Loutre néotropicale (Lontra longicaudis)
La loutre néotropicale (Lontra longicaudis) est un mammifère
Les mammifères (Mammalia) carnivore
Les carnivores (Carnivora) appartenant à la famille des Mustelidae
Les mustélidés (Mustelidae). Cette loutre
Les loutres, originaire d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud, est une des quatre espèces formant le genre Lontra
Genre Lontra. La loutre néotropicale est également appelée Loutre à longue queue.
© Lindolfo Souto - iNaturalist
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DESCRIPTION
La loutre néotropicale mesure entre 36 et 66 cm de long pour un poids allant de 5 à 15 kg. La queue, très longue, mesure entre 37 et 84 cm de long. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les mâles étant 25% plus grands que les femelles.
La couleur de la fourrure est gris-brun. Son duvet est protégé par une couche de poils plus grossiers. On peut également apercevoir de légères taches claires autour de la gorge.
La loutre néotropicale est dotée d'une longue queue qui représente plus d'un tiers de la longueur totale de son corps d'où son nom de loutre à longue queue. Cet animal est un très bon nageur, avec un corps allongé, la tête aplatie, des pattes courtes et des pieds palmés. Ses narines et ses petites oreilles rondes peuvent être fermées lorsqu'il nage sous l'eau.
© Holly Greening - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)HABITAT
La loutre néotropicale présente la plus large répartition parmi les loutres du Nouveau Monde, même s'il existe plusieurs zones où sa présence est encore incertaine. Elle est présente du nord-ouest du Mexique à l'Uruguay et dans la partie nord de l'Argentine jusqu'à la province de Buenos Aires. L'espèce est largement répartie dans le sud du Mexique, étendant son aire de répartition jusqu'à l'État de Morelos où son aire de répartition est bifurquée jusqu'à atteindre le sud de Tamaulipas du côté du golfe du Mexique, et jusqu'aux parties nord des États de Sonora et de Chihuahua, jusqu'au Pacifique Sud au Chiapas.
En Amérique centrale, la loutre néotropicale est présente depuis le Pacifique jusqu'aux régions des Caraïbes du Costa Rica, du Guatemala et du Belize, et est présente dans presque tous les pays. Cependant, très peu d'informations sont disponibles sur cette partie de l'aire de répartition de l'espèce. En Équateur, elle est présente une large aire de répartition, occupant divers habitats depuis les basses terres côtières jusqu'à l'Amazonie. Il existe des enregistrements extrêmes de présence à 3 885 m d'altitude. Récemment, la loutre néotropicale a été observée dans de nouvelles localités, telles que les zones entourant les Andes équatoriennes et colombiennes. En Bolivie, l'espèce est présente dans les basses terres boliviennes situées à moins de 2 000 m d'altitude (à l'exception des forêts sèches du Chaco). On en trouve occasionnellement à des altitudes plus élevées sur les pentes humides de l'est des Andes, jusqu'à 3 200 m d'altitude.
Au Brésil, l'espèce est présente sur presque tout le territoire, étant absente uniquement d'une partie du nord-est aride du Brésil où les bassins fluviaux sont entièrement situés dans le biome de la Caatinga. Bien qu'elle soit absente de cette zone plus aride, la présence de l'espèce a été récemment enregistrée dans la Caatinga, dans des tronçons intermittents de bassins fluviaux situés entre les biomes de la Caatinga et de la forêt atlantique, prouvant que l'espèce peut être présente dans des conditions semi-arides. La présence de la loutre néotropicale a également été récemment enregistrée dans la zone côtière de la forêt atlantique du nord-est du Brésil, ainsi que dans la partie orientale de l'Amazonie, dans l'État de Maranhão. Bien que l’on prévoie la présence de loutres néotropicales dans toutes ces zones, il existe des lacunes dans les données pour l’Amazonie brésilienne, le Pantanal et le Paraguay.
