Sanglier à moustaches (Sus barbatus)
Le sanglier à moustaches (Sus barbatus) est un mammifèreLes mammifères (Mammalia) appartenant à la famille des Suidae
Les suidés (Suidae) originaire d’Asie du Sud-Est. Ce sanglier
Sanglier (Sus scrofa) est facilement reconnaissable grâce à sa barbe proéminente. Le sanglier à moustaches est également appelé sanglier barbu.

© José Antonio Pascual Trillo - iNaturalist

Le sanglier à moustaches, ou sanglier barbu, doit son nom à la présence de longues touffes de poils rigides, en forme de barbe, autour de son museau et sur ses joues. Les adultes mesurent entre 80 et 100 cm au garrot, avec une longueur totale pouvant atteindre 1,5 m. Leur poids varie entre 40 et 120 kg, selon l’âge, le sexe, et les ressources alimentaires disponibles. La queue mesure entre 20 et 30 cm.
Son pelage est généralement gris-brun, parfois noirâtre, avec une texture fine et clairsemée. Les jeunes possèdent des rayures longitudinales sur leur corps, un trait commun à plusieurs espèces de suidés, qui disparaît en grandissant.
e crâne est allongé, adapté pour fouiller le sol, et équipé de défenses (canines) proéminentes, utilisées pour creuser et se défendre. Ces défenses sont plus développées chez les mâles. Les membres robustes et les sabots lui permettent de se déplacer dans des terrains variés, notamment les forêts tropicales humides et les zones marécageuses. Le sanglier à moustaches est bien adapté à son environnement grâce à sa morphologie robuste et à ses adaptations alimentaires.
Actuellement, deux sous-espèces du sanglier à moustaches sont reconnues. Les deux se distinguent par leur barbe. Sus barbatus oi a une courte barbe hérissée autour du museau, tandis que Sus barbatus barbatus a de longues moustaches qui poussent le long des joues.

© Liuye entomologie - iNaturalist

Les deux sous-espèces de sangliers à moustaches se distinguent par leurs aires de répartition : Sus barbatus oi est originaire de Sumatra et Sus barbatus barbatus est endémique de la Malaisie péninsulaire, de Singapour et Bornéo (y compris Brunei), ainsi que les îles côtières de Bornéo. Sus barbatus barbatus se trouve dans la péninsule malaise et est largement répandu à Bornéo (Brunei, Sabah, Sarawak et tous les États de Kalimantan), tandis qu'il a été éradiqué de Singapour, des îles Bintan (Riau) (au sud-est de Singapour) et du nord de la péninsule malaise (les États de Perak, Kelantan et Selangor, ainsi que les îles Karimata et Laut au large de Kalimantan). Des sangliers à moustaches ont été récemment redécouverts dans la zone isolée des réserves de tourbières du nord de Selangor, mais il est peu probable que cette population persiste en raison de son isolement. Sus barbatus oi est naturellement absent de la province d'Aceh, à l'extrême nord de Sumatra, et a été extirpé du nord de Sumatra et de la province de Lampung.
Les deux sous-espèces de sangliers à moustaches sont présentes dans tous les types d'habitats de leur aire de répartition (toutes les altitudes de forêt, ainsi que les tourbières et les forêts de mangrove). Les deux sous-espèces subissent des variations de population drastiques en raison de la phénologie de fructification massive de la région. Les années sans fructification massive, la capacité de charge des sangliers à moustaches varie probablement considérablement selon les ressources de l'habitat.

© Manimalworld

Le sanglier à moustaches est omnivore et opportuniste. Son régime alimentaire varie selon la disponibilité des ressources dans son habitat naturel, mais il montre une nette préférence pour les aliments végétaux. Son régime diversifié lui permet de s’adapter aux variations saisonnières de son environnement. Son régime alimentaire se compose essentiellement de racines, de tubercules, de fruits tombés (comme ceux des figuiers), de noix et de graines. Il est particulièrement attiré par les fruits du palmier à huile (Elaeis guineensis). À l’occasion, il consomme des insectes, des lombrics, des petits vertébrés et même des charognes. Ces sources de protéines complètent son régime. Il utilise son museau puissant pour fouiller le sol à la recherche de nourriture. Cette activité contribue à l’aération des sols et à la dispersion des graines, jouant un rôle écologique important.

