Le parc des Everglades est un parc national situé aux États-Unis en Floride. Ce parc a été déclaré réserve de biosphère en 1976, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et classé zone humide d’importance internationale. Le parc des Everglades contient le plus vaste milieu naturel subtropical du pays et englobe près de 25 % de la région marécageuse de la région.
La situation des Everglades au point de contact entre l’Amérique tempérée et subtropicale, ses eaux douces et saumâtres, ses baies peu profondes et ses eaux côtières plus profondes créé un ensemble d’habitats qui abrite une flore et une faune très diversifiées. La région possède l’écosystème de mangrove le plus étendu de l’hémisphère occidental, la plus vaste prairie de souchet continue et le principal lieu de nidification d’oiseaux aquatiques d’Amérique du Nord.
HISTOIRE DES EVERGLADES
L’histoire du parc des Everglades débute en 1923 suite à une proposition de faire de cette région un parc national. En 1928, l’État de Floride crée la commission du parc national des Everglades (Tropical Everglades National Park Commission) afin de pouvoir étudier la création d’une zone protégée. Cette commission fut également chargée de trouver un moyen de collecter des fonds afin d’acheter des terres supplémentaires.
Cette recherche coïncida avec le début de la Grande Dépression aux États-Unis, ce qui rendit l’argent recherché rare. La Chambre des représentants des États-Unis autorisa la création du nouveau parc national le 30 mai 1934, mais uniquement avec une clause garantissant qu’aucun fond ne serait alloué au projet pendant au moins 5 ans. Le parc fut inauguré par le président Harry Truman, le 6 décembre 1947. La même année, plusieurs tempêtes tropicales frappèrent le sud de la Floride, incitant à la construction de 2 300 km de canaux, qui envoyaient l’eau non voulue par les agriculteurs et les résidents vers l’océan.
Les régions initialement délimitées par Ernest Coe furent lentement ajoutées au parc national, ou incorporées dans d’autres zones protégées comme le parc national de Biscayne, la réserve nationale de Big Cypress, le parc d’état de John Pennekamp Coral Reef sur le Key Largo, le refuge sauvage national de Ten Thousand Islands ou encore le "Hole in the Donut". Toutes ces régions furent déclarées zones protégées après l’ouverture du parc national des Everglades en 1947. Ce dernier fut déclaré réserve de biosphère internationale le 26 octobre 1976. Le 10 novembre 1978, la majeure partie du parc fut déclarée zone de naturalité. Ces désignations couvrent 5 247 km² en 2003, soit environ 86 % de la superficie du parc. Il fut enfin classé au patrimoine mondial de l’UNESCO le 24 octobre 1979 et comme Zone Humide d’Importance Internationale le 4 juin 1987.
ANIMAUX ENDÉMIQUES DES EVERGLADES
Malgré les efforts fait pour protéger au maximum le parc des Everglades, le braconnage reste l’une des menaces importante et un fléau pour la faune vivant dans cette réserve. Voici quelques espèces animales que l’on trouve au sein du parc dont la survie ne dépend plus que des efforts que fera l’homme pour les préserver de l’extinction :
*Le crocodile américain :
Le crocodile américain (Crocodylus acutus) possède des différences notables avec l’alligator. La destruction de son habitat et les collisions avec les véhicules sont les principales menaces qui pèsent sur lui. Parmi les 36 espèces protégées par l’État vivant dans le parc, certaines sont très gravement menacées. Les seuls spécimens de crocodile américain présents aux États-Unis vivent au sud de la Floride. Autrefois chassés pour leur peau, ils sont aujourd’hui protégés contre la chasse, mais sont toujours menacés par la destruction de leur habitat, et parfois blessés par des véhicules passant près des cours d’eau. Le nombre de crocodiles au sud de la Floride a récemment augmenté, de même que celui d’alligators, et les crocodiles furent à nouveau déclarés "menacés" aux États-Unis en 2007.