La loutre néotropicale occupe une grande variété d'habitat, y compris les feuillus, les forêts sempervirentes, les forêts tropicales, les savanes et les marécages côtiers. Il est possible que cette espèce préfère vivre dans des eaux claires et vives, et est probablement plus rarement dans les rivières d'eau vaseuse et stagnante des régions basses. Dans ces habitats, la présence de tanières potentielles et une végétation abondante sont indispensables. Cependant, la loutre néotropicale montre une grande adaptabilité et a également été trouvé zones d'occupation proche de l'activité humaine, comme les fossés d'irrigation, les rizières et les plantations de canne à sucre.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)ALIMENTATION
La loutre néotropicale se nourrit principalement en fin d'après-midi. Toutefois, dans les zones de perturbations humaines, la recherche de nourriture peut se produire à l'aube et au crépuscule, et dans certains cas, elle peut même devenir complètement nocturne. Son régime alimentaire se compose essentiellement de poissons, de mollusques et de crustacés. Cette loutre est assez opportuniste et peut également s'attaquer aux petits mammifères, oiseaux, reptiles et aux insectes. Il a aussi été démontré que la loutre néotropicale peut chasser les tatous et les capybaras.
© Miguel Podas - iNaturalist
CC-BY-SA (Certains droits réservés)REPRODUCTION
Généralement, la loutre néotropicale se reproduit au printemps, bien que dans certaines régions, elle peut se reproduire toute l'année. La période de gestation dure environ 56 jours après laquelle naissent 1 à 5 petits.
Les jeunes naissent aveugles et n'ouvriront les yeux qu'au bout de 44 jours. Ils quittent le nid à environ 52 jours et passent le plus clair de la journée à jouer près de la tanière natale. À environ 74 jours, la femelle commence à enseigner à sa progéniture l'art de la nage. La loutre néotropicale atteint sa maturité sexuelle à environ 2 ans.
© Cardús Cecilia - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)COMPORTEMENT
La loutre néotropicale est généralement un animal solitaire bien qu'elle puisse être observée en couple au cours de la saison de reproduction. Pour communiquer avec ses congénères, la loutre néotropicale utilise le marquage olfactif. Elle dépose les matières fécales dans les zones visibles telles que les racines, les rochers, les bancs de sable, et les planches sous les ponts. La loutre émet également une variété de sifflements, de bourdonnements, et de cris stridents.
Aucune information n'a été trouvée en ce qui concerne le comportement de jeu, combien de temps cette espèce passe dans l'eau, ou comment elle passe sa journée en dehors de la recherche de nourriture. Compte tenu de leur choix d'abris près de l'eau, il se peut que la loutre néotropicale passe une partie de la journée à nager et jouer comme le font les autres espèces de loutres.
© B. Kao - BioLib
All rights reserved (Tous droits réservés)PRÉDATEURS
La loutre néotropicale doit faire face à un certain nombre de prédateurs tels que l'anaconda, le caïman, le jaguar, le chien et les rapaces. L'homme reste néanmoins son plus grand prédateur qui la tue pour sa viande, sa fourrure ou encore accidentellement dans les filets des pêcheurs.
All rights reserved (Tous droits réservés)MENACES
La modification et la fragmentation des habitats naturels par les activités humaines représentent la principale menace pour la loutre néotropicale, entraînant l'isolement et la réduction de la population. L'espèce peut être présente dans des zones où l'activité humaine et la dégradation de l'habitat sont quelque peu perturbées, mais sa présence a été corrélée négativement à la densité de la population humaine. Il existe des populations stables dans les zones plus intactes de l'aire de répartition de l'espèce, mais les populations diminuent dans les zones plus fortement modifiées par l'homme. Malgré l'interdiction du commerce international des peaux, les loutres néotropicales sont toujours chassées illégalement et tuées dans des conflits avec les pêcheurs et les pisciculteurs en raison d'une prétendue déprédation des poissons. Bien que les pêcheurs aient souvent une perception négative de la loutre, beaucoup d'entre eux signalent que les dommages réels causés par la loutre néotropicale sont faibles. En effet, les pêcheurs du nord-est du Mexique ont montré une attitude positive envers le développement d’actions de conservation pour la loutre. Les loutres peuvent également s’emmêler dans les filets de pêche, comme cela a été signalé dans le sud du Brésil.
