Le corps du chat sauvage de Crète est plus grand que celui des chats domestiques. Les mâles atteignent une longueur de corps d'environ 50 cm. La queue mesure en moyenne 30 cm de long. Celle-ci est plus étroite sur sa base et plus touffue à son extrémité. Elle compte plusieurs anneaux noirs et se fini par un bout émoussé également de couleur noire. La couleur du pelage est brun clair avec plusieurs taches sombres et des rayures.
Le chat sauvage de Crète est un animal extrêmement rare qui vit principalement dans le mont Ida ainsi que dans les forêts de houx de Rouvas en Crète. En outre, un cadavre a été découvert dans les montagnes blanches en 1997 confirmant la présence de l'espèce dans les Gorges de Samaria.
Le chat sauvage de Crète a été initialement décrit comme une sous-espèce distincte, Felis ocreata agrius, du chat sauvage européen par Bate en 1906. Cela a été contesté par Reginald Innes Pocock en 1907, qui a déclaré que la peau était celle d'un chat domestique sauvage, mais Miller en 1912 a considéré c'est une espèce à part entière sous le nom de Felis agrius, tandis que Schwarz en 1930 suivit l'opinion de Miss Bate. Pocock en 1951 a examiné le spécimen type et l'a de nouveau déclaré chat sauvage.
Cependant, en 1953, le nom Felis silvestris cretensis a été proposé par Theodor Haltenorth pour un spécimen distinct, une peau collectée en même temps que le spécimen de Felis agrius, décrivant la seconde peau comme ressemblant à la peau d'un chat sauvage africain mais avec la queue touffue d'un chat sauvage européen. Des chercheurs ultérieurs l'ont parfois considéré comme une sous-espèce du chat sauvage africain sous le nom de Felis lybica cretensis.
Dans les années 1980, Colin Groves a mesuré et évalué des spécimens zoologiques de chats originaires des îles méditerranéennes. Il a conclu que les deux peaux de chats de Crète différaient des véritables spécimens de chats sauvages et les considérait donc comme des chats domestiques sauvages. Ce point de vue a été provisoirement suivi par l'importante révision taxonomique du Cats Specialist Group de l'UICN en 2017. En effet, dans leur taxonomie révisée des félidés, Kitchener et al. considèrent que Felis silvestris ne compte plus que deux sous-espèces sur les 23 précédemment acceptées, Felis silvestris silvestris présent en Europe, et Felis silvestris caucasica en Anatolie et dans le Caucase. Le chat sauvage d'Afrique (Felis lybica) a sa propre classification sur la Liste rouge de l'IUCN. Kitchener et al. ont même répartit l'espèce en trois sous-espèces : , le chat sauvage d'Arabie (Felis lybica lybica), le chat sauvage d'Afrique australe (Felis lybica cafra) et le chat orné (Felis lybica ornata).
Dans cette nouvelle classification les anciennes sous-espèces résidant dans les îles méditérannéennes ont toutes été englobées avec le chat sauvage d'Arabie (Felis lybica lybica), à savoir le chat sauvage sarde, le chat sauvage de Corse et le chat sauvage de Crète. Pour ceux-ci, il faudra tout d'abord déterminer s'il s'agit bien de réels chats sauvages où simplement d'hybrides.
SAVIEZ-VOUS QUE ?
* Localement, le chat sauvage de Crète est parfois appelé lynx crétois, même si ce chat sauvage n'appartient pas au même genre que le lynx.
* En octobre 2017, des sites d'information grecs ont diffusé des informations selon lesquelles un éleveur de moutons aurait capturé un chat sauvage après avoir tendu des pièges à un prédateur qui attaquait les jeunes moutons de son troupeau. Les rapports étaient accompagnés de photographies et de séquences vidéo de l'animal capturé.
* Le chat sauvage de Crète est plus apparenté au chat sauvage africain (Felis silvestris lybica) qu'au chat forestier (Felis silvestris silvestris). Les scientifiques envisagent deux hypothèses sur l'origine de l'animal sur l'île :
- L'animal existait en Crète avant la séparation de l'île.
- L'animal a été amené en Crète, domestiqué par les premiers habitants de cette île, mais est ensuite devenu sauvage.