Le lion du Cap était la deuxième plus grande sous-espèce de lion. Un mâle adulte pouvait mesurer jusqu'à 3 m de long, queue comprise pour un poids maximal de 250 kg. Les femelles étaient plus petites, mais restaient corpulentes avec un poids d'environ 150 kg.
Ce lion se distinguait des autres sous-espèces non seulement par sa grande taille, mais également par son épaisse crinière noire qui s'étendait derrière les épaules et couvrant le ventre avec une frange fauve autour du visage. Elle était un peu semblable à celle du lion de l'Atlas. Les pointes des oreilles étaient également de couleur noire. Proportionnellement, les jambes étaient plus courtes que celles des autres lions.
HABITAT
L'ancienne aire de répartition exacte du lion du Cap n'est pas réellement connue. Il a été suggéré que ce lion vivait partout dans la province du Cap (de nos jours les provinces de Western Cape, Northern Cape et Eastern Cape) et jusqu'au Natal. Cependant, ces suggestions ont été remises en question et des preuves suggèrent provisoirement que le lion du Cap vivait surtout à l'intérieur de la partie ouest de la province du Cap, dans la région du Cape Town, où d’ailleurs les derniers spécimens sauvages ont été aperçus. La zone côtière Est de la province du Cap aurait été habitée par le lion du Transvaal (Panthera leo krugeri).
ÉCOLOGIE
La nourriture du lion du Cap était composé de grands gibiers, principalement des antilopes. Les zèbres, les girafes et les buffles étaient également chassés par ce grand prédateur africain. Il lui arrivait aussi de s'en prendre au bétail des colons européens.
En raison du climat froid et sec, le lion du Cap avait moins de choix sur les proies que dans d'autres régions d'Afrique, de sorte qu'il était moins abondant et vivait en plus petits groupes, voire même en solitaire comme prédateurs opportunistes.
Les lions mangeurs d'hommes du Cap étaient généralement de vieux lions ayant des problèmes de dentition, selon Ahuin Haagner dans son ouvrage "Mammifères d'Afrique du Sud". N'étant plus capables de chasser les ongulés ou encore que les proies se raréfiaient à cause d'une chasse excessive, le lion se rabattait alors sur des proies plus faciles tels que l'homme ou le bétail.
EXTINCTION
Autrefois, le lion du Cap était présent dans tout le sud de l'Afrique. Le premier établissement européen permanent dans la région du Cap a été établi par les Hollandais, le 6 Avril 1652. Le lion du Cap fut mentionné au XVIIe siècle lorsque les néerlandais établirent leur colonie au Cap. Cette sous-espèce est reconnaissable dans les dessins du célèbre peintre néerlandais Rembrandt. Au cours de cette période, de nombreux colons européens sont arrivés.
Son extinction est due entre autre à cause de la chasse. Les chasseurs de trophées appréciaient son impressionnante crinière noire. Le lion du Cap a disparu si rapidement après le contact avec les européens qu'il est peu probable que la destruction des habitats ait été un facteur important. La chasse excessive des proies a contraint le lion à se rabattre sur le bétail, aggravant ainsi sa relation avec les hommes. Une dernière cause pourrait être le prélèvement de spécimens sauvages pour les zoos.
Chassé à outrance par les Boers, les colons anglais, les chasseurs et les sportifs, le lion du Cap a rapidement disparu de ces contrées sauvage. Le dernier spécimen aperçu à l'état sauvage a été tué en 1858. Le dernier lion considéré comme un lion du Cap est mort en captivité en 1865.
Tout comme pour le lion de l'Atlas, plusieurs personnes et institutions ont longtemps affirmé avoir vu des lions du Cap. Deux spécimens pourraient subsister dans un zoo privé de Bulawayo au Zimbabwe. Une possible population de quelques exemplaires a été trouvée en 2000 en captivité en Russie dans le zoo de Novossibirsk et porté à l'Afrique du Sud pour la reproduction. Néanmoins, il est impossible de vérifier s'il s'agit de lions du Cap de pure souche, car malheureusement en captivité, beaucoup de lions sont des hybrides de plusieurs sous-espèces, croisés au fil du temps et des échanges, posant un grave problème de pollution génétique.
Récemment, un programme a été mené en Afrique du Sud pour rechercher les descendants possibles de lions du Cap qui avaient été apportés en Europe et maintenus en captivité avant leur extinction à l'état sauvage. Le problème est que de plus en plus de scientifiques ne le reconnaisent plus comme sous-espèce distincte et il y a donc peu d'intérêt de sauvegarder ou de faire l'élevage de cette désormais population méridionale de lion.
TAXONOMIE
Lorsqu'il fut découvert, les auteurs ont considéré le lion du Cap comme distinct en raison de son énorme crinière sombre s'étendant derrière les épaules et couvrant le ventre ainsi que ses oreilles aux extrémités noires. Mais de nos jours, il est connu que divers facteurs extrinsèques, y compris la température ambiante, influencent la couleur et la taille de la crinière d'un lion.
Récemment, les résultats du génome mitochondrial, publiés en 2006, ont démontré que le lion du Cap n'est pas différent des autres lions, en raison du manque de caractéristique génétique réelle. Il pourrait exister seulement dans l'image que se font les hommes de certains lions présentant ces caractéristiques. Peu reconnu, le lion du Cap est actuellement et souvent considéré comme une population méridionale du lion du Transvaal (Panthera leo krugeri).
Bien que les différents organismes rérérents ne soient toujours pas d'accord sur le nombre effectif de sous-espèces de lions africains, le lion du Cap reste fréquemment considéré comme sous-espèce valide.