La bioaccumulation de toxines est connue pour nuire à l'espèce. Du mercure a été observé dans des échantillons de fourrure et de tissus de l'espèce du Pantanal, ainsi qu'à des niveaux élevés dans les prairies de loutres du sud-est du Brésil. Des études montrent que la loutre néotropicale peut avoir des niveaux élevés d'autres métaux lourds tels que le plomb et le cadmium, même dans les zones protégées du Mexique, et d'autres polluants organiques persistants. Les déversements de déchets industriels augmentent les niveaux de métaux lourds dans les cours d'eau et ont été associés à la mortalité des loutres au Mexique. En Équateur, les récentes marées noires, l'augmentation des activités minières, l'utilisation intensive de produits agrochimiques et le traitement inadéquat des eaux résiduaires des villes continuent d'accroître la pollution de nombreux systèmes hydrologiques où vivent les loutres. Parmi les autres menaces, on trouve également les pratiques de pêche destructrices, notamment l'utilisation de dynamite, l'électrocution et les produits chimiques.
Les périodes de sécheresse sévères et longues provoquent un stress écologique supplémentaire pour les loutres néotropicales, ce qui peut être inquiétant s'il s'ajoute à d'autres impacts environnementaux normalement tolérés, comme la pollution, l'élevage de bétail et la déforestation. Cela pourrait être la cause de l'absence récente de loutres néotropicales dans certains bassins fluviaux de l'État de Piauí (nord-est du Brésil), où les loutres n'ont pas été observées au cours des 50 dernières années.
L'utilisation de petits de loutres néotropicales comme animaux de compagnie a été signalée dans plusieurs États du Mexique, en Amazonie brésilienne, dans le nord du Costa Rica, en Colombie et dans la région côtière et amazonienne de l'Équateur. Dans certains endroits, l'utilisation médicinale des loutres a été documentée, par exemple, en Amazonie brésilienne, une infusion de peaux de loutres néotropicales guérirait l'essoufflement et l'asthme.
L’intensité et l’effet de ces menaces sur les populations de loutres sont mal connus, mais on estime que les populations sont en déclin dans toute l’aire de répartition. Compte tenu de l’expansion des activités humaines en Amérique latine, la loutre néotropicale pourrait être soumise à un nouveau déclin de sa population à l’avenir. Ce phénomène est plus marqué dans certaines régions, comme dans le nord-est du Brésil, où les populations sont concentrées dans des rivières de plaine bien drainées, qui sont également des lieux privilégiés pour l’agriculture, l’élevage et d’autres activités humaines.
© B. Kao - BioLib
All rights reserved (Tous droits réservés)CONSERVATION
La loutre néotropicale est inscrite en Annexe I de la CITES et dans la catégorie Quasi menacé (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN. Elle est protégée par la loi en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, au Guatemala, en Équateur, au Salvador, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, au Panama, au Paraguay, au Pérou, au Suriname, en Guyane française, à Trinité-et-Tobago, en Uruguay et au Venezuela.
La stratégie mondiale de conservation de la loutre pour l’espèce (Rheingantz et al. 2018) recommande des actions prioritaires qui incluent :
- Atténuation des impacts des activités humaines telles que les barrages, l’exploitation minière du cuivre et de l’or, l’agriculture, l’élevage de bétail le long des rivières, la déforestation et la surpêche, ainsi que la régulation du rejet de déchets domestiques et toxiques dans les systèmes fluviaux à proximité des populations critiques de loutres.
