraîner une mortalité élevée, en particulier chez les jeunes et les individus affaiblis.
Les maladies et les parasites peuvent affecter les populations de mouflons de Dall, en particulier lorsque les populations sont denses ou stressées. Les changements climatiques peuvent également favoriser la propagation de certaines maladies.
L'expansion des activités humaines, telles que l'exploitation minière, la construction de routes et le tourisme, peut perturber les habitats du mouflon de Dall. La chasse, bien qu'elle soit réglementée, peut également avoir un impact sur les populations locales. Les changements climatiques peuvent modifier les habitats du mouflon de Dall, en affectant la disponibilité de la nourriture et en augmentant la fréquence des événements climatiques extrêmes.

© qbeeke - iNaturalist

Le mouflon de Dall n'est actuellement pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN et n'a aucun statut spécifique dans les annexes de la CITES.
La protection du mouflon de Dall varie considérablement entre le Canada et les États-Unis, reflétant des approches de gestion différentes.
Au Canada, environ 12 % de la population totale de mouflons de Dall bénéficie d'une protection significative dans trois parcs nationaux : Kluane, Nahanni et Ivvavik. Ces parcs, couvrant une superficie de 36 976 km², offrent un refuge contre le développement industriel et la chasse sportive. Cependant, les réserves fauniques territoriales n'offrent pas de protection de l'habitat, bien qu'environ 2 700 mouflons de Dall y soient protégés de la chasse non autochtone. En Colombie-Britannique, la gestion inclut la régulation des récoltes annuelles, l'amélioration de l'habitat par brûlage, le contrôle limité des prédateurs et la participation aux évaluations environnementales. Les peuples autochtones du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique ont des droits de chasse de subsistance et culturelle, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des zones protégées. La chasse non autochtone est strictement réglementée, avec des quotas et des restrictions d'accès, et est basée sur la taille des cornes des mâles. Une diminution de la taille des cornes a été observée dans les zones de chasse intensive.
Aux États-Unis, le mouflon de Dall est considéré comme une espèce en sécurité, étant abondant et largement réparti, avec environ 70 % de la population vivant dans des zones de chasse. La plupart des prélèvements sont réglementés par l'État, avec des restrictions similaires à celles du Canada, notamment la chasse limitée aux mâles adultes. La chasse de subsistance autochtone est également autorisée dans certaines zones. Le Département de la pêche et de la chasse de l'Alaska surveille les populations et mène des recherches pour assurer la gestion durable de l'espèce.

Source: NPGallery

Le mouflon de Dall appartient à l'ordre des Artiodactyles, qui comprend les mammifères à sabots pairs. Il fait partie de la famille des Bovidae et classé dans la sous-famille des Caprinae, qui regroupe les chèvres et les moutons. L'espèce a été décrite scientifiquement pour la première fois par Edward William Nelson en 1884. Le nom scientifique Ovis dalli rend hommage à William Healey Dall, un naturaliste américain qui a étudié la faune de l'Alaska au XIXe siècle.
Le mouflon de Dall comprend deux sous-espèces, qui se distinguent principalement par la couleur de leur pelage et leur répartition géographique :
* Ovis dalli dalli : Le mouflon de Dall proprement dit. Il possède un pelage entièrement blanc, ce qui le distingue des autres mouflons. Cette couleur lui permet de mieux se camoufler dans les paysages enneigés des hautes montagnes d'Alaska et du nord-ouest du Canada. On le trouve principalement en Alaska, dans les chaînes de montagnes telles que la chaîne de l'Alaska, la chaîne de Brooks et la chaîne Wrangell-Saint-Élie. Il est également présent dans le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest au Canada.
* Ovis dalli stonei : Le mouflon de Stone est caractérisé par un pelage brun foncé à gris, souvent avec des marques plus claires sur les pattes et le ventre. Cette différence de coloration s'explique par des variations génétiques liées à son environnement. Contrairement au mouflon de Dall proprement dit, le mouflon de Stone est limité au nord de la Colombie-Britannique et au sud du Yukon. Il est moins commun que Ovis dalli dalli et considéré parfois comme une transition entre le mouflon de Dall et d’autres espèces du genre Ovis.
Dans certaines zones du centre du Yukon et du nord de la Colombie-Britannique, il existe des populations de mouflons présentant une coloration intermédiaire entre celle du mouflon de Dall et celle du mouflon de Stone. Ces hybrides ne sont pas reconnus comme une sous-espèce distincte, mais témoignent d'un flux génétique entre les deux sous-espèces principales.

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Nom commun | Mouflon de Dall |
Autre nom | Mouflon à cornes fines |
English name | Dall sheep Thinhorn Sheep |
Español nombre | Muflón de Dall |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Sous-ordre | Ruminantia |
Famille | Bovidae |
Sous-famille | Caprinae |
Genre | Ovis |
Nom binominal | Ovis dalli |
Décrit par | Edward William Nelson |
Date | 1884 |
Satut IUCN | ![]() |
* Mouflon d'AmériqueMouflon d'Amérique (Ovis canadensis)
* Mouflon des neigesMouflon des neiges (Ovis nivicola)
* UrialUrial (Ovis orientalis)
Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
Liens externes
Bibliographie
Geist, V. (1971). Mountain Sheep: A Study in Behavior and Evolution. University of Chicago Press.
Valdez, R., & Krausman, P. R. (1999). Mountain Sheep of North America. University of Arizona Press.
Hoefs, M. (2001). Wild Sheep: Distribution, Behavior, and Conservation. Springer.
Hoefs, M., & Cowan, I. M. (1979). "Ecological and Population Studies of Dall Sheep in the Yukon.” Canadian Journal of Zoology, 57(7), 1254-1262.
Nichols, L., & Bunnell, F. L. (1999). “Natural Selection on Horn Size in Dall Sheep.” Journal of Wildlife Management, 63(2), 397-405.
Roffe, T. J., & Work, T. M. (2005). “Diseases and Parasites of Dall Sheep in Alaska.” Wildlife Conservation Society Reports, 34, 78-91.
Canadian Wildlife Service. (2008). Status and Trends of Mountain Sheep in Northern Canada.
National Park Service (NPS). (2020). Dall Sheep Monitoring in Denali National Park.