*La panthère de Floride :
La panthère de Floride, une sous-espèce de puma endémique aux Everglades, est l’un des mammifères les plus menacés au monde. Elle vit principalement dans les Everglades et dans le marais du Big Cypress. Elles sont moins de 100 à vivre encore à l’état sauvage. Les plus grandes menaces pour cet animal viennent de la destruction de son habitat, des collisions avec les véhicules, de la consanguinité due à la faible diversité génétique présente, des parasites, des maladies et de l’empoisonnement par le mercure ainsi que le braconnage incessant qui sévit dans ces régions.
*Les tortues de mer :
Cinq espèces de tortues de mer sont gravement menacées, à savoir la tortue verte, la tortue imbriquée, la caouanne, la tortue bâtarde et la tortue luth. Leur nombre est difficile à déterminer précisément, de par le fait que les mâles et les juvéniles ne reviennent jamais sur la terre après leur naissance, alors que les femelles reviennent pondre tous les ans au même endroit. La perte de leur habitat, le braconnage et les pratiques de pêche destructrices sont les principaux dangers pour ces animaux.
*L’avifaune :
Deux espèces d’oiseaux sont grand danger d’extinction. Le bruant maritime du Cape Sable ne vit que dans le parc national des Everglades et dans la réserve de Big Cypress. En 1986 cette espèce comptait 6 656 spécimens au sein du parc, mais des enquêtes sur 10 ans ont montré que la population de cette espèce avait décliné à 2 624 spécimens en 2002. Le milan des marais est la deuxième espèce d’oiseau fortement menacée. Ce dernier se nourrit presque exclusivement d’escargots amphibies (Pomacea bridgesii), et le parc national des Everglades est le seul lieu des États-Unis où ce rapace existe. Quelques preuves de l’augmentation de sa population ont été mises en évidence, mais les pertes de son habitat et de sa source de nourriture maintiennent la population à quelques centaines.
*Le lamantin des Caraïbes :
Le lamantin des Caraïbes est récemment passé d’espèce "menacée" à "en danger". La perte de son habitat et les collisions avec les navires demeurent les principales menaces de ce mammifère.
ESPÈCES INTRODUITES AUX EVERGLADES
L’une des grandes menaces grandissantes est l’introduction d’espèces étrangères dans l’écosystème des Everglades. Pour la flore du parc, l’exemple type est le naouli qui fut introduit au XXe siècle pour aider au drainage de l’eau. Cet arbre, du genre Melaleuca, est devenu l’une des causes de la destruction de la plupart des espèces végétales en laissant des zones marécageuses desséchées. Le faux poivrier brésilien a également envahi la région, se mettant en concurrence avec les plantes dont se nourrissent habituellement les animaux, et étant de plus difficile à éliminer. Certaines espèces animales ont également fait leur apparition dans ce parc et cause par moment du tort à l’écosystème ainsi qu’à sa faune. L’introduction de ces espèces se font involontairement par le biais du hasard ou encore volontairement par des éleveurs amateurs ou commerciaux d’animaux tropicaux qui relâchent des spécimens dans la nature sans penser plus loin aux dégâts que peuvent causer de tels agissements sur la nature et son équilibre.
*Le python birman :
Le python birman, introduit en Amérique du Nord, est une des plus incroyables espèces animales. Ces serpents sont en effet capables d’atteindre une taille de plus de 6 m, et des visiteurs ont déjà vu de tels spécimens en lutte avec des alligators. Selon Kenneth Krysto, du Museum d’Histoire Naturelle de Floride, ce serait maintenant le plus gros prédateur des Everglades. Un premier python fut trouvé en 1979, puis aucun autre avant 1995. Cependant, entre 2001 et 2005, plus de 230 serpents ont été repérés dans l’enceinte du parc, et avaient déjà commencé à se reproduire. Une fois découverts, ces pythons sont immédiatement capturés et emmenés en dehors du parc. Les biologistes du parc affirment que c’est le commerce d’animaux tropicaux et les propriétaires des dits animaux qui sont responsables de l’introduction du python birman dans les Everglades.
