Avec plus d'un mètre de longueur et pesant autant qu'un humain adulte, le capybara est le plus grand rongeur au monde. Il mesure entre 1,06 et 1,34 m de long, de 50 à 62 cm de haut, pour un poids allant de 35 à 66 kg. Ses pattes de devant ont quatre doigts, celles de derrière en ont trois. Animal trapu, ressemblant à un cochon, il est caractérisé par une grande tête émoussée, un museau lourd, des pattes courtes et robustes et une queue rudimentaire. Le capybara se distingue du cabiaï de Panama (Hydrochoerus isthmius), par sa grande taille, bien qu'il y ait une certaine confusion sur les limites de répartition de ces deux espèces
Le poil est grossier et clairsemée dont la couleur varie entre le brun foncé, roux et brun jaunâtre, parfois avec un peu de noir sur le visage, la surface externe des membres, et sur la croupe.
Le capybara montre un certain nombre d'adaptations pour son mode de vie en partie aquatique. Il est capable de nager, laissant apparaître à la surface de l'eau ses narines, ses yeux et ses oreilles arrondies (un peu comme les hippopotames). Excellent plongeur, il parcourt de longues distances en immersion, en piétinant le fond. Son corps contient une grande quantité de tissu adipeux, ce qui lui donne une flottabilité neutre dans l'eau. Les pieds sont partiellement palmés.
HABITAT
Le capybara se produit sur une grande partie de l'Amérique du Sud à l'exception du Chili. On le trouve notamment depuis l'est des Andes, de la Colombie et du Venezuela jusqu'au nord de l'Argentine.
Ce rongeur réside dans une variété d'habitat de plaine mais toujours à proximité de l'eau. Il occupe entre autres les rivières et les lacs en forêt, les marais, les zones humides, les marais saumâtres et les prairies inondées de façon saisonnière.
ALIMENTATION
Le capybara est un mammifèreherbivore broutant principalement des herbes et des plantes aquatiques. Il se nourrit aussi de jacinthes d'eau, de céréales, de fruits et d'écorces des arbres. Alors qu'il mange de l'herbe pendant la saison des pluies, il doit passer aux roseaux qui sont plus abondants pendant la saison sèche. Les plantes que le capybara mange pendant l'été perdent leur valeur nutritive en hiver et ne sont donc pas consommées à cette époque.
Le capybara est coprophage, ce qui signifie qu'il mange ses propres excréments comme source de bactéries pour la flore intestinale, aidant à digérer la cellulose contenue dans l'herbe et d'en extraire un maximum de protéines et de vitamines nécessaires à sa survie. Il peut également régurgiter la nourriture pour la mastiquer à nouveau, comme les vaches lorsqu'elles ruminent. Comme pour la plupart des autres rongeurs, les dents de devant du capybara grandissent sans cesse pour compenser l'usure constante de celles-ci et ses molaires poussent également en permanence.
REPRODUCTION
Le capybara s'accouple uniquement dans l'eau, et si une femelle ne veut pas s'accoupler avec un mâle, soit elle plonge ou elle sort de l'eau. La femelle donne généralement naissance à une seule portée par an, à la fin de la saison des pluies, après une période de gestation d'environ 150 jours. Habituellement, jusqu'à 8 jeunes naissent. Ils sont déjà bien développés et sont en mesure de suivre leur mère et même manger de l'herbe dès la première semaine de leur vie. Le sevrage a lieu à environ 16 semaines, bien que le lait soit un élément relativement mineur dans l'alimentation des petits par rapport à l'herbe. Tous les jeunes au sein du groupe ont tendance à rester ensemble dans une crèche, et peuvent téter n'importe quelle femelle allaitante. Le capybara atteint sa maturité sexuelle à environ 12 à 18 mois, et peut vivre jusqu'à 10 ans dans la nature, et de 12 ans en captivité.
