Le loup gris commun est presque identique au loup des plaines d'Amérique du Nord, tant par sa taille que par son comportement. Il mesure quelque 76 cm au garrot et le mâle pèse entre 32 et 59 kg. Les femelles sont environ 20 % plus petites. La fourrure, de couleur très variable, adopte tous les mélanges de blanc, de crème, de rouge, de gris et de noir.
Comme tous les loups gris, le loup gris commun pleurniche, aboie, gronde et hurle.
HABITAT
Ce loup vit dans des habitats très divers, de la steppe eurasienne aux régions récemment colonisées du Brandebourg en Allemagne. Grâce aux chiffres fournis par les pays qui tiennent les comptes de leurs animaux à des fins de recherche, de chasse, de piégeage ou d'extermination, on a pu estimer les effectifs à environ 10 000 spécimens. C'est l'homme qui a fourni au loup une aire de répartition aussi vaste en le repoussant dans les zones les plus reculées de Russie, du Kazakhstan et de Mongolie.
ALIMENTATION
Ce canidé se nourrit essentiellement de cerfs élaphes, de chevreuils et de sangliers. La densité moyenne dans les régions où se trouve le loup est de deux individus pour 260 km².
En revanche, les meutes sont plus nombreuses et les territoires plus vastes dans les régions septentrionales où les loups se nourrissent d'animaux nomades comme les élans et les rennes. Leur territoire peut atteindre alors 2 600 km² dans le grand nord. Parmi les autres proies dont le loup raffole, citons le mouflon, le chamois, le lièvre, l'antilope saïga et aussi les animaux domestiques.
MENACES
La législation, les règlements de chasse, le statut d'animal nuisible, l'attitude générale vis-à-vis des loups et la compensation des dommages varient beaucoup suivant les pays. Cette situation représente une menace certaine pour le loup, qui ne comprend que les frontières marquées par l'urine. Pour survivre, le loup a désespérément besoin de trouver des corridors de passage reliant les divers pays, avec un habitat adéquat.
La fragmentation de son habitat l'oblige à traverser des zones habitées où le loup peut être tenté de pénétrer dans un enclos où il risque de se faire tirer au fusil.
CONSERVATION
Dans certains pays d'Europe, les loups ont bénéficié de la révolution écologiste et de l'évolution des mentalités. Mais rien n'égala les bouleversements enregistrés en Croatie. L'opinion sembla passer d'un désir de persécution à un désir de protection en 1994, qui fut déclaré l'année du loup. Des campagnes d'information sont de plus en plus fréquemment mises en place en Europe. Les populations de loups doivent être gérées pour minimiser les risques de conflit avec l'homme.
En outre, le loup est en train de reconquérir d'anciens bastions d'Europe occidentale, où il était autrefois sauvagement pourchassé.
GLOBE-TROTTERS
Au rythme des migrations, les loups colonisent de nouveaux espaces, alléchés par les proies qu'ils espèrent débusquer. Pour certains spécialistes, les voyages européens des loups, notamment les migrations entre l'Italie et la France, s'expliquent par la présence de chamois et des cervidés, ainsi que par des facultés exceptionnelles de colonisation. Les loups qui vivent en meute franchissent allègrement les frontières et investissent ou réinvestissent de nouveaux territoires.
C'est ce phénomène, exceptionnel dans le cas du loup, qui a permis à celui-ci de revenir en France. En 1992, des loups italiens avaient élu domicile dans le parc national du Mercantour, situé dans les Alpes du Sud. Jusque très récemment, le loup a été pourchassé en Europe. Dans les pays anglo-saxons, l'extermination du loup a été précoce. Il disparaît d'Angleterre en 1486, d'Écosse en 1684 et d'Irlande en 1770.
CONVENTION DE BERNE
La Convention de Berne, signée en 1979, protège le loup, mais prévoit également des dérogations qui soulèvent l'indignation des mouvements de protection des espèces sauvages. Chaque pays dispose de sa propre réglementation.
