L'âne ressemble à un cheval, mais est caractérisé par sa grande tête, ses longues oreilles et sa queue similaire à celle d'une vache. Selon sa race, l'âne varie considérablement en taille. La hauteur au garrot varie de 79 à 160 cm et le poids de 80 à 480 kg. Les ânes qui travaillent dans les pays les plus pauvres ont une espérance de vie de 12 à 15 ans. Dans les pays plus prospères, ils peuvent avoir une durée de vie de 30 à 50 ans.
On peut distinguer plusieurs robes différentes chez cette espèce. Les robes dites simples correspondent à un pelage d'une couleur unie. Ces robes sont assez rares à l'exception de la robe blanche chez l'âne blanc d'Égypte lui permettant de mieux supporter la chaleur par réflexion. Les robes dites composées sont constituées de poils et de crins de deux couleurs différentes. Ces robes se rencontrent beaucoup plus fréquemment et sont caractéristiques chez plusieurs races. L'âne possède également un certain nombre de marques présentes chez certaines races et qui viennent s'ajouter à la robe de base. Celle que l'on rencontre le plus fréquemment est la "raie de mulet" qui est composée de poils sombres suivant la colonne vertébrale. La raie ou bande "scapulaire" relie les deux épaules. L'association de ces deux raies forme une "raie cruciale", appelée également croix de Saint-André. Le ventre et le bout du nez peuvent également être dépigmentés. Un bout du nez noir sera dit bouchard, un gris biche, un roux renard. Des zébrures faisant ou non le tour du membre peuvent également apparaître. Enfin, le tour de l'oeil peut présenter une zone de poils de couleur différente de la robe de base.
ALIMENTATION
L'âne est un animal herbivore dont le régime alimentaire se compose de diverses matières végétales. Il est non-ruminant, car il ne dispose que d'un seul estomac, un peu comme l'être humain. Cependant, contrairement à ce dernier, cet estomac est capable de digérer les fibres végétales qui proviennent de l’herbe et du foin. Contrairement aux ruminants, cette digestion des fibres végétales ne se fait pas grâce à un estomac avec plusieurs poches, mais par une fermentation par micro-organismes. Même s'il est capable de supporter une certaine déshydratation, il doit pouvoir être abreuvé régulièrement, sa consommation d'eau variant entre 10 et 15 litres par jour.
REPRODUCTION
La saison de reproduction s'étale généralement de la fin février à fin août. C'est pourquoi de nombreux ânons naissent au printemps ou au début de l'été. Les chaleurs se déclenchent chez l'ânesse en moyenne tous les 21 jours et durent environ une semaine. La période de gestation est habituellement de 12 mois, et les jeunes pèsent entre 8 et 14 kg à la naissance. Les ânons sont en pleine maturité à la naissance et peuvent habituellement se tenir debout sur leurs pattes environ 30 minutes après naissance. Les petits sont sevrés à environ 5 mois. Mâles et femelles atteignent la maturité sexuelle à 2 ans.
L'âne peut s'hybrider avec d'autres équidés. Le produit d'un âne et d'une jument est un mulet ou une mule, celui d'un étalon et d'une ânesse est un bardot, et celui d'un âne et d'un zèbre est nommé zébrâne. Les produits hybrides ont la particularité d'être généralement stériles. Ils présentent un nombre de chromosomes exactement intermédiaire entre celui des deux espèces parentales.
COMPORTEMENT
À l'état sauvage, l'âne vit avec ses congénères dans des groupes sexués à tendance matriarcale. Le groupe de base est composé d'ânesses avec leurs petits. Les jeunes mâles forment un autre groupe distinct et les mâles adultes se tiennent à l'écart. La taille d'un groupe varie en fonction de la superficie habitable et de la disponibilité en eau et en nourriture. L'âne est un animal grégaire. Il ne supporte pas la solitude et toute séparation est source de grande inquiétude. Il peut néanmoins lier des rapports d'amitié avec d'autres équidés ou avec d'autres animaux comme la chèvre et le mouton.
