Chat sauvage d'Écosse (Felis silvestris grampia)

Le chat sauvage d'Écosse (Felis silvestris grampia) est un mammifèreLes mammifères (Mammalia) carnivoreLes carnivores (Carnivora) appartenant à la famille des félinsLes félins (Felidae). Il était auparavant considéré comme une sous-espèceLes sous-espèces de chat sauvage européenChat sauvage (Felis silvestris) (Felis silvestris). Aujourd'hui, il est classé dans la même sous-espèceLes sous-espèces que le chat forestierChat forestier (Felis silvestris silvestris). Il est maintenant considéré comme une population de ce dernier par l'IUCNUnion internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

DESCRIPTION

Le chat sauvage d'Écosse mâle a une longueur de la tête au corps allant de 57,8 à 63,6 cm avec une longue queue de 30,5 à 35,5 cm. Les femelles mesurent entre 50,4 et 57 cm avec une queue longue de 28 à 34 cm. La longueur condylobasale du crâne des femelles varie de 82 à 88 mm et celle des mâles de 88 à 99 mm. Les mâles pèsent entre 3,77 et 7,26 kg tandis que les femelles sont moins lourdes, entre 2,35 et 4,68 kg.

La fourrure du chat sauvage d'Écosse est distinctement rayée avec un motif tabby uni. Sa queue annelée est touffue avec une pointe noire. Il se distingue du chat domestique par des rayures sur les joues et les pattes postérieures, l'absence de taches, des marques blanches et le dos des oreilles coloré. Il est plus lourd qu'un chat domestique, a des os de membres plus longs et un crâne plus robuste. Il est également plus grand en taille, mais avec un tractus gastro-intestinal plus court.

HABITAT

Le chat sauvage d'Écosse est présent en Grande-Bretagne depuis le début de l'Holocène, lorsque les îles britanniques étaient reliées à l'Europe continentale via Doggerland. Il autrefois courant dans toute la Grande-Bretagne. Dans le sud de l'Angleterre, il a probablement disparu localement au cours du XVIe siècle. Au milieu du XIXe siècle, son aire de répartition s'était réduite au centre-ouest du Pays de Galles et au Northumberland en raison de la persécution, et en 1880 à l'ouest et au nord de l'Écosse. En 1915, il n’était présent que dans le nord-ouest de l’Écosse. Suite à la diminution du nombre de gardes-chasse après la Première Guerre mondiale et à un programme de reboisement, la population de chats sauvages européens a de nouveau augmenté pour atteindre son aire de répartition actuelle. L'urbanisation et l'industrialisation ont empêché une nouvelle expansion vers le sud de l'Écosse.

Sa répartition actuelle comprend les Cairngorms, l'Île Noire, l'Aberdeenshire, les Angus Glens et Ardnamurchan. Le chat sauvage d'Écosse vit dans les habitats boisés, les broussailles et à proximité des lisières des forêts, mais évite les landes de bruyère et les broussailles d'ajoncs. Il préfère les zones éloignées des terres agricoles et évite la neige plus profonde que 10 cm.

ALIMENTATION

Le chat sauvage d'Écosse est un animal carnivore dont le régime alimentaire se compose principalement de lapins de garenne et de campagnols des champs. Les excréments collectés dans la forêt de Drumtochty et sur deux autres sites des Highlands écossais contenaient des restes de lapins, de souris des bois, de campagnols des champs, de campagnols roussâtres et d'oiseaux. Tous les restes non consommés d'une mise à mort seront enterrés dans une cache pour être conservés pour plus tard.

REPRODUCTION

Le chat sauvage d'Écosse s'accouple entre janvier et mars. La taille des portées varie de un à huit chatons, avec une taille moyenne de quatre chatons. Les femelles entrent généralement en oestrus début mars et une portée naît généralement début mai après une période de gestation de soixante-trois à soixante-huit jours. Un autre oestrus survient généralement environ un mois plus tard et la deuxième portée naît en août. Les chatons ouvrent les yeux entre dix et treize jours après la naissance. Leurs yeux sont initialement bleus et deviennent verts vers l'âge de sept semaines.

Les chatons naissent dans une tanière cachée dans un monolithe en bois, entre des tas de buissons et sous les racines des arbres. Ils commencent à apprendre à chasser entre dix et douze semaines et sont complètement sevrés à l'âge de quatorze semaines. Ils quittent leur mère vers l'âge de six mois. Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de dix mois et la femelle au moins douze mois.

Le chat sauvage d'Écosse peut vivre jusqu'à l'âge de quinze ans en captivité, mais l'espérance de vie dans la nature est beaucoup plus courte (entre six et huit ans) en raison des accidents de la route et des maladies.

COMPORTEMENT

Les chats sauvages d'Écosse sont des animaux timides et méfiants dont l'activité est plutôt nocturne. Lorsque la chasse a été fructueuse, ils stockent ou cachent les proies non consommées en les cachant sous la végétation. Pendant la journée ainsi qu'en période de fortes pluies et de neige, ces félins se terrent dans des tanières situées entre des blocs rocheux ou encore dans des terriers abandonnés par des renards ou des blaireaux.

Ce sont des animaux solitaires et territoriaux qui vivent dans des endroits à faible densité de population. On compte un chat sur des territoires de 3 km² si les conditions sont bonnes, mais seulement un pour 10 km² dans les zones moins favorables. Ils marquent leur territoire grâce à leur urine et aux déjections qu'ils laissent dans des endroits visibles.

