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Buffle du Cap (Syncerus caffer caffer)


Le buffle du Cap (Syncerus caffer caffer) est la sous-espèce la plus connue de buffle d'Afrique. Ce buffle est endémique de l'Afrique subsaharienne et constitue l'un des grands mammifères emblématiques du continent.


Buffle du Cap (Syncerus caffer caffer)
Buffle du Cap (Syncerus caffer caffer)
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DESCRIPTION

Le buffle du Cap est un animal imposant et massif. Les mâles adultes mesurent entre 1,4 et 1,7 m au garrot et pèsent entre 500 et 900 kg, tandis que les femelles sont légèrement plus petites, avec un poids allant de 300 à 500 kg. La couleur de son pelage varie du brun foncé au noir, devenant plus clair chez les jeunes individus.

Les cornes sont une caractéristique remarquable. Chez les mâles, elles forment un "bouclier" central massif et incurvé, offrant une protection lors des combats. Il possède une tête large avec un museau arrondi, des oreilles pendantes, et un corps musclé soutenu par des pattes courtes mais puissantes.


Syncerus caffer caffer
Syncerus caffer caffer
© Bernard Dupont - Flickr
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HABITAT

Le buffle du Cap est principalement présent en Afrique subsaharienne. On le trouve dans les savanes de l'Afrique de l'Est (Kenya, Tanzanie) jusqu'à l'Afrique australe (Zambie, Botswana, Afrique du Sud). Il privilégie les savanes herbeuses et les prairies boisées, bien qu'on puisse aussi l'observer dans des zones marécageuses.

Le buffle du Cap est très adaptable, mais il préfère les endroits près des points d'eau permanents, essentiels pour boire et se rafraîchir, les plaines ouvertes ou les prairies où poussent de grandes graminées idéales pour son alimentation et les habitats où la végétation dense offre un abri contre les prédateurs.


Buffle du Cap gros plan
Gros plan du buffle du Cap
© Jiro Iguchi - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)

BIOLOGIE

Le buffle du Cap est un herbivore strict. Son alimentation se compose principalement de graminées (80 %), mais il peut aussi consommer des feuilles, des écorces, et des buissons, notamment en saison sèche. Actif tôt le matin et en fin d'après-midi, il broute en grands troupeaux pour maximiser sa sécurité. Il boit de grandes quantités d'eau quotidiennement, pouvant parcourir plusieurs kilomètres pour s’abreuver.

Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à environ 4 ans, tandis que les mâles deviennent reproducteurs entre 5 et 6 ans. Les accouplements ont souvent lieu pendant la saison humide, quand les ressources alimentaires sont abondantes. La gestation dure environ 11 mois, aboutissant à la naissance d'un seul veau pesant entre 30 et 40 kg. Celui-ci reste près de sa mère jusqu'à 6 mois, bénéficiant d'une protection accrue du troupeau.

Le buffle du Cap est un animal très grégaire, vivant en grands troupeaux pouvant compter jusqu’à 500 individus. Les troupeaux sont souvent divisés en sous-groupes composés de femelles, de jeunes et de mâles dominants. Les mâles plus âgés ou infirmes tendent à former des groupes plus petits ou à vivre seuls. Une hiérarchie stricte est maintenue dans le troupeau, les mâles dominants contrôlant l’accès aux femelles pendant la reproduction. Lorsqu’un individu est attaqué, le troupeau peut se regrouper pour charger collectivement le prédateur. Les buffles ne sont pas fortement territoriaux, mais ils défendent activement leurs jeunes et leurs ressources.


Buffle du Cap juvenile
Buffle du Cap juvénile accompagné de sa mère
© Gaell Mainguy - iNaturalist
CC-BY-NC-ND (Certains droits réservés)

PRÉDATION

Bien que le buffle du Cap soit un animal robuste et défensif, il n'estt pas à l'abri des prédateurs. Ceux-ci varient selon l'âge, la condition physique et l'environnement des buffles. Les principaux prédateurs incluent :

* Lions : Les lions sont les seuls prédateurs capables de tuer régulièrement des buffles adultes. Ils chassent généralement en coalition pour maîtriser leur proie. Ils ciblent souvent des individus affaiblis, malades, isolés, ou des jeunes veaux.