© Dirk Mezger - iNaturalist

Le cycle reproductif du sanglier à moustaches est influencé par les conditions environnementales, bien que cette espèce puisse se reproduire tout au long de l’année. Pendant la période de reproduction, les mâles deviennent plus agressifs et se battent pour accéder aux femelles. Ces combats peuvent impliquer des coups de défenses et des charges frontales. Après la fécondation, la femelle connaît une gestation d’environ trois à quatre mois. La portée moyenne comprend entre deux et huit marcassins. À leur naissance, les jeunes sont dotés de rayures longitudinales qui leur permettent de se camoufler efficacement dans leur environnement. Les marcassins sont allaités pendant environ trois mois, mais ils commencent à manger des aliments solides dès l’âge de quelques semaines. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de un à deux ans. Les femelles jouent un rôle clé dans la protection et l’éducation des marcassins, souvent en groupe pour réduire les risques de prédation.
La longévité du sanglier à moustaches varie en fonction des conditions environnementales, des menaces naturelles, et des pressions humaines. En milieu naturel, la durée de vie moyenne du sanglier à moustaches est de 10 à 15 ans. Cette longévité est influencée par plusieurs facteurs :
Disponibilité des ressources alimentaires : Une alimentation abondante favorise une meilleure santé et une survie prolongée.
Prédation : Les jeunes sont vulnérables aux grands prédateurs tels que les tigres et les pythons, ce qui peut réduire l'espérance de vie globale de la population.
Maladies et parasites : Comme tous les suidés, le sanglier barbu peut être affecté par des maladies infectieuses (ex. peste porcine) et des infestations parasitaires.
En captivité, où les menaces sont réduites et où l’accès à la nourriture et aux soins médicaux est garanti, le sanglier à moustaches peut vivre jusqu’à 20 ans, voire plus dans des conditions optimales.

© Klaus Rudloff - BioLib

Le sanglier à moustaches est une espèce sociable et diurne, bien que son comportement puisse varier selon les menaces et les perturbations humaines. Les individus vivent généralement en petits groupes familiaux (sondas) composés d’une femelle dominante, de jeunes immatures et parfois de quelques mâles subadultes. Les mâles adultes sont souvent solitaires, rejoignant les groupes uniquement pendant la saison de reproduction.
Cette espèce utilise des grognements, des couinements et des cris pour communiquer, en particulier pour alerter le groupe d’un danger imminent. Les interactions olfactives jouent également un rôle important dans leur socialisation. La recherche de nourriture occupe une grande partie de la journée. Les périodes d’inactivité sont consacrées au repos dans des zones ombragées ou à proximité des cours d’eau. Bien qu’ils ne soient pas strictement territoriaux, ils marquent leur environnement avec des sécrétions odorantes pour signaler leur présence. Le sanglier à moustaches est également un excellent nageur, traversant souvent des rivières et des marécages pour explorer de nouvelles sources de nourriture.

© Phil Benstead - iNaturalist

La prédation du sanglier à moustaches est influencée par sa position écologique, sa taille, son comportement, et les spécificités de son environnement. Bien que robuste et doté de défenses naturelles, il fait face à une pression prédatrice notable, surtout pour les jeunes individus. Dans les zones où ils cohabitent, comme à Bornéo et en Malaisie, les tigres représentent une menace majeure. Ils ciblent souvent les jeunes ou les adultes isolés. Bien que moins fréquents dans les habitats du sanglier à moustaches, les léopards peuvent s'attaquer aux sangliers, notamment les jeunes. Les dholes chassent en meute et peuvent s’attaquer aux adultes, même si cela reste rare.
Parmi les autres prédateurs naturels du sanglier à moustaches, on compte également des grands serpents tel que le python réticulé (Malayopython reticulatus) ou encore de grands rapaces comme les aigles. L'homme reste néanmoins sont principal ennemi qui le chasse pour sa viande, la chasse sportive ou encore abattu en représailles lorsqu'il s'attaque aux récoltes.