*Le sanglier :
Le sanglier n’est pas non plus une espèce originaire des Everglades. Ces animaux, quoique inoffensifs, provoquent bon nombre de dégâts sur la flore du parc et se reproduisent de manière inquiétante. Cette évolution de l’espèce dans l’écosystème du parc inquiète fortement les scientifiques pour l’avenir du parc.
*Le coyote :
Des coyotes ont également été repérés dans le parc, ainsi que dans la réserve nationale de Big Cypress. Les dirigeants du parc ont attribué cette arrivée de coyotes à la présence de quelques sangliers dans les deux zones protégées.
LES HAMMOCKS
Les hammocks sont souvent les seules zones de terre ferme dans le parc. Ils s’élèvent à quelques centimètres au-dessus du niveau de la rivière, sont recouverts d’herbes et sont dominés par de grands chênes (de type Quercus virginiana). Ces arbres forment souvent une canopée sous laquelle les animaux prospèrent au milieu des buissons de café sauvage, d’arbre empoisonné et de chou palmiste. Le parc compte plusieurs milliers de ces îlots qui, vu du ciel, ont la forme d’une larme. Les arbres, même les tamariniers et les gumbo-limbos sauvages, ne dépassent que très rarement les 15 mètres à cause du vent, des vagues de froid et de la foudre. Les palmiers (sabal palms) abondent dans les grandes plaines marécageuses. Ils représentaient de véritables abris pour les provisions des populations amérindiennes lors des intempéries.
La végétation aux pieds des hammocks est presque impénétrable, mais les animaux peuvent toutefois y trouver un habitat idéal à l’intérieur de ces îlots et sous la canopée. Les reptiles (notamment les serpents et les anoles) et les amphibiens (comme la rainette verte d’Amérique) trouvent refuge dans le bois des feuillus des hammocks. Des oiseaux comme la chouette rayée, le pic, le cardinal ou le pygargue à tête blanche nidifient dans les arbres de la région. Quant aux mammifères, ils vivent dans les feuillus du hammock. C’est le cas notamment de l’opossum, du raton laveur, du lynx roux, du vison des Everglades, du lapin des marais, du cerf de Virginie et de la panthère de Floride, menacée d’extinction.
CRITÈRES SPÉCIFIQUES DES EVERGLADES
Les Everglades occupent un vaste lit marin, presque plat, qui a été englouti à la fin de la dernière période glaciaire. Leur substratum calcaire est l’une des zones les plus actives de sédimentation carbonatée contemporaine.
Le parc des Everglades comprend de vastes zones humides subtropicales et des écosystèmes côtiers/marins constitués de marais d’eau douce, de feuillus tropicaux, de pins en terrain rocailleux, de vastes mangroves, de marais salants. Les processus biologiques complexes vont des associations d’algues élémentaires en passant progressivement par des espèces supérieures pour arriver finalement aux prédateurs primaires comme l’alligator, le crocodile et la panthère de Floride, la chaîne alimentaire est parfaitement évidente et ininterrompue. Le mélange d’espèces sauvages subtropicales et tempérées ne se retrouve nulle part ailleurs aux États-Unis.
Le parc national des Everglades offre un remarquable exemple de processus biologiques viables. L’exceptionnelle variété de son habitat aquatique en a fait un sanctuaire pour nombre d’oiseaux et de reptiles. Il sert également de refuge à une vingtaine d’espèces rares, en péril et menacées, comme la panthère de Floride, le milan à long bec, l’alligator, le crocodile et le lamantin. Il constitue un habitat vital pour la reproduction et la nourriture de plus de quatre cent espèces d’oiseaux, abrite les lieux de nidification les plus importants pour les oiseaux d’eau en Amérique du Nord et forme un important couloir de migration.