Le jacara (Caiman yacare) est un caïman appartenant à l'ordre des crocodiliens dans la famille des Alligatoridae. Il forme le genre Caiman avec deux autres espèces. Ce reptile est également connu sous le nom de Yacaré negro ou encore Caïman piranha.
Le jacara a une apparence semblable à celle du caïman à lunettes. Il mesure entre 2,5 et 3 m de long. Comme le caïman à lunettes, ses écailles sont bien développées. Les flancs, moins ossifiés, sont utilisés dans le commerce des peaux. L'un de ses noms communs est caïman piranha à cause de sa préférence alimentaire pour ces poissons. Ce nom lui est surtout attribué à cause de sa dentition ressemblant à celle des crocodiles où les dents de la mâchoire inférieure sont visibles lorsque la bouche est fermée. Cependant, cette dernière caractéristique n'est pas rare chez d'autres espèces de crocodiliens, surtout chez les spécimens âgés.
HABITAT
Le jacara se rencontre dans le nord de l'Argentine, au sud du Brésil, au sud de la Bolivie et au Paraguay.
Le jacara réside dans une grande variété d'habitat. Il évolue dans les milieux humides où l'eau est stagnante comme les lacs, les marécages, les étangs et les bras morts des rivières. Il a une préférence pour les endroits où la végétation aquatique abonde.
ALIMENTATION
Le jacara est un prédateurcarnivore dont le régime alimentaire se compose essentiellement d'invertébrés aquatiques tels que les escargots et de vertébrés comme les poissons et occasionnellement les serpents.
REPRODUCTION
Le jacara construit son nid en monticule composé de boue et de végétation. Chaque ponte compte entre 21 et 38 œufs, les pontes maximales se produisant surtout au milieu de la saison des pluies.
La femelle garde le nid pendant l'incubation qui dure environ 90 jours. Dès que la mère entend les petits grogner au fond du nid, elle retire le tapis de végétation qui les recouvre et transporte sa progéniture dans sa gueule pour les emmener dans l'eau. Les juvéniles resteront auprès de leur mère pendant 2 ou 3 ans.
Le comportement des femelles jacaras ainsi que celui des nouveau-nés dépend de la pression humaine. Dans les zones où l'homme ne les dérange pas, les femelles se montrent très maternelles et protègent leur progéniture. Les zones où la chasse est pratiquée, les femelles ont tendance à abandonner le nid. Fort heureusement, cette espèce se reproduit assez vite car la protection dont l'espèce est sensé jouir n'est que très rarement respectée.
CONSERVATION
Des études écologiques sur le jacara ont été menées dans le Pantanal au Brésil. Les données de l'enquête sur les populations sont nombreuses et montrent que les chiffres sont plutôt aléatoires. Bien que protégé, les mesures de protection pour le jacara sont rarement appliquées efficacement. Néanmoins, la suppression de la loi sur les espèces en voie de disparition aux États-Unis nuirait gravement à cette espèce.
Dans les années 1970 et 1980, la chasse illégale fut la principale raison du déclin de l'espèce. Le braconnage organisé au Brésil demeure l'une des principales menaces pour l'espèce ainsi que la destruction de leur habitat. Comme le caïman à lunettes, le jacara est capable de se reproduire assez rapidement par rapport à d'autres espèces de crocodiliens. Cet avantage à contribué à réduire les effets de la pression de la chasse.
Plusieurs pays, dont le Paraguay et le Brésil, ont mis en place des programmes de protection. Des fermes d’élevage permettent de réimplanter des individus dans la nature. Des programmes identiques sont en cours en Argentine. Mais, pour que de tels programmes réussissent, il est impératif que la gestion de l’environnement soit développée.
STATUT DE L’ESPÈCE
La population sauvage de jacaras est estimée entre 100 000 et 200 000 individus. Si les populations ont connu une forte régression par le passé, elles sont aujourd'hui assez stables. Le jacara est inscrit en Annexe II de la CITES. L'IUCN répertorie l'espèce sur sa Liste rouge des espèces menacées dans la catégorie Préoccupation mineure (LC), ce qui indique un risque faible d'extinction.
SOUS-ESPÈCES
Jusqu'à tout récemment, le jacara était considéré comme une sous-espèce de caïman à lunettes. Aujourd'hui, on lui accorde le statut d'espèce distincte. Selon la classification taxonomique de Reptile Database, le jacara est répartie en deux sous-espèces distinctes :