Le céphalophe à flancs roux est une petite antilope mesurant de 34 à 37 cm de haut pour un poids allant de 12 à 14 kg. Les cornes, présentes surtout chez les mâles et parfois chez les femelles, mesurent entre 3 et 9,5 cm de long.
Le pelage est de couleur rouge-orangé et plus léger sur la face ventrale. Une bande grise noire foncée longe la ligne médiane dorsale qui part de la queue jusqu’aux épaules et continue à travers le visage jusqu'au bout du museau. Les jambes sont également gris noir foncé et donnent à l'animal l'apparence de porter des bas. De petites taches blanches sont visibles sur les oreilles et le museau. Une touffe de poils noirs se développe entre les cornes et d'autres poils foncés secondaires poussent le long de la partie supérieure du cou.
Mâles et femelles ont des glandes pré orbitales sur le museau, qui sont placées devant leurs yeux formant des renflements sur les joues. Ces glandes sont communes à tous les membres du genre Cephalophus, mais elles sont plus grandes chez le céphalophe à flancs roux.
HABITAT
Le céphalophe à flancs roux vit à l'Ouest et au centre de l'Afrique. Son aire de répartition s'étend à travers l'Afrique de l'Ouest, le Sénégal, la Gambie, à l'ouest du Soudan et la vallée du Nil à l'Est. Il est notamment présent au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, République démocratique du Congo, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Togo et Ouganda.
Son habitat principal se compose de savanes boisées et les bordures de forêts. Cependant, il se produit également dans les bassins fluviaux où pousse l'herbe à éléphant (Pennisetum purpureum) ou la végétation arbustive épaisse qui offrent de nombreuses possibilités de pâturage et de couvertures convenables pour se cacher des prédateurs. Bien que les membres du genre Cephalophus soient fréquents dans la plupart des forêts d'Afrique, le céphalophe à flancs roux est l'une des rares espèces de céphalophes ayant une distribution en dehors des forêts équatoriales d'Afrique.
ALIMENTATION
Le céphalophe à flancs roux est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose principalement de feuilles, de fruits, de graines, de fleurs et parfois de rameaux et de pousses.
REPRODUCTION
La plupart des informations sur la reproduction du céphalophe à flancs roux proviennent d'individus en captifs. La plupart des naissances ont été observées pendant la saison sèche et au début de la saison des pluies.
La période de gestation dure entre 223 et 245 jours. À terme, la femelle met au monde un seul petit pesant 1 kg environ. Le nouveau-né cherche indépendamment une couverture au milieu de la végétation. Il n’en ressort que pour téter le lait de sa mère. Il est sevré lorsqu'il atteint un poids de 9 kg environ et il n'y a aucune implication parentale supplémentaire.
L'espérance de vie du céphalophe à flancs roux en captivité est de 15 ans. À l'état sauvage, il ne survit que rarement au-delà de cinq ans. Celle-ci est sans doute limitée par la prédation.
COMPORTEMENT
Le céphalophe à flancs roux est plus actif tôt le matin et tard le soir. Il passe le plus clair de son temps à chercher de la nourriture. Ce bovidé est relativement sédentaire pouvant passer plusieurs mois sur un même territoire avant d'en changer.
Ce céphalophe occupe un domaine vital distinct, qui se chevauche rarement avec celui de ses congénères. Dans ce territoire, il vit soit seul soit en couple. Néanmoins, des rassemblements sont parfois observés autour des sources d'eau. Il marque son territoire avec des sécrétions odorantes provenant de ses glandes pré orbitales. Ces domaines vitaux sont petits par rapport à d'autres antilopes.
Lorsqu'il se déplace pour se nourrir, le céphalophe à flancs roux reste constamment sur ses gardes dans le cas où un prédateur devait arriver. S'il est dérangé, il baisse la tête et plonge dans la végétation dense.
PRÉDATEURS
Comme bon nombre de bovidés, le céphalophe à flancs roux doit faire face à plusieurs prédateurs. Il est une proie potentielle pour le léopard, la buse couronnée, le python réticulé et bien sûr l'homme. Parmi les prédateurs, l'homme est sans aucun doute le pire. Le céphalophe à flancs roux s'appuie fortement sur la détection précoce des menaces grâce à son ouïe très sensible.
MENACES
La chasse et la déforestation sont les principales menaces pour le céphalophe à flancs roux. Il est d'ailleurs l'une des espèces les plus chassées pour sa viande en Guinée avec le céphalophe de Maxwell (Cephalophus maxwelli), le grand aulacode (Thryonomys swinderianus) et le guib harnaché (Tragelaphus scriptus). Ce céphalophe reste commun dans la plupart des aires protégées et des réserves forestières où il se produit. Cependant, malgré le fait qu'il semble être plus résistant que d'autres espèces d'antilopes, ses populations sont en déclin en raison des perturbations humaines ainsi que les graves pressions de chasse qu'il subit.
CONSERVATION
Le céphalophe à flancs roux n'est pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Ce bovidé est une espèce très adaptable qui semble résister à la déforestation. Le fait que l'on puisse le trouver dans diverses réserves protégées aide grandement à préserver cette espèce.