Le céphalophe bleu est une petite antilope mesurant entre 55 et 90 cm de long, de 32 à 41 cm de haut, pour un poids allant de 3,5 à 9 kg. Les cornes coniques mesurent de 2 à 10 cm. Celles-ci ne sont pas toujours présentes chez les femelles.
Comme les autres espèces de céphalophes, le céphalophe bleu a un corps trapu distinctif, de grandes pattes arrière, le dos voûté et court, une forme de corps adaptée pour un déplacement facile en sous-bois dense. On distingue sous chaque œil une glande olfactive qui sert à marquer son territoire.
La couleur de la robe est très variable selon la région où il habite. Cela peut aller du gris ardoise au brun foncé. Certains spécimens ont un éclat bleuâtre sur le dos d'où son nom commun. Les parties inférieures sont blanchâtres, ainsi que le dessous de la queue, où poils blancs légèrement plissés réfléchissent la lumière si bien que sur le sol noir de la forêt la queue ressemble à une lumière clignotante.
HABITAT
Le céphalophe bleu est une espèce largement distribuée dans toute l'Afrique centrale, orientale et du sud. Il vit de l'est du Nigeria jusqu'au Kenya en passant par l’Angola, la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe, dans certaines parties du centre du Mozambique ainsi que sur les îles de Zanzibar, Pemba, Mafia et Bioko. On le trouve également dans certaines régions d'Afrique du Sud, mais il semble y avoir une zone vide dans la répartition de l'espèce entre les populations vivant au Zimbabwe et celles du Mozambique en Afrique du Sud.
Le céphalophe bleu occupe une grande variété d'habitats forestiers tels que la forêt tropicale de plaine, les terres agricoles côtières, les broussailles, les taillis denses ainsi que la forêt de montagnes jusqu'à des altitudes de 3 000 m. Il vit à la fois en forêt primaire et secondaire et peut également vivre dans de petites parcelles de forêts et les maquis modifiés ou dégradés. On peut également l'apercevoir près des établissements humains.
ALIMENTATION
Le céphalophe bleu est une espèce principalement frugivore qui se nourrit de fruits, de graines ou de champignons. Il lui arrive de suivre les singes et les oiseaux qui se nourrissent en forêt pour ramasser les fruits qu'ils laissent tomber. Occasionnellement, ce céphalophe peut également manger des insectes ou même de petits animaux. Il passe jusqu'à 67 à 76 % de ses heures d'éveil en quête de nourriture sur son territoire.
REPRODUCTION
Le céphalophe bleu est considéré comme une espèce monogame ne s'accouplant qu'avec une seule femelle. Néanmoins, il arrive que certains mâles aillent s'accoupler avec d'autres femelles. La reproduction peut se produire tout au long de l'année.
La gestation dure entre 196 et 216 jours. À terme, la femelle met au monde un seul petit. Même s'il est capable de se lever une demi-heure après sa naissance, le nouveau-né reste tout de même caché dans la végétation dense durant les premières semaines de sa vie. Le jeune est sevré vers l'âge de 2 mois ou demi et 3 mois et finit par quitter le territoire par lui-même. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 9 à 12 mois et les mâles vers 12 à 18 mois.
En captivité, le céphalophe bleu vit généralement 10 à 15 ans, mais l'individu captif le plus ancien enregistré a vécu jusqu'à l'âge de 16 ans. Dans la nature, sa durée de vie est plus courte. Le spécimen le plus âgé connu a vécu jusqu'à l'âge de 12 ans.
COMPORTEMENT
Les céphalophes bleus vivent en couple dans les forêts denses. Les adultes passent la journée se déplaçant à travers leur territoire à la recherche de nourriture. Ces animaux sont diurnes, mais peuvent également avoir un comportement nocturne lorsque la femelle est en œstrus. Mâles et femelle se nourrissent généralement chacun de leur côté, mais se retrouve régulièrement ensemble. Les couples défendent leur territoire contre les intrus. Généralement, ceux-ci n'insistent pas bien qu'il arrive que le combat devienne inévitable. Les batailles entre céphalophes bleus se terminent généralement sans blessures.
PRÉDATEURS
La petite taille de céphalophes bleus les rend vulnérables à de nombreuses espèces carnivores, telles que les hyènes tachetées, lycaons, chats dorés africains, léopards, crocodiles, babouins, pythons, civettes, aigles couronnés, varans et, bien entendu, l'homme. Lorsqu'un prédateur est repéré, le céphalophe bleu donne l'alarme pour prévenir ses congénères. Les longs membres postérieurs lui permettent de plonger rapidement dans la végétation dense et de disparaître. C'est cette capacité qui a donné aux céphalophes leur nom afrikaans signifiant "plongeur".
MENACES
Le céphalophe bleu est fortement chassé dans toute son aire de répartition, car sa viande est prisée dans de nombreuses régions. La plupart des espèces de céphalophes sont particulièrement populaires auprès des chasseurs, car ils sont faciles à attraper et à transporter tout en ayant assez de viande pour être rentable. Toutefois, le céphalophe bleu semble être en mesure de mieux résister à la pression que la plupart des autres espèces de céphalophes. Actuellement, il demeure très répandu et abondant.
Une autre menace potentielle peut également peser sur l'espèce, telle que la destruction de son habitat forestier pour l'agriculture et l'expansion humaine. L'abattage des arbres fruitiers et la chasse que subissent certaines espèces de singes en particulier peuvent également dégrader l'habitat du céphalophe bleu et l'approvisionnement alimentaire.
Bien que ce bovidé soit en mesure de tolérer cette menace et qu'il puisse survivre dans des régions modifiées par l'homme, la chasse et la perte d'habitat pourraient menacer les populations dans certaines régions, conduisant ainsi à plusieurs déclins locaux.
CONSERVATION
Le céphalophe bleu n'est pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe II de la CITES.
Dans l'avenir, le céphalophe bleu devrait continuer à survivre, si la densité des populations reste stable dans son aire de répartition actuelle. Bien que les aires protégées ne représentent qu'une petite partie de son aire de répartition totale, ses populations sont généralement stables.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît douze sous-espèces distinctes de céphalophes bleus :