En comparaison d'autres ânes sauvages d'Asie, l'onagre de Perse est légèrement plus petit. Un mâle adulte mesure en moyenne 1,5 m de hauteur au garrot et 2 m de long pour un poids d'environ 250 kg. Mâles et femelles ne diffèrent que par leur taille, les femelles étant légèrement plus petites que les mâles.
Le pelage est jaune blanchâtre. Le blanc, argenté et brillant, s'étend des jambes et de la région inférieure du corps à l'aine et, derrière les épaules, jusqu'au dos jaune. Pendant l'hiver, le manteau est transformé en une fourrure laineuse et tourne plus vers le gris et les parties blanches deviennent plus définies.
HABITAT
L'aire de répartition de l'onagre de Perse s'étend de la Mongolie à l'Arabie saoudite jusqu'en Russie et au Kazakhstan du Sud. Certains spécimens habitent également en Inde et au Tibet du nord-ouest. La sous-espèce a également été réintroduite en Mongolie et en Iran. La plus grande population d'onagres de Perse vit au sein du Parc national de Khar Turan, en Iran.
L'onagre de Perse occupe les steppes montagneuses, les terres semi-arides, et plus généralement les plaines désertiques.
ÉCOLOGIE
L'onagre de Perse est un herbivore dont le régime alimentaire se compose d'herbes, de buissons et de feuillage. Une grande partie de l'eau provient de la nourriture qu'il consomme, mais il doit néanmoins rester près des points d'eau pour boire.
La saison de reproduction se déroule durant le mois de juin. Après une période de gestation d'un an, la femelle s'isole et met au monde un seul petit. Lorsque le nouveau-né est en capacité de marcher, la mère et son petit rejoignent le troupeau. Les jeunes sont sevrés entre 18 et 24 mois, et deviennent indépendants vers l'âge de 2 ans. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 2 ans et les mâles vers 3 ans. L'espérance de vie de cet équidé est de 40 ans.
L'onagre de Perse vit habituellement en hardes comptant entre 10 et 20 individus. Celles-ci se compose d'un mâle dominant et de plusieurs femelles ainsi que leur progéniture. Certains vieux mâles peuvent vivre seuls, tandis que certaines conditions écologiques peuvent pousser des mâles isolés à se rassembler.
MENACES
L'onagre de Perse n'a aucun prédateur naturel autre que l'Homme. L'espèce est au bord de l'extinction à cause du braconnage pour sa viande et sa peau, mais aussi à la concurrence pour la nourriture et l'eau avec le bétail, et la perte d'habitat naturel.
La transformation de la zone centrale de la zone protégée de Bahram-e-Goor en parc national de Qatrouiyeh et la fourniture d'approvisionnement en eau et occasionnellement de foin ont entraîné une augmentation de la population d'onagres de Perse. En revanche, la vaste zone protégée adjacente de Bahram-e-Goor semble agir comme un puits pour la population en raison de l'occupation des sources d'eau et des pâturages productifs par le bétail, associée à une capacité insuffisante de présence et de patrouille des gardes forestiers. En conséquence, la population d’onagres de Perse est concentrée dans le parc national de Qatrouyeh, qui commence à montrer des signes de forte pression herbivore de la part des hémiones.
Dans la zone protégée de Touran, l’aire de répartition et l’abondance des onagres de Perse ont diminué. L'occupation d'habitats appropriés à l'onagre de Perse par le bétail, le braconnage (généralement en poursuivant l'animal en moto) et une protection insuffisante sont les menaces les plus importantes pour l'espèce dans cette réserve.
CONSERVATION
L'onagre de Perse est une espèce en danger d'extinction. Il est actuellement classé dans la catégorie En danger (EN) sur la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN et est inclus à l'Annexe II de la CITES. La Société zoologique de Londres (ZSL), basée sur des critères d'unicité de développement et de petitesse de la population, considère Equus hemionus onager comme l'une des 100 espèces de mammifères les plus menacées d'extinction.
L'espèce est entièrement protégée de la chasse. L'Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) a inclus l'onagre de Perse dans le programme européen pour les espèces menacées, consistant à élever des individus en captivité pour en réintroduire une partie dans leur aire de distribution d'origine. Le 30 août 2014, l'annonce de trois naissances d'onagres de Perse a été rapportée, au sein du parc national de Khar Turan, près de Shahroud dans la province de Semnan, où se trouve la plus importante population de ces équidés.
EN CAPTIVITÉ
Quelques onagres sont élevés dans des zoos européens. Le Smithsonian Conservation Biology Institute à Front Royal, en Virginie (États-Unis), élève également des individus, et a obtenu deux naissances en juin 2015. La première insémination artificielle d'équidé sauvage a eu lieu chez un onagre de Perse, et a abouti à la naissances de deux petits dans un centre de conservation de l'Ohio, en collaboration avec le Smithsonian Conservation Biology Institute.
RÉINTRODUCTION
Depuis 2003, des onagres de Perse ont été réintroduits en Arabie Saoudite, où l'âne sauvage de Syrie (Equus hemionus hemippus) vivait avant de disparaître. Les individus réintroduits vivent dans le désert, en s'alimentant d'herbes, de branchages ou de matériaux boisés lors des saisons sèches.
En 1968, 11 onagres de Perse et kulan turkmène ont été prélevés pour être ensuite maintenus en captivité dans un sanctuaire en Israël, et pour se reproduire en donnant naissance à des hybrides. Leurs descendants ont été réintroduits dans les montagnes Negev, afin de remplacer la sous-espèce locale éteinte. Depuis, la population d'onagres y demeure stable, aux alentours de 200 individus.