Le parc national de Bukit Barisan Selatan est un parc national situé à la pointe sud de l'île de Sumatra. Il abrite les derniers spécimens de rhinocéros de Sumatra. Comme son nom l'indique, il se situe dans la partie sud de la chaîne de montagnes de Bukit Barisan qui longe la côte occidentale de l'île, du nord-ouest au sud-est.
Le parc national de Bukit Barisan Selatan couvre une superficie de 356 800 hectares, dont 70 % sont constitués de forêt tropicale. En 1935, il fut nommé au rang de sanctuaire de la faune pour devenir un parc national en 1982. Cette région est l'une des priorités de conservation de l'Asian Rhino and Elephant Action Strategy du WWF-India.
Le parc abrite en effet les derniers spécimens de rhinocéros de Sumatra. Ce parc fait partie de l'ensemble "Bukit Barisan Selatan-Kerinci-Riau", une des sept priorités du WWF pour la protection du tigre.
Les principaux types de végétation qui composent la région sont la forêt tropicale humide, avec les principales espèces telles que le meranti tembaga (Shorea leprosula), le keruing (espèce du genre Dipterocarpus), le merawan (espèce du genre Hophea), le rotin (Calamus), le chêne blanc (Quercus), le pterospermum (Pterospermum acerifolium), le cempaka (Campaka Michelia), le kapokier rouge (Malabarica Bombax) et l'Agathis dammara.
Plus de 4 000 espèces de plantes poussent dans la zone du parc, y compris la plus grande fleur du monde, la rafflesia (Rafflesia arnoldii) et la plus haute fleur l'Arum titan (Amorphophallus titanum).
LA FAUNE DU PARC
Le parc national de Bukit Barisan Selatan abrite une faune d'une grande diversité se composant de 118 espèces de mammifères, 425 espèces d'oiseaux, 45 espèces d'amphibiens et de reptiles et 51 espèces de poissons.
Bukit Barisan Selatan est l'un des domaines prioritaires pour la mégafaune de Sumatra, et en particulier, pour le rhinocéros de Sumatra, le tigre de Sumatra et l'éléphant de Sumatra (Elephas maximus). Le parc abrite la deuxième plus grande population de rhinocéros estimée entre 60 et 85 spécimens.
Différents types de primates résident également dans les forêts de la région comme le siamang, le gibbon agile, le macaque crabier, le macaque à queue-de-cochon, l'entelle et le semnopithèque de Sumatra.
MENACES
Le braconnage est en constante augmentation, tant par les chasseurs traditionnels utilisant des pièges et d'autres méthodes plus anciennes que par les chasseurs dits "sportifs" qui utilisent des armes à feu. Ces armes sont largement disponibles dans la région, et sont même parfois fournies par l'armée ou la police. Avec le soutien subtil de ces groupes, les braconniers sont de plus en plus agressifs.
L'empiètement sur l'habitat naturel des espèces animales est également devenu un problème majeur au sein du parc. Au cours des 15 dernières années, environ 30 % de la région a été convertie en terre agricole. En outre, les récentes crises économiques et politiques en Indonésie ont intensifié la pression sur le parc, y compris une importante affluence d'immigrants provenant d'Aceh et du nord de l'île suite au tsunami qui ravagea la région en décembre 2004. L'exploitation forestière illégale est aussi très florissante dans la région.
PROGRAMME DE L'IRF
Ayant pour objectif principal de protéger les populations de rhinocéros de Sumatra, tigres de Sumatra et les éléphants de Sumatra résidant dans le parc, l'International Rhino Foundation (IRF) et ses partenaires financier ont décidé d'engager et de former 8 unités anti-braconnage appelé "Unités de Protection des Rhinocéros (UPR)" et "Unités de Protection des Tigres (TPU)". Depuis 1995, ces unités ont été utilisés dans le parc en vertu du Programme Konservasi Badak Indonésie / Indonésie Rhino Programme de conservation (PKBI / PIRC). Ils travaillent en étroite collaboration avec le personnel du parc.
Ces unités de protection sont la première ligne de défense pour protéger les derniers rhinocéros, tigres et éléphants qui vivent dans le parc. Ce sont des équipes hautement qualifiées qui patrouillent intensivement dans le parc pour démonter les pièges ainsi que pour identifier et arrêter les intrus illégaux, y compris les braconniers. Chacune des unités de protection est dirigé par un garde de la faune qualifié qui a les compétences d'un agent instructeur civil et a le pouvoir d'arraisonner tous les braconniers présumés. Tous les membres des équipes reçoivent une formation rigoureuse et leur compétence est évaluée avant de pouvoir rejoindre le programme.
Bien que chaque unité soit censée protéger une espèce bien définie, chacune d'entre elles contribue à la protection des 3 principaux vertébrés menacés d'extinction ainsi que celle des autres espèces. Les populations de rhinocéros, tigres et éléphants se chevauchent considérablement et il est donc impossible que chaque unité ne protège qu'une seule espèce leur étant assigné. cependant, malgré le travail acharné de ces équipes, le braconnage poursuit sa route et les espèces animales continuent à être massacrées pour le profit que génère ce type d'activité.