LE LOUP EN FRANCE
Avec une cinquantaine de loups, la France fait figure de mauvais élève car la réintroduction du loup est naturelle. Contrairement à l'Italie, où il a bénéficié d'un plan de sauvegarde volontariste, la France peine à accepter cette espèce sauvage dans ses montagnes. S'il est vrai que les éleveurs français perdent des brebis, comment expliquer que la cohabitation ne pose pas de problème dans les autres pays ?
L'arrêté ministériel du 17 juin 2005, qui prévoit en effet un quota de six animaux à abattre, est un nouvel échec pour les associations françaises opposées aux éleveurs.
Il semblerait que les mesures de précaution ne soient pas inscrites à l'agenda français, tel que des enclos électriques, les chiens de berger qui sont des mesures adoptées dans les pays voisins et dont le résultat semble plus que probant.
Différentes associations continuent malgré les difficultés à protéger le loup en France dont voici les plus connues :
*ASPAS Nature : L’ASPAS est une association sans but lucratif. C’est une ONG qui a fait le choix de ne percevoir aucune subvention publique pour préserver son autonomie et sa liberté d’action. C’est uniquement grâce au soutien d’adhérents et de donateurs qu’elle agit au profit de la nature.
* Le Klan du loup : Le Klan du Loup est une association nationale reconnue d'intérêt général dont le but est la défense du loup en France, l'aide au retour naturel du loup sur notre territoire, la promotion, sous toutes ses formes, du loup sous tous ses aspects (zoologique, historique, symbolique, etc...) et le développement de contacts avec d'autres associations ou organismes ayant le même but.
*FERUS : l'association FERUS ( « ce qui est sauvage » en latin) est née de la fusion d’ARTUS (association née en 1989 militant pour la sauvegarde de l’ours brun ) et du Groupe Loup France (association née en 1993 avec l’apparition des premiers loups sur le territoire français). FERUS milite pour la cohabitation des prédateurs/pastoralisme qui est possible en France, comme dans de nombreux pays européens. La prise en compte des intérêts particuliers du pastoralisme et des intérêts généraux et collectifs de la préservation de la biodiversité sont le fondement de l’action de FERUS.
LE LOUP EN EUROPE
En Europe (y compris la partie européenne de la Russie), il y aurait encore environ 18 000 loups. Dans le passé, le loup a été chassé, massacré voir quasiment exterminé. Il a tout de même réussi à survivre en Italie, au Portugal et en Espagne. Même dans les pays industrialisés comme la France et l'Allemagne, ce canidé est revenu et ceci grâce à l'ouverture des frontières de l'Europe de l'Est. À partir de la Slovaquie, ces animaux entrent par la forêt bavaroise en Allemagne. On en a même signalé en Pologne. Par l'Italie, ils entrent dans le parc national du Mercantour en France. Le loup peut très bien vivre dans des forêts cultivées. Même en Roumanie, qui à la plus grande population de loups d'Europe occidentale (près de 2 500 spécimens), les biologistes ont pu voir de leurs propres yeux comment le loup à pu s'adapter. Depuis une vingtaine d'années, dans certaines régions, on assiste à une remontée des effectifs voire à une expansion de l'espèce.
Plusieurs fois inscrite dans les lois, la protection du loup en tant qu'espèce en danger est pourtant loin d'être garantie. Le loup du Parc national du Mercantour est protégé, au niveau européen, par deux grands textes : une directive (directement applicable au sein des États membres) et une convention (transcrite en 1989 dans la loi française). La Directive habitats et la Convention de Berne ont toutes deux pour objectif la conservation des habitats naturels ainsi que de la flore et la faune sauvages. Ni l'une ni l'autre n'ont manqué de mentionner le loup parmi les espèces à protéger en priorité. Le débat subsiste néanmoins sur les possibles dérogations à la législation internationale prévue dans ces mêmes textes. Mais rien n'indique une opportunité pour la France.
