Le léopard du Sri Lanka est un félin de taille moyenne plus petit que le léopard de Perse. Un mâle adulte mesure en moyenne 1,27 m de long (tête-corps) pour un poids moyen de 56 kg. La femelle est plus petite et moins lourde et mesure environ 1,14 m de long pour un poids de 29 kg. La queue mesure entre 77 et 84 cm de long. Les mensurations actuellement connues sont des moyennes relevées au début du XXe siècle sur sept femelles et onze mâles.
Ce félin très agile est doté d'un corps allongé soutenu par des jambes relativement trapues et de larges pattes. Son pelage est de couleur jaune fauve ou orangé avec des taches foncées et des rosettes serrées plus petites que chez les léopards indiens. Les léopards mélaniques sont rares chez cette sous-espèce. Il existe peu de documents, à part ceux de Mawuldeniya, Pitadeniya et Nallathanniya. En octobre 2019, le Département de la conservation de la faune a enregistré pour la première fois des images en direct d'un individu mélanique, un mâle.
HABITAT
La léopard du Sri Lanka est une sous-espèce de léopard dont l'aire de répartition se situe uniquement au Sri Lanka au sud du sous-continent indien.
Le léopard du Sri Lanka est le plus grand prédateur du pays. On connaît peu de choses à son sujet dans le passé, mais des études en cours indiquent qu'il est présent sur toute l'île à l'intérieur et à l'extérieur des zones protégées. Il a été observé dans de nombreux types d'habitats tels que la forêt de mousson à feuilles persistantes, la jungle aride, la forêt basse et haute des hauts plateaux, la forêt tropicale et les zones humides de forêts intermédiaires. Une étude récente a montré que le parc national de Yala possède l'une des plus fortes densités connues de léopards au monde, même si cet animal est considéré comme une espèce en voie de disparition. Il a tendance à être plus facile à observer dans certaines régions du Sri Lanka que dans d'autres pays.
ÉCOLOGIE
Le léopard du Sri Lanka est un animal principalement nocturne. Comme la plupart des grands félins, ce léopard est entièrement carnivore. Son régime alimentaire se compose essentiellement de cervidés dont le cerf axis, le cerf aboyeur ou le sambar. Il ne dénigre pas les plus petites proies comme les reptiles, les oiseaux, les singes et les sangliers. Il lui arrive parfois aussi de s'attaquer aux buffles. Comme tout léopard qui se respecte, le léopard du Sri Lanka traque sa proie jusqu'à ce qu'elle soit assez près pour bondir et la tue en la mordant à la gorge. Toutefois, contrairement à ses cousins, il n'emporte pas sa proie dans les arbres dans la mesure où il n'a pas d'espèces concurrentes pour se nourrir.
Le léopard du Sri Lanka est un animal solitaire sauf en période de reproduction, période pendant laquelle on peut observer des couples ou des mères avec leurs petits. Mâles et les femelles occupent respectivement un territoire, ceux des mâles étant plus grands que ceux des femelles. Les domaines vitaux des mâles chevauchent ceux de plusieurs femelles, et parfois d'autres mâles. La taille des portées est généralement de deux petits, et au Sri Lanka la période de reproduction est sensé se dérouler pendant la saison sèche qui s'étend de mai à juillet.
Aucune étude scientifique détaillée du léopard du Sri Lanka n'a été entreprise à ce jour. Les observations ont toutefois révélé que ces léopards peuvent être plus sociables que les autres sous-espèces, et ont également la réputation de s'attaquer à des proies plus grosses que lui. Ces différences intéressantes peuvent refléter la position unique de ce félin au sommet de la chaîne alimentaire. En effet, dans les autres régions du monde, la plupart des sous-espèces de léopards partagent leurs aires de chasse avec les tigres ou les lions les obligeant à se rabattre sur des proies bien plus petites qu'eux.
MENACES
La survie du léopard du Sri Lanka est principalement menacée par la perte et la fragmentation croissantes de son habitat, ainsi que par un risque croissant de mortalité d'origine humaine. Les léopards sont tués par des humains soit accidentellement dans des collets métalliques tendus pour d'autres espèces, soit en représailles après une déprédation du bétail (généralement par empoisonnement de la carcasse du bétail). Depuis 2010, plus de 90 léopards ont été tués par des humains au Sri Lanka.
Trois individus ont été tués par des pièges dans la zone de conservation de Sinharaja, dont l'un est empaillé et exposé au Giritale Wildlife Museum. En mai 2020, le léopard mélanique filmé en 2019 a été retrouvé pris dans un piège au domaine Lakshapana à Nallathanniya, Hatton. Plus tard, il a été transporté au Elephant Transit Home à Udawalawa pour y être soigné, où il est mort. Le piège lui avait grièvement blessé le cou. Même dans les grandes zones protégées contiguës, l'empiétement humain dans les zones frontalières a un impact sur la répartition des léopards et réduit la taille effective de ces zones protégées.
Malgré ces menaces, cet animal est très adaptable et est capable de vivre à proximité des établissements humains. Des années de guérilla civile au Sri Lanka ont empêché les projets de conservation, notamment dans le parc national de Wilpattu et dans les régions orientales, contestés par les forces gouvernementales et les les Tigres de libération tamouls de l'Eelam (LTTE), un groupe séparatiste tamoul armé.
CONSERVATION
Le léopard du Sri Lanka est une espèce répertoriée dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN.
Des recherches continues sur le léopard du Sri Lanka sont nécessaires pour garantir que les mesures de conservation sont ciblées et efficaces. Le projet Leopard du Wilderness and Wildlife Conservation Trust (WWCT), fondé par Anjali Watson et le Dr Andrew Kittle, travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Sri Lanka pour garantir que cela se produise. La Sri Lanka Wildlife Conservation Society entreprend également certaines études. Le WWCT est engagé dans toute l'île avec des travaux ciblés en cours dans la région des collines centrales où la fragmentation de l'habitat du léopard se produit rapidement.
Il existe de nombreux parcs nationaux et réserves où le léopard trouve refuge, notamment le parc national de Yala qui possède l'une des densités de léopards enregistrées les plus élevées au monde, bien que cet animal soit toujours considéré comme en voie de disparition. Le parc national de Wilpattu, au Sri Lanka, est également connu pour être un bon endroit pour observer les léopards du Sri Lanka. Dans certaines régions du Sri Lanka, les léopards ont tendance à être plus facilement observables que dans d'autres pays où ils partagent leur habitat avec des concurrents dominants, comme les lions ou les hyènes.
EN CAPTIVITÉ
En décembre 2011, 75 léopards du Sri Lanka en captivité se trouvaient dans des zoos du monde entier. C'est une des quatre sous-espèces de léopards incluses dans les programmes d'élevage européens (EEP). Cependant, par rapport aux autres sous-espèces, elle est totalement exclue des grands zoos d'Allemagne et possède un circuit particulier fondamentalement divisé entre la République tchèque, la France et l'Espagne. En fait, le léopard du Sri Lanka n'est pas aussi répandu que le léopard de Chine ou le léopard de Perse. Le coordinateur du programme d'élevage européen est actuellement le parc zoologique de Cerza (EAZA-2017). Actuellement en France, plusieurs zoos détiennent des léopard du Sri Lanka à des fins de conservation dont le zoo de Cerza, le zoo de Doué la Fontaine, le zoo de Maubeuge, le zoo de la Palmyre ou encore le parc des félins.