L’ours Kermode (Ursus americanus kermodei), ou Ours esprit, est une sous-espèce d'ours noir américain (Usrus americanus) vivant en Colombie-Britannique au Canada. Le nom d'ours esprit lui a été attribué par les tribus indiennes d’Alaska où il tient une place importante dans leur folklore.
L’ours Kermode est une sous-espèce d’ours noir américain. Sa particularité vient de sa couleur blanc crème. Il possède une truffe noire et des griffes couleur ivoire. A savoir qu’un seul individu sur dix est nanti d’une fourrure blanche ou crème. Ce n’est en aucun cas un animal albinos et n’est pas non plus lié à l’ours polaire ou encore aux ours bruns de couleur blanche vivant sur les îles ABC en Alaska.
L’ours Kermode mâle peut atteindre un poids de 225 kg. Les femelles sont beaucoup plus petites ne dépassant guère les 135 kg. Quand il se tient sur ses deux pattes antérieures cet ours peut mesurer jusqu’à 1,80 m de haut.
Kermit Ritland et ses collègues ont effectué des prélèvements sur 220 ours, dont 22 blancs, et, après analyse, ils ont constaté qu’un gène était responsable de la couleur du pelage, le gène codant la protéine MCLR, était inactivé par mutation. Il ne s’agit donc pas d’un cas d’albinisme mais plutôt d’un exemple de leucistisme.
L’ours Kermode a été nommé ainsi en l’honneur de Francis Kermode, un des premiers scientifiques à avoir étudié cet animal unique.
HABITAT
L’aire de répartition de l’ours Kermode s’étend de l’île de Princesse Royale en Colombie-Britannique jusqu’à Prince Rupert, ville portuaire située sur le littoral nord-ouest de l’île Kaien. Comme l’ours noir américain, l’ours Kermode est très bien adapté à la vie en forêt. Il aime vivre en lisière de forêt où il trouve généralement de la nourriture en abondance. Grâce à ses pattes antérieures puissantes, il est habile pour grimper aux arbres.
ALIMENTATION
Bien que son régime alimentaire soit essentiellement végétarien, l’ours Kermode mange parfois de la viande ou du poisson. S’il trouve une carcasse abandonnée, il n’hésite pas à jouer les charognards.
COMPORTEMENT
Le fait que l’ours kermode ait longtemps vécu loin de l’homme l’a rendu peu farouche envers lui et il ne s’en méfie guère. On peut donc les approcher, avec prudence bien sûr, sans réel danger. Les naturalistes qui ont partagé le quotidien de cet animal ont affirmé qu’il était tellement amical qu’il n’hésitait pas à se laisser chatouiller avec une brindille.
CROYANCES
En raison de son aspect de "fantôme", l’ours esprit tient une place importante dans la mythologie des premières nations indiennes du Canada. Les Tsimshians, peuple indigène d’Amérique du Nord dont les communautés sont originaires de l’estuaire du fleuve Skeena autour des villes actuelles de Terrace et de Prince Rupert, croyaient que l’ours Kermode était habité par un esprit d’une terrible puissance. Un des mythes fondateurs révèle que la corneille a transformé certains ours en blanc pour rappeler aux générations présentes un temps où les glaciers recouvraient encore la terre. La tribu Carrier, dans la même région, recueillait la graisse des carcasses d’ours pour guérir les douleurs arthritiques.
POPULATIONS
À ce jour, on estime qu’il y aurait moins de quatre cent ours Kermode sur les côtes d’Alaska et approximativement cent vingt spécimens sur l’île de Princesse Royale.