- Mettre en oeuvre des programmes de surveillance avec des méthodes standardisées dans les zones protégées et combiner les données de tous les pays de l’aire de répartition pour comparer le statut régional.
- Élaboration de plans nationaux de conservation de la loutre pour les pays de l’aire de répartition qui n’en ont pas encore, et mise en oeuvre de ces plans dans les pays de l’aire de répartition qui en ont déjà. Les plans nationaux de conservation déterminent les menaces régionales et élaborent des actions de conservation spécifiques au niveau national et régional.
- Application de la protection juridique existante, extension des zones protégées qui tiennent compte des besoins des loutres et adoption de politiques qui atténuent l’impact des humains sur les habitats fluviaux et côtiers.
- Des études sont menées dans des zones où l’on dispose de peu d’informations, comme au Suriname, en Guyane, au Paraguay et dans la plupart des pays d’Amérique centrale. Il est recommandé de mener des recherches à long terme à l’intérieur et à l’extérieur des zones protégées dans toute l’aire de répartition de l’espèce, afin de comprendre comment les activités humaines affectent la loutre néotropicale. Les connaissances sur la répartition géographique de l’espèce doivent être améliorées, en particulier dans les zones frontalières de sa répartition, comme le Mexique, l’Argentine et le nord-est du Brésil. Cela permettra de mieux comprendre quels facteurs climatiques et écologiques influencent les limites de l’aire de répartition de l’espèce ainsi que le rôle des corridors et des barrières géographiques.
- Il faut sensibiliser le public au rôle écologique des loutres dans les systèmes aquatiques et à leur impact sur la pêche, en particulier dans les zones de conflit. Des programmes d’éducation efficaces contribuent à changer la perception négative des loutres par les pêcheurs dans les habitats côtiers et fluviaux. De tels programmes existent déjà au Mexique, en Colombie, en Guyane française et au Brésil, et doivent être étendus à toute l’aire de répartition de l’espèce. La formation des populations locales au travail sur le terrain et l’implication de la communauté suscitent de l’empathie pour la loutre néotropicale.
- Élaboration de stratégies visant à prévenir la prédation des loutres dans les fermes piscicoles et les dommages aux filets de pêche. Adoption de clôtures dans les fermes piscicoles telles que celles utilisées en Europe pour la loutre d'Europe. Une évaluation de base de l'impact économique des loutres dans les pêcheries et les fermes piscicoles est également nécessaire, ainsi que, aux niveaux autochtone et communautaire, la conception et la mise en oeuvre d'accords communautaires pour une pêche responsable.
- Exigence d'études d'impact environnemental pour tous les projets hydroélectriques et instruments juridiques pour assurer des mesures compensatoires pour les impacts négatifs sur les loutres. Le suivi de l'impact des barrages sur les loutres néotropicales avant et après la mise en oeuvre du barrage est nécessaire pour évaluer les changements dans la dynamique de la population et la structure génétique.
- Mise en place de programmes de conservation à long terme de la loutre néotropicale dans les zones côtières de la forêt atlantique, au Mexique, dans le Cerrado brésilien, en Amérique centrale, en Argentine et dans le bassin amazonien.
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All rights reserved (Tous droits réservés)SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît trois sous-espèces distinctes de loutre néotropicale :
- Lontra longicaudis annectens
- Lontra longicaudis enudris
- Lontra longicaudis longicaudis
© Royle Safaris - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)CLASSIFICATION
| Nom commun | Loutre néotropicale |
| Autre nom | Loutre à longue queue |
| English name | Neotropical otter |
| Español nombre | Lobito de río |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Carnivora |
| Sous-ordre | Caniformia |
| Famille | Mustelidae |
| Genre | Lontra |
| Nom binominal | Lontra longicaudis |
| Décrit par | Ignaz von Olfers |
| Date | 1819 |
Satut IUCN |  |
SOURCES
International Otter Survival Fund
Liste Rouge IUCN des espèces menacées