* Crocodiles : Les crocodiles du Nil sont une menace majeure dans les zones humides et près des points d'eau. Les buffles sont vulnérables lorsqu’ils traversent des rivières ou s’abreuvent. Les jeunes et les petits groupes sont plus exposés que les grands troupeaux. Les adultes peuvent riposter avec des coups de cornes ou des charges collectives, blessant parfois gravement les crocodiles.

* Hyènes tachetées : Les hyènes tachetées sont des opportunistes qui chassent les buffles ou se nourrissent de leurs carcasses. Bien qu’elles soient capables de tuer des jeunes, elles préfèrent généralement voler des proies tuées par d'autres prédateurs, comme les lions. En meute, elles ciblent les individus isolés ou affaiblis. Les hyènes évitent généralement les buffles adultes robustes, car ces derniers peuvent infliger des blessures mortelles.

* Léopards : Les léopards représentent une menace limitée pour les buffles. Ils ciblent essentiellement les veaux laissés sans surveillance. Ces félins évitent de s'attaquer aux adultes en raison de leur taille et de leur agressivité.

* Lycaons : Les lycaons sont des prédateurs rapides et efficaces, mais leur menace pour les buffles est marginale. Ils s'attaquent généralement aux jeunes ou aux individus affaiblis.


Buffle du Cap Masai Mara
Buffle du Cap au Masai Mara
© Mark Dennis - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)

MENACES ET CONSERVATION

Le buffle du Cap doit faire face à diverses menaces. L’expansion des terres agricoles et des infrastructures réduit les habitats disponibles. La construction de routes et de villages fragmentent les corridors naturels utilisés par les buffles pour se déplacer entre les sources d’eau et les pâturages. La fragmentation isole les populations, diminuant la diversité génétique et augmentant les conflits avec l’homme. Ils sont souvent en concurrence avec le bétail pour les pâturages et les points d’eau. Les maladies comme la fièvre aphteuse, la theilériose ou la tuberculose bovine affectent les populations. Les contacts entre le bétail et les buffles facilitent la propagation des pathogènes. Dans certaines régions, le buffle du Cap est chassé dans le cadre de safaris gérés légalement, contribuant à l'économie locale. Les pratiques non contrôlées affectent les populations locales, en particulier hors des zones protégées. Les sécheresses prolongées réduisent la disponibilité de l’eau et des pâturages.

Une grande partie des populations de buffles du Cap vit dans des parcs nationaux et des réserves protégées . Le parc national Kruger (Afrique du Sud) abrite l'une des populations les plus stables. Les parcs du Serengeti (Tanzanie) et Masai Mara (Kenya) ont des populations de buffles bien représentés et sont parfaitement bien protégés dans ces écosystèmes. Le parc national du Delta de l'Okavango (Botswana) est un habitat clé pour les buffles grâce à ses zones humides.


Cape buffalo
En anglais, le buffle du Cap est appelé Cape buffalo
© Ikiwaner - Futura sciences
CC-BY-SA (Certains droits réservés)

CLASSIFICATION


Fiche d'identité
Nom communBuffle du Cap
Autre nomBuffle de Cafrerie
English nameCape buffalo
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
Sous-ordreRuminantia
FamilleBovidae
Sous-familleBovinae
GenreSyncerus
EspèceSyncerus caffer
Nom binominalSyncerus caffer caffer
Décrit parAnders Erikson Sparrman
Date1779

SOURCES

African Wildlife Foundation (AWF)

Bernard Dupont - Flickr

Futura Sciences

iNaturalist

Liste rouge IUCN des espèces menacées

Mydriase.fr

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Kingdon, J. (2015). The Kingdon Field Guide to African Mammals. Princeton University Press.

Estes, R. D. (1991). The Behavior Guide to African Mammals: Including Hoofed Mammals, Carnivores, and Primates. University of California Press.

Sinclair, A. R. E., & Arcese, P. (Eds.) (1995). Serengeti II: Dynamics, Management, and Conservation of an Ecosystem. University of Chicago Press.

Skinner, J. D., & Chimimba, C. T. (2005). The Mammals of the Southern African Subregion. Cambridge University Press.