COMPORTEMENT
Le capybara est un animal grégaire qui vit en groupes familiaux composés de 10 à 30 individus. Chaque groupe comprend généralement un mâle dominant, une ou plusieurs femelles, des jeunes de différents âges, et un ou plusieurs mâles subordonnés. La plupart des individus solitaires sont de sexe masculin. La taille du groupe dépend principalement de l'habitat où il vit, et durant la saison sèche plusieurs groupes peuvent se rassembler autour d'une seule source d'eau, forment ainsi des bancs temporaires allant jusqu'à plus de cent animaux. Cependant, lors du retour de la saison des pluies, ces agrégations se divisent à nouveau en groupes originaux plus petits. Tous les adultes dans un groupe aident à défendre le territoire contre les intrus, et marquent régulièrement les limites de leur territoire.
Très agile sur la terre, le capybara est également à l'aise dans l'eau. C'est un excellent nageur et peut rester sous l'eau pendant près de cinq minutes, capacité qu'il utilise pour échapper aux prédateurs. Il peut, si besoin, dormir dans l'eau ne gardant que son nez hors de l'eau. Au cours de la mi-journée, lorsque la température augmente, il se vautre dans l'eau puis part se nourrir en fin de l'après-midi et en début de soirée. Il passe aussi beaucoup de temps à se vautrer dans la boue. Normalement diurne, le capybara adopte un comportement plus nocturne dans les zones où il est persécuté par les humains.
PRÉDATEURS
Dans les marigots (bras de rivière dans les pays tropicaux), les capybaras adultes côtoient sans crainte les caïmans, car ils sont assez vifs et malins pour leur échapper. Par contre, leurs petits sont beaucoup plus vulnérables face à la prédation. La plupart des prédateurs du capybara vivent essentiellement sur la terre ferme, tels que les pumas, les jaguars, les ocelots, les anacondas et bien sûr l'homme. Pour se défendre, l'animal dispose d'une panoplie comme une glande frontale ovoïde, longue de 7 cm environ, qui sécrète une substance cireuse et musquée servant à marquer d'odeurs le territoire d'un groupe, de deux paires d'incisives larges de 2 cm chacune permettant non seulement de couper des branchettes coriaces, mais aussi d'infliger de graves blessures à ses ennemis et les pattes sont palmées jusqu'à la base des griffes le rendant agile dans l'eau.
MENACES
Le capybara est largement chassé pour sa viande ainsi que pour sa graisse qui est utilisée dans le commerce pharmaceutique. La peau est utilisée pour faire du cuir de haute qualité, pour lequel il existe un grand marché intérieur en Amérique du Sud et la fourrure pour la fabrication de gants. L'animal est parfois tué par les agriculteurs qui le considèrent comme un nuisible, soit parce qu'il s'attaque aux céréales ou aux cultures fruitières, soit parce qu'il est considéré, à tort, comme un concurrent pour le bétail.
Malgré ces menaces, l'espèce a encore une large diffusion et une grande population mondiale. Néanmoins, certaines populations locales ont disparu. De 1976 à 1979, près de 80 000 peaux de capybaras provenant d'Argentine ont été exportées dans divers pays.
CONSERVATION
Le capybara n'est actuellement pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
L'espèce se produit dans un certain nombre de zones protégées dans toute son aire de répartition, et des efforts ont été faits pour lutter contre la chasse dans de nombreuses régions. Malgré cela, le capybara est encore chassé illégalement, et sa viande se trouve couramment dans les marchés ruraux dans toute l'Amazonie. Cependant, son taux de croissance rapide, sa grande taille et son taux de reproduction élevé permettent au capybara de maintenir des populations viables et stables.
L'espèce est actuellement élevée commercialement dans des ranchs agréés dans les Llanos du Venezuela, qui a apparemment abouti à la stabilisation de la population locale. Le capybara est, en fait, plus efficace pour digérer certains végétaux que les bovins et les chevaux, et l'élevage de cette espèce dans son habitat naturel offre une alternative plus viable voire plus rentable que l'élevage de bovins. En outre, il aide à maintenir les zones humides naturelles qui pourraient autrement être drainées pour le bétail. Il a été suggéré que d'autres zones de savane saisonnièrement inondées, tel le Pantanal au Brésil, posséderaient le même potentiel pour des projets similaires permettant une gestion durable de ce remarquable rongeur.