Le loup des Falkland était un animal de taille moyenne mesurant 97 cm de long sans la queue. Cette dernière mesurait 28,5 cm de long. La fourrure était épaisse avec des mélanges de poils fauves et de noir sur le dos et blanc sur le ventre. La queue touffue était brune au milieu et avec le bout blanc. La dentition comprenait de grandes carnassières, semblables à celle de son plus proche parent le loup à crinière.
HABITAT
Le loup des Falkland vivait dans les îles Malouines, un archipel au large des côtes sud de l'Amérique du Sud. Sa distribution géographique était assez inhabituelle pour un canidé, les seules espèces de la même famille étant le renard gris d'Argentine et le renard de Darwin. Ces habitats ne sont pas aussi reculés que les îles Falkland et quelques détails relatifs à son crâne suggèrent que ce renard avait accompagné à l'origine des populations indigènes visitant les îles, en tant qu'animal de compagnie, à l'état semi-domestique. Des analyses ADN de spécimens de musées n'ont pas vraiment été convaincantes en ce qui concerne la parenté exacte de cet animal, certaines suggérant même une hybridation avec un parent ou un ancêtre du coyote. Dans tous les cas, le loup des Falkland est un mystère biogéographique.
Le loup des Falkland vivait à la fois sur les côtes est et ouest des îles. Les terrains montagneux rocheux, les plaines marécageuses et les plages étaient autant d'habitat où l'on pouvait le rencontrer.
ALIMENTATION
Le régime alimentaire du loup des Falkland est encore inconnu. Cependant, comme il n'y avait pas d'autres mammifères présents dans ces îles, ce loup devait sans doute se nourrir d'oiseaux (oies et manchots), de petits invertébrés et de pinnipèdes qu'il pouvait attraper près des rives. En outre, Hamilton Smith a indiqué que ce loup pouvait également se nourrir de poissons, de crabes, de reptiles, d'insectes et de charognes.
COMPORTEMENT
Certaines interactions entre les loups des Falkland et les humains ont été documentées. Darwin a noté leur caractère particulièrement doux, ils ne semblaient pas avoir peur de l'homme. Étant les seuls mammifères originaires des îles Falkland, ces loups ont montré des comportements docile et curieux envers vers les visiteurs des îles. Certains loups auraient même été domestiqués par les habitants dans les années 1800. Malheureusement, cette docilité inhabituelle a été utilisée à leur désavantage : comme l'indiquent les notes de Darwin, "les hommes attiraient fréquemment les loups en brandissant un morceau de viande d'une main et les tuant avec un couteau de l'autre".
On connaît peu de choses sur le comportement des loups des Falkland. Cette espèce étant éteinte, les seules observations d'individus vivants proviennent de comptes primaires du XIXème siècle. Le naturaliste Hamilton Smith a indiqué que ce loup était actif pendant la journée et chassait seul. Les terriers dans lesquels le loup dormait probablement et élevait ses petits étaient parfois connectés entre eux ce qui impliquait des interactions sociales. Hamilton Smith a noté que le loup de Falkland était social en dépit de ses habitudes de chasseur.
HISTOIRE
La première observation du loup des Falkland enregistrée fut effectuée par le capitaine Strong en 1692. Louis Antoine de Bougainville utilisa le mot loup-renard à son sujet. Quand Charles Darwin visita les îles en 1833, il nomma l'espèce Canis antarcticus et la décrivit comme commune et docile. Il a noté que sa population était déjà sur le déclin, et prédit que, avec l'arrivée des colons, la disparition de l'espèce serait inévitable. Cette triste prédiction se révéla exacte, puisqu'en seulement 50 ans, ce canidé avait entièrement disparu.
En 1839, l'arrivée des commerçants de fourrures en provenance des États-Unis a conduit à d'énormes déclins de la population en raison de la chasse. Cependant, c'était l'arrivée des colons écossais dans les années 1860 qui a scellé le sort de cette espèce. Ils considéraient ce renard comme une menace pour leurs moutons, et organisèrent des empoisonnements et des chasses à grande échelle. L'absence de forêts conduisit à un succès rapide de la campagne d'extermination. Celle-ci fut facilitée par la docilité de l'animal, commune chez les espèces insulaires en raison de l'absence de prédateurs.
L'espèce fut officiellement déclarée éteinte en 1876. En 1880, après son extinction, Thomas Huxley le classa comme un parent du coyote.