Mis à part quelques différences, les eupléridés ont quelques traits en commun. Ils ont un corps élancé avec une tête relativement petite et un museau pointu. Seul le fossa a une apparence de chat avec un museau plus émoussé. La taille tête-corps varie de 25 à 80 cm. Le pelage est doux, de couleur grise ou brune et généralement tachetée ou rayée sauf pour l'euplère de Goudot et le fossa. La posture du pied est plantigrade ou digitigrade.
HABITAT
Toutes les espèces appartenant à la famille des Eupleridae vivent dans l'île de Madagascar d'où elle sont endémiques. Les eupléridés vivent dans une variété d'habitat tel que les forêts humides, les marais, les tourbières, les marécages, les déserts et les savanes.
Les eupléridés ont des saisons de reproduction précises qui varient selon les espèces. La période de gestation dure environ trois mois après laquelle la femelle donne naissance à un ou deux petits, bien que le fossa peut en avoir jusqu'à quatre. Le sevrage a lieu entre deux mois et quatre ans et demi.
Comme tous les mammifèreseuthériens, les embryons des eupléridés se forment à travers un placenta jusqu'à ce que les jeunes naissent. La femelle nourrit sa progéniture avec du lait jusqu'au sevrage. Les femelles de certains genres, tels que Cryptoprocta, donne naissance dans des tanières. Les individus du genre Mungotictis vivent en groupes familiaux de plusieurs adultes, adolescents, et les jeunes. Ainsi, les descendants ont un lien avec leurs parents au-delà du sevrage.
COMPORTEMENT
Les eupléridés présentent une grande variété de modes de vie. Ils sont diurnes ou nocturnes, arboricoles ou terrestres. Pour se reposer, ils s'abritent dans des endroits protégés tels que des arbres creux, des crevasses, des terriers ou des grottes. La mangouste à dix raies a des orteils partiellement palmés et est une bonne nageuse. Les habitudes sociales vont de strictement solitaires à la vie en groupe. Certaines espèces, telles que la civette malgache et le fossa, défendent vigoureusement leur territoire contre tout intrus qui y pénètre.
TAXONOMIE
Historiquement, les relations entre les carnivores malgaches ont été controversées, mais la preuve moléculaire suggère qu'ils forment un clade simple, maintenant reconnu comme la famille Eupleridae. La famille des Hyaenidae est un taxon sœur des eupléridés et des herpestidés, et lorsqu'ils sont regroupés avec les viverridés et les félins, ainsi que des groupes plus petits, ils constituent le sous-ordre des Feliformia. Toutes les espèces de la sous-famille des Euplerinae étaient auparavant classées dans la famille des viverridés, tandis que toutes les espèces de la sous-famille des Galidiinae appartenaient à la famille des herpestidés.
Des études moléculaires récentes indiquent que les 9 espèces carnivores vivant à Madagascar ont évolué d'un ancêtre unique provenant d'Afrique continentale, il y a 18-24 000 000 ans. Le fossa et la civette malgache sont considérés comme les plus anciennes espèces survivantes de ce groupe. La divergence d'évolution entre les herpestidés et les eupléridés remonte à l'oligocène. À cette époque, les féliformes partageaient de nombreuses similitudes, notamment entre les félins et les viverridés. Palaeoprionodon, que l'on trouvait en Europe et en Asie à partir de la fin de l'éocène ou l'oligocène, ressemblait au fossa moderne. En dépit de ces similitudes dans les archives fossiles, les carnivores malgaches modernes sont nettement différents, avec les sous-familles des Euplerinae et Galidiinae soutenant des similitudes respectivement avec les civettes et les mangoustes. Les Euplerinae ont des lobes auditifs semblables à ceux des viverridés, tandis que les Galidiinae sont semblables à celles de herpestidés. Sur la base de ce trait, Robert M. Hunt Jr. a proposé en 1996 que l'île de Madagascar a été colonisé à 2 reprises, une fois par les viverridés et une fois par les herpestidés. Cependant, les études génétiques par Yoder et ses collègues, en 2003, ont suggéré qu'un événement de colonisation unique a eu lieu par un ancêtre herpestidé primitif, qui a été rapidement suivie par des évolutions adaptatives.
LES ESPÈCES
Selon l'ITIS, la famille des Eupleridae comprend huit espèces réparties en sept genres. La mangouste de Durrell (Salanoia durrelli) est une neuvième espèce découverte en 2010 citée par certains auteurs mais n'est pas encore reconnue par l'ITIS, l'IUCN ou MSW.