L'activité de certains animaux ne débute qu'entre 16 h et 18 h, pour se terminer au petit jour, avant 7 h du matin, parcourant entre 8 et 20 km chaque nuit. Ainsi, en Écosse, 93 % de l'activité du chat se déroule entre 16 h et 4 h du matin. Dans la journée, l'animal se repose.

MENACES

Les menaces persistantes qui pèsent sur la population de chats sauvages d'Écosse comprennent la perte d'habitat et la chasse par les humains. L'hybridation avec les chats domestiques est considérée comme une menace pour leur population. Il est probable que tous les chats sauvages écossais d'aujourd'hui aient au moins une ascendance de chat domestique. Ces derniers transmettent également des maladies au chat sauvage écossais, telles que des infections causées par le calicivirus félin, le coronavirus félin, le virus syncytial, la rhinotrachéite virale féline, le virus de l'immunodéficience féline et le virus de la leucémie féline.

Les chats sauvages écossais étaient fréquemment chassés pour protéger les espèces de gibier à plumes et étaient considérés comme un nuisible.

CONSERVATION

Le chat sauvage d'Écosse a obtenu le statut d'espèce protégée en vertu de la Wildlife and Countryside Act 1981 du Royaume-Uni. Depuis 2007, il est inscrit dans le plan d'action pour la biodiversité du Royaume-Uni comme espèce prioritaire.

Le plan d'action pour la conservation du chat sauvage d'Écosse a été élaboré par le Scottish Wildcat Conservation Action Group (SWCAG), qui a fixé les priorités d'action nationales et défini les responsabilités des agences ainsi que les priorités de financement pour les efforts de conservation du groupe entre 2013 et 2019. Sa mise en oeuvre est coordonnée par Scottish Natural Heritage. Dans la nature, les efforts visant à conserver les chats sauvages comprennent la stérilisation ou l'euthanasie des individus malades, afin de prévenir l'hybridation et la propagation des maladies.

En 2014, les membres du projet avaient étudié neuf zones d'action potentielles, en choisissant six, considérées comme ayant la plus grande probabilité de succès en matière de conservation, avec des travaux prévus à partir de 2015 : Morvern, Strathpeffer, Strathbogie, Strathavon, Dulnain et The Angus Glens. Une zone de la péninsule isolée et calme d'Ardnamurchan a été désignée sanctuaire de chats sauvages écossais, un projet de la Fondation Aspinall et du scientifique Paul O'Donoghue. Une partie de leurs efforts consiste à stériliser les chats domestiques pour empêcher toute hybridation avec des chats sauvages.

En 2018, les efforts officiels sont tombés sous les auspices de Scottish Wildcat Action, une coalition comprenant des institutions gouvernementales et universitaires, avec une liste mise à jour de cinq domaines prioritaires : Strathbogie, Angus Glens, Northern Strathspey, Morvern et Strathpeffer. En 2019, un rapport de Scottish Wildcat Action a révélé que la population de chats sauvages d'Écosse n'était plus viable et que l'espèce était au bord de l'extinction.

TAXONOMIE

Felis grampia était le nom scientifique proposé en 1907 par Gerrit Smith Miller Jr. qui a décrit pour la première fois la peau et le crâne d'un spécimen de chat sauvage d'Écosse. Il a fait valoir que ce spécimen mâle d' Invermoriston avait la même taille que le chat sauvage européen (Felis silvestris), mais s'en distinguait par une fourrure plus foncée avec des marques noires plus prononcées et des plantes de pattes noires. En 1912, Miller l'a considéré comme une sous-espèce, utilisant Felis silvestris grampia après avoir examiné 22 peaux d'Écosse dans la collection du Natural History Museum de Londres. Lorsque Reginald Innes Pocock a examiné la taxonomie du genre Felis à la fin des années 1940, il disposait de plus de 40 spécimens de chats sauvages écossais dans la collection du Musée. Il a reconnu Felis silvestris grampia comme un taxon valide.

Les résultats des analyses morphologiques et génétiques indiquent que le chat sauvage écossais descend du chat sauvage européen. La population britannique s'est isolée de la population continentale il y a environ 7 000 à 9 000 ans en raison de l'élévation du niveau de la mer après la dernière période glaciaire. Depuis 2017, le groupe de travail sur la classification des félins du Cats Specialist Group reconnaît Felis silvestris silvestris comme nom scientifique valide pour toutes les populations de chats sauvages européens et Felis silvestris grampia comme synonyme, arguant qu'il est douteux que le chat sauvage écossais soit suffisamment distinct pour lui accorder un statut de sous-espèce distinct.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

* Le chat sauvage écossais est traditionnellement une icône de la nature écossaise. Le chat sauvage écossais ou chat Kellas est probablement l'inspiration de la créature mythologique écossaise Cat-sìth.

* Le chat sauvage écossais a fait l'objet d'un film documentaire intitulé The Tigers of Scotland, sorti en 2017, narré par l'acteur écossais Iain Glen.

* En 2010, dans le cadre de l'Année internationale de la biodiversité, la Royal Mail a émis une série de 10 timbres célébrant les mammifères en péril, dont l'un représentait le chat sauvage écossais.

* C'est un symbole du clan Chattan, un clan écossais, depuis le XIIIe siècle. La plupart des membres du clan Chattan portent le chat sauvage écossais sur leur insigne et leur devise est "Ne touchez pas le chat avec un gant". La devise fait référence à la férocité des chats sauvages écossais. Le clan Chattan est impliqué dans les efforts de conservation des chats sauvages écossais depuis 2010.

CLASSIFICATION

SOURCES

American Society of Mammalogists

Species360

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Wikipédia

Wildcat Haven - Saving Scottish Wildcat

Zooinstitutes

BioLib

Peter Trimming - Flickr