Le cas de la France est sans doute le plus intéressant parce que, à en croire les associations de protection des animaux, la situation est bien moins conflictuelle dans les autres pays d'Europe. Il faut rappeler que la France n'a accepté d'appliquer la Convention de Berne (1979) qu'en 1989 seulement, sous la forme d'une Directive habitats, faune, flore, qui assure une protection spécifique aux animaux sauvages. Mais, à l'automne 1992, lorsque ce canidé fait son grand retour, les maires des communes limitrophes du Parc national du Mercantour, ont ressorti du fin fond de leurs greniers juridiques un article du code des communes permettant de requérir des habitants avec armes et chiens propres à la chasse de ces animaux afin de les détruire. Texte datant de 1871. Personne n'avait songé à le faire abroger en raison de son inutilité, en l'absence de loups. Il est donc grand temps de parler du loup dans les médias et au Parlement pour éviter que des décisions ne soient prises dans l'ignorance ou dans l'intérêt exclusif de l'homme, pour combler hâtivement un vide juridique.
PROTECTION
L'Espagne, le Portugal et l'Italie ont été parmi les premiers à s'interroger sur l'avenir de ce grand carnivore et à la nécessité de conserver une population significative à l'état naturel. Le loup est intégralement protégé depuis 1976. Les populations se sont aujourd'hui multipliées par cinq et marquent un véritable succès pour les partisans de ce mammifère.
En Espagne, le loup fait l'objet d'un statut plus ambigu. En effet, la protection de l'espèce est partielle, car certaines provinces autorisent sa chasse. Cette situation a cependant permis de reconstituer une population solide de 2 500 individus, soit la plus forte d'Europe.
Le Portugal, l'Espagne et l'Italie espèrent montrer l'exemple dans leur combat pour la réconciliation du loup sauvage et de l'homme.
RECENSEMENT
Voici quelques chiffres sur les populations de loups en Europe. Ces statistiques datent des années 1980/1990 et n'ont pas été mises à jour à l'heure actuelle, mais cela nous donne une idée sur les pays engagés pour la protection de ce superbe animal. En 2023, on compte entre 16 000 et 17 000 loups en Europe.
Recensement des loups en Europe
Espagne
2 500 en 1980 2000 en 2009
Portugal
1 300 en 1980 1000 en 2009
Lettonie
750 en 1980 500 en 2009
Pologne
700 en 1980 900 en 2009
Lituanie
600 en 1980 450 en 2009
Italie
1500 en 1980 600 en 2006
Estonie
500 en 1980 170 en 2008
Slovaquie
400 en 1980 300 en 2007
Grèce
200 en 1980 450 en 2007
Finlande
100 en 1980 250 en 2007
Suède
70 en 1980 217 en 2009
France
360 en 1980 180 en 2010
Hongrie
50 en 1980 50 en 2007
Slovénie
20 en 1980 40 en 2000
République Tchèque
20 en 1980 15 en 2000
Allemagne
15 en 1980 70 à 100 en 2008
Croatie
150 en 2005
L'Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et l'Angleterre sont les plus mauvais élèves d'Europe car ils ne possèdent à leur actif aucun loup sauvage. Il semble d'ailleurs que dans ces pays aucune réintroduction du loup n'a été envisagée.
D'autres pays de la communauté européennes ont aussi des loups chez eux mais les statistiques ne sont que peu fiables dans la mesure où l'espèce n'est pas forcément protégée. L'Albanie compterait environ 250 spécimens, la Bosnie-Herzégovine environ 400, la Fédération yougoslave 500, la Géorgie 1 500 (?), la Roumanie 2 500 individus.
GALERIE PHOTOS
Retrouvez ci-dessous quelques photographies du loup gris commun. Cliquez sur les images pour les agrandir. Les photographies présentées ci-dessous sont soumises à des droits d'auteur. Pour toute utilisation, merci de respecter la licence CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés) et d'effectuer un lien retour vers le site.
Retrouvez ci-dessous une petite fiche en image pour les enfants afin qu'eux aussi puissent connaître le loup et les aider à en avoir moins peur. N'oublions pas que l'homme, depuis la nuit des temps, a toujours eu peur de ce qu'il ne connaît pas.