© Tiffany Kosch - iNaturalist

Les trois principales menaces qui pèsent sur les sangliers à moustaches sont la conversion des forêts à l'agriculture, en particulier à l'huile de palme et à l'hévéa, la fragmentation de l'habitat restant et l'exploitation forestière non durable, principalement pour les diptérocarpacées. Une analyse récente montre également que le changement climatique et l'utilisation des terres agricoles ont des effets synergétiques, ce qui indique qu'il pourrait y avoir une augmentation substantielle de l'expansion des palmiers à huile dans les forêts de collines au cours des prochaines décennies. La menace imminente de la fragmentation entrave la capacité des sangliers à suivre les ressources saisonnières sur de vastes zones. À Bornéo, la fragmentation empêche les sangliers de connaître des éruptions démographiques massives et des déplacements à longue distance du type de ceux observés dans les années 1950 et 1980, qui n'ont pas été observés depuis, même lors d'événements de multiplication successifs. Alors que les populations de sangliers à moustaches déclinent, la chasse pour sa viande, autrefois durable dans de nombreuses régions, constitue désormais probablement une menace sérieuse dans de nombreux endroits, comme en témoigne leur extinction du parc national de Lambir Hills.
En Malaisie péninsulaire, la concurrence avec les sangliers eurasiens (Sus scrofa) pourrait également constituer une menace importante. La fragmentation de l'habitat favorise le sanglier sédentaire, et les données disponibles indiquent que partout où ils sont sympatriques (pas nécessairement syntopiques), le nombre de sangliers eurasiens est supérieur à celui des sangliers à moustaches.
À Sumatra, la perte et la fragmentation de l'habitat ont été les plus élevées au monde au cours des 20 dernières années, menaçant directement l'espèce d'extinction. La même situation s'applique probablement à Bangka et à l'archipel de Riau, où la persistance de l'espèce n'est pas claire aujourd'hui.
Des plaintes répétées concernant les déprédations des cultures par les communautés musulmanes sur les îles Sibutu et Tawitawi, dans le sud-ouest des Philippines, ont conduit à des appels aux autorités compétentes pour tenter d'éradiquer ces animaux, qui pourraient déjà y être éteints. Certaines inquiétudes antérieures selon lesquelles la fragmentation des forêts de Bornéo permettrait l'invasion massive de l'île par le sanglier eurasien (qui est actuellement absent de l'île) qui pourrait alors déplacer le sanglier à moustaches ne semblent pas s'être concrétisées à ce jour.

Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
Le sanglier à moustaches est une espèce inscrite sur la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN dans la catégorie Vulnérable (VU). Des mesures de gestion spéciales sont nécessaires pour protéger l'espèce de l'extinction en Malaisie péninsulaire. Dans la Malaisie péninsulaire, il n'existe aucune protection significative pour la dernière population importante qui migre des forêts côtières orientales du sud de Pahang vers les forêts côtières occidentales de Johore, en passant par le parc national d'Endau-Rompin dans le sud de la Malaisie péninsulaire, qui ne fait que 891 km².
Le sanglier à moustaches est une espèce de gibier protégée en vertu de la loi sur la protection de la faune sauvage (1972) en Malaisie péninsulaire et peut être chassé avec permis sans limite de prises pour la viande ou comme mesure de lutte contre les nuisibles. La réglementation de la chasse sera difficile à elle seule, car les chasseurs ne font pas la distinction entre les sangliers eurasiens sauvages sympatriques. À Sumatra, on sait que le sanglier à moustaches est présent dans le grand parc national de Kerinci-Seblat, mais ce parc est confronté à une perte et une fragmentation rapides de son habitat. À Bornéo, l'espèce est largement distribuée et se rencontre dans de nombreuses zones protégées à Kalimantan, Sarawak, Sabah et Brunei. Il est protégé par l'ordonnance de protection de la faune de Sarawak de 1998 (partie IV), et plus particulièrement par l'interdiction du commerce (article 33) qui interdit la chasse ou la vente d'espèces sauvages ou de viande sauvage. Cependant, la chasse de subsistance dans les zones rurales est toujours autorisée.
Les sangliers à moustaches de Bornéo ( Sus barbatus barbatus) d'origine bornéoienne sont détenus au zoo de Gladys Porter, au zoo d'Hellabrunn, au zoo de Londres, au zoo de Lowry Park, au zoo national de Malaisie (Zoo Negara), au zoo de San Diego, au zoo de Singapour, au zoo de Southwick et au zoo de Taiping (ISIS 2011). En revanche, il n'existe qu'un seul programme de captivité de Sus barbatus barbatus originaire de la péninsule malaisienne, qui se trouve au Night Safari Zoo de Singapour (17 individus issus de 4 captures originales à Johore). Il n'existe pas de populations captives du sanglier à moustaches de Sumatra (Sus barbatus oi).
En raison de leur aspect physique intéressant et de leur reproduction prolifique, ils sont d'excellents candidats pour les zoos et les programmes d'élevage en captivité. Des programmes d'élevage en captivité devraient être immédiatement lancés pour le sanglier à moustaches de Sumatra. En raison du gradient de matériel génétique allant de l'ouest de Sumatra à l'archipel de Riau, à la péninsule malaisienne et à Bornéo, il peut également être utile que les programmes d'élevage capturent et conservent les particularités génétiques locales et régionales.

© Klaus Rudloff - BioLib

Le sanglier à moustache, se divise en deux sous-espèces distinctes. Celles-ci présentent des différences morphologiques mineures et des variations dans leur répartition géographique :
* Sus barbatus barbatus
Répartition géographique
Endémique aux îles de Bornéo, ainsi qu'à certaines petites îles environnantes. Cette sous-espèce habite principalement les forêts tropicales humides et les zones marécageuses de ces régions.
Morphologie spécifique
Taille légèrement plus grande que l’autre sous-espèce. Une barbe plus fournie, composée de poils plus longs et épais, est particulièrement visible chez les adultes. Museau long et prononcé, souvent utilisé pour fouiller les sols à la recherche de nourriture.
Écologie et comportement
Préférence pour les habitats proches des cours d’eau, où les ressources alimentaires sont abondantes. Participe activement à la dispersion des graines de nombreuses plantes locales.
* Sus barbatus oi
Répartition géographique
Présent sur la péninsule malaise et dans certaines parties de Sumatra. Moins commun que Sus barbatus barbatus, il préfère les forêts tropicales plus sèches et les zones boisées de plaine.
Morphologie spécifique
Taille généralement plus petite que Sus barbatus barbatus. Barbe moins développée, avec des poils plus courts et clairsemés. Museau légèrement moins proéminent, bien que toujours robuste.
Écologie et comportement
Tend à être plus adaptable aux habitats perturbés par l’homme, comme les plantations et les zones agricoles. Plus opportuniste dans son alimentation, avec une forte dépendance aux fruits des palmiers à huile dans les zones cultivées.
Jusqu'à récemment, le sanglier géant de Palawan (Sus ahoenobarbus) était également considéré comme une sous-espèce de sanglier à moustaches. Aujourd'hui, il est considéré comme une espèce à part entière.

© Helle Hvitved - iNaturalist

Nom commun | Sanglier à moustaches |
Autre nom | Sanglier barbu |
English name | Bearded pig |
Español nombre | Jabalí barbudo |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Famille | Suidae |
Genre | Sus |
Nom binominal | Sus barbatus |
Décrit par | Salomon Müller |
Date | 1838 |
Satut IUCN | ![]() |
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Nature Conservation Foundation
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
Groves, C. P. (2001). Mammals of Southeast Asia. Natural History Publications
Macdonald, D. W. (2001). The New Encyclopedia of Mammals. Oxford University Press
Nowak, R. M. (1999). Walker’s Mammals of the World (6e édition). Johns Hopkins University Press