Le caïman de Schneider (Paleosuchus trigonatus) est une des espèces de caïmans appartenant à la famille des crocodiliens dans la famille des alligatoridés. Ce reptile est également connu sous les noms de Caïman hérissé ou Caïman à front lisse. Le caïman de Schneider est une des deux espèces du genre Paleosuchus.
Le caïman de Schneider est une espèce relativement petite comparée à d'autres crocodiliens, mais est plus grand que le caïman nain. Ce caïman mesure en moyenne entre 1,7 et 2,3 m de long avec un maximum enregistré de 2,6 m.
Le caïman de Schneider naît avec les yeux bruns par opposition aux autres crocodiliens qui ont les yeux jaunes. En se développant la peau de cet animal devient plus osseuse et striée. Les écailles sont très grandes et nettes leur procurant une meilleure protection face aux prédateurs. La queue est courte, dessinée par des plaques osseuses se projetant latéralement donnant l'impression d'une grande queue. L'ossification lourde et le manque de flexibilité de la queue ainsi qu'un museau plus pointu aide à réduire la résistance à l'eau l'aidant à nager dans les courants rapides.
Comme le caïman nain, le caïman de Schneider n'a pas de crête osseuse entre les yeux comme c'est le cas dans le genre Caiman et Melanosuchus, d'où son nom de caïman à front lisse. La dentition de ce caïman est composée de 78 à 82 dents comprenant 4 prémaxillaires, 14 à 15 maxillaires et 21 à 22 mandibulaires.
HABITAT
Le caïman de Schneider est endémique du continent sud-américain. On le rencontre notamment en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Équateur, en Guyane française, au Guyana, au Pérou, au Suriname et au Venezuela. Son aire de répartition chevauche celle du caïman nain bien qu'elle ne soit pas aussi étendue vers le sud que ce dernier, sans doute, dû à son manque de tolérance au froid.
Le caïman de Schneider évolue en eau douce dans les ruisseaux forestiers, ou les rivières. On le trouve dans des habitats similaires à ceux du caïman nain au Venezuela et en Bolivie. L'utilisation intensive de terriers a été enregistrée chez les adultes, où ils passent une grande partie de la journée, ne sortant que la nuit pour patrouiller sur leur territoire et se nourrir.
ALIMENTATION
Comme chez de nombreuses espèces de crocodiliens, la composition du régime alimentaire du caïman de Schneider évolue avec l'âge. Ce caïman se nourrit également selon les proies disponibles dans les différents habitats.
Les jeunes caïmans mangent principalement des invertébrés terrestres. Les adultes incluent dans leur bol alimentaire une plus grande variété de vertébrés terrestres comme les serpents et les petits mammifères avec un peu de poisson. Comme les chasseurs terrestres, le caïman de Schneider doit couvrir un large territoire à la recherche de nourriture. Pour cette raison, la tête est souvent élevée, tandis que le col est placé plus verticalement, leur permettant de suivre des proies plus efficacement.
REPRODUCTION
Le caïman de Schneider est un animal relativement solitaire sauf pendant la saison de reproduction. La plupart de ces caïmans mesurent au moins 1,3 m de long lorsqu'ils commencent à se reproduire. La femelle commence à construire le nid monticule avant le début de la saison des pluies. Les nids sont souvent situés à proximité de termitières. Le choix de cet emplacement est censé procurer une température d'incubation élevée en utilisant la chaleur évacuée par la termitière.
La femelle pond entre 10 et 20 œufs au cours de la dernière partie de la saison sèche. Les nouveau-nés pourront ainsi émerger après les pluies annuelles. Les femelles n'ont généralement pas l'habitude de se reproduire chaque année. Les œufs incubent dans le nid pendant plus de 100 jours, soit nettement plus que beaucoup d'autres espèces de crocodiliens. La mère garde le nid jusqu'à ce que les œufs éclosent, et protège ses nouveau-nés dans l'eau pendant plusieurs semaines. Les adultes peuvent répondre aux appels de détresse des jeunes caïmans qui ne sont pas issus de leur propre progéniture.
Alors que la mortalité des jeunes est relativement élevée, la mortalité des adultes est très faible. Les prédateurs peuvent inclure les grands carnivores comme les jaguars.
La longévité du caïman de Schneider n'est pas réellement connue, mais il semble certain qu'elle dépasse les 25 ans.
COMPORTEMENT
Le caïman de Schneider est une espèce solitaire et ne se rassemble que pendant la saison de reproduction. Individuellement, les adultes ont des territoires qu'ils patrouillent pendant la nuit. C'est un caïman aux mœurs nocturnes passant ses journées à se cacher dans des terriers, des troncs d'arbres creux ou encore des débris près des ruisseaux. La nuit, il chasse dans et autour des cours d'eau.
STATUT DE L’ESPÈCE
La population de caïmans de Schneider est estimée à près d'un million d'individus. L'espèce est largement distribuée dans la mesure où la pression démographique est peu importante. Il est inscrit en Annexe II de la CITES. L'IUCN répertorie l'espèce en préoccupation mineure (LC) sur sa Liste rouge des espèces menacées indiquant un faible risque d'extinction.
PRÉDATION
Le caïman de Schneider évite la prédation par son comportement nocturne. Sa peau osseuse le protège également contre les attaques de bon nombre de prédateurs. Néanmoins, il n'est pas à l'abri de toute prédation. Le jaguar est de taille à s'attaquer à un jeune caïman et éventuellement un adulte, tandis que le coati et les grands lézards mangent les œufs. Les principaux prédateurs connus du caïman de Schneider sont :
La collecte d'informations sur les autres espèces de crocodiliens a conduit à l'accumulation d'une quantité raisonnable de données d'enquête sur le caïman de Schneider. En raison des ostéodermes recouvrant la peau de cette espèce, il a réussi à échapper à la chasse intensive. La chasse de subsistance a été d'une intensité suffisamment faible pour ne pas endommager les populations.
Les principaux spectres qui planent sur l'espèce sont la destruction des habitats et la pollution émanant essentiellement des activités minières pour l'or. Les activités de gestion sont fondées sur une approche principalement axée sur la conservation. Les études futures doivent, par conséquent, faire la lumière sur la biologie et le comportement de cette espèce, ainsi que les interactions avec le caïman nain avec lequel il partage son aire de répartition. Les effets à long terme de la pollution de l'environnement des mines d'or ont également besoin d'être examinés autant pour l'espèce que pour les autres crocodiliens sud-américains.
RÔLE DANS LES ÉCOSYSTÈMES
Le caïman de Schneider est un prédateur de niveau intermédiaire. Il mange des animaux plus petits que lui et finit à son tour par être mangé par d'autres espèces plus grandes. Dans les torrents où il évolue, il peut être le prédateur dominant.