Chez l'âne domestique, les rapports entre les individus dépendent du degré de sympathie éprouvé. Il en est ainsi chez les ânesses et les ânes castrés. Les mâles ont en revanche un fort instinct les poussant à exercer leur sens et leur force. Le fait de garder un âne entier ne se justifie donc que dans le cas où l'on souhaite le faire reproduire. Des ânes sont employés comme animaux de compagnie dans des programmes récréationnels d'équitation pour des enfants et pour les personnes mentalement et physiquement handicapées. Leur disposition affectueuse, leur calme et leur patience en font de parfaits compagnons.
Comme les chevaux, l'âne est capable de retourner à l'état sauvage et de former des troupeaux. Les exemples les plus importants concernent l'Amérique et l'Australie. Les ânes dont l'homme n'a plus l'utilité sont abandonnés et se multiplient à l'état sauvage. Les conséquences du marronnage peuvent être dramatiques sur l'environnement puisque les populations redevenues sauvages menacent les pâturages des troupeaux domestiques, transportent des maladies, endommagent la végétation et causent l'érosion des sols. En Australie, on dénombre en 2007 près de 5 millions d'ânes sauvages.
IMPORTANCE ÉCONOMIQUE
Depuis que des ânes ont été domestiqués, il y a environ 6 000 ans, ils ont été très importants pour l'économie humaine. Les tombes égyptiennes de la quatrième dynastie indiquent que la propriété des ânes était un symbole de statut social, et l'élite de la société aurait pu avoir possédé des troupeaux de plus de 1 000 têtes. Les ânes ont joué un rôle très important dans des échanges de longues distances en Égypte, en raison de leur capacité à porter de lourdes charges et de leur adaptation pour voyager dans le désert. En Égypte antique, des ânes femelles ont été gardés comme animaux de laiterie. Le lait d'âne est plus haut en sucre et protéine que le lait de vache. Le lait a été également employé pour des buts cosmétiques et médicinaux. De la viande d'âne était utilisée comme nourriture par beaucoup de personnes.
En Europe, les premières domestications d'ânes datent du deuxième millénaire avant Jésus-Christ et les premiers ânes sont arrivés dans le Nouveau Monde avec Christophe Colomb en 1495. Plusieurs ânes sauvages aux États-Unis du sud-ouest sont des descendants de spécimens échappés ou abandonnés apportés par les explorateurs mexicains pendant la fièvre de l'or. À travers l'histoire les ânes ont été inestimables comme bêtes de charge. Même aujourd'hui, les ânes sont de grande importance économique particulièrement dans les contrées lointaines. Ils sont intensivement employés pour amplifier l'économie et de réduire la pauvreté dans des secteurs les plus pauvres du monde. Les ânes nains sont très populaires comme animaux de compagnie et en démonstration.
LES RACES
L'âne commun au sens propre, c'est-à-dire sans race définie, représente une grande part des Equus asinus du monde entier, en particulier en France où 90 % de cheptel asin est sans race. Il existe de nombreuses races asines dans le monde. Retrouvez ci-dessous les différentes races asines reconnues dans le monde :
Associé à l'homme depuis les temps anciens, l'âne est rapidement utilisé comme symbole. Il pouvait soit représenter le bien (humilité et patience), soit le mal (têtu, bête, borné). Les Égyptiens associaient ainsi l'âne au dieu Seth, à la couleur rouge et à l'esprit du mal. Les chrétiens tiennent, d'un côté, l'âne en estime, lorsqu'il est représenté dans la crèche ou lorsqu'il porte Jésus, mais, d'un autre côté, ils l'associent à la lubricité et à l'obscénité.
Dans la langue française, on retrouve l'âne dans de nombreuses expressions et proverbes. Il y représente l'ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l'hébétude et l'entêtement.
Cet animal est abondamment représenté dans l'ensemble des arts. C'est notamment le cas en littérature, où l'âne apparaît depuis les temps les plus anciens. Il figure plus d'une fois dans les Fables d'Ésope et tient le premier rôle dans les Métamorphoses d'Apulée. Concernant la littérature française, on peut citer Jean de La Fontaine, la comtesse de Ségur, Victor Hugo, Alphonse Daudet ou encore Joseph Kessel.
On le retrouve en peinture dans des scènes de vie rurale ou dans les sujets bibliques. Enfin, il est présent en musique comme dans la chanson d'Hugues Aufray, Le Petit Âne gris.