Le corps du chat sauvage d'Afrique australe est marqué de rayures verticales, mais celles-ci peuvent varier de faibles à très distinctes. La queue est annelée de noir et possède une pointe noire. Le menton et la gorge sont blancs et la poitrine est généralement plus pâle que le reste du corps. Les pieds sont noir de jais en dessous. Il existe deux phases de couleur : gris fer, avec des mouchetures noires et blanchâtres, et gris fauve, avec moins de mouchetures noires et plus chamoisées.
En apparence, il ressemble beaucoup à un chat domestique, bien que les pattes soient proportionnellement plus longues. La caractéristique la plus distinctive est la riche couleur brun rougeâtre à l’arrière des oreilles, sur le ventre et sur les pattes arrière. La longueur de son corps est de 46 à 66,5 cm avec une longue queue de 25 à 36 cm. Son poids varie entre 2,4 et 5,5 kg.
HABITAT
Le chat sauvage d'Afrique australe est largement répandu en Afrique australe et est assez commun dans la plupart des zones protégées. Il est distribué au Botswana (Kalahari), en Namibie (Namib, Kalahari, Skeleton Coast et Koakoland), au Lesotho, au Mozambique, en Afrique du Sud (toutes les provinces notamment autour du Kalahari) et éventuellement au Zimbabwe. Il n’est pas courant en Zambie et sa présence au Swaziland devrait être évaluée. Il tolère un large éventail d'habitats qui fournissent un minimum de couverture.
ÉCOLOGIE
Le chat sauvage d’Afrique australe est en grande partie nocturne et trouve un abri pour se reposer pendant la journée. Ses habitudes sont solitaires, sauf pour l'accouplement et l'éducation des petits. C'est un animal très territorial.
Ce chat sauvage est un prédateur adaptable, préférant chasser les petits rongeurs, mais capable de modifier son régime alimentaire en fonction de l'abondance et de la disponibilité des proies saisonnières. Occasionnellement, il a également été observé en train de capturer d'autres petits mammifères, des oiseaux, des reptiles, des amphibiens, des insectes et autres invertébrés. Les plus grandes proies enregistrées comprennent les lièvres, le lièvre sauteur sud-africain (Pedetes capensis) et les oiseaux jusqu'à la taille de la pintade.
Les adultes s'accouplent en août et septembre, de sorte que les petits naissent en novembre-décembre, c'est-à-dire pendant la saison des pluies, lorsque la nourriture est plus abondante.
PRÉDATEURS
Le chat sauvage d'Afrique australe rivalise avec le serval pour les proies, tandis que le caracal et le chacal à chabraque dévorent souvent les chatons. L'aigle martial et le python de Seba chassent parfois les adultes. Néanmoins, le principal prédateur de cet animal est le léopard. Au Botswana, il semblerait que les chats représentent environ 15% de l'alimentation du grand félin.
MENACES
La principale menace pour cette sous-espèce est l'hybridation avec les chats domestiques. L'augmentation du nombre de chats domestiques retournant à la vie sauvage dans les zones reculées, augmente le taux d'hybridation entre ces deux espèces génétiquement distinctes.
TAXONOMIE
Des travaux effectués sur l'ADN en 2006 et 2007, effectués sur les chromosomes sexuels et l'ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que les félins ont divergé en huit lignées distinctes. La lignée du chat domestique constitue la dernière lignée à diverger, il y a environ 3,4 millions d'années, au Pliocène, dans les déserts et les forêts denses du bassin méditerranéen.
Les preuves fossiles pour les félins sont assez rares. La base de la lignée du chat sauvage européen (Felis silvestris) est probablement le chat de Martelli (Felis lunensis) dont des fossiles ont été retrouvés dans un gisement de Toscane datant du Villafranchien supérieur. Des formes intermédiaires entre Felis lunensis et Felis silvestris ont été découvertes dans des gisements du Pléistocène, notamment dans le gisement de Petralona en Grèce.
Sur la base d'une étude de l'ADN mitochondrial de 979 spécimens domestiques et sauvages d'Europe, d'Asie et d'Afrique, on pense que le chat sauvage d'Afrique s'est séparé du chat sauvage européen il y a environ 173 000 ans, le chat sauvage d'Arabie (Felis lybica lybica) se séparant du chat sauvage asiatique (Felis lybica ornata) et le chat sauvage d'Afrique australe (Felis lybica cafra) il y a environ 131 000 ans. Il y a environ 10 000 ans, certains chats sauvages africains ont été apprivoisés dans le Croissant Fertile et sont les ancêtres du chat domestique. Les chats sauvages africains ont également été domestiqués dans l'Égypte ancienne. La lignée des chats domestiques égyptiens a commencé à se répandre dans le bassin méditerranéen à partir du VIIIe siècle avant notre ère et est arrivée sur la côte de la mer Baltique au Ve siècle de notre ère.
À Chypre , un chat sauvage africain a été trouvé dans un lieu de sépulture à côté d'un squelette humain dans la colonie B pré-poterie néolithique de Shillourokambos. On estime que les tombes ont été établies par des agriculteurs néolithiques il y a environ 9 500 ans et constituent la première preuve connue d'une association étroite entre un chat et un humain. Leur proximité indique que le chat a pu être apprivoisé ou domestiqué. Les chats sauvages d'Afrique ont été domestiqués pour la première fois il y a environ 10 000 ans au Proche-Orient et sont les ancêtres du chats domestiques (Felis catus). Les deux espèces restent étroitement liés de nos jours. Les hybrides interspécifiques entre le chat domestique et le chat sauvage d'Afrique sont courants et se produisent là où leurs aires de répartition se chevauchent.
Depuis 2017, après la réévaluation des félins par le Cat Specialist Group, le chat sauvage d'Afrique est considéré comme une espèce distincte par l'IUCN. L'espèce compte alors trois sous-espèces distinctes, le chat sauvage d'Arabie (Felis lybica lybica), le chat sauvage d'Afrique australe (Felis lybica cafra) et le chat orné (Felis lybica ornata).