Le loup du Canada (Canis lupus occidentalis), également appelé loup de l'Alberta, est un loup grisLoup gris (Canis lupus) originaire de l'Ouest du Canada et d'Alaska. Il est reconnu comme une sous-espèceLes sous-espèces de loup grisLoup gris (Canis lupus) dans l'autorité taxonomique Mammal Species of the World (MSWMammal Species of the World (MSW)). Le loup du Canada a été décrit pour la première fois par le naturalisteLes naturalistes écossais Sir John Richardson en 1829. Il a choisi de lui donner le nom occidentalis en référence à sa situation géographique plutôt que de l'étiqueter par sa couleur, car elle était trop variable pour le justifier.
Le loup du Canada est un animal relativement bien typé, que l'on considère comme une sous-espèce de loup gris, au même titre que les 23 autres sous-espèces d'Amérique du Nord, décrite à la moitié du XXe siècle. De récentes études génétiques l'ont aujourd'hui assimilé aux populations peuplant les montagnes rocheuses de l'Alaska à la Colombie-Britannique. Il appartient désormais au groupe septentrional, c'est-à-dire à la forme Canis lupus occidentalis.
La caractéristique de cette sous-espèce est la grande variabilité de couleurs des individus : noirs, blancs, gris ou jaunâtres, y compris dans une même portée. C'est l'un des plus grands loups puisqu'il peut peser jusqu'à 60 kg, les mâles étant nettement plus lourds que les femelles (20 % en moyenne). Un couple d'adultes, dominants car plus expérimentés et plus agressifs, mène une meute de 6 à 8 animaux plus jeunes qui en sont généralement les descendants.
Les loups du Canada de la région du Mackenzie (Canis lupus machenzii) sont noirs, blancs ou gris. Ceux de la toundra des grandes prairies enneigées au nord de la taïga sont blancs. Par contre, ceux vivant dans les forêts de conifères du Nord canadien et de l'Eurasie sont entièrement noirs. Les loups plus communs sont, quand à eux, entièrement gris.
Le loup du Canada mesure environ 80 cm au garrot. Les soles plantaires sont larges, facilitant le déplacement de l'animal sur la neige. Leurs oreilles sont courtes afin de minimiser la déperdition de chaleur.
HABITAT
Le loup du Canada vit au Canada dans les forêts des monts Mackenzie au nord-ouest du pays ou encore une petite partie de l'Alaska. On le trouve principalement dans les forêts de conifères, dans la taïga, la toundra ou encore dans les montagnes rocheuses.
Mais, il se contente aussi de proies plus petites telles que le castor, le lemming, l'écureuil terrestre et le lièvre d'Amérique.
Un loup solitaire à la recherche d'une compagne rencontre beaucoup de difficultés pour manger. Alors, il se nourrit de petites proies (rongeurs, oiseaux, œufs, fruits).
REPRODUCTION
Les loups construisent des tanières en creusant le sol. Ces trous peuvent se prolonger en courtes galeries. La tanière ne sert pas au repos du loup mais à la mise bas qui a lieu au printemps (généralement en mai) après 2 mois de gestation. Seule la compagne du mâle alpha, la femelle dominante, a le droit de se reproduire dans la meute, les autres étant inhibés par la seule présence de la première. Elle met bas 4 à 6 louveteaux aveugles et inaptes qui grandiront dans la meute et pourront la quitter pour aller constituer un nouveau couple à l'origine d'une nouvelle meute.
COMPORTEMENT
Le loup du Canada creuse sa tanière dans la terre, sous des broussailles ou des rochers. Elle est toujours située près d'un point d'eau. Cette tanière n'est pas pour le mâle, car il n'y dort jamais. Il la construit pour la louve et les louveteaux pour les protéger et leur fournir un abri.
Le territoire d'une meute s'étend entre 80 et 240 km². Cette étendue comporte d'énormes différences entre les différentes régions du monde. En France, par exemple, il est prouvé maintenant qu'une meute circule sur un territoire de 200 km². C'est probablement la densité la plus forte au monde.
Pour délimiter son domaine, le loup du Canada laisse des marques odorantes fraîches en urinant et en laissant des fèces, et signale également sa présence aux autres loups par des hurlements.
PARTICULARITÉS
Le mélanisme dans les populations de loup est assez rare mais ce phénomène peut apparaître dans toutes les zones de l'hémisphère nord, y compris en Europe occidentale comme ce fut le cas récemment dans le parc national des Abruzzes, en Italie.
Les loups que l'on rencontre dans les forêts de conifères du nord canadien sont en général noirs en partie ou soit intégralement.
PRÉSERVATION
Autrefois très répandus sur tous les continents de l’hémisphère nord, les loups ont atteint leur effectif minimum dans les années 1950. La crainte et le mépris du loup sont encore de nos jours exacerbés dans les régions où celui-ci est revenu après avoir été longtemps absent. Lorsque l’économie d’un pays ne tient qu’à l’élevage d’animaux de pâturage, le loup est perçu comme un élément nuisible à éradiquer.
Le rôle écologique du loup est principalement le contrôle de la surpopulation du gibier, mais il est également utile pour l'élimination de cadavres et détritus.
En Europe, le loup est protégé par la Convention de Berne (1979), et par la Directive Habitat (sites Natura 2000). De retour en France depuis 1992, le loup y est protégé par un arrêté ministériel depuis 1993.
VARIÉTÉS
L'aspect physique du loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman avait décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944. Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus. En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à 5 sous-espèces : Canis lupus occidentalis, Canis lupus arctos, Canis lupus baileyi, Canis lupus nubilus et Canis lupus lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de 5 populations de loups au cours de la glaciation du pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Par la suite la sous-espèceCanis lupus lycaon fut reconnue comme espèce distincte et retirée de la liste des 5 déjà reconnues.
Canis lupus occidentalis regroupe aujourd'hui les sous-espèces suivantes :
L'espèce n'est pas protégée. Elle est même chassée pour sa fourrure, sauf sur 2 % du territoire canadien. La population de loups du Canada est estimée à environ 50 000 individus.
GALERIE PHOTOS
Retrouvez ci-dessous quelques photographies du loup du Canada. Cliquez sur les images pour les agrandir. Les photographies présentées ci-dessous sont soumises à des droits d'auteur sous licence CC-BY-NC-SA. Pour toute utilisation, merci de mentionner l'auteur et d'effectuer un lien retour vers le site.