Le chat à tête plate est un félin de la taille d'un chat domestique. Un mâle adulte mesure entre 42 et 50 cm de long (tête-corps) pour un poids de 1,5 à 2,75 kg. La femelle, plus petite mesure entre 33 et 37 cm et pèse environ 1,5 kg. La queue mesure en moyenne de 13 à 20 cm de long.
Sa tête aplatie et ses petites oreilles arrondies nettement allongées, font de ce membre inhabituel de la famille des félins un animal ayant une forte ressemblance avec les civettes, qui ne sont pas des chats, mais des Viverridae. Le chat à tête plate a un long corps, des pattes courtes et une queue courte et épaisse.
Le pelage épais et doux est brun-rougeâtre sur le dessus de la tête et brun foncé sur le corps, finement mouchetée de gris et chamois sur les pointes. Le ventre est blanc tacheté de brun, et l'intérieur des membres sont brun-rougeâtre, s'estompant vers les pieds. Le museau, le menton et les joues sont blancs, avec deux rayures foncées sur chaque joue et d'éminentes bandes blanches visibles entre et sous ses grands yeux bruns.
Plus encore que le chat viverrin (Prionailurus viverrinus), le chat à tête plate apparaît remarquablement adapté à un style de vie piscivore semi-aquatique. Les orteils partiellement palmés aident l'animal à se déplacer dans l'eau, et une denture aiguisée y compris au niveau des molaires et prémolaires facilitent la capture et la détention de proies glissantes comme les poissons et les grenouilles.
Les griffes, comme chez le chat viverrin et le guépard, ne peuvent pas être complètement rétractées.
HABITAT
Le chat à tête plate se produit sporadiquement dans le sud de la péninsule malaise. Il habite les milieux humides du sud-est asiatique ainsi que les îles de Bornéo et de Sumatra. Autrefois présent dans le sud de la Thaïlande, la Malaisie, Sumatra (Indonésie) et Bornéo, le chat à tête plate a été déclaré éteint en 1985, jusqu'à ce qu'il ai été aperçu de nouveau en Malaisie, et aussi plus tard sur la rivière Merang dans le sud de Sumatra en 1995.
Le chat à tête plate occupe les forêts tropicales de plaine et les habitats d'eau douce. Des échantillons découverts indiquent qu'il vit également dans les forêts primaires et secondaires perturbées, le long des rivières et des ruisseaux, et dans les zones inondées. En Malaisie, il vive aussi dans les plantations de palmiers à huile et à Sumatra, il a été aperçu dans les forêts de plaine secondaire.
ALIMENTATION
Presque toutes les informations sur la biologie et l'écologie du chat à tête plate proviennent d'une poignée d'animaux en captivité et moins de vingt spécimens prélevés dans la nature. Le régime alimentaire de ce chat est censé se composer de poissons, de grenouilles et de crustacés. Il a également été suggéré que les individus peuvent survivre dans les plantations de palmiers à huile pour chasser des rongeurs. En captivité, les adultes tuent les rats et les souris par une morsure à la nuque, mais rejettent rapidement le rongeur entre deux morsures, répétant encore et encore l'action.
REPRODUCTION
Comme les autres chats, le chat à tête plate est probablement solitaire, marquant son territoire d'une substance odorante. Seules 3 portées ont été observées en captivité, l'une composées de 2 chatons, les 2 autres d'un seul chaton. Des portées de 1 à 4 chatons sont considérées être plausibles, dans la mesure où les femelles adultes ont quatre séries de mamelons. Un jeune chaton a été trouvé à l'état sauvage en janvier et il est estimé que la période de gestation est d'environ 56 jours. Aucune information n'est disponible sur la durée de vie du chat à tête plate à l'état sauvage, mais un seul spécimen en captivité aurait vécu pendant 14 ans.
COMPORTEMENT
Selon les récits historiques anecdotiques, le chat à tête plate serait de nature nocturne. Cependant, une femelle adulte en captivité a été observée ayant un comportement plutôt crépusculaire. En captivité, les individus adorent l'eau et aiment jouer dans les piscines ou les bains pendant des heures. Ce félin est présumé être solitaire, comportement semblable à d'autres félidés.
Le chat à tête plate est très rare et insaisissable, et les informations concernant son domaine vital font défaut. Aucune information concernant d'éventuels prédateurs de ce chat n'est disponible. Leur comportement nocturne et la coloration de son pelage permet probablement de réduire les risques de prédation.
MENACES
Bien que le statut exact du chat à tête plate ne soit pas fixé, il peut être particulièrement vulnérable en raison de son lien apparent avec les cours d'eau. Les habitats le long des rivières sont souvent les premiers à être exploités et empiétés par les humains pour étendre l'agriculture. Peut-être une menace encore plus grande de l'espèce est la pollution de l'eau, en particulier par les hydrocarbures, organochlorés et aux métaux lourds liés aux activités agricoles et l'exploitation forestière, contaminant et réduisant le nombre de proies de ce chat.
CONSERVATION
Le chat à tête plate est une espèce e, danger d'extinction. Il est inscrit en Annexe I de la CITES et dans la catégorie En danger (EN) sur la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN.
Le chat à tête plate est entièrement protégé dans la plupart de son aire de répartition. La chasse et le commerce sont illicites en Indonésie, en Malaisie, au Myanmar et en Thaïlande, et la chasse est réglementée à Singapour, même si aucune protection juridique n'est accordée à Bornéo. Toutefois, si l'espèce est adaptable et peut survivre dans les plantations d'huiles de palme ainsi que les rapports le suggèrent, alors il peut être capable de faire face à la perturbation de l'habitat considérable et l'avenir ne semble pas tout à fait si sombre.
Le Bornean Clouded Leopard Programme est un projet de recherche dont le but est d'étudier conjointement les cinq espèces de félins de l'île de Bornéo, dont les mœurs ne sont pas bien connues. Les connaissances acquises durant ce projet doivent permettre de mieux comprendre le comportement et l'écologie de ces félins et de situer leur réponse à des environnements modifiés par l'exploitation forestière. Le projet permet également aux scientifiques et étudiants locaux de se familiariser aux recherches sur le terrain et de sensibiliser la population locale à la protection de leur faune. À terme, le Bornean Clouded Leopard Programme devrait proposer un programme de conservation des félins sauvages de Bornéo.
L'aire d'étude est fixée sur la Danum Valley Conservation Area, une forêt de diptérocarpacées du territoire de Sabah dont une partie est modifiée par l'abattage sélectif depuis les années 1960. Les recherches sont fondées sur des pièges photographiques et la capture d'individus pour les équiper d'un collier émetteur. Commencé en 2007, le projet a permis de collecter des informations sur le chat à tête plate.