La belette de montagne ressemble à la belette de Sibérie, mais en plus petite avec une fourrure plus courte et une queue moins luxuriante. Un mâle adulte mesure du corps à la tête de 22 à 25 cm de long pour un poids de 217 à 350 g. À cela, il faut ajouter une queue de 11 à 15 cm. Les femelles ont une taille similaire aux mâles mais sont plus légères, leur poids moyen variant de 120 à 220 g.
La couleur du pelage varie selon les saisons. En hiver, la belette de montagne arbore une fourrure jaunâtre foncée à brun-roux sur le dos et jaune pâle à blanc crème sur la gorge et le ventre. La partie supérieure de la tête comprise entre le museau et les oreilles est habituellement grise brune plus foncée. En été, la fourrure prend une couleur grise avec quelques traces en jaune clair. Les lèvres et le menton sont gris-brun et les vibrisses blanchâtres.
HABITAT
La belette de montagne est présente en Asie centrale et orientale, avec une aire de répartition comprenant la Chine, le Pakistan, l'Himalaya en Inde (du Cachemire à l'est jusqu'à l'Arunachal Pradesh), le Népal et le Bhoutan, l'est du Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, la Mongolie et certaines parties de la Russie (sud et sud-est de la Sibérie, kraï du Primorie). Le Ladakh, en Inde, est souvent omis de l'aire de répartition, mais on la trouve régulièrement dans cette région. La proximité de certaines observations au Pakistan avec l'Afghanistan suggère qu'elle sera également présente en Afghanistan. Il est possible également que sa présence soit possible en Corée étant donné la proximité de certains signalements en Chine avec la Corée.
L'utilisation altitudinale de cette espèce varie selon son aire de répartition. On la trouve dans le nord-est de l'Inde principalement entre 1 500 et 4 500 m. Une série récente de signalements au Népal se situait entre 3 970 et 4 890 m, malgré des efforts de recherche à peu près égaux au-dessus et en dessous de 4 000 m. Sur le plateau tibétain, Hornskov et Foggin (2007) l'ont observée entre 2 300 et 4 700 m. Plus au nord, on le rencontre jusqu'aux basses terres : au Kazakhstan, on le rencontre depuis les vallées fluviales de plaine (340 m) jusqu'à 3 000 m dans les montagnes de Dzhungar Alatau, tandis que les observations de l'Extrême-Orient russe (les plaines près du lac Khanka) se situent à des altitudes d'environ 80-100 m.
On peut observer la belette de montagne dans la taïga, les steppes montagneuses ou dans les terrains rocailleux. Cette belette peut également vivre dans une plus grande variété d'habitat tel que les dunes de sables ou les roselières. On peut aussi l'observer près des habitations où elle niche dans les anfractuosités rocheuses, entre les racines des arbres ou encore dans les terriers abandonnés par des rongeurs.
ALIMENTATION
La belette de montagne est un animal essentiellement carnivore dont le régime alimentaire se compose principalement de campagnols et de pikas. Elle chasse également des rats musqués, des écureuils terrestres, de jeunes lapins, de petits oiseaux et des lézards. Il lui arrive parfois de se nourrir de grenouilles, de poissons et d'insectes. Lorsque les rongeurs abondent, on pense ces animaux mangent seulement le sang et le cerveau.
REPRODUCTION
Le système de reproduction de la belette de montagne n'est pas vraiment connu. Selon les observations du Kazakhstan, l'accouplement a lieu en février ou mars, les petits naissant au début du mois de mai. La période de gestation dure entre 30 et 49 jours. La variabilité signalée pour la durée de la gestation peut être due à l'implantation retardée des embryons dans l'utérus, une caractéristique commune à d'autres membres du genre Mustela. Une portée compte entre 1 à 8 jeunes. Le sevrage survient vers l'âge de 2 mois, après quoi les jeunes commencent à mener une vie indépendante, mais restent avec leur mère jusqu'à l'automne.
Bien que la maturité sexuelle soit inconnue pour ces espèces, il est probable que, comme d'autres espèces du genre, les jeunes puissent se reproduire la saison suivante, quand ils ont tout juste un an. L'espérance de vie de la belette de montagne est inconnue. Néanmoins, dans la mesure où les autres espèces du même genre ont la même longévité, on peut supposer qu'elle peut vivre entre 7 et 10 ans.
COMPORTEMENT
La belette de montagne est un animal principalement nocturne, mais il lui arrive de chasser de temps en temps durant la journée. Elle est très rapide et agile, et sait nager et grimper aussi bien que courir. Confrontée au danger, la belette de montagne pousse des cris perçants et très forts, et produit une sécrétion très odorante avec ses glandes anales. Le comportement social de ce mustélidé n'est pas connu, mais la plupart des membres du genre Mustela sont des animaux solitaires sauf en période de reproduction.
PRÉDATEURS
La belette de montagne est un animal très agressif et compte peu de prédateurs naturels parmi les mammifères. Les rapaces, tels que les hiboux et les faucons, sont tout de même des menaces potentielles dont la belette doit se méfier. À noter également que l'homme la tue parfois pour en prélever la fourrure.
MENACES
La belette de montagne est menacée par la transformation continue de son habitat dans la majeure partie de son aire de répartition. Ces effets semblent s'aggraver avec le changement climatique. Le plus grave est la lutte contre le pika, une espèce d'origine agricole, menée dans une grande partie de son aire de répartition, qui a éradiqué la principale source de nourriture de la belette dans de vastes zones. Elle est affectée par la dégradation des prairies de montagne, des habitats auxquels elle est particulièrement adaptée. Sur le plateau tibétain, Hornskov et Foggin (2007) ont observé que dans la plupart des endroits, la couverture végétale naturelle a été partiellement ou gravement surpâturée par les bovidés domestiques (yaks et leurs hybrides le dzo) et les moutons. Seules quelques zones subsistent avec peu ou pas d'impact humain/élevage sur la végétation des prairies. La belette de montagne ne tolère pas un degré élevé d'altération et évite les terres agricoles. Au Népal, on la tue pour l'utiliser comme amulette médicinale, mais étant donné sa présence fréquente à proximité des habitations humaines, il ne semble pas que ce soit à un niveau suffisant pour la menacer. Dans d'autres régions de son aire de répartition, elle est occasionnellement chassée, peut-être principalement pour sa fourrure, mais probablement pas à un niveau qui entraînerait un déclin de sa population.
CONSERVATION
Comptant plusieurs sous-espèces connues, la belette de montagne n'est actuellement pas une espèce menacée. Néanmoins, beaucoup d'informations font défaut et la Liste rouge de l'IUCN répertorie cette belette dans la catégorie quasi-menacée (NT). Ce mustélidé est inscrit en Annexe III de la CITES.
La population de l'Extrême-Orient russe (province de l'Amour, kraï du Primorié) est répertoriée dans le Livre rouge de la Russie (2000). En Chine, l'espèce est classée comme quasi menacée . Cette espèce est inscrite à l'annexe II, partie II de la loi indienne sur la protection de la faune sauvage de 1972. Elle est protégée par la loi au Sichuan, en Chine. Elle est présente dans de nombreuses zones protégées. À condition que l'intégrité de ces zones soit préservée, elle ne présente pas de risque d'extinction, malgré les déclins importants provoqués par diverses raisons agricoles en dehors du système des zones protégées.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification officielle, l'ITIS reconnaît cinq sous-espèces différentes de belette de montagne que l'on peut différencier par leur couleur, parfois plus claire ou plus foncée :