Le dik-dik de Salt est un petit mammifèreongulé mesurant de 52 à 67 cm de long, entre 33 et 40 cm de haut, pour un poids allant de 2,5 à 4 kg. La queue mesure de 3 à 4 cm de long. Comme chez les autres espèces de dik-diks, les petites cornes pointues ne sont présentes que chez le mâle et peuvent mesurer jusqu'à 9 cm de long.
Le pelage est doux et varie considérablement en couleur selon les sous-espèces :
- Madoqua saltiana saltiana arbore la plupart du temps un pelage gris, gris rougeâtre sur le dos et les jambes rougeâtre également mais en plus pâle.
- Madoqua saltiana phillipsi est gris rougeâtre sur l'arrière du corps. Les flancs, les épaules et le bas des cuisses sont rouge-orangé. Il n'y a pas de démarcation nette entre les flancs et le dos.
- Madoqua saltiana lawrenci est gris argenté sur l'arrière du corps, les flancs sont roux ainsi que les épaules et le bas des cuisses. On observe aussi une ligne claire entre les différentes couleurs.
- Madoqua saltiana hararensis est brun rougeâtre sur le dos, les flancs et les cuisses. Il n'y a pas de démarcation claire entre les flancs et le dos.
Les cornes du dik-dik de Salt sont robustes à la base. Elles comportent de légères rainures longitudinales, mais sont cachées par la petite touffe de poils placée sur le haut du crâne.
HABITAT
Le dik-dik de Salt est endémique dans le nord-est de l'Afrique avec quelques populations marginales au nord-est du Soudan et peut-être dans la région frontalière du nord-est du Kenya. On le trouve notamment à Djibouti, en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan.
Cette petite antilope vit dans des régions relativement sèches à la végétation dense. Sa gamme altitudinale se situe entre le niveau de la mer et 1 500 m. Il arrive que l’on puisse observer des spécimens jusqu'à 2 000 m d'altitude.
BIOLOGIE
Le dik-dik de Salt est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose principalement de feuilles des broussailles, de buissons, de bourgeons, de plantes, de fleurs, de fruits et d'herbes. Il trouve son alimentation préférée dans les buissons d'acacia.
Ce bovidé peut se reproduire deux fois par année. Après une période de gestation estimée à une durée située entre 160 et 174 jours, la mère donne naissance à un seul petit pesant de 0,5 à 0,8 kg. Le petit reste caché dans la végétation durant les 2 à 3 premières semaines de sa vie. Après une semaine, il est capable de manger de la nourriture solide. Cependant, il continue d’allaiter pendant 3 à 4 mois. À l'âge de 1 mois, les cornes du mâle commencent à croître. Les mâles atteignent la maturité sexuelle entre 8 et 9 mois, et les femelles entre 6 et 8 mois. Les jeunes atteignent leur taille adulte après 8 mois et cessent de croître complètement après 12 mois. Une fois la maturité sexuelle atteinte, ils établissent un territoire avec un compagnon. L'espérance de vie de l'espèce est de l’ordre de 3 à 4 ans.
Le dik-dik de Salt est une espèce nocturne et crépusculaire qui se repose à l'ombre de la végétation dense pendant la journée. La prédation doit être la principale adaptation de suppression des couleurs vives dans la partie occidentale de son aire de répartition. Les couleurs semblent correspondre à un code couleur pour les gestes d'agression et de soumission. Les subordonnés (des deux sexes) exposent leurs dos plus gris, tandis que les animaux dominants arborent avec fierté leur crête rouge ou jaune et se pavanent en haut d’un gué. Les individus sont le plus souvent observés en couple ou en petits groupes familiaux. Un groupe familial travaille ensemble pour maintenir un territoire. Dans ces territoires, ils utilisent des chemins bien définis, ou pistes. Ces sentiers permettent de naviguer à travers l'épaisse végétation.
POPULATION
Est (1999) estime la population totale à 485 600 individus, sur la base d'une densité moyenne de deux par km² sur une zone d'occupation de 242 800 km². Il a suggéré que l'ordre de grandeur pourrait être en centaines de milliers, et que la population était généralement stable. Plusieurs auteurs ont rapporté des densités locales bien plus élevées. Laurent et Laurent (2002) disent que le dik-dik de Salt serait encore répandu à Djibouti, mais que leur nombre a diminué au cours des 20 dernières années. Wilhelmi et al. (2006) ont trouvé cette espèce très répandue dans les zones étudiées de l'Ogaden au sud-est de l'Éthiopie.
MENACES
Le dik-dik de Salt, comme pour bon nombre d'espèces d'ongulés d'Afrique, est menacé par la chasse pour sa viande. Il se peut que cette menace soit bien plus critique dans les zones de conflit civil et militaire. En Somalie, la chasse de toutes les espèces de dik-diks est plus intense qu'ailleurs, notamment pour sa viande, sa peau et les animaux vivants sont exportés vers les pays du Golfe. La dégradation de son habitat à cause du surpâturage du bétail domestique affecte les zones à travers l'Afrique du nord-est, mais n'est pas signalé comme une menace majeure pour cette espèce.
CONSERVATION
Le dik-dik de Salt n'est pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN et n'a actuellement aucun statut spécifique aux annexes de la CITES.
À noter néanmoins qu'il n'existe aucune donnée fiable pour de nombreuses régions où vit le dik-dik de Salt. L'espèce semble relativement commune dans de nombreuses régions où il a été étudié notamment dans la région de l'Ogaden. Le dik-dik de Salt se produit également dans certains parcs nationaux en Éthiopie. Cependant, le statut taxonomique de certaines sous-espèces reste encore incertain.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît cinq sous-espèces distinctes de dik-dik de Salt. À noter que certains auteurs n'en reconnaissent que